Béatrice Lukomski-Joly


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La Loire -autre version-

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Tableau de Gabrielle MOREAU -1920-

https://www.ebay.fr/itm/OLIVET-NAIF-Gabrielle-MOREAU-LEFEBVRE-PAYSAGE-LOIRET-1920-Tableau-Peinture-Huile-/301640663353

 

Ce soir, je pars refaire mes premiers pas d'enfant, 
du temps des berges de l'Allier qui coule en ami.
Ce soir, je rajeunis, car il me plaît d'être sans âge,
moi, l'enfant comblé d'années vieilles, que siècles volent !

Ce soir, je n'ai plus d'âge ! Ai-je eu quelques années
que mes fleuves et mes rivières encor me bercent ;
Blottie dans le ventre de leurs courbes, je me souviens.
Ô Allier de ma Loire, je redeviens Ligérienne, ce soir.

Te souviens-tu, mon beau canal, époux de ma Loire,
combien mes jeunes années t'ont épousé, enlisée
sur tes bancs de sable, que seule tu as glissées

à mes doigts, jouant dans tes eaux bleuies du deuil ?

Qui a vu le Martin pêcheur, fier de sa gloire lumineuse,
voler sous sa tonnelle, où grimpaient sans décence
mes rosiers que ma Loire enviait, sait que j'ai déposé
une pâquerette sur son cœur, un jour d'anniversaire.

Tu n'étais pas là ; je ne sais pourquoi le Rhin te prit,
insolent à mes jours d'abandon, les soirs de lune,
quand le soleil jouait sur mon beau canal Ligérien.
Combien de pâquerettes effeuillées sans toi ?

Je marchai, emmitouflée d'un capuchon rouge,
pour avoir moins froid dans le blanc ciel d'hiver.
Elie-Anne, aussi, aimait tes flancs ronds qui , toujours,
portent ton nom, toi, le Roman des jours oubliés.

 

Quand convolant avec le Loiret, près du moulin,

je vis les ondes devenir larmes, j'appelais ton nom.

Ô ma Loire amoureuse de mes jeux, qu'encore,

Orléans s'en souvient et peut-être rit de mon âge !

 

Me diras-tu, Loire, si je t'ai manquée un jour,
quand obligée, je te laissais à tes couchers ?
Que soleils m'attendent ! J'arrive ! Attends-moi !
Je veux griffer tes berges de mes jeux innocents.

Ce soir, je ne suis pas là ! Je vogue sur l'eau 
que la main de ma mère puisait au puits rond,
Comme le rêve tournant en rond toujours !
Pourquoi t'ai-je quitté, ô mon tendre opéra ?

Je pars me promener sur le chemin de sable
menant au lavoir des jours espérés heureux.
Non ! Ne dis pas que le Rhin est plus fort !
Il n'y a plus de fleuves, sinon l'Yonne qui rugit !

Te parlerai-je de l'Ain, qui nous fait un ?
Tu ne l'as pas vu dans sa gorge bruyante
que cris disent mon souvenir vieux d'âge,
que je meurs à mon temps, vieille d'âge !

La Voulzie n'avait pas ta parure des dimanches,
que mon capuchon rouge meurt de t'avoir laissée !
Je me suis fanée lentement, mourant de ton absence.
Est-ce pour cela que je suis sans âge, ma Loire ?

Ne crois jamais que j'ai cessé de penser à toi,
ô ma mystérieuse compagne ! Voudras-tu, ce soir,
m'offrir ma dernière marguerite ? Car ce soir,
je n'ai pas d'âge au bord de mon canal bleu.

Me liras-tu Victor Hugo, assise sur le perron ? 
M'émouvras-tu encore avec ma triste Cosette
que j'ai pris sous mon bras, aimant mes soirs,
chagrine de ne plus lire mon Roman préféré ?

Ce soir, je suis si vieille, ma Loire ! ma source !
Si, fidèle, je te suis restée, c'est pour ta tonnelle
qui a rêvé ma vie en poésie, que pour toi j'écris.
Ô enfance sans âge ! Je suis si vieille ! Ce soir !

