Béatrice Lukomski-Joly


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Le roi des aulnes au feu lu

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Illustration de Vincent Wagner pour "Le roi des aulnes " de Goethe

https://fr.wikipedia.org/wiki/Vincent_Wagner

https://www.callicephale.fr/boutique/kamishibai/le-roi-des-aulnes/

 

Il est parti, le cœur livide, en bandoulière,

L'amour éclatant en berne, laissé à l'ombre

Que le crépuscule a pris d'un lancé de flammes.

Il est parti, l'âme pâle, feue la prière,

Pour un acte reniant la valeur du nombre,

À cause du tollé effroyable d'un blâme.

 

Pourquoi ? demande le cœur transi et peiné.

Un enfant, peut-il subir d'être mal-aimé

Quand intercède le tonnerre avec l'éclair ?

Qu'as-tu vu d'obscurité en cet Athénée

Qu'enfant subisse la laideur de l'inanimé,

Lors ces jours d'éclatant mensonge tutélaire ?

 

Un homme fort velu est venu d'un feu lu

D'un livre sans nom, prendre le gain et le pain,

Arguant que tous les droits justes sont malhonnêtes

Et qu'enfant est sien au nom des lois vermoulues.

Le livre des édits entre les doigts malsains

Ricanait tel un diable levant les pique-assiettes.

 

Il a volé l'âme de l'enfant sans le voir,

Juste d'un vœu âpre, le rire goguenard,

L'écharpe de justice, le mandat acariâtre,

Puis a rejoint le ciel des grandes lunes noires,

Riant haut et fort de son méfait pyrolâtre,

Escorté de sa Lilith, pour sa rôtissoire.

 

Devenu sans logis, sans beau foyer vibrant,

Il vola l'enfant et en fit un jeu sournois,

Laissant la traînée des cendres sur le chemin

Qu'il adorait d'un brasier flambant au soir levant.

Sûr de son méfait, il agita le droit, benoît

De tant de ruses dans la lie de son venin.

 

Le roi des aulnes était revenu, chevauchant,

La nuit dans la main, pour arracher le marmot.

Le bruissement des feuilles de la rivière d'Yonne

Taisait le courant des chagrins caracolant

Du frisson de l'horreur dans la ronde des maux,

Que nuit offre à l'enfant, que tourment aiguillonne.

 

DIALOGUE DE SOURD

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Image: Keystone

écrit en 2017, publié sur le blog en mars 2018

 

Sophie RENARD

Des cris percent le silence.

Ils entendent le rien. Incriminent le cri.

Juge, tu te trompes. Avocat de la défense, je suis. Et dans ce plaidoyer, j'ai dis :

«  Si vous condamnez cet homme, Monsieur, vous condamnez la misère. » Vous condamnez.

A côté. A côté le tir. Le néant. Ils se sont faits sourds aux supplications de nos âmes lourdes.

Les mots vides dégueulent de leurs mâchoires grandes ouvertes. Chiens affamés. Les crocs, les accrocs. Déchiquettent. Déchiquettent le cuir. Déchiquettent les entrailles. Repus, pourtant ne s'allongent pas les chiens. Mais nous marcherons d'un seul homme. Au casse-pipe, peut-être, mais toujours pour un mot : « Liberté ! » Scanderont les cœurs. Un murmure qui ricochera de vallées en vallées, de monts en monts. Toujours scandent dans l'ombre. Un jour nous gagnerons.

Ils sont sourds. Les oreilles baissées, ils grognent. La queue entre les jambes. Moi ? Jamais !

Je ne suis pas un homme ! Mes cordes. Vocales les cordes. Adieu le piano. Les cordes même si elles s'usent. Même si, accords impossibles. L'accord impossible. A capela, même si je suis aphone. Nous aurons encore plume pour arme et arme pour plume.

Et LIBERTE scanderont les cœurs. Liberté.

La musique s'arrête. La fête est finie. Les dents violonistes.

Grincement. Et fâche le feu. S'éteint en moi. Se ravive la flamme. Mais souffle le vent. S’essouffle l'élan. Souffre le temps. Et tant. Et tant.

