Ne croyez jamais que ma parole est le reflet d'une morale absente de morale ; elle est car la morale l'habite jusqu'au coeur de la nuit pour la lumière de l'aube rendant son aurore à l'ultime de son Midi.
BL
" Versant " Pastel sec et acrylique Béatrice Lukomski Joly
photo non libre de droit
C'est un beau jour pour mourir m'a dit la lune.
C'est un beau jour pour partir, m'a raconté la lune.
C'est une belle nuit fracassée de fragilité m'ont dit les oiseaux,
Les oiseaux et les bourgeons, les oiseaux et les ruisseaux.
Les rochers mauves de l'astre bleu-nuit des roseaux,
M'ont dit que sous la pierre de lune, la fragilité est un berceau.
Les chants des étoiles qui s'éteignent au clair des arbrisseaux
M'ont raconté les vaisseaux qui se cachent sous le boisseau.
C'est un beau jour pour mourir le vendredi qui ensemence.
C'est une belle lune pour manteau des danses qui s'élancent,
M'ont dit la nuit des lunes pleines et rousses des vents gélés,
Et encore les soleils éteints sous le froid de l'hiver inachevé.
C'est un cri sous l'oublié sacrifice m'a dit la lune.
C'est un espoir tranchant sous une lance m'a dit la lune.
Ne viendras-tu pas t'abriter sous la robe de mes lueurs
M'a dit la lune, ce matin, au réveil des gens en pleurs ?
Je t'attends, ma dit le bel astre dans le ciel ;
Je t'attends et te noie de fortes ondées qu'envoie Ariel,
M'a raconté le regard des robes blanches sans pareil ! agonir !
Et au firmament de la Dame bleue, m'ont dit, je caresse ton mourir.
J'ai vu danser mon père dans les étoiles, abrité d'écume ;
J'ai entendu son chant venu des sphères agitées par sa plume.
Il m'a dit d'entendre le chant des lunes qui pleurent
Et d'écouter le beau mourir qui advient à la belle heure.
C'est un beau jour, a-t-il dit, pour la rose et son autel ;
Je t'attends, et tu ne m'entends pas venir de rituels
Qu'à la passion des fruits tu ne cueuilles que les germes,
Et qu'à sa beauté tu envies le bel écrin sans créer le diadème !
C'est un beau jour pour mourir m'a dit la lune.
C'est un beau jour pour partir, m'a raconté la lagune.
C'est une belle nuit fracassée de fragilité m'ont dit les oiseaux,
Les oiseaux et les bourgeons, les oiseaux et les ruisseaux.
Les eaux ruisselantes sous le fracas des colères de l'éclipse
M'ont dit toute l'impuissance de mes voeux à la nuit qui s'éclipse.
La lune m'a dit " Pourquoi pleures-tu le mort qui vit ? "
Et encore " Pourquoi gémis-tu l'absence de l'amour qui ici gît ?"
Ne vois-tu pas qu'il y a homme et Homme ? m'a dit la lune.
Qu'as-tu à pleurer les faux amours qui de toi refusent la fortune ?
N'est-ce pas la nuit des aveux qui se font aujourd'hui torture ?
Et à la torture crée l'infortune aux temps sourds des boutures ?
Mourir de plaintes à la belle coupe déversée de semences
M'a raconté l'astre des nuits aux plaies des âmes d'apparence.
N'est-ce pas là la nuit faite pour le deuil d'abondance ?
C'est une nuit pour mourir d'espoirs sans redondance.
Boiras-tu jusqu'à la lie le vin des baisers sans amour ?
Et préfèreras-tu le pain du mensonge au pain du grain lourd ?
C'est la nuit pour partir dignement, m'a dit la lune et ses brumes.
C'est la nuit des ténèbres avant le beau soleil, m'a dit sa plume.
Les dolmens posés sur les champs m'ont raconté le passé.
Mon père regardait la couleur des souvenirs trépassés.
Vois tes fils au grand malheur ! et ton amant aux grandes faiblesses !
M'a dit la lune, et le Père à mon père désarmé d'anciennes liesses.
C'est un beau jour pour mourir m'a dit la lune.
C'est un beau jour pour partir, m'a raconté la lune.
