Béatrice Lukomski-Joly


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Comme à nul autre pareil : poème inversé

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Comme à nul autre pareil ;

comme à nul autre pareil !

Oh solitude !

Ô solitude !

 

Quand souffrir le monde est une vertu donnée,

enseignant nos tombes et leurs louanges,

prenant du sommeil la parole de l’Ange,

se lever la nuit, de jour, pour braver et résister.

 

Regarde, chaque jour, la Lumière

la pensée ensevelie par l’inertie,

voir tant d’êtres souffrir leurs vies,

blessée comme à nul autre pareil.

 

Ce chagrin épousant le sort des hommes,

que vous dire mes célestes, mes déités,

de leur immobilité éprise de dureté

figée dans la laideur des âmes.

 

Te dirai-je mon âme lourde, bel Ami,

le cœur triste, ensangloté*, ma Mie,

pourtant sensible, pourtant endormie ?

Se réveiller sans avoir de nuit dormi.

 

La voyant gémir son Graal, pourtant vermeil,

sur la souffrance de Demeter,

plaindre et pleurer sur sa terre,

souffrir le monde comme à nul autre pareil.

 

Le giron plein

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Fernand Pelez "sans-asile ou les expulsés"

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fernand_Pelez

http://parismuseescollections.paris.fr/fr/petit-palais/oeuvres/sans-asile#infos-principales

 

Il y a des vies aussi lourdes qu'un giron plein

Des destinées si vives qu'une seule croix suffit soudain !

Les clouer toutes au gibet, aux cris des blessures athymiques

Au gibet des cris, les voir crier de clous autant que de triques !

 

Il est des destinées enchevêtrées croisées à nos bras,

Leurs bras en croix, leurs jambes arquées, les dos si las,

Courbés sans l'être tout à fait car de droiture il faut vivre,

Des destinées que la mort prend de leurs faces vives.

 

Couchés tout le jour, aimés des paillasses sans ressorts,

Les vertèbres bleuies par les mailles des matelas sans trésor,

Ils rêvent, laissant voler au vent, des dizaines de feuillets

Chaque jour vole du calendrier l'esprit de la liberté effeuillée.

 

L'aube s'est couchée avant de se lever au fond de l'horizon lambeau

Quand le crépuscule les a aimés torturés, créant leur tombeau,

Sans que pierre n'ait été roulée, ils ont abjuré leurs pères,

Et dans la voussure de leurs corps, ils ont appelé leurs mères.

 

J'ai, sur leurs fronts, cent blessures d'enfant meurtris

Et sur mes mains, leurs morsures d'adultes sans patrie.

J'ai dans le cœur leurs raz-de-marées qu'ils confessent

Et dans mes articulations, je porte leurs lourdes faiblesses.

 

Vous qui avez du pain en bouche, à leur moud, du levain,

Donnez à vos pensées le grain de votre mouture au moulin.

Pour ces ventres vides qui n'ont que l'odeur de l'amertume,

Abreuvez les de miel à l'abeille tirée aux rayons de l'écume.

 

Elles n'ont du soleil que le parfum des roses aux cellules grises.

Que de sournoiseries à leur manque de maîtrise dans la traîtrise !

Tirez le vin des outres à vos ceintures que le raisin saigne

Pour que de son fruit, ils puissent espérer la vigne qui baigne.

 

Si vous faites cela, vous le ferez pour moi afin que mon vase,

Si plein, baigne leurs plaies et à leurs cœurs, que vienne l'extase,

Car il n'y a de vide sans le plein, de ténèbres sans la lumière !

La nuit n'habite pas que l'âme impure, et le soleil, la lumière !

 

 

 

 
La solitude des anciens enfants placés

Enfants, ils étaient ballotés de familles d'accueil en foyer. Une fois adultes, ils sont abandonnés à leurs sorts.

Posted by franceinfo vidéo on Saturday, July 14, 2018

 

NOVEMBRE ASSOUPI

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Odilon Redon "Les Yeux clos"

http://www.musba-bordeaux.fr/sites/musba-bordeaux.fr/files/odilon_redon-dossier_pedagogique.pdf

 

Que veut mon Novembre à ma pensée somnolente,

Loin des fleurs qui ont orné mes vases, opulentes ?

Les gnomes, aux jardins de juin, se sont endormis.

Les fées aux roses ne taquinent plus les fourmis.

Les Salamandres ont rejoint Jupiter en sommeil.

Dans les maisons, tout s'assoupit, rien ne veille.

 

Tout dort à l'entour. Tout somnole dans l'Avé.

Seules, les rimes semblent encore rêver.

Pourquoi de novembre, suis-je le cristal d'une larme ?

Du cristal, deviens-je l'obsidienne de mon âme ?

Des prières aux pensées, tout se veut souffre.

Le printemps et l'été s'alitent ; l'automne souffre.

 

Au déploiement de mon frère Novembre,

À la naissance de sa soeur Décembre, 

Ô, mon somptueux recueillement !

Tout m'est fécond d'endormissement,

Car il n'est de profond  et de lent sommeil

Sans les rêves qui ne fécondent  les hommes qui veillent.