Attends ! Dés. Jetés. La belle bataille. Mickaël et son épée. Valet de cœur, avez-vous dit. Jalousie. Dernier coup. Échec et mat, dites-vous. Pas perdu le combat, crié-je encore.

Liberté scandent tous en chœur !

Je ne vous hais point.

Les fruits pourrissent, c'est comme ça. La coupe est pleine. Pommes noircies. Flétries. Perce, les trous, le ver. Trouée. Trouée la volonté. Trouées vos âmes asséchées. Pansez nos plaies, repos des âmes, à demain pour un prochain combat.

Et pleure. Pleure l'enfant. Peter est parti. Pan le fusil. Flûte ! Quelques réglages, on se répare et ça repart.

Je ne ferai pas mine. Mine de rien. Même fatiguée, même halbrénée, comme l'oiseau de proie sur le dos, jamais. Sur le dos jamais. Même quand dos miné. Même quand oiseau n'a plus d'ailes sous leurs crocs acérés. Mais volera, l'oiseau, volera encore.

Même quand dos miné. L'oiseau n'a plus d'ailes sous leurs crocs acérés. Mais vole, vole l'oiseau, vole. Car de la plume jaillit le sang. Du sang pour servir d'encre. Puisque encre ne peut ancrer le bateau dans les courants des logorrhées. Trop fort le courant. De la vraie diarrhée.

Aiguë, j'ai dis. Dans vos sons ultrasoniques. Mais bouge le fou. Au rythme du chapeau grelot. Je me fais porte-drapeau, pour combattre les crapaux. Bavez, bavez tant que vous pouvez. Point jamais je ne glisserai. Même à terre, nos esprits, toujours, se relèvent, puisque braver braver, sera devise de notre armée d'encre. Parce qu'un jour, à force de combattre la misère puisque qu'on ne peut évoquer « paix », c'est à vous que viendra le tour d'être à terre. Les chiens, la gueule cassée continueront peut-être d'aboyer. Mais le loup, le loup pourra, à la lune, de nouveau hurler : « Liberté ! »

BEATRICE

Ils ne diront rien, attérés par la honte. Et je brandirai Victor Hugo tel un étendard. Je prendrai la relève des misérables qui veulent faire entendre leur voix. La voix. La voie. La voix des misérables. Tous les misérables de la rue. Des prisons pour ne pas avoir eu de père. Des sans pères. Des foyers pour délinquants sans père. Des pères absents qui ont vomi leurs fils. Leurs filles.

Les misérables sont restés les même. Misérables de la rue. Misérables de l'ombre. Javert n'est pas mort et hante encore nos rues. Thénardier, encore, affame les enfants. Fantine pleure toujours sa Cosette. Misère. Misérables ! Ils courent les rues. Ils dorment dans les rues. Les autres dans des draps de soie. Je crie. Mort est le silence. Morte est l'inertie. Nous sommes l'armée de l'encre. Pas celle du sang versé. Pas celle des perversions. Celle des réveils. Celle du réveil pour la liberté, la fraternité, l'égalité.

Non ! Pas des mots morts. Des mots qui veulent vivre. Être. Je suis. Ne vous en déplaise. Je suis. Libre. Fraternel. Libre. Ton égal. QUOI ! Ce n'est pas ce que tu veux ? Le peuple à la place de la bourgeoisie. La bourgeoisie à la place de l'aristocratie. Tout bouge. Âme de conscience en marche !  Quelques soient les baillons. Quelques soient les dictatures déguisées.

Avons-nous pleuré de tant de misère que draps de soie ignorent la misère. Encore un mot creux dans leurs bouches. Hugo ! Bouge-toi, du haut de ton ciel ! C'est de là que tu es le plus actif si nous t'appelons. Armée invisible de l'encre ; d'Hugo à Goethe, de Schiller à Zola. Armée de l'encre. Nous t'appelons.

Des cris percent le silence.

Ils entendent le rien. Incriminent le cri.