C'est une belle nuit fracassée de fragilité m'ont dit les oiseaux,
Les oiseaux et les bourgeons, les oiseaux et les ruisseaux.
C'est un beau jour pour espérer, m'a dit la lune.
C'est un beau jour pour caresser le pauvre m'a dit la lune.
C'est une belle nuit d'Amour donnée de certitude m'a dit la lance ;
La lune a offert le soleil et du soleil est né l'oiseau qui danse.
................................................
C'est un beau jour pour vivre, m'a raconté le soleil.
C'est un beau jour pour espérer, m'a dit le soleil.
C'est un beau jour, m'a-dit le froid des oiseaux affamés,
Les oiseaux, les racines, la terre et les graines germées.
Les vents des plaintes qui ont surgi au vol des complaintes,
M'ont dit que des mots il n'y avait qu'une seule crainte,
Que seuls les verbes aux sentiments se plaignaient,
Et aux nobles feux des espoirs, leurs peurs se moquaient.
C'est un beau jour pour respirer, m'a dit le soleil.
C'est un beau jour pour aimer, m'a dit la treille,
Et aux champs de blé de s'enraciner au corps du soleil,
Car il ne leur appartient pas de pousser en nos sommeils.
Qu'as-tu à rester assis, rivé sur ta belle chaise de paille
Si la paille n'a pas fleuri des blés coupés à ses entrailles ?
Ma terre des dimanches qui aime que je l'aime vraie
Aux vœux des consciences appelle le fruit de l'oliveraie.
Voudrez-vous désherber l'herbe qui affaiblit la fleur
Avant que soleil ne s'éveille à la chaleur de nobles cœurs ?
Et à la volonté des chemins s'éveillant des profondeurs,
Aux âmes de bonne volonté défrichant le sol avec ardeur ?
C'est un beau jour pour naître, m'a raconté le soleil.
Si la pesanteur de la grâce n'appelle pas les réveils,
Qu'importe qu'il n'y ait que d'entendeurs en écueil !
Pourquoi n'y a-t-il que des pensées ici-bas en cercueils ?
C'est étrange, dit le soleil, comme le genre humain espère !
Avec le verbe caché dans le cœur, suspendu dans les airs,
Qui jamais n'acte d'authentiques bontés au clair de leur chair.
C'est étrange, que je ne sois qu'une idée sans éclair.
Oh ! je voudrais être, et à vos pas foulant ma peau,
Je voudrais ramasser votre conscience, me dit le soleil.
Est-ce possible que vous cessiez de vivre les infamies
Et vraiment commencer à écrire votre eurythmie ?
J'ai, pour vous, si mal à mon dos, courbaturé encore des verges,
Et mal à mes bras, dit le soleil, que mes rayons me soulagent,
Mais que faire pour mes plaies si de vos cœurs je n'ai de soins
Et des soins, reconnaître vos heures mariées à mon levain.
C'est un beau jour pour naître m'a dit le soleil.
Gratifié de lune, si joliment enveloppée de groseilles,
Je n'ai vu que la lumière éclabousser la nuit aux astres,
Et de mémoire, j'ai su qu'il n'y avait point eu de désastre.
Les oiseaux n'avaient de cesse de chanter ; les fleurs de pousser.
Les champs riaient de tant de suc salvateur déversé.
Les roches semblaient prier, levant leur couleur vers le ciel.
Les branches épousaient l'amour des abeilles à leur miel.
Je crois que j'ai entendu toute la nature s'émerveiller du beau,
Se réveiller du bon, du vrai et de mon cœur au beau flambeau,
Reconnaître que mon regard les aime de tant de beauté,
De tant de supplices avoués utiles au fil de nos saintetés.
Qu'importe si le soleil entend les risées à la robe que je vénère,
Si des demandes aux étoiles souvent reformulées j'espère,
Affermie et parée de certitudes, que le soleil s'orne de joie,
Parce que le soleil s'est marié à la terre à la hauteur de sa foi.
C'est un beau jour pour aimer vivre sous le soleil.
C'est un beau jour pour être soi au firmament des éveils.
C'est un beau jour m'ont dit les pâquerettes et les roses.
Les roses, les lys, la mousse et les fleurs roses.
Photo du blog https://www.joaomedeiros.com/o-signo-da-luz-ou-leao/
C'est un beau jour pour vivre, m'a raconté le soleil.
