Béatrice Lukomski-Joly


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Paroles d'ange " Entendez ! "

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Tableau de Vincent van Gogh "ange"

https://fr.wikipedia.org/wiki/Vincent_van_Gogh

 

« Écoute bruire le souffle de mes vents !

Au gré de tes pas, raconte le temps

Qu'il a fallu au temps pour s'apprivoiser en homme.

Raconte le temps qu'il a fallu pour aimer ce que terre offre,

Dans sa chair de nature nous observe,

Dans le tintement de l'air, nous fait verve.

 

Écoute frémir l'herbe tendre quand ta peau caresse sa verdure !

Entends la terre se nommer dans son désir !

Ne se crée-t-il pas un amour tacite entre nous quand au jour,

Tu m'ignores, impudique en tes élans,

Et que je t'entends, malgré tout, m'implorer ?

Écoute les branches se froisser au vent !

Entends vibrer le bois au rythme des saisons !

Chaleur fait-il, qu'il se rétracte !

Froid fait-il, aimé de la pluie, il se dilate !

 

Homme ! c'est de cette vie que tu es tissé ! 

La pluie te frappe, tu gémis !

Homme ! tissé d'émotions, l'inertie t'a figé !

 

Semblable à la nature parce que né d'elle,

Tu vis d'égales ondées !

Pourquoi avoir cherché réponse, là, où tu pouvais regarder le monde ;

Là, où je me savais prompt à t'aider ?

Encore fallait-il que l'homme m'écoute et qu'il plie !


Jamais, je ne te châtierai, car de ce pouvoir, je n'ai aucune gloire !

ll te suffit de croire que j’œuvre en gardien

Pour t'assurer apaisement dans ce dédale des jours apeurés.

 

Écoute ! Plus encore ! Entends !

 

Entends la vie se nommer en ce qu'elle crée chaque décennie !

Ta terre, qui est aussi la mienne, te sera recueillement

Quant à l'heure des malfrats, guerres et massacres

Flamberont, sales !

Ta terre te recevra comme une opale.

Tu n'auras qu'à demander ma présence pour me voir.

Je serai ta certitude en ces jours de douleur qui adviennent.

 

Il ne faudra pas montrer sa peur,

Aller tête droite, le regard droit devant soi, le pas franc,

Il te faudra avoir des couvertures ;

Eteindre le feu qui embrasera les vêtements,

Se réchauffer, le corps et l'âme.

Entends !

 

Quand les chevaux blancs s’aileront

Et que les licornes vaillantes jailliront de ce ciel balafré par les blasphèmes,

Accroche-toi à mes ailes,

Car il vaudra mieux en ce troisième millénaire, être l'ami des anges

Que le gardien du mal que vous aurez honoré de bien d'étranges façons !

 

 

Crieras-tu aux tristes païens, devenus en nos temps, athées,

Le désespoir de nos faces, que d'autres s'arracheront nos ailes.

Dans la prière, qu'ils ont omise depuis tant d'années, ils s'affaisseront !

Nous serons là pour redorer les frêles incertitudes à qui voudra bien écouter,

Mais, redorer leur dorure ne durera qu'un temps,

Aux âmes fragiles, qui, point ne pensent à nous !

 

peinture Giotto di Bondonne

 

Entendez !

Ce sera chacun pour soi et en ces temps glauques.

Tu béniras ma divinité parce que tu m'es fidèle !

 

Ceux qui auront essayé de déjouer ton destin,

Connaîtront, à me louer, les même turpitudes en leur âme,

et le monde les aimera, ces infâmes, parce qu'ils seront pitoyables ! 

 

Pitié, je leur montrerai sans mesure !

Ils recevront ce qu'ils ont mérité, les douleurs achevées !

 

Là, où tu te seras reconnu enfant du monde, percera un faisceau blanc,

Grand glaive de justice qui protégera ton devenir en ma propre vie terrestre,

Car, qui, des hommes, sait que les anges habitent, invisibles, la terre ?

Tu seras le témoin des souffrances ensevelies

Parce que tu nous auras beaucoup aimés.