Avez-vous bafoué l'enfance d'un siècle qui se veut nouveau que j'aime crier à nouveau. Des cris percent le silence. Avec la lumière disent la liberté.

Les combats , toujours, reprennent, Sophie, contre les mécréants, les nouveaux faiseurs d'anges qui falsifient les lois. Encre hurle son désarroi et luttes s'engagent pour le droit de l'Homme, de l'Humain en l'Homme, qui veut être Humain jusqu'à son dernier et ultime souffle, même nos larmes  ravageant nos visages contre les hommes qui abusent.

Quand les océans auront épuisé leurs glandes lacrymales et que combat aura mené au cimetière, qui saura que cela aura été un meurtre déguisé ? moi, assassinée !  Victor Hugo l'avait dit dans son " Propos sur la dépense des lumières" *, nous le réécrivons avec lui, en sa mémoire qui nous est chère. La comédie nous rit au nez mais la comédie tutélaire à laquelle sont soumis les hommes n'est qu'une tragédie menant à l'échaffaud de la vie. Ma corde est prête, son noeud coulissant, que je suis prête à utiliser pour faire valoir le cri de la justice vraie des hommes qui veulent l'humain en l'homme. Si encre ne signifie plus rien, la corde a encore un pouvoir. Les gens applaudissent sauf les misérables qui, tout, endurent des injustices. Je suis une misérable. Je ne suis pas Javert au fronton de sa protection nommée. Je suis Fauchelevent assurant l'hébergement ; je suis l'évêque Myriel assurant le pain ; je suis Fantine vendant ses dents et ses cheveux pour nourrir ses petits ; je suis Cosette portant le seau lourd des peines dans la nuit noire.

"Quand on a que l'amour" jacques Brel

 

Je remplis mon seau d'encre. Ne vous étonnez point si la couleur de mon urine est  sombre plutôt que d'un beau jaune limpide, force revient à l'encre bue dans la peine des misérables de notre siècle. Sophie ! Sophie ! 

 

https://www.facebook.com/beatricelukomskijoly/

 

Sophie Lukomski-Renard et Béatrice Lukomski-Joly

Jacques Brel " J'arrive" 

 

* propos sur la dépense de lumière de Victor Hugo 

Extraits du discours d'ouverture du Congrès littéraire international de Victor Hugo

« Ce qui fait la grandeur de la mémorable année où nous sommes, c’est que, souverainement, par-dessus les rumeurs et les clameurs, imposant une interruption majestueuse aux hostilités étonnées, elle donne la parole à la civilisation. On peut dire d’elle : c’est une année obéie. Ce qu’elle a voulu faire, elle le fait. Elle remplace l’ancien ordre du jour, la guerre, par un ordre du jour nouveau, le progrès. Elle a raison des résistances. Les menaces grondent, mais l’union des peuples sourit. L’œuvre de l’année 1878 sera indestructible et complète. Rien de provisoire. On sent dans tout ce qui se fait je ne sais quoi de définitif. Cette glorieuse année proclame, par l’exposition de Paris, l’alliance des industries ; par le centenaire de Voltaire, l’alliance des philosophies ; par le congrès ici rassemblé, l’alliance des littératures ; vaste fédération du travail sous toutes les formes ; auguste édifice de la fraternité humaine, qui a pour base les paysans et les ouvriers et pour couronnement les esprits. »

« Ah ! la lumière ! la lumière toujours ! la lumière partout ! Le besoin de tout c’est la lumière. La lumière est dans le livre. Ouvrez le livre tout grand. Laissez-le rayonner, laissez-le faire. Qui que vous soyez qui voulez cultiver, vivifier, édifier, attendrir, apaiser, mettez des livres partout ; enseignez, montrez, démontrez ; multipliez les écoles ; les écoles sont les points lumineux de la civilisation.