 

Quand fleurs meurent  au prompt chant des Ondines,

Les arbres se dévoilent, offrant au vent leur col Claudine.

Aux saisons se mourant sous des baumes d'ambre,

C'est de trépas qu'est mon époux, mon fier Novembre.

 

Brandissant ses flèches, mon  orgueilleux Jupiter

Meurt à ses feux de joie sur ma terre.

De sa noble stature, je ne perçois de son feu

Que l'adouci aux feux sages, de l'été son adieu.

Pourquoi de Novembre, la langueur humble, me confine,

Pleurant les Sylphes ; l'élégance perdue me ravine,

À leurs seins, qui de tout temps, me nourrissent ?

De leurs entrailles qui me bénissent, me pétrissent,

Me modèlent, jusqu'au venant noeud lunaire,

Creusée, brûlée, percée jusqu'au coeur solaire,

Je vis des émois l'étreinte dessérrée qu'abandonnent 

Les rayons aux berges des brouillards qui me chiffonnent.

 

La langueur des chants d'automne m'assoupit.

Aux aurores chantées, je n'entends plus le saut des pies,

Ni leurs chants muets, au nid se morfondre, alanguies.

Des mésanges, je n'entends plus la douce mélodie.

Des grives sautillant dans mon jardin, le bec mutin,

Je n'ai plus la beauté des danses qu'aiment les lutins.

 

De Novembre, faut-il ouir le silence que tout contient,

L'âme assaillie des musiques à mes yeux éteints ;

Repentie, aux chants de Lohengrin, casser mes bogues

Qui ne sont plus qu'un silence dans lequel je vogue.

 

Les forêts, profondes abbatiales, naissent temple ;

Aux lueurs des merveilles brûlent de flammes amples.

Coeur de Novembre, oh ! S'étreint de voltiges en volutes,

Parmi les flèches d'argent, aux dômes, jouent du luth,

Avec la brindille alourdie, sa ramure perdue.

Volent les parures de feu, au vent éperdues.

 

Est-ce pour cela qu'automne m'alite sur son lit de gel ?

Est-ce pour le silence qu'il m'aime au feu des nigelles ?

Est-ce pour les roses frippées que je me couche, blanche,

Dans le manque des rondes qu'arc-boutent leurs branches ?

Ne vois-je des sépales que l'arrivée de l'étoile

Que mon coeur surprend au ciel du voile ?

 

 

Novembre n'a rien dit à ma vie d'ailes idéelles !

Novembre n'a pas esquissé sa rime irréelle !

Novembre n'a pas répondu à l'assoupissement,

Moins encore n'a dit d'arcs de feu son flamboiement.

Alors, pendant que les cimes, du beau mois endormi,

Créent la somnolence transie de froid à l'endormie,

J'entends la douleur hurler sa mort, car il n'est rien

De Novembre qui, de tout, se meurt fécondé de biens.

 

 

Les saisons - L'Automne - Alexandre Glazounov

Le fardeau mystérieux

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Illustration Waldorf

 

Debout sur le chemin qui ne s'achève pas,

Affligée, le dos abandonné au mur de pierres,

Je Te vois venir, le dos chargé du grabat,

Le front en sueur, Tes prunelles de lumières.

 

Et Tu m'as murmuré « Rendez-vous pour bientôt !

Prends Mon supplice entre tes graciles épaules ;

Charge le fardeau mystérieux sur ton dos,

Qu'avec toi, Je partage la lignée de Paul. »

 

Que Ta caresse m'est prodigue par Tes yeux,

Lorsque je T'incarne en ma peine pour aimer ;

Et les hommes rassasiés accueillent le feu

Brûlant en leur âme pourpre, sous les mûriers.

 

Front limpide, souffrances d'écume et de sang,

Pensée éclatante, amour pur magnifié,

Tu me dis de venir ; j'arrive du Levant,

Et l'éclat ruisselle de l'esprit tourmenté.

 

Le soleil brille au-dessus, et sous les nuages,

Je suis là avec Toi, là en Toi, Toi en moi,

Moi qui suis Esprit, Toi qui habites les mages,

Et nos fronts révèlent la lumière à Tes clairs bois.

 

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Les jours défunts

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Photo personnelle non libre de droits

 

Mélancolie, fidèle amie, cloue mon cœur,

toujours sanglote sur un fil,

quand les souvenirs sans âge se faufilent

tristes, lors les vues de ma sœur.

 

Le regard se ride ; elle est partie dans un cri,

demandant le vide, sans famille,

le souhait de solitude sous sa mantille,

qu’elle a revêtue quand hurlait son mépris.

 

Pleure l’âme flétrie sous l’averse dehors,

et les roses blanches sur leur branche

quand le rêve d’un chat sur ma hanche

s’endort dans la nuit, opaque dehors.

 

Mélancolie n’a rien dit, ne disant jamais rien,

jamais ne répond à sa douleur,

dans la mémoire de son enfance sans couleur,

quand elle agite ses sombres jours défunts.

 

Odilon Redon  :

À toutes les apparences, il a une main de chair et de sang"

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