Bercé, adoré, je t’accueillerai, poète ! Mon ami !

 

 

Entendez !

 

Là, où tu verras des fleurs, mets-toi à genoux

Et cueille les belles dans ma foi !

Fanées, elles chanteront reconnaissantes !

 

Je t'aimerai sans complaisance,

Car il ne leur appartient pas de pousser, de fleurir joliment,

Pour ensuite se flétrir.

 

 

Entendez !

 

Là, où tu verras un arbre brisé,

Prends la peine de ramasser le bois et empile-le !

Il te chauffera quand l'énergie de l'homme reconnaîtra sa faiblesse.

Mais, il sera trop tard !

Ils auront froid.

Va chercher le bois en forêt !

 

Hâte-toi !

 

J'ai, pour toi, fait des réserves.

La vie réside dans ce que terre germe et croît.

Ce qu'un jour, vous avez maîtrisé,

Vous le perdrez par abus de traîtrise !

 

peinture Louis Janmot

 

Entendez !

Quand les sources s'épuiseront, maltraitées,

Prends le temps de recueillir les rares pluies d'été !

Abreuvées de soleil, elles te donneront vitalité.

Parfumées de ciel, elles apaiseront les douleurs de tes labeurs forcenés.

Ceux qui n'auront pas usé du labeur,

Ne connaîtront ni la soif éteinte, ni les plaies réparées

Quand bien même, ils les auront bues !

 

Entendez !

 

Là, où tu découvriras les océans,

Les hommes te diront de leurs traits ravagés,

Que ce sont leurs larmes qui ont creusé ce tombeau,

Tu n'en croiras rien, ma bien-aimée !

Les hommes n'ont pas créé leur terre !

Nous la leur avons offerte,

Et qu'ont-ils fait de notre présent ?

Un mensonge !

Tu nageras, sans rébellion, entre rochers et lames,

Conscient du danger que j'interposerai !

 

Entends !

 

Quand tu verras la lumière solaire

S'éteindre aux voiles posés par les dieux solitaires,

Des voiles et des averses qui dureront trois jours,

Découvre alors ta nudité, et va libre à toutes les nuitée qui adviendront,

Qui orneront ton front, grande main...

 

Entends !

 

Parfois, sentiras-tu l'impression de mon abandon

Qu'à ta tête lourde, tu croiras entendre le son des angoisses,

Mais point ne te frappera car tu auras su .

 

Entends ! Dis ce que je t'ai dit !

Qu'importe que les rires s'agitent !

Votre civilisation se meurt.

 

Nous l'éteindrons avec fracas,

Car de toutes les civilisations,

La votre fut la plus meurtrière en actes comme en pensées !

 

Va ! Je te protège .

 

Les hommes, déjà, se haïssent ;

Ils en sont contents.

Le feu et l'eau ont éteint vos passés,

La haine consumée fermera vos yeux.

 

Entendez !

 

Et... de mon épée, je fouillerai la terre,

De mes yeux perçants, je vois déjà vos avenirs.

Ne perdez pas de temps !

 

Aimez ! »

 

Extrait de la pièce " Le Génie", écrite en décembre 1984 , paru en 1991 aux éditions Gabriel Lardant à Hauteville Lompnes - Ain- Bugey

 

 

Ècrit l'hiver 1984/85,  paru en 1990

 sur l'Adagio du concerto n° 23 de Wolfgang Amadeus Mozart

Les sauts dans la nature

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Le printemps est la saison idéale pour observer les sauts dans la nature. Chaque observation en celle-ci témoigne de la religiosité de la vie, car la naissance de la religion du coeur est précisément dans cet éclat magnifique à voir.

Oui, c'est un sentiment religieux que de reconnaître que chacun de ses sauts est un émerveillement, une communion en son oeuvre.

BL

La fiancée

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

"La Création d'Adam" Michel Ange, chapelle Sixtine.

https://www.beauxarts.com/encyclo/michel-ange-en-3-minutes/

 

Qu’avons-nous aimé des temps depuis leur nuit ?

Nous, partis de cet infiniment petit,

une goutte divine créée dans l’océan,

pour cheminer jusqu’à l’infiniment grand.