Vous avez soin de vos villes, vous voulez être en sûreté dans vos demeures, vous êtes préoccupés de ce péril, laisser la rue obscure ; songez à ce péril plus grand encore, laisser obscur l’esprit humain. Les intelligences sont des routes ouvertes ; elles ont des allants et venants, elles ont des visiteurs, bien ou mal intentionnés, elles peuvent avoir des passants funestes ; une mauvaise pensée est identique à un voleur de nuit, l’âme a des malfaiteurs ; faites le jour partout ; ne laissez pas dans l’intelligence humaine de ces coins ténébreux où peut se blottir la superstition, où peut se cacher l’erreur, où peut s’embusquer le mensonge. L’ignorance est un crépuscule ; le mal y rôde. Songez à l’éclairage des rues, soit ; mais songez aussi, songez surtout, à l’éclairage des esprits. Il faut pour cela, certes, une prodigieuse dépense de lumière. C’est à cette dépense de lumière que depuis trois siècles la France s’emploie. Messieurs, laissez-moi dire une parole filiale, qui du reste est dans vos cœurs comme dans le mien : rien ne prévaudra contre la France. La France est d’intérêt public. La France s’élève sur l’horizon de tous les peuples. Ah ! disent-ils, il fait jour, la France est là !

Qu’il puisse y avoir des objections à la France, cela étonne ; il y en a pourtant ; la France a des ennemis. Ce sont les ennemis mêmes de la civilisation, les ennemis du livre, les ennemis de la pensée libre, les ennemis de l’émancipation, de l’examen, de la délivrance ; ceux qui voient dans le dogme un éternel maître et dans le genre humain un éternel mineur. Mais ils perdent leur peine, le passé est passé, les nations ne reviennent pas à leur vomissement, les aveuglements ont une fin, les dimensions de l’ignorance et de l’erreur sont limitées. Prenez-en votre parti, hommes du passé, nous ne vous craignons pas ! allez, faites, nous vous regardons avec curiosité ! essayez vos forces, insultez 89, découronnez Paris, dites anathème à la liberté de conscience, à la liberté de la presse, à la liberté de la tribune, anathème à la loi civile, anathème à la révolution, anathème à la tolérance, anathème à la science, anathème au progrès !

ne vous lassez pas ! 

Je ne veux pas finir par une parole amère. Montons et restons dans la sérénité immuable de la pensée. Nous avons commencé l’affirmation de la concorde et de la paix ; continuons cette affirmation hautaine et tranquille. Je l’ai dit ailleurs, et je le répète, toute la sagesse humaine tient dans ces deux mots : Conciliation et Réconciliation."  de Victor Hugo

 http://vivelalecture.over-blog.com/2017/09/victor-hugo-un-homme-engage-contre-l-injustice.html

et https://fr.wikipedia.org/wiki/Victor_Hugo

 

"la quête" de Jacques Brel

 

 

Saez | Tous les gamins du monde

Peinture contemporaine

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Les romantiques ont disparu.

L'heure est au misérabilisme.

Les artistes peintres jouent du prisme,

Les toiles deviennent des kaléidoscopes confus.

 

Le pinceau entre l'index et le pouce,

Le peintre joue de la couleur,

Oublie l'harmonie et la splendeur.

De la forme ne connaît plus la source.

 

Le trait tombe dans un gouffre.

La couleur se noie de néant.

La matière devient croûte sous mon séant.

L'art étouffe !

 

L'art étouffe corrompu !

Les pinceaux crachent du venin.

La facilité descend au tréfonds des riens

Qui fait d'une toile un pâté distendu.

 

Et le peintre, satisfait de sa création,

Reçoit palme et médailles

Sous l’œil attendri d'ignorées failles,

Aux archétypes désolés de cette vulgarisation.

 

Si un jour, je venais à me taire.

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"Le fantôme" de Louis Janmot

http://www.mba-lyon.fr/static/mba/contenu/pdf/Ressources/Fiches-oeuvres-salles/fiche_focus_janmot-BD.pdf

 

Si un jour je venais à me taire,

Viendra assurément ce temps,

Si ce temps arpenté solitaire,

Au bord des verdoyants étangs,

Venait à dire son plain-adieu

Et il viendra fort assurément,

Ma rivière emportera à mille lieues

Tout ce qu'elle a vu de mes sentiments.

