Béatrice Lukomski-Joly


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Ariel à Gaspard

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Oeuvre d'Arild Rosenkrantz

 

ARIEL

La robe blanche ceinturée de roses et la chevelure couronnée de lierre.

Il se tient à la droite de Zoroastre.

 

Te souviens-tu des renouées

qu'à tes questions j'ai murmuré de sincérité ?

Et des roses nées de la terre enceinte de l'Âme du Monde,

qu'en la ceinture de nos robes nouées,

j'ai dessiné de sa mémoire à en ceindre l'onde ?

 

En nos souvenirs sans pareil, si souvent en sommeil,

qui parfois ne savent plus rien d'hier, et pourtant veillent,

je ne vois ni pleurs ni rires ; à sa treille, seul un vase vermeil,

dans lequel j'ai ramassé, humble, tes rayons de soleil.

 

La fin de l'hiver venu comme tout à chacun d'écueil,

tu t'es allongé au tournant des cercueils.

Sur le flanc de sienne et d'or de la terre en éveil,

je me suis incliné devant la céleste sagesse et sa treille.

 

Je l'ai vu vêtu de soleil, sans brûlure, chargé de blessures.

Vu portant le rosier que les épines endurent.

Elle aussi, cernée d’ombres pour l'élan de l'unir.

Je les vis, Hiérarchies, aimer nos avenirs.

 

J'ai alors percé l'azur de ton regard implorant,

relu les pétales ruisselants en la chair du sel célébrant,

qui parfois en moi ne savaient plus si du baptême à la Cène,

tu serais de tes émotions méritant ces pétales de Reine.

 

Liberté est l'Esprit, la nature jaillissante d'un mouvement.

Gaspard habillé d’une ample ceinture de soie et de vent

parlait à Zoroastre dans le désert. Nous marchions

avec l'étoile, offrant les printemps en ses rayons.

 

Un enfant advient, vêtu de son autel de nature.

Au pied de sa Croix vivra du monde sa progéniture ;

S'agenouillera au pied de l'autel d'émoi d'ombre, l'arc levé ;

Vivra et croîtra des ailes blanches aux orages achevés.

 

La femme enfantant de douleurs ne pourra plus souffrir

dès lors que son Graal enfantera la gnose arguant les soupirs.

L'enfant naissant de la lumière nouvelle dans le cantique,

plus jamais ne dira du monde antique ses reliques.

 

Alors, tu verras contre son Soi, les ondes d'ardeur,

de tous les sentiments dans l'air froid se vouloir chaleur.

Rien ne sera plus douleur entre les heures des valeurs

qui se tissent sur un fil que le soleil offre de ferveur.

 

L'ère du temps redonnera son empire en nature

Et, Dieu regardera les espoirs sans rature,

De tant d'amour palpable au reflet épousant son trésor,

nous souffrant aux astres que l'air écrit en lettres d'or.

 

Que la lumière terrasse le mal si le veulent tes fissures.

Être l’inspiration du cygne pansant ses blessures.

Rien ne doit être sans partage ni sans héritage.

Des ombres menaçantes, voir le terrible chantage.

 

La plume sur le cœur s'émerveillera au tournant des âges.

La rose est un doux élixir reçu de l’Ermitage,

dans le pas gelé du passé en son sol crevassé.

Je t'ai vu courbé, ramassant chaque parcelle du sacré.

 

Ramassant l'oiseau, aguerri sans jamais l'être tout à fait,

rien ne sera conquis de certitudes tant qu’œuvre le méfait.

Tu verras les anges recevoir les corps à l'heure du sacrifice.

Ils murmureront les inspirs et les expirs au vivant calice.

 

Aux plis des soieries, la chaleur t'entoura t-elle que, plié,

de mes bras puissants sans ombrage, tu seras aussi livré.

Tout ici se souvient.Tout du souvenir vit la mémoire agissante

et est du nombre et de la lettre une chaleur puissante.