C'est un beau jour pour espérer, m'a dit le soleil.
C'est un beau jour, m'a-dit le froid des oiseaux affamés,
Les oiseaux, les racines, la terre et les graines germées.
Les vents des plaintes qui ont surgi au vol des complaintes,
M'ont dit que des mots il n'y avait qu'une seule crainte,
Que seuls les verbes aux sentiments se plaignaient,
Et aux nobles feux des espoirs, leurs peurs se moquaient.
C'est un beau jour pour respirer, m'a dit le soleil.
C'est un beau jour pour aimer, m'a dit la treille,
Et aux champs de blé de s'enraciner au corps du soleil,
Car il ne leur appartient pas de pousser en nos sommeils.
Qu'as-tu à rester assis, rivé sur ta belle chaise de paille
Si la paille n'a pas fleuri des blés coupés à ses entrailles ?
Ma terre des dimanches qui aime que je l'aime vraie
Aux vœux des consciences appelle le fruit de l'oliveraie.
Voudrez-vous désherber l'herbe qui affaiblit la fleur
Avant que soleil ne s'éveille à la chaleur de nobles cœurs ?
Et à la volonté des chemins s'éveillant des profondeurs,
Aux âmes de bonne volonté défrichant le sol avec ardeur ?
C'est un beau jour pour naître, m'a raconté le soleil.
Si la pesanteur de la grâce n'appelle pas les réveils,
Qu'importe qu'il n'y ait que d'entendeurs en écueil !
Pourquoi n'y a-t-il que des pensées ici-bas en cercueils ?
C'est étrange, dit le soleil, comme le genre humain espère !
Avec le verbe caché dans le cœur, suspendu dans les airs,
Qui jamais n'acte d'authentiques bontés au clair de leur chair.
C'est étrange, que je ne sois qu'une idée sans éclair.
Oh ! je voudrais être, et à vos pas foulant ma peau,
Je voudrais ramasser votre conscience, me dit le soleil.
Est-ce possible que vous cessiez de vivre les infamies
Et vraiment commencer à écrire votre eurythmie ?
J'ai, pour vous, si mal à mon dos, courbaturé encore des verges,
Et mal à mes bras, dit le soleil, que mes rayons me soulagent,
Mais que faire pour mes plaies si de vos cœurs je n'ai de soins
Et des soins, reconnaître vos heures mariées à mon levain.
C'est un beau jour pour naître m'a dit le soleil.
Gratifié de lune, si joliment enveloppée de groseilles,
Je n'ai vu que la lumière éclabousser la nuit aux astres,
Et de mémoire, j'ai su qu'il n'y avait point eu de désastre.
Les oiseaux n'avaient de cesse de chanter ; les fleurs de pousser.
Les champs riaient de tant de suc salvateur déversé.
Les roches semblaient prier, levant leur couleur vers le ciel.
Les branches épousaient l'amour des abeilles à leur miel.
Je crois que j'ai entendu toute la nature s'émerveiller du beau,
Se réveiller du bon, du vrai et de mon cœur au beau flambeau,
Reconnaître que mon regard les aime de tant de beauté,
De tant de supplices avoués utiles au fil de nos saintetés.
Qu'importe si le soleil entend les risées à la robe que je vénère,
Si des demandes aux étoiles souvent reformulées j'espère,
Affermie et parée de certitudes, que le soleil s'orne de joie,
Parce que le soleil s'est marié à la terre à la hauteur de sa foi.
C'est un beau jour pour aimer vivre sous le soleil.
C'est un beau jour pour être soi au firmament des éveils.
C'est un beau jour m'ont dit les pâquerettes et les roses.
Les roses, les lys, la mousse et les fleurs roses.
Tous tableaux d'Arthur Rackam
https://fr.wikipedia.org/wiki/Arthur_Rackham
http://londrescalling.canalblog.com/archives/2012/12/11/25743140.html
C'était la nuit,
Une étrange nuit
Où le sommeil n'est pas,
Où l'on tire les draps
Pour les draper autour
D'un corps nu et lourd.
Ce Geste !
Dame du geste !
Quelle vie meut mes mains !
Quel est ce satin ?
Où vont mes pas ?
Pourquoi se tendent mes bras ?
