Béatrice Lukomski-Joly


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Cyrano, le chat silence, la présence sons.

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Un chat, cela marche à pas de velours que nous n'entendons pas ; cela se déplace sans bruit, frôlant à peine l'air et pourtant son silence est audible quand il a déserté la vie. Sa présence est toujours palpable dans chaque pièce, sur chaque coussin, partout , c'est cette présence dans la mort qui est sons dans le silence.

BLJ

Photo non libre de droits : Cyrano de la Mosquée Bleue

 

 

Le chat poète ou la fin du centaure

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Gustave Moreau "Poète mort porté par un centaure"

 

Viendras-tu au crépuscule danser

et de ta claire flamme bercer ma peine ?

Revêtu de ta capeline ébène,

viendras-tu rimer en ma pensée ?

 

Abandon est un lourd fardeau

quand déserte le seuil en silence

puisque vie est mort et mort est existence,

tes jours éteints déposés au tombeau !

 

Seras-tu là aux heures solitaires

quand la nuit installera son voile d’apparat

pour réjouir ma vue de ton aura

brodant en mes mains l’issue de Jupiter ?

 

Prendras-tu ma main au grand matin

signant ta lumière de tes pupilles de flore,

quand du vert émeraude à l’éclat d or,

tu écris encore sur mes genoux samaritains ?

 

Ah ! Vieillir ! disais-tu, le regard mouillé.

Je t’emmène. Vivre est bien assez ! Viens !

Trop de deuils révèle le signe du lien

en notre sceau achevé et dépouillé.

 

Viendras-tu ce soir à minuit

cueillir le fruit de nos plaies

nous remémorant avoir fleuri les cyprès

aux instants silencieux et d’amour infini ?

 

Mort est le chat poète et son poète

écrivant chaque soir la beauté des étoiles,

et des célestes confins dessinait des toiles

qu’années sans fin racontaient au poète.

 

Ce texte car il vous faut imaginer que durant 12 ans, j'ai écrit tous les soirs - sans exception - avec mon Cyrano (mon chat) couché sur mes genoux. 

Cela n'aurait pas déplu à l'écrivain Colette.

 

" Solitude" ou i comme internet, comme i.phone

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

"Vieille dame lisant" M Knoop 1880-1900 de Rembrandt

http://artmic.eklablog.com/10-les-vieilles-dames-lisant-peintures-a112488838

 

À la longueur de mes saisons, le jour se lève.

Aux adieux faits sans rien avoir demandé,

Aux baisers donnés, oubliés dans la nuit,

Que ma terre a pourtant façonnés,

De mémoire, désespérée, je suis passée,

Sans que vous ne m'ayez vue de désirs !

Le jour se lève sur mes  matins sans réconfort,

 

Mon chant sur les mortes saisons de la modernité

Est un souffle perdu au vent.

Désormais absente, je ne ris plus, ne souris plus.

Mes cheveux ne balayent plus mon visage.

La terre s'est figée autour de ma mémoire,

L'a faite solitude, sans la caresse d'un enfant,

Qui a balayé de ses doigts frêles, ce qui reste,

De douceur à mon souvenir, ses rires !

 

Ai-je été d'Amour que je me demande

Les promesses fatiguées, mortes avant de naître.

Y eut-il eu un arbre qui abrita mes émois

Que désespérée sans plus l'être,

Forcée de solitude, habillée d'oubli,

Je vous attends, presque sereine,

Assise sur un banc, dans ma cour,

À vous attendre, endormie près d'une rose,

Bientôt alitée à force de vous attendre !

 

M'ont-ils tous laissée que, parfois, je reçois

Beau message, un : « Comment vas-tu maman ? »

Que j'en oublie le tendre geste et le rictus de complicité

Que l'enfant engendrait avant de vœux : « Ma maman à moi ! »

 

Oh ! mes enfants, portés jusqu'à l'a rondeur de mon corps,

Flanqué de lourdeurs du vieillir, me voyez-vous ?

Quand de vos « i quelque chose »

Vous pensez me faire plaisir :

«  Vois comme tu es importante à nos vies ! ».

 

Par pitié, âmes aimées de tant de labeur,

Aujourd'hui le dos fracassé par la douleur,

Les jambes ayant peine à me porter,

Quelle béquille pour porter ma mémoire

Si bellement offerte, riche d'ombres ?