 

Si ce n’est qu'un instant, soumis à la terreur

que nous charrions de limons dans l'incompris labeur,

que ton corps chaque jour foulé au vase vermeil,

serti de pierres aux couleurs d'émeraude t'éveille.

 

Les enfants se lèveront, cherchant de l'utérus maternel

l’incroyable création dans le flux de vie qui appelle.

Et du vide, ils empliront le néant d’amour enlaçant les fées.

Ils lèveront les bras heureux de les voir ainsi s'élancer.

 

À voir les rosiers lourds des fleurs des supplices,

Tu verras qu'elles ont tant de roses que du calice,

tu te relèveras pour la partager.Tu sauras que tu es.

Tu vivras le saint vase de chair et de sang aimés.

 

C'est ainsi que naîtra le printemps à la fin de l'hiver

endimanchant de fleurs et de chants la terre

au jour des renaissances qui enfin seront évidence.

La Pâques à d'autres offerte sous les offenses.

 

Béatrice Lukomski

 

 

Je veux. Petit poème en prose.

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Je veux des roses, autant que mes bras peuvent en contenir, autant que mon cœur peut en épouser ; puis d’un bouquet aussi large qu’il y a d’hommes sur terre, en révéler sept sur mes bras, ma poitrine, ma tête coiffée d’un voile.

Je veux des branches autant que mes doigts peuvent les aimer puis de trois choisies aussi belles qu’il y a de gens de foi encore , portés sur les épaules comme en l’an de nos douleurs.

Je veux boire de l’eau à la fontaine, autant qu’elle aura rempli de jarres à mes noces que vin n’aura pas transformée pour tant de vies bues jusqu’à la lie et la révéler source aux hommes d’esprit faible.

Je veux manger le grain sur les épis et proches des épines, aussi la fleur d’aubépine, accompagnée des lors des oiseaux pour unique pain germé et levé afin que les hommes croissent en sagesse, et plus jamais ne trier l’ivraie d’entre les grains qui sera devenue rose.

Je veux de toutes les pierres sculpter les tombeaux, et de leurs pierres rouler l’évidence au jour des jugements derniers pour que les hommes soient nus de toute fausseté et découvrir qu’ils ont appris à aimer.

Je veux être du soleil l’ami, le frère, l’époux, la sœur, et l’épouse, pour qu’en tous il croisse, le rayon devenu vie, le baiser déposé sur nos bouches créant avec le verbe la splendeur de l’humanité.

 

https://blog.grainedephotographe.com/la-serie-feerique-nabi-par-le-photographe-lee-jeong-lok/

Désespoir et espoir

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Emplis d’espoir chaque jour, forts, nous allons

quand le désespoir épouse pas à pas la vie.

Et quand la douleur vive et cruelle se dit,

sa grandeur, enfin nous connaissons.

 

Un jour, nous étreint-il de sa stature,

nous, rêvant de la mort pour se soustraire,

que nous voyons une étincelle apparaître

paissant le fruit de l’âme qui endure.

 

Il n’y a pas de désespoir murmuré

sans qu’il ne soit vêtu d’espoir,

offrant en son sentiment sa victoire,

laissant un soir toutes les tortures endurées.

 

L’esprit torturé ayant tant pleuré

se lève, son aube devenue aurore pour le Fils,

riche de ses douleurs et de ses sacrifices

que le regard témoigne d’amour élevé.

 

L’un et l’autre qui ont tissé les jours

se regardent, enfin nés frères,

afin que le ciel emplisse sa rivière,

inclinant sa joie pour tant de bravoure.

 

L’œil témoignant de ses larmes sourit, aimé,

et va rinçant le sel des chagrins

que la rose a pris en soi pour son chemin,

car il n’y a de peine qui ne soit fécondée.

 

Se dresse devant soi le dôme du temple

qui nous attend, pourpre, or et prière,

flottant assuré dans l’aether lumière

qui nous a façonnés de sa lampe.