Et pourquoi cette attirance livide
Soudaine dans un vide
Lumineux
Qui semble heureux ?
Quelle étrange brillance !
Pourquoi ce diamant ?
Où sont mes ailes ?
Ma chambre, où est-elle ?
Cet endroit !
Ces parois !
Que fais-je dans ce château
Et ces douves emplies d'eau ?
Mes yeux brûlent.
Une larme !
Je glisse.
Je tombe.
An 1974
Je tombe.
An 1200
Je tombe
Je renais de ma tombe
A l'envers,
Je suis à l'envers .
1200...
Je m'arrête.
Ne bouge plus !
" Ah, Dame Adélaîne!
Vous voilà revenue parmi nous !
Qu'aviez-vous à vouloir si loin
Déjà vous projeter ?
ici, pleure le temps
Vous nous manquiez .
Ce geste !
Oui, ce geste, le vouliez-vous vraiment ?
Pourquoi nous avoir laissés à nos envies,
Et dans la mort nous abandonner ?
Regardez-vous Dame Adélaîne !
Votre robe est noyée de sueur.
L'avez-vous des combats mérité ?
L'avez-vous du Saint Graal deviné ?
Le glaive encore vous affole,
Qu'il ne vous a pas même frôlé !
Déjà vous nous quittez.
Vers quelle vie allez ?
Adélaïne,
Belle héroïne !
Rivée au portes des mémoires,
La vérité dans les grimoires,
Pétrifiée, l'oeil rivé à la lumière
De ma chaumière
Elle me brûle,
Me brûle!
Une prière !
Suis-je altière ?
Tourmentée, je cherche mon chemin
En hâte d'être au matin.
J'ai vu la coupe.
J'ai bu à la coupe.
Elle déploie ses ailes.
Elle danse et se pose sur une airelle.
Naissent d'elle des voiles
Sur une toile,
Un corps gracieux
Silencieux.
La pluie baigne ses hanches.
C'est dimanche.
Un jardin pousse,
L'entoure, puis la repousse,
Finalement l'épouse
Avec pour seul anneau, la pelouse.
Des lys blancs,
Blancs
Des roses rouges,
Rouges
Des blés dorés,
Dorés.
Un oiseau blanc
Blanc.
Des lianes,
Ma soeur Elie-Anne...
Des ronces,
Coup de semonce !
Des épines,
Que je devine.
Un soleil,
Une abeille,
Une lumière,
Une rose trémière,
Une étoile
Un voile
Se déchire,
La terre tremble,
Il me semble,
S'ouvre,
Me couvre,
M'avale.
Pétale
Se morfond,
Au puits se fond,
Se libère,
Me libère.
Mais, elle prie !
À la bergerie.
Les yeux fermés,
Elle adore l'opprimé.
Un raisin, elle voit,
Elle boit,
Un pain, elle mange
De la main de l'ange.
Un lys l'entoure,
Pour son retour,
Revêt sa robe de soie
L'assoie sur une oie.
Elle boit.
S'assoit,
Regarde,
Et prend garde.
Le sentier est de pétales,
Pierres d'opale.
La route est de cailloux,
Pierres à genoux.
Elle marche,
Monte des marches,
La tête levée, folle brindille,
Attendant que le soleil brille.
" Pourquoi Dame Adélaïne, mal-aimée,
Aux épines vous êtes-vous blessée ?"
Ah ! cet écho !
Point de repos !
Je ?
Elle ?
Pourquoi nos voix s'assemblent,
Se ressemblent ?
Qui es-tu ?
Mais qui es-tu ?
Pourquoi se taire
Sans vouloir me plaire ?
" Laisse la tourmente,
Laisse la haine sur la pente,
Laisse l'horreur
Laisse la peur ;
Tu souffriras,
Tu périras,
Tu vivras.
Et reviendras.
Nul ne peut rien contre toi
Nul n'a rien pu contre moi.
Ecoute toujours ce que nature murmure.
N'oublie jamais son armure !
Vois en les pierres ses visages
Et en l'océan, mon herbage.
N'oublie jamais que tu es la Béatrice
Parce que je fus l'Adélaïne.
Partons !
Nous nous reverrons
Mais partons à présent .
Tu comprends ! le temps... "
Adélaïne ! attends !
