Béatrice Lukomski-Joly


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Novalis

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Portrait de Novalis https://fr.wikipedia.org/wiki/Novalis

http://novalis.moncelon.fr/ et http://novalis.moncelon.fr/lettresnovalis.htm

 

Reposant dans son tombeau, à minuit voilé,

Le linceul de virginité pour toujours vierge,

Seul corps gît enseveli, et l'Amour resplendit.

 

L'Amour resplendit, sorti de son blanc linceul,

Sorti du tombeau, parfumé de nard, Il aime.

Il aime, vivant, la poésie clamant l'amour.

 

Sa poésie écrite glorieuse, je lis,

Née de son blanc tombeau, écrin grâce à sa plume,

Le voile, que nul ne lève avant l'heure, vole.

 

Avant l'heure, j'écris les heures de sa plume.

Blanche ou de soleil, il illumine mon cœur.

Cœur resplendit avec Sophia, lumineuse.

 

Blanche de ciel bleu, il ouvre sa tombe fleurie,

Pour n'être jamais dévoilé de son verbe clair,

Et vole derrière le voile qu'il soulève.

 

Il aspire l'aether des nuées qu'il a vues,

Et au jardin des roses bleues, dévoile Saïs

Et Isis rejoint Osiris au temple vivant.

 

Reposant sans se reposer, le tombeau vide,

Il vient sur une aile bleue, près de mon jardin,

Et mort, là, vit,  épousée de vie dans l'amour.

 

Nature s'enchante de voir l'éveil, lors ses nuits,

Novalis prend en son cœur le parfum des roses,

Et grandit son seuil bleu dans le parfum solaire.

 

Extrait des Disciples à Saïs du poète Novalis

"Ah ! s’écria le jeune homme, les yeux étincelants, quel est l’homme dont le cœur ne tressaille de joie lorsque la vie intime de la Nature lui pénètre l’âme en sa plénitude ; lorsque le sentiment puissant, auquel la langue humaine ne peut donner d’autres noms que les noms de volupté et d’amour, s’étend en lui comme un parfum irrésistible, dissolvant toute chose; lorsque, tremblant d’une douce anxiété, il s’abîme dans le sein obscur et attrayant de la Nature, que la pauvre personnalité se perd dans les flots envahisseurs de la volupté, et que rien ne demeure, qu’un foyer de l’incommensurable force génératrice, un tourbillon dévorant sur l’immense océan ! Quelle est donc cette flamme qui jaillit de tous côtés ? Un profond embrassement, dont le doux fruit retombe en voluptueuse rosée. L’eau, enfant première-née de ces fusions aériennes, ne peut renier sa voluptueuse origine, et, avec une toute-céleste puissance, se montre un élément d’amour et d’union sur la terre. Ce n’est pas à tort que d’anciens sages ont cherché en elle l’origine des choses ; et, vraiment, ils ont parlé d’une eau plus sublime que l’eau des fontaines et des mers. En elle se manifeste le fluide originel, tel qu’il apparaît dans les métaux liquides, et c’est pourquoi il faut que les hommes l’honorent toujours comme une déesse. Combien peu sont descendus jusqu’ici dans les mystères de la fluidité ! Pour combien d’hommes ce pressentiment de la jouissance et de la vie suprême ne s’est jamais élevé tout au fond de l’âme enivrée ! Dans la soif se manifeste cette âme universelle, ce violent désir de la fluidité. Ceux qui sont ivres n’éprouvent que trop ces surnaturelles délices de l’élément liquide ; et, au fond, toutes les sensations agréables sont des liquéfactions diverses, des mouvements de cette eau originelle en nous. Le sommeil même n’est autre chose que le flux de cette invisible mer universelle, et le réveil est le commencement du reflux. Que d’hommes s’arrêtent au bord des cours d’eau enivrants et n’entendent point le doux chant de nourrice de ces eaux maternelles, et ne savent pas jouir de l’adorable jeu de leurs flots infinis. A l’âge d’or, nous vivions comme ces flots ; dans les nuages multicolores, mers flottantes et sources de tout ce qui existe sur la terre, aimaient et s’engendraient, en des jeux éternels, les races des humains ; et les enfants du ciel les y venaient visiter... Ce n’est que lors de ce grand événement, que les légendes sacrées appellent le déluge, que ce monde florissant disparut. Une puissance ennemie rabattit la terre, et, seuls, quelques hommes, accrochés aux rochers des montagnes nouvelles, demeurèrent dans un univers étranger. Qu’il est étrange, que précisément les plus saints et les plus adorables phénomènes de la Nature demeurent entre les mains d’hommes aussi morts que le sont d’ordinaire les chimistes! Ces phénomènes qui éveillent puissamment le sens créateur de la Nature, ces phénomènes qui devraient demeurer le secret des amants et le mystère de l’humanité supérieure, sont follement et effrontément provoqués par des esprits grossiers qui ne sauront jamais quels prodiges enveloppent leurs vaisseaux de verre ! Les poètes seuls devraient manier les liquides, seuls ils pourraient en parler à la jeunesse. Les laboratoires deviendraient des temples, et les hommes honoreraient d’un culte nouveau leurs liquides et leurs flammes. Combien les villes que baigne la mer ou un grand fleuve s’estimeraient heureuses! Chaque fontaine redeviendrait l’asile de l’amour, et le séjour des sages. C’est bien pour cela que rien plus que l’eau et le feu n’attire les enfants, et toute rivière leur promet de les mener en des contrées plus belles. Ce n’est pas seulement un reflet du ciel que nous voyons dans l’eau, c’est un doux rapprochement, un signe de voisinage, et quand le désir inapaisé veut s’élever, l’amour heureux aime à descendre dans la profondeur sans limite."

 

"Lazare-Jean" peinture de Vincent van Gogh

 

 

Poésie classique et poésie libre

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Nul ne peut se dire poète et versifier, s'il n'a au préalable compris la forme classique du poème, et écrit en alexandrins, et autres métriques du vers, car le vers et ses syllabes sont avant tout mathématiques. Nous sommes dans de la métrique pure. Lorsque nous possédons les formes classiques, nous pouvons alors épouser le vers libre et ses vers blancs, aussi dits chantres, c'est à dire sans rimes et les mettre en opposition réfléchie aux formes classiques, C'est pourquoi, j'aime revenir à la forme alexandrine du vers, ( première forme épousée ), car entre la métrique réfléchie et l'anarchie du vers, seul un chant s'élève de l'écriture. Cependant, si un poème se veut libre et blanc, c'est que lors de sa création première en sphère céleste, il n'avait pas d'autres formes voulues.

BLJ

Un poème est une cathédrale.

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Un poème est une pierre que l'oeuvre d'écriture édifie en une cathédrale sur la somme des vers rimés. Tout y est bâti sur le nombre, la forme et l'élévation. Sa nef est la pensée conductrice vers son autel qui est son coeur, les mots sont des vitraux et ses ogives sont les voyelles. Lorsque le vers se décline libre, ce sont les gargouilles extérieures selon le nombre, ou les arbres qui l'entourent selon sa force. Un poème, c'est un travail d'architecture, conçu sur un plan de maître dont le nom est son secret. 

BLJ

 

Pensée du jour sur l'erreur et l'interprétation des écrits des poètes

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Aucun poème ou écrit ne peuvent être interprétés sur le libre-choix du lecteur sans avoir demandé au préalable au poète ce qu'il a voulu dire.

Si des poètes trépassés, nous interprétions, sans connaître la biographie du poète, sans connaître ses idées défendues, nous aurions assurément tout faux.

BLJ

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