Serait-ce votre "i" si léger en vos poches,

Que je porte si lourdement

De solitude assassine ? 

 

M'avez-vous aimée un peu pour que je vive

Vos absences par ces « i  » interposés ?

Merci pour vos jolie fleurs qu'un « i Flora » m'a apportées.

Mais sais-je si c'est geste de bienséance

Ou geste d'amour ?

J'ai bien la photo du petit dernier,

de la tendre épouse aussi, 

Mais je suis si seule que je ne pleure plus.

 

À nos amours tombés dans l'oubli,

Moi, qui croyais que l'amour était un beau lever,

Que faites-vous mes amis, mes enfants,

Si loin de ma tombe que je vous annonce 

Qu'un "i" prendra peut-être en photo ?

 

Pleurerez-vous sur ma table tombale

Quand du coin de mon ciel bleu,

Je vous enverrai un grand salut ultime

Que vous ne verrez pas et qui me laissera encore seule,

Car vous ne me croirez pas davantage vivante !

 

Que je vive là haut , bercée par les anges,

Dans la lumière des vies passées,

Vous laissera indifférents par ignorance

Et un rideau noir tombera sur nos souvenirs

Cachant vos vies à la mienne si haut dans les étoiles !

 

Ô Solitude !  

 

Texte écrit pour les personnes âgées ne recevant plus la  visite de leurs êtres chers,

mais recevant foultitude de sms : " les "i" messages , puisqu'elles ont des téléphones portables  !

Lorsque ce texte fut publié pour la première fois, il me fut crié que ce genre d'évènement ne pouvait pas exister et que j'écrivais n'importe quoi. Je n'écris que sur des faits vus, expérimentés, constatés, éprouvés.

 

Tchaikovsky - Hymn of the Cherubim

L’éclair de la nuit devenue jour

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

"L'épanchement du Saint-Esprit" -peinture de Hermann Wenng

 

Tant de mélancolie a accompagné mes jours,

voyant mes nuits dans la lumière,

à regretter chaque seconde mes étoiles,

pourtant cousues à mon voile,

et, moi sur terre, singulière de morale dessinée

que rien ne put expliquer sinon Elle, montrée.

 

Tant de tristesse face à l’immoralité,

la lascivité, la débauche et les obscénités

que mes nuits ont incliné mon âme

quand l’insouciance habitait les hommes,

quand l’inconscience du monde me flagellait,

et, mes astres berçaient de leur chant mon retour.

 

Tant de beauté aussi quand de nuit éblouie,

Anges, Initiés et leurs Servants, vinrent en amis,

chérir mes jours accablés, la candélabre à la main,

les saintes paroles chantées pour chaque lendemain,

si nombreux que genou plié, visage à terre,

grâce et amour j’offris d’or pour leur aether.

 

Elle, dans sa couleur bleue-nuit qu’étoiles brodent

jusqu’au firmament à son apogée qu’est sa robe,

La voir nimbée du Triple-Fils-Roi l’éclairant

dans la nitescence de l’aube bleutée l’ensoleillant,

partageant la peine immense de mon âme

et la prenant me la laissant habiter ma flamme.

 

Que de mélancolie dans la tristesse des joies,

sacrifiant l’intime Être œuvrant en Soi,

a vécu, aubes après crépuscules, nuits après jours,

offrant tout l’amer que nous devons d’amour,

chaque instant éphémère cueillir de leurs dons

quand l’œil différent voit la lumière en son pardon.

 

Lui, dans sa robe solaire qui nous éclaire,

scrute de ses yeux célestes et éclatants notre ère,

et moi et chacun et tous en tous actes à Lui donnés,

rendant à la vie la peine des heures transcendées,

et Le voir dans l’éclair de la nuit devenue jour,

apparaissant sur nos sacrifices vifs d’amour.

 

Tout cela, oui, valait bien tant de souffrances

depuis l’A Dieu à l’Ange jusqu’à la naissance,

Lui me révélant sur le grand escalier blanc :

«Vois la Nouvelle Jérusalem, là tu iras vers l’Adam

quand la mélancolie aura son fruit attendu. »

Tout cela valait bien une vie pour Eux, Elle et Lui, venus.

 

de Robert Fowler Born 1853 - Died 1926

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