 

Être nés d’une douce parole éclatante,

que la vie a déposée en nos âmes pensantes,

et tous les possibles sont venus avec nous

quand nous avons vu la lumière à genou.

 

D’où avons-nous surgi ? De quelle pensée ?

Que la mémoire pleine en les dieux du passé,

nous ont tissés de flammes idéales et belles,

et de la Sainte Lance d’Amour, nés avec elle.

 

"La création de l'homme." Daniel Sabater. Artiste-peintre contemporain.

 

Avons-nous marché, parfois titubant,

nous, beaux tels des dieux assis dans le levant

que nous avons vu l’aurore en nos seins

et terre a tremblé pour bénir en nous le bien.

 

Marchant sur le corps de la terre, assurés

et parfois incertains, foulons-nous le blé

que nous absorbons son rayon, et la rose

dans son écho nous offre sa grâce en sa gnose.

 

« Point, je ne dirai la racine de la Pensée

en mon secret discret que tient Ma fiancée,

car de cette Nature, Je suis l’alliance

dont le sceptre étoilé tient la patience.* » 

 

Et, tournés vers l’univers que nous regardons,

avons-nous vu l’énigme dans le pyramidion*,

parent de notre céleste maternité,

que nous portons chaque jour en notre liberté ?

 

Pendant que je me tourne vers le cœur adoré,

vient l’infini et l’achevé en nos pas formés

afin que soit révélé, tard, la source du Père

que seul le jour dans la nuit dira du verbe clair.

 

https://es.wikipedia.org/wiki/Hibris

* Dit le Créateur

*Le pyramidion était recouvert d'argent et d'or

Des édifices religieux

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Portail de l'église de Pont sur Yonne

 

Nous sommes arrivés à une époque qui déconstruit, vend, annihile nos églises pour les anéantir en les cassant à coup de bulldozer, ou les transformer en leur contraire, c’est à dire d’un lieu de prières, quand elles sont transformées en hôtels, restaurants, discothèques, elles deviennent lieux de l’expression matérialiste dans l’athéisme qui a saisi notre époque et lieu de perversions dans l’expression des plaisirs, du badinage, des paillardises, des débauches. Comment pouvons-nous accepter que ces édifices deviennent discothèques, restaurants, hôtels ? L'autel devient hôtel, juste un changement de sens par l'homonyme ou homophone ! ou d'autel à une simple table. Personnellement, cela me fait pas mal et à défaut de comprendre, simplement comprendre que je puisse avoir mal à l'âme. L'on désacralise, ce qui en terme ancien était éxécration, mais qui désacralise ? le Vatican. Est-ce que le Vatican a autorité en la matière dans la mesure où il n'a de cesse d'amputer le sacré de sa fonction ayant apporté son lot d'athéisme. Il faut le dire. Je ne reconnais donc que le sacré de l'archétypal sans verser dans tous les conciles et décrets de l'église terrestre - les sept collines - pour ne rester que dans le choeur et le coeur de ses monuments en leur pleine signification. Si, pour convenances personnelles, nous acceptons que soient désacralisés les édifices religieux, c'est que nous acceptons l'église terrestre comme valeur s'en nous soucier de l'église spirituelle authentique quand bien même nous serions athés : la pensée matérialiste de Vatican prévaut alors sur le sens spirituel premier de sa mission. En tanbt que spiritualiste dans sa dimension sacrée, je ne peux pas accepter cette voie de faits matérialistes. Si c'est l'Etat qui désacralise parce qu'il en est devenu le propritaire depuis la terreur, je ne le reconnais pas dans la désacralisation des édifices religieux. Je ne lui reconnais pas ce droit. Guère davantage ne l'accorderait Louis IX sur lequel notre société d'équité, de justice, sociale, administrative, prend pourtant appui et est toujours inconstestée. Considérons un autre aspect qui pourrait être phénomène de modernite si l'on continue en ce sens  : imaginons un instant que nous disions pour désacraliser la musique sacrée que "Le Messie" de Haendel ou le " Requiem" de Mozart , c'est du rap, nous ferions exactement la même chose. Encore plus loin, faire croire qu'une plante est un homme ; ou une rivière, une fleur, vous sentiriez que quelque chose n'est pas à sa place et vous auriez raison.

