Un chat, cela marche à pas de velours que nous n'entendons pas ; cela se déplace sans bruit, frôlant à peine l'air et pourtant son silence est audible quand il a déserté la vie. Sa présence est toujours palpable dans chaque pièce, sur chaque coussin, partout , c'est cette présence dans la mort qui est sons dans le silence.
BLJ
Photo non libre de droits : Cyrano de la Mosquée Bleue
Désormais absente, je ne ris plus, ne souris plus.
Mes cheveux ne balayent plus mon visage.
La terre s'est figée autour de ma mémoire,
L'a faite solitude, sans la caresse d'un enfant,
Qui a balayé de ses doigts frêles, ce qui reste,
De douceur à mon souvenir, ses rires !
Ai-je été d'Amour que je me demande
Les promesses fatiguées, mortes avant de naître.
Y eut-il eu un arbre qui abrita mes émois
Que désespérée sans plus l'être,
Forcée de solitude, habillée d'oubli,
Je vous attends, presque sereine,
Assise sur un banc, dans ma cour,
À vous attendre, endormie près d'une rose,
Bientôt alitée à force de vous attendre !
M'ont-ils tous laissée que, parfois, je reçois
Beau message, un : « Comment vas-tu maman ? »
Que j'en oublie le tendre geste et le rictus de complicité
Que l'enfant engendrait avant de vœux : « Ma maman à moi ! »
Oh ! mes enfants, portés jusqu'à l'a rondeur de mon corps,
Flanqué de lourdeurs du vieillir, me voyez-vous ?
Quand de vos « i quelque chose »
Vous pensez me faire plaisir :
« Vois comme tu es importante à nos vies ! ».
Par pitié, âmes aimées de tant de labeur,
Aujourd'hui le dos fracassé par la douleur,
Les jambes ayant peine à me porter,
Quelle béquille pour porter ma mémoire
Si bellement offerte, riche d'ombres ?
Serait-ce votre "i" si léger en vos poches,
Que je porte si lourdement
De solitude assassine ?
M'avez-vous aimée un peu pour que je vive
Vos absences par ces « i » interposés ?
Merci pour vos jolie fleurs qu'un « i Flora » m'a apportées.
Mais sais-je si c'est geste de bienséance
Ou geste d'amour ?
J'ai bien la photo du petit dernier,
de la tendre épouse aussi,
Mais je suis si seule que je ne pleure plus.
À nos amours tombés dans l'oubli,
Moi, qui croyais que l'amour était un beau lever,
Que faites-vous mes amis, mes enfants,
Si loin de ma tombe que je vous annonce
Qu'un "i" prendra peut-être en photo ?
Pleurerez-vous sur ma table tombale
Quand du coin de mon ciel bleu,
Je vous enverrai un grand salut ultime
Que vous ne verrez pas et qui me laissera encore seule,
Car vous ne me croirez pas davantage vivante !
Que je vive là haut , bercée par les anges,
Dans la lumière des vies passées,
Vous laissera indifférents par ignorance
Et un rideau noir tombera sur nos souvenirs
Cachant vos vies à la mienne si haut dans les étoiles !
Ô Solitude !
Texte écrit pour les personnes âgées ne recevant plus la visite de leurs êtres chers,
mais recevant foultitude de sms : " les "i" messages , puisqu'elles ont des téléphones portables !
Lorsque ce texte fut publié pour la première fois, il me fut crié que ce genre d'évènement ne pouvait pas exister et que j'écrivais n'importe quoi. Je n'écris que sur des faits vus, expérimentés, constatés, éprouvés.