À la coupe qui m'entend
Serai-je un jour celui qui vient ?
Je l'attends mon doux lien
Et l'entends dans le son du vent.
" Vis avec ton souvenir
Garde tes sourires!
Ne montre jamais tes peurs
Ne montre jamais tes pleurs!
Ceci est mon enseignement,
Tu es mon sang . "
Adélaïne tombe,
Dans les douves, tombe dans la tombe.
Qui suis-je ?
Où suis-je ?
Mon antichambre ?
Ou ma chambre ?
Pourquoi ?
Pourquoi ?
J'ai peur
À cette heure !
De l'écho d'une voix,
Trépassée, je vois !
Retentit dans la nuit
La vie née de la vie,
Dans la sombre couleur
Métamorphosée des douleurs.
Est morte la couleuvre
Des ténèbres qui oeuvrent !
Ne montre jamais tes peurs
Ne montre jamais tes pleurs !
Adélaïne s'en est allée,
Me laissant éveillée,
Seule dans la nuit
Debout devant la porte de buis.
Je tendais les bras vers demain,
Une coupe dans les mains.
Ecrit à PROVINS -1983-
Tableau "the wind flowers" de John Waterhouse
https://fr.wikipedia.org/wiki/John_William_Waterhouse
Mozart "symphonie numéro 40"
Le vent s'est levé,
Dans l'arbre de la retenue m'a dit :
" Que cherches-tu qui n'est pas là ?
Ne vois-tu pas le vent s'infiltrer aux désirs,
Et aux désirs de la beauté naître le beau,
Quand tu aimes la beauté du désir ?
Ne crains point d'aller vers la vie
Ni d'expérimenter le geste !
L'Amour est ce qu'il est ;
Il va où il veut, souffle où il veut,
Emplit le temps et l'espace,
Fait du monde un vase,
Des corps des ciboires,
Loin des mondes obscurs.
tableau de William Bouguereau
Va libre à toutes tes aspirations,
Car je n'ai enfanté le cœur
Que pour nos besoins,
Que pour mon rayonnement,
Que pour la vertu,
La bonté, le don,
le don de soi,
L'offrande,
Le partage,
La communion.
Ne ressens-tu pas l'Amour
Naître de ta poitrine,
Et au ventre se regarder,
Et au sein palpiter,
Longtemps après
Que le cœur n'aie pensé ?
Il existe des Hommes
Qui palpitent du ventre,
Et longtemps après
Du cœur.
Heureux, êtes-vous
Quand le cœur
Brille de mille feux
Avant que le ventre
Ne s'enflamme !
tableau d'Edouard Burnes Jones
Vois la chance d'aimer
Au cœur rayonnant
Et à la rive des femmes
Se reposer l'homme.
Ressens le mouvement
Des forces de nos vœux
Et à nos vœux
Devenir notre cœur .
Qu'as-tu à craindre ?
Jamais du bois noir
Ne surgira le monstre ;
Tout est achevé ;
Laisses-toi frémir. "
L'aurore au vent s'est levée ce matin
Derrière une nuit gorgée de rêves .
Qu'avons-nous retenu
Du silence nocturne ?
Aux soifs nycthémérales,
J'ai caressé les lèvres
Du rien invisible
Et du tout palpable.
De tout l'invisible
Pour le tout palpable.
Le souvenir est venu
Du désir de toucher
La peau qui s'approche
Camouflée de soies.
Seule la main a frôlé
L'irrésistible appartenance.
C'était hier,
Et encore au printemps.
L' été des forces en expansion s'est éveillé
Et à L'automne crie :
« Tu en es encore là ! "
La conscience répond :
" Que nul ne plaigne la langueur,
Ni la longueur du temps,
Car à la longueur naît la langueur
Du désir de se vouloir.
Il n'est pas bon
De suivre l'air du temps
Dans tous ses mouvements,
Car au temps vite consommé
Meurent les désirs trop vite
Consommés
Que le souffle des patiences
S'investisse dans le non-souffle,
De l 'attente aux attentes renouvelées,
Que ne se dessinerait un tableau
Si des Dieux naissait le regard
Qui, de la fleur, naît
De l''envie
D'être dessinée,
Et au fruit
D'être croqué !"