 

 

Allons écouter Haendel  qui a davantage sa place en ces édifices que la musique jouée en une discothèque édifiée en nos monuments  : 

 

 

Déconstruction, désacralisation, vente, transformation, affiliation à un autre but. Pourquoi ? Désertification des campagnes, appartenance à l’État lequel n’est pas le clergé qui n’a quasi plus de droit d’entretien, pas de subventions, athéisme croissant, absence de fréquentation, disparition de la foi : Dieu et le Christ sont remplacés par les dieux confort, argent, loisirs, plaisirs, fêtes laïques au sens commercial. La modernité, la science, le vide, sont devenus les nouvelles références. Le vide. Le vide, ce chemin de douleurs qui n’a pas encore dit son dernier mot et qui l’exprime, l’exprimera, en d’autres valeurs. Il faut bien que l’homme se réveille à un moment ! La nature s’en charge. Ses tempêtes, ses grondements, ses éruptions, ses fleuves et rivières sortis de leur lit, ses tremblements de terre devenus si nombreux, ses virus et leurs mutations, sont là pour rappeler la fragilité de l’homme en ses nouveaux motifs établis, et  rappeler toutes les illusions et erreurs de la pensée. L'homme orgueilleux croit la maîtriser, elle fait ce qu'elle veut sans prévenir. Exit la science matérialiste dite exacte. Les éléments sont les seuls à voir l’homme à genou, en prière, lorsqu’ils perdent tout de leur confort, oubliant, là encore, que, là, n’est pas le but de la prière et qu’il ne doit pas être la cause de la génuflexion, qu’ils réclament l’éveil en leur source. Ne pas percevoir l'invisible n'est pas la preuve qu'il n'existe pas. La physique quantique, aujourd'hui admise,  ne dit-elle pas : le visible est une manifestation de l’Invisible, l’Esprit crée la matière et non l’inverse. Demanderiez-vous au monde aquatique si le terrestre existe qu'il vous répondrait que non si ce monde était doué de la parole. Il ne le voit pas.

Le phénomène n’est pas nouveau ; il existe depuis la transformation de la sainte Chapelle construite par Louis IX qui abritait les saintes reliques, ayant perdu ainsi sa vocation première. Elle n’est donc plus un haut lieu de culte, mais un lieu touristique avec parfois une vocation artistique à type de concerts. La musique sacrée s'y exprime toujours et c'est une grâce que les ogives en prière muette reçoivent. Elle était jusqu’à ce moment, le lieu de l’affirmation de la foi que le continent européen entier admirait, portait en dévotion comme témoignage du christianisme dans son expression de louanges et d’un tout début de l’âme de conscience. Pourquoi âme de conscience ? Car celui qui écrivit les mémoires de Louis IX, Jehan Sire de Joinville, fut le premier historien dans l’histoire à relater les faits en utilisant le «Je». Ce «Je» reconnu par tous les historiens de Louis IX affirme que le «Je» épistolaire n’avait pas existé avant Joinville. Il est le premier à le faire. «J’ai vu, j’ai entendu, j’ai senti, j’ai vécu, moi, Joinville, avec mon roi.» (Jacques Le Goff.) Jusqu’à Joinville aucun témoin contemporain n’avait relaté des évènements en son nom propre. Joinville est également le premier à rédiger une explication selon son ressenti au nom de son «Je» le Credo. La sainte chapelle avait alors une double signification par l’amitié étroite entre le roi et son conseiller, son plus fidèle ami : donner au monde ces reliques en témoignage et apporter le « Je » par la narration de sa nature. Il ne viendrait plus à la pensée d’aucuns de s’exprimer autrement qu’en disant « Je ». C’est en conséquence que la connaissance de l’édification des édifices religieux voit se transformer l’art roman en art gothique, c’est à dire la forme des mains jointes pour la prière par l’arc-boutant élevant et soutenant l’ogive que l'art gothique confesse, témoigne, atteste. Si la forme ne fut pas spécialement consciente, elle relate néanmoins de l’évolution de l’âme en son esprit-guide, soit son archétype spirituel ayant œuvré pour ces nouvelles formes. L’homme ne fait que se saisir de ce qui existe dans l’esprit de son temps.