 

Le sentiment humain devient celui divin

esquissé de soleil qu’ombres reculent,

et la foi en leurs corps criant la vie brûle

ce qui était inachevé sous le burin.

 

L’amour grandi est le fruit et la graine

que nous avions en ciel semée ensemble,

reçue pour toute embellie qui plus ne tremble,

laissant le désespoir à l’espérance sereine.

 

De Iris Sullivan 

http://movingthesoulwithcolor.com/about_us

Quand sauge éclaire

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Sauge blanche

 

J’ai purifié ma demeure

d’un brin de sauge blanche,

d’un bois de cade qu’aime l’heure,

quand dehors fleuries sont les branches.

 

La brume a envolé leur parfum,

dehors, dedans, en mon foyer,

et chantent les sages défunts

quand de la fumée, tout fut purifié.

 

Agenouillé, l’esprit léger,

j’ai psalmodié versets et arias

pour tant de beauté et de majesté,

quand la foi aime son verbe en son alléluia.

 

La sauge évanouie, le cade consumé,

a brûlé le Bois Sacré de l’Est à l’Est,

toutes ouvertures entrebâillées,

pour qu’ici respirent toutes âmes célestes.

 

La demeure en ses corps transparents

flottait dans l’air de la rose

et la sauge opaline a partagé le vent

après que fut la vie éclose.

 

Le bois de Palo Santo

https://liliinwonderland.fr/purifier-maison-avec-palo-santo-sauge/#:~:text=Le%20bois%20de%20Palo%20Santo,-Le%20bois%20de&text=Il%20a%20de%20multiples%20bienfaits,les%20bijoux%20en%20pierres%20naturelles.

 

Wagner: Parsifal / Act 3 - "Mittag. Die Stund' ist da" - Verwandlungsmusik (Gurnemanz)

Metropolitan Opera Orchestra

La petite fille et l’arbre de roses

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Aquarelle Charles Andrade - lazuriste et art Waldorf -

https://lazure.com/site/about-charles-andrade/

 

C’est une petite fille,

une enfante* jolie,

haute comme sept roses.

Son nom est Jean.

 

C’est une petite fille

aimant les fleurs.

Maman dit :

« Que veux-tu être plus tard ? »

 

L’enfante répond :

« Cueillir des fleurs.

- Est-ce un métier ? »

oppose la mère.

 

C’est une enfante,

délicate et rebelle.

« Je veux créer des roses !

Un arbre de roses ! " Naît le poète.

 

"Grand comme le ciel,

doux comme le miel,

beau comme le père,

bleu comme la mère."

 

Chaque rose blanche

est une étoile que Marie

de mai suspend à son arbre.

C’est une petite fille.

 

L’arbre de roses enfanté,

Jean éclairé d’astres parle,

et l’arbre fut, pieds en l’air, tête en terre,

que roses en touchent le ciel.

 

Bonjour ! dit le rosier.

« Tu as créé et je suis. »

Mes mains sont abîmées,

dit l’enfante.

 

Le rosier répond  :

« Demain, tu parleras, et naîtra la rose.

Tu n’auras qu’à chanter « Rosier »

et le rosier sera.

 

C’est une petite fille,

une enfante jolie,

haute tel un arbre de roses.

Jean est né sur deux branches.

 

La lumière était belle,

ainsi, Jean est entré,

là, au cœur du rosier habité de mille Êtres,

qui dansaient dans ses roses.

 

La petite fille est morte.

Ne pleurez point

car elle est Jean devenu,

lumière de la Lumière sur la terre.

 

à mes amis R Steiner et CRC

 

 

Tableau de Peter-Severin Kroyer " le jardin de roses"

https://fr.wikipedia.org/wiki/Peder_Severin_Kr%C3%B8yer

 

* Enfante :  mot enfant  fémininisé pour

1/ féminiser le mot (!)

2/ elle enfante un arbre

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