Phénix par Friedrich Justin Bertuch, 1790-1830.
Quand le soleil montant se lève sur la neige
et que sa plaine engourdie, pourtant vive, siège,
élevant son cri sur l’horizon, pour son lever,
c’est la nuit noire qui étrangle le jour délavé.
Quand noble esprit conduit les êtres sur la grève
qui, encore fondés de sommeil, rêvent,
pourtant luttent de belle énergie claire,
c’est l’aube consciente qui s’élève stellaire.
Quand un homme a mission douée et accordée,
et regarde de l’Est l’ouest belliqueux désaccordé,
dansant sur les nuages noirs qu’aime l’ouest ,
C’est l’Est voulant que l’on reconnaisse la peste.
Quand l’aube est menacée par le crépuscule
et s’attache aux valeurs de l’aurore péninsule,
n’éclairant qu’un bout de terre gelée au printemps,
c’est le géant de l’ombre venant glorifier son temps.
Quand une âme garde en maître d’un doigt priant
l’avenir dans ses racines que le soleil voit vaillant,
réglant la mesure et la hauteur dans l’équilibre,
c’est l’Esprit se confirmant souverain et libre.
Quand la bête broie de ses tentacules pesantes
déposées en chaque autre sur terre devenue aride,
que ciel regarde ramper dans l’outrance et l’abus,
c’est le pays-mère de sagesse qui gémit sur son écu.
Quand l’illusion rôde et témoigne, griffe et glousse,
prenant pour otage toutes pensées qu’elle trousse,
ici, ailleurs, partout, en ces temps sordides,
c’est la croix qui endure son signe triple et fluide.
L’aube est l’est ; l’aurore milieu de midi, le soir l’ouest.
Jamais ne blessez l’oiseau Phoenix manifeste,
car de ses cendres brûlantes s’embrase l’oriflamme,
ses ailes déployées, habillées de flammes.
Point le monde ne se contente de tiédeur, d’indécis,
et toujours œuvre de vaillance pour Son Messie,
car il n’y a de l’aube que Son épée magistrale
dans sa Conscience résolue sur l’Oural.
"Masques"
Tous tableaux de Doris Harper
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Quel est ce nuage noir, tous nous couvrant,
que si peu voient d'éclatante vérité,
défendant l’indigne qui est leur seule réalité,
lorsque l’amour ne guide plus leur levant ?
Ô règne minéral, vers toi et en toi, je m’incline,
voyant ta lumière dans l’humanité
qui se dessine pour que je sois avec toi de pureté ,
la transparence du monde, en nous cristalline.
Ô règne végétal, vers toi j’adore le créé
qui de mille feux illumine ma vie
quand d’une rose tu m’envoies l’éclat de vie
que pris en moi, je le deviens animé.
Ô règne animal qui en moi vit de beauté,
depuis ce sacrifice animé en nos organes
que tu rêves en nous l’origine en nos arcanes
et voit l’accomplissement de l’humilité.
Ô Règne humain, qui te perd, sans voir,
dans les limbes de la volonté perdue,
tu nous fais créateur à ceux qui nés de la vue
entendent la voix du sentier en ces soirs.
Quel est cette voie du sang perdu qui, se résigne,
qui de son moi réclame la peur en son destin,
afin de ne plus être par un vil dessein
le sens de l’amour en l’esprit qui nous assigne ?
Ô règne angélique dans les Nues et l’aether
que cache la puissance de l’eau, leur sanctuaire,
je te prie chaque jour de devenir la lumière,
pour que les sombres vies s’éclairent.
Ô règne archangélique, en mon cœur tu vis,
tes mains jointes sans de cesse
nous abandonner, nous vouloir de liesse,
règne de la valeur dans l’agir s’élever de vie.
Ô règne des Archées en votre temps sage
qui vous sont assignés, lève le voile en vérité
pour qu’hommes, guides, soient de bonne volonté
quand plus faibles tremblent face au nuage.
Quelle est cette peur devenue sclérose
qu’hommes, déjà, se haïssent sans repos,
portant l’arme fatale tuant leur ego,
préférant le suc qui tue au Suc de la rose ?
Ô tous règnes, agissant si haut, transporté,
regardant l’homme créant ses demeures
dans la liberté de la noirceur en son labeur,
avec vous je m’agenouille pour rédempter.
Avec moi, levez-vous de réveil
que le malin point ne soit votre guide en ce sceau,
et que vos consciences soient votre flambeau
qui espèrent l’aurore en cet éveil.
La lumière jaillit toujours de la nuit,
nuit qui ternit la raison, la sagesse et la vertu,
quand le cœur n’est point l’appui du jour venu,
pourtant né en soi la première nuit.
Ô Amour, seule valeur,
Ô foi, unique chemin,
Ô volonté, créatrice de demain,
Ô courage, main de la seule valeur.
" Fidèles"
Quel est cet éblouissement venu au matin
éclairer l’image passée depuis longtemps ?
Quelle est cette main tendue dans le jardin
venant porter sa lance brillante au levant ?
Pourquoi ce regard écrit en lettres de feu
scrutant mon horizon dès la fin de la nuit ?
Et ces bras venus ceinturer, silencieux,
l’onde en mouvement, révélant son appui ?
Est-ce un nuage blanc comme neige,
blanc comme l’ange, venu dire sa pureté ?
Est-ce l’Ami des jours de croix qui m’allège,
ou l’orée des forêts parcourues dans la clarté ?
Quelle est cette danse jouée en mon crépuscule
pour que l’ancien s’éveille à ma vue ?
Est-ce l’achèvement révélant sa sépulture,
voyant l’avènement surgir riche de vertus ?
Tout brille. Tout se vit. Quatre dimensions.
Non ! Je ne rêve pas. Tel est l’astral vécu.
Quatre ! Non deux ! non trois ! Ascension.
Oh ! Gratitude ! Tout brille. Ce n’est que le début.
Pont sur Yonne
J’entends le clocher sonner ses heures,
et entre elles, carillonnent ses demi-heures.
Pointe-il sa flèche vers la lune endormie
que sa girouette encore frétille des litanies.
Doux est l’air chanté et riche est sa parole.
L’oiseau s’est assoupi, laissant ses paraboles ;
le jardin s’est tue au levant du soir venu
et le vent a fredonné de ses cloches l’inconnu.
Etait-il rouge ou de blanc avant sa venue ?
que nul ne sut le dire, pourtant de blanc vêtu ;
et voyant le ciel affligé sur ses nuages,
le clocher a célébré plus fort ses mages.
Douce était la caresse du souffle que je vis
témoignage que mort emporte quand il vit,
l’esprit si vif, l’âme grandie, triade de soi
au soir se taisant pour entendre un émoi.
Avez-vous vu le jour habiter la nuit ?
Et encore le jour prendre en ses bras la vie ?
Avez-vous entendu la musique ruisseler
et perçu son aurore au cœur de la divinité ?
Si tel les sens clament la pureté de la clarté,
c’est qu’elle est en son sein clarté de la pureté,
Et bénis sommes-nous d’être l’est du Levant
quand unis, nous sommes la rose nous levant.
Eglise de Pont sur Yonne. Photo personnelle
Ne croyez pas que le tunnel soit sombre à l'heure du trépas. Il ne l'est que pour l'âme qui n'a pas pensé la Lumière manifestée comme agissante dès le trépas s'accomplissant. Dans cette mesure, elle apparaît vraiment à la fin du tunnel après le Seuil. dans le cas contraire, le tunnel n'est que lumière.
Nous n'habitons le jour ou la nuit ou l'aurore ou le crépuscule que dans la réalisation de notre pensée au Seuil.
BL
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