- le Credo de Joinville https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63708063.texteImage -

Qui fait encore le signe de la croix en entrant dans la sainte Chapelle parce qu’elle a été désacralisée ? Qui l’a désacralisée ? Le clergé ou la révolution d’idées ? Le sens n’en est pas le même. Modestement, je dirais moi, parce qu’elles est avant tout un édifice spirituel. Ses ogives parfaites et ses vitraux les ayant épousés sont toujours l’hommage à l’évolution de l’esprit. Cela ne peut être oublié, effacé d’un coup de gomme ni raturé d’un trait violent parce que l’homme a épousé le matérialisme, l’athéisme, par choix personnel ou à son insu, dans la modernité rapide qui ne met plus l’homme au centre de sa vie mais en périphérie de son avenir, de son être essentiel.

La sainte chapelle Paris

Quelle est alors la signification de notre temps qui veut déconstruire le passé et en faire table rase pour ne plus nous relier à la conscience de soi ? Il n’est pas question, ici, de se mettre en opposition avec d’autres confessions et autres hommes, mais d’établir l’essentiel de la relation. C'est pourquoi je titre " des édifices religieux" sans faire de différence bien que je parle des édifices chrétiens qui sont les premiers à disparaître d'entre toutes les confessions. Détruirions-nous un temple ou une mosquée ? Non ! Alors pourquoi la chrétienté seule en est la victime en ses églises, chapelles, cathédrales (Notre Dame restera une énigme), abbayes, monastères catholiques ? Posons-nous la question. Le XIX ième siècle avait reconstruit les églises, abbayes, cathédrales, le XXI ième les vend, les détruit, ou les réoriente vers d'autres buts que le leur. Le soleil brille pour chacun et ne fait pas de différence entre les hommes dans leurs appartenances. Il les conduit et voudrait que la pensée se saisissent de lui comme témoin de la vie dans nos fois, idées, pensées, êtres. L’ogive gothique est une de ses preuves.

 

Si je regarde l’histoire, je suis force de constater que par la désacralisation première des édifices religieux, récupérés par l’État lors de la révolution française, ne fut qu’un cheminement lent vers leur destruction d’abord physique partielle, têtes scupltées des saints coupées, blanchiment des peintures murales intérieures, puis dans leur sens profond de relation d’âme à âme - religere en latin pour le mot religion, soit relier les hommes entre eux. Force de constater également que l’histoire me rapporte « Sodome et Gomorrhe », lieu de toutes les perversions, et que nous serions dans le renouvellement d’une épreuve identique. Nous ne pouvons pas vouloir des autres le bien en actant son contraire ; nous ne pouvons pas crier à la morale si nous ne l’appliquons pas soi-même. Or, c’est ce que nous voyons aujourd’hui : l’autre dans ses uniques défauts et pas soi dans les nôtres au lieu de voir l'autre beau et bon parce que je me suis pensé tel que je suis grâce à la force de l'esprit conquis en soi à force de travail et de foi. A mon sens propre, nous ne pouvons pas nous plaindre de l'absence croissante de l'immoralité si nous acceptons que soit détruit ce qui l'a précédée, en a été le fondement. Tout va ensemble. De fil en aiguille, disons-nous. Toujours à mon sens propre, si je peux restituer l'âme dans les yeux que je dessine, c'est que l'âme en son esprit existe, sinon, je ne le pourrais pas. Je donne en clair à regarder ce qui existe en l'autre. L'âme c'est l'église intérieure de l'être que les temps ont donné à voir en nos édifices. Elle est "la chambre intérieure" que chacun possède en propre et qui ne peut appartenir à nul autre. Je suis donc bien témoin de l'esprit en soi que je traduis.