 

Ne chuchotez rien !

Ne parlez pas !

Ne dites rien !

Ne riez pas !

 

Quand je ne serai plus qu'une cendre

Que l'Yonne regardera flotter,

Je dirai encore la beauté des méandres

Qu'aux écluses arrêtées, elle a aimées

Et aux cygnes blancs prenant mon lavis

D'une destinée qui se sera tue,

Je tairai encore les enfants blonds sous la pluie

Que l'Yonne a ravis de puissance et vus.

 

Ne chuchotez rien !

Ne parlez pas !

Ne dites rien !

Ne riez pas !

 

Comme la Marmagne coulant ailleurs,

Proche du satyre Du Pont, parfait cerbère,

Et de ses sbires à cent têtes sans fleurs,

Combien de temps avant que vie d'hier

N'avale ses pleurs qu'Yonne répudie ?

Et dans le tournoi que feuilles écrivent

Des juges  noyés dans la comédie,

J'ai gardé le chant des mercis* à ma rive ?

 

Ne chuchotez rien !

Ne parlez pas !

Ne dites rien !

Ne riez pas !

 

Et devenue lionne, elle a mugi

Ses enfants dévorés, à jamais partis,

Que son cœur pleure de désespérance infinie.

Elle a ouvert large sa bouche de colère ternie

Car rien n'apaise sa maternité ensevelie,

Son âme meurtrie.

 

* en référence aux écrits "les chants de la merci" de la poétesse auxerroise Marie Noël;

 

Ultime souffle

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Peinture André janmot

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Po%C3%A8me_de_l%27%C3%A2me

 

Quand la mère dira son dernier mot, sans adieu,

Et que son ultime souffle ne sera qu'un expir,

Sans retour pour moult rêves inaccomplis,

Et encore cent veilles au chevet de sa vie,

Que dira le fils proche de sa lanterne éteinte ?

 

Rien !

 

Quand elle partira, le corps vide et lassé,

Et que l'habit, laissé sur l'autel des tristesses,

Laissant désert le champ des blés brûlés,

Et encore aride le puits des détresses,

Que dira l'aimé loin de sa tombe ?

 

Rien !

 

Quand elle volera parmi les oiseaux,

Nourrissant les anges de leurs pensées,

Et que les siennes tomberont en lambeaux

Pour avoir trop espéré en son retour, écorchée,

Que dira le tendre dans le lit de son coeur ?

 

Rien !

 

Quand elle laissera sur terre ce qui fut tourbe,

Pour ne prendre que quelques fleurs bleues,

Et que de pureté devenue filament or,

Hissant haut la chimère déchue en deuil,

Que dira l'enfant adoré devant la tombe ?

 

Rien !

 

Quand le fils, puis l'autre, regarderont le ciel,

N'y voyant qu'un bleu orné d'élégance,

Dans leurs beaux voyages loin de ses bras,

Que verront-ils, si ce n'est désolation d'avoir haï

La vie dans la mort qui dit sa dernière parole ?

 

Vide !

 

Quand de Vienne, de Venise et du Triomphe,

Enfin las, peut-être, d'avoir vécu pour rien,

Sans claires étoiles sur les marches des opéras,

Qu'entendront-ils du dernier chant avant le départ ?

S'il est un chant, sera-t-il d'un cygne glorieux ?

 

Cygne noir !

 

Quand l’ascension terrestre achèvera ses galons

D'un bleu marine livide, et qu'elle tiendra ma main,

Les larmes perlant des pertes d'aimer trop,

Et que la nuit se costumera sans pures étincelles,

Que diront l'un et l'autre devant la tombe ensevelie ?

 

Aucuns regrets !

 

Quand d'en haut, elle tentera de lever le voile

Pour leur dire que, d'eux seuls, elle a vécu

Et que sans eux, elle est morte d'absence,

Obligée d'aimer enfin qui elle n'aimait pas,

Que dira l'ange devant leurs portes fermées ?

 

Je vous attends !

 

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