 

http://cecile-haristoy.eklablog.com/un-apres-midi-sur-le-gr3-du-cote-de-saint-jean-de-braye-et-combleux-a149385646

La petite fille et l’arbre de roses

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Aquarelle Charles Andrade - lazuriste et art Waldorf -

https://lazure.com/site/about-charles-andrade/

 

C’est une petite fille,

une enfante* jolie,

haute comme sept roses.

Son nom est Jean.

 

C’est une petite fille

aimant les fleurs.

Maman dit :

« Que veux-tu être plus tard ? »

 

L’enfante répond :

« Cueillir des fleurs.

- Est-ce un métier ? »

oppose la mère.

 

C’est une enfante,

délicate et rebelle.

« Je veux créer des roses !

Un arbre de roses ! " Naît le poète.

 

"Grand comme le ciel,

doux comme le miel,

beau comme le père,

bleu comme la mère."

 

Chaque rose blanche

est une étoile que Marie

de mai suspend à son arbre.

C’est une petite fille.

 

L’arbre de roses enfanté,

Jean éclairé d’astres parle,

et l’arbre fut, pieds en l’air, tête en terre,

que roses en touchent le ciel.

 

Bonjour ! dit le rosier.

« Tu as créé et je suis. »

Mes mains sont abîmées,

dit l’enfante.

 

Le rosier répond  :

« Demain, tu parleras, et naîtra la rose.

Tu n’auras qu’à chanter « Rosier »

et le rosier sera.

 

C’est une petite fille,

une enfante jolie,

haute tel un arbre de roses.

Jean est né sur deux branches.

 

La lumière était belle,

ainsi, Jean est entré,

là, au cœur du rosier habité de mille Êtres,

qui dansaient dans ses roses.

 

La petite fille est morte.

Ne pleurez point

car elle est Jean devenu,

lumière de la Lumière sur la terre.

 

à mes amis R Steiner et CRC

 

 

Tableau de Peter-Severin Kroyer " le jardin de roses"

https://fr.wikipedia.org/wiki/Peder_Severin_Kr%C3%B8yer

 

* Enfante :  mot enfant  fémininisé pour

1/ féminiser le mot (!)

2/ elle enfante un arbre

Le fol cri de guerre

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Satan s'adressant à Dieu (vers 1750) de

Corrado Giaquinto (1690-1765) Pinacothèque Musée du Vatican Rome Italie

 

Quand résonne le fol cri de guerre,

l’homme implore le Père,

laissant le Fils de côté, car il sait que le Fils aime ;

puis, transformant le Père en un Dieu autre qui sème,

quel Dieu est prié dans ce désordre de terreur ?

 

L’homme dit : « Dieu avec nous dans cette lutte ! »

Dieu répond : «  Quel dieu prient-ils ? Est-ce la brute?

Ou est-ce Moi ? Moi qui ne peux choisir

d’entre tous mes enfants si mal instruits. »

Le Père regarde la Brute qui n’est pas de son labeur.

 

Y a-t-il donc plusieurs Dieux qu’hommes

sans cesse se trompent ? La Vérité se nomme,

et soulevant son voile d’un léger pan

dit : « Ah! Ceux du mal et Moi céans.

Mais l’homme me soumet à ses erreurs. »

 

Et l’on voit Ceux du mal frémissant de joie

quand Père est inconnu. Car qui voit,

prompt à regarder des Dieux, les Cieux ?

Ceux servant le mal en sol vicieux,

ou ceux dont la connaissance est Valeur ?

 

Haine sévit à l’entour, aimant le mensonge,

tronquant la vérité pour cet horrible songe.

Et, nous voyons le fol cri de guerre couvrir l’âme

qui n’a pas compris que le monde est amour en son âme,

car des temps est venu la semonce à cette heure.

 

Satan, l'autre dieu, regarde son œuvre, fier d’être le mal,

les voit prier deux nuits par an, l’esprit animal,

et dit : «  Qu’ils me prient ces petits tous les autres jours!