 

Le courage d’être soi

Si j’ai le courage d’être soi, et chacun ne peut être un soi que pour lui-même et personne d’autre pour lui, nous sommes alors convaincus que l’action d’aller contre ces destructions est réellement un courage pris en soi pour l’esprit. Pourquoi ? Car si je pense les évènements, je comprends que par mon âme de sensation, celle qui a des émotions, celle qui reçoit les impressions du monde, et en ai conscience, je suis obligée de penser ces émotions dans leurs causes et de les transformer dans ce qui est mon âme d’entendement – je comprends, ou commence à comprendre – pour parachever dans l’âme de conscience, celle qui a élaboré la compréhension de la cause et qui dans la vérité ne peut plus être contournée. Si nous restons dans l’âme de sensation, que comprenons-nous des causes qui nous ont mis en joie ou en colère ?

Ayant donc pensé l’édifice religieux en sa conception archétypale, créatif, pour devenir réalité physique, incarnée en le monde, car avant que quelque chose existe physiquement, il nous faut le concevoir, le penser, le dessiner, le structurer, j’admets avec facilité que ce que nous a offert l’histoire en ces civilisations antérieures et dans ces faits, a bien pensé en moi en un acte de volonté. Je ressens en moi et en conséquence la nécessité de perdurer de ces édifices. Nous ne pouvons pas balayer ce qui fut la conscience de nos ancêtres si nous regardons la conscience. La conscience est vérité et exclue son contraire, l'inconscient, et exclue le doute. Nous pouvons nous demander si la conscience comporte une conscience dans la mesure ou elle diffère de l'un à l'autre, et nous pouvons répondre que oui, car la conscience entière se fait de petits pas en sauts avant d'être pleine, explicitant que chacun ne soit pas au même degré de conscience en admettant le doute ou exigeant l'adhésion à l'idée d'un autre sans vouloir observer ce qu'est celle de l'autre. dans ce cas, la conscience n'est qu'un mensonge, une illusion, car elle ne peut être et ne pas être. La conscience aboutie est forcément identique à celle de mon voisin ayant fait le même chemin d'intériorisation en sortant de la seule idée pour penser.

N’est-ce pas là la mission première des architectes, par exemple, pour bâtir nos maisons ? Ils les ont pensées, dessinées, avant qu’elles ne soient nos résidences. C’est donc là bien la preuve que tout est archétypal. Ils sont la conscience de nos besoins dans nos demeures. Demain, nous ne pourrons pas nier cette réalité de nos besoins parce qu’ils ont été au passé l’évidence de ceux-ci. Mais, là, nous ne tenons compte que de nos besoins primaires dits de base, et non de nos besoins spirituels, pourtant l’homme est fait de tous ces besoins et si il en a oublié le besoin spirituel, il n’en garde pas moins le besoin de reconnaissance si chère à notre temps, lequel besoin est la base du «Je». Reculerions-nous en reléguant au passé le besoin spirituel pourtant encore manifesté par un grand nombre ?

 

"Michaël" de Liane Collot d'Herbois

 

C’est donc pour ce besoin que nous ne pouvons pas nier, renier, chez l’autre, que le courage d’être soi dans la défense des acquis est primordial pour combattre ce qui voudrait être anéanti, et veulent progresser en beau et en bien dans la valeur de l’amour de tout ce que nous percevons et qui existe à l’infini. C’est sur cette note de l’essentiel en soi que je conclurai l’indispensable respect envers les convictions de chacun quand bien même d’autres les refusent pour ne plus se penser qu’en individu de plaisir (âme de sensation n’ayant pas encore élaboré l’âme d’entendement et de conscience), et de conception uniquement physique.

Les édifices religieux chrétiens dans leur transformation matérialistes ne sont donc plus au service de l’esprit et de la pensée qui se pense dans la foi et la réalisation de l’homme, mais bien d’une évolution qui veut anéantir ce christianisme encore vivant en bon nombre d’âmes. Certes, nous pouvons prier en soi, soit dans « notre chambre », c’est à dire notre âme, sans témoins, mais nous ne pouvons pas refuser ni nier le besoin de se relier ( religere) à d’autres