J'ai senti
Le cœur
Battre,
Se combattre,
En ma poitrine,
Se poser,
Se reposer,
Demander,
Quémander,
Supplier,
Prier.
Quant à l'aurore,
Il me surprit de vouloir
à nouveau aimer
La Terre
Pour ce qu'elle est :
" Je suis née pour être l'Amour
Et à ton corps
Aux Dieux offrir ma sage Chapelle ."
Le corps est un temple.
Ose-t-elle frapper de ses cordes d'orgue
Que l'on appelle des vaisseaux,
Fantômes peut être,
La carotide rime sous le cou
le soin de la cariatide qui porte l'émoi .
La pluie a épousé l'envie,
Et à la chemise collée,
Fondue à la poitrine trempée,
A dit :
" J'ai vu l'horizon des lointains,
Aux voyages abandonnés,
La nuit a épousé le jour,
Et au son des chants d'étoiles ,
J'ai vu les rayons fendre l'espace.
Une main a coulé le long ,
Tout le long de sa nuque,
L'a retenue,
L'a embrassée,
L'a emportée . "
La pluie l'a dit aux astres.
Ils ont blêmi,
Peut-être pâli,
Je ne sais plus !
Je ne sais plus
Ce que peut la pluie !
La pluie est timide
Et aussi téméraire ;
Elle ose l'impossible.
Elle rêve les non-dits,
Les actes silencieux .
Je crois qu'elle a des saveurs,
Des parfums et des odeurs,
Des bruits, des silences, des cris .
C'est le soleil qui me l'a dit, m'ont raconté
Les forces de l'eau qui ruissellent
Et qui encore roulent .
Mes cheveux mouillés en prise avec le vent
Ont tout vu des caresses
À la nuque embellie,
Honorée d'un si beau geste.
La nuque a dit à la main :
" J'aime ton geste.
Pourquoi es-tu main ?
Pourquoi Dieu créa la main ?
Et ta nuque ?
Pourquoi s'y est-il arrêté ?"
- Pour que le geste des mains qui caressent
Soit une offrande au corps de désir ! »
Dit la main en offrande.
Une main, c'est fait pour aimer,
Pour ruisseler d'amour,
Pour offrir un cadeau,
Le geste qui aime
Qui geste la reconnaissance.
J'ai envie d'aimer :
Le cœur,
Le mot,
Le verbe,
Le geste
La gravité
La légèreté
Le frémissement,
Le ruissellement,
Le soleil.
La pensée des désirs
Au vif de la mobilité du regard
Éclaire les yeux de cette transparence
Étrange que, seule, l'envie dessine .
Qui n'a vu le Ciel dans le désir
Ignore tout de sa clarté,
Des Cieux dans son désir
Et du désir dans son Amour !
Que l’œil d'amour est élégant
Quant il se vide du terrestre
Pour épouser son origine
Et des origines retrouver la virginité
L'Adam originel .
J'aime la quintessence des éclats
Quant à la douceur d'une main
Pavoise le regard de l'étreinte
Et que l'étreinte se sert des corps
Pour se donner impudique
À la mémoire des talents
Que l'art conçoit
Telle une œuvre magistrale
Qui s'achève en un cri de pinceau !
Dieu a créé.
La couleur aime la toile,
Le rose aux joues,
Le lin de la chemise suinte
Le divan a pâli.
Les Dieux ont vu et ont regardé
Sans déconvenue, riant de joie,
Souriant aux vœux
Qui font des jeux des petites morts.
Le jour s'est levé ces matins,
Sur le désir s'est assis ,
Comme la mousse épouse la pierre
Pareil au levant des étoiles
Qui s'en vont .
J'ai vu les astres sourire
Aux émotions se plaire
Au miroir se dévouer
Aux ombres se cacher .
Aux petites morts souvent reçues
Souvent offertes
Malgré l'odieux viol
En Éden
Qui n' a rien éteint de la virginité
J'ai vu le jour paraître brûlant,
Aux Cieux proclamer :
" Rien ne sera impuni
De ce que tu as vécu .
Je garde ta virginité intacte
Au fol amoureux qui viendra
Car il en viendra un ,
Murmure l'étoile du nom de Mira;
Laver la souillure
Réparer l'hymen
Des plaisirs insalubres.
Veille !
A l'heure des rides viendra
Le fol errant
L'amoureux de la nature.
L’Éden restauré .
Les arbres témoins des grottes solaires .
Les êtres aux verdures sur leur séant
Veilleront au Temple
À la porte seront les veilleurs,
Des veilleurs seront les passeurs,
Vers la Petite Mort te redonneront
Les virginités de l'âme .
William Bouguereau
Le jour s'est levé aux matins clairs
Des aurores boréales .
J'ai vu tant de lumières colorées
Voguant vers l'arche au port de mon corps
Que les veilleurs et les passeur de voiles
Ont déchiré l'envie
À la main qui caresse la nuque.
Invisible
Imaginaire
Fragile
Incertaine
A crié
Le souvenir
Des envies,
Des espoirs .
Alors, alors, je suis allée dehors
À l'ombre d'un bois
Aimer mon arbre ,
Mon fidèle ami,
Celui qui tout entend et tout reçoit .
"Pour lui, je me suis dénudée,
Doucement je me suis approchée
Pour l'enlacer.
Ses branches chargés de fruits
De ceux de l'automne baisaient le sol.
Un rameau s'est posé sur mon épaule,
J'ai cru à ta caresse .
Mon pied a broyé deux pommes,
Le jus ruisselait entre les doigts,
Je sentais le bon fruit
J'ai grimpé tout en haut de mon arbre,
Je suis devenue rameau
Et j'ai plié, j'ai plié
J'ai plié, j'ai crié !
Ployée sous l'emprise du vent
J'ai pensé à l'odeur des fruits
Des automnes oubliés,
Sur mon sein me suis appuyée,
Je me suis sentie petite fille
Je suis devenue feuille
Je suis devenue le rameau
J'ai senti la pluie couler sur le feuillage
Des natures et de la mousse, j'ai aimé le chant ."
Les cheveux volants au vent,
Dansant telle une Ondine
Au gré des vœux et des songes,
Je suis repartie plus loin
Danser dans la prairie .
Mon arbre, de loin, me regardait .
Il me salua, posant branches à terre.
La jupe des éternelles danses
Virevoltait
Un brin d'herbe l'a soulevé
Terriblement s'accoquina aux ourlets;
Il n'y avait plus d’Éden .
Les pieds amoureux écrasaient les grains
Les grains gémissaient sous la peau
La vision était belle .
"Je me suis allongée dans l'herbe
Pour me cacher des oiseaux .
Mes cuisses écrasaient l'herbe
Elles sont devenues toutes vertes !
Sans cesse ma tête roulait ,
Aux parfums terrestres s'enivrait.
Je me suis retournée
J'ai appuyé mon ventre au sol
J'ai senti la caresse de la verdure ;
Je pleurais."
Ont elle rafraîchi mes lèvres , les larmes,
Les larmes du passé
Au bois transformé
Au viol envolé
Aux blessures décédées ?
J'ai déposé un baiser sur un épi de blé
Croyant que c'était, là, ta bouche.
Adam me voyait
Me rêvait,
M'espérait.
Mon cœur s'emplit à la vasque du temple .
Aux beaux rêves vécus
À la nature en moi fécondée,
Frigide aux hommes indélicats,
Fontaine aux hommes délicats,
Ai-je vu l'arbre me trahir,
De ses branches me flageller
Et de ses rameaux me vider ?
Ai-je connu un vœu qui épouserait
La semblable timidité
À l'envol de la timidité fracassée
Quant aux roches éclatées - elle - se donne ?
Qui a vu le beau ballet à la féerie des roses
S’ailer des éclats sortis de l'âme ?
Le cœur ayant empli son vase
Jusqu'aux rondeurs des secrets ?
Car il n'y a de vase qu'en deux vases
Que j'ai scellé.
Les poèmes centrés sont parus dans le livre " âmes amères" publié en 1984 aux éditions Gabriel Lardant, et ont été insérés dans cet écrit de 2012. Soit l'art de remanier un poème qui fut pour être.
Ce poème glorifie le corps-Temple et la nature, les deux étant en transmutation continuelle.
L'amour et le désir spiritualisés de deux êtres sont offrande, et retrouvent la virginité d'origine de la terre. La dernière illustration en est le symbole.
Fil RSS des articles de ce mot clé