Ignorants quelle graine ils sèment, sans amour,

raidissant leurs corps venus de ma fureur. »

 

Alors, nous voyons le Fils du Père souffrir,

car des hommes, peu ont compris Son martyr,

priant de leur égoïsme n’importe quel dieu

que les Âmes des peuples pleurent soucieux.

Mortels se trompent juste de prière en leur fol' ardeur.

 

"L'enfer" par William Blake http://www.philophil.com/biographie/blake.htm

http://www.philophil.com/philosophe/dante/enfer/enfer.htm

Pourquoi ai-je écrit ce poème ?

Parce que des hommes et des femmes prient la nuit de Noël et d'autres nuits saintes et leurs lendemains appellent à la guerre, à la haine. L'incohérence est totale dans la méconnaissance absolue des faits spirituels.

Depuis l'an trente-trois de mon âge

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Oeuvre personnelle.

 

Depuis l’an trente-trois de mon âge,

maux sur maux Le témoignent,

car  mes maux lui ressemblent,

l’Esprit allant avec ses mages.

 

Depuis cette saison belle et pure

s’épure l’âme pour ce Roi,

comme à nul autre donnée de voie

pour être Sa semblable griffure.

 

Depuis cet âge offert, temps amers

signent la destinée, car de Sa loi

est écrit Sa ressemblance royale,

et sont offerts les affres de Sa Mère.

 

Car il n’est d’appartenance sans être

le Fils et la Mère, l’Esprit du Père,

offrande de l’Amour pour Sa terre

que cultive le cœur pour naître.

 

À chaque douleur, crie Sa douleur,

que nous reconnaissons de piété

et de compassion, sommes l’été

venu après Son printemps sacrifié.

 

Qui pour le croire ? Nul et personne.

Viennent le port de la couronne

et des épines, lacérés nous sommes,

puis bain de foule en nous tonne.

 

Car il n’y a d’Amour sans être haï

à notre tour, chaque jour, chaque pas,

représentant l’immensité pastorale

que les mains donnent à voir depuis.

 

S’effondre le corps comme sur la croix,

giflé et lacéré, percé d’une douleur,

que seule la croix connaît de son heure,

marcher dans ce linceul ; je crois.

 

Depuis l’an trente-trois de mon âge,

chantent les trompettes sur mes sceaux

que regardent la douleur au berceau,

et vient l’autre résurrection de message.

 

Ne voulez rien d’harmonie à Sa vie

que vous ne pourrez supporter

si la souffrance vous ne pouvez porter,

car il est le chemin, la vérité et la vie.

 

Oeuvre personnelle

Rose et le Père

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Photo Pixabay Libre de droits

https://pixabay.com/fr/photos/fleurs-s%C3%A9ch%C3%A9es-fondu-rose-fl%C3%A9tries-1149191/

 

Une rose est tombée.

Est-elle tombée ?

Je ne sais. Faiblir,

je l’ai vue faillir.

 

Sur l’herbe d’été,

elle s’est couchée.

Sur sa branche désertée,

elle a salué sa destinée.

 

Rose s’est inclinée.

Pétales ont soupiré.

Sève a pleuré, sa lymphe ointe,

sa rose défunte.

 

Dans ma main, j’ai pris

la rose inanimée et son esprit.

Lui ai murmuré l’amour.

Du monde, tout l’Amour.

 

Un filet d’air est venu,

enfantin, léger, nu.

Il a remis la rose et sa vie

au crépuscule qui a vieilli.

 

Rose est morte, figée d’écriture,

dort dans l’herbe, sa sépulture.

"À Dieu !" a-t-elle dit, meurtrie.

Mon Père vient. Viens-tu aussi ?

 

Franz Dvorak " fleurs présentées à l'enfant"

 

Comment naît une comptine comme celles que j'écris ? 

Je vois dans la nature un fait simple, tellement simple, qu'il semblerait difficile d'imaginer que l'on puisse écrire quelque chose  à ce propos. Et pourtant !

Un pétale qui tombe, une rose fânée, une rose sublime, un parfum, un oiseau, un rayon de soleil, un clair de lune, rien d'extraordinaire sauf que pour moi c'est matière à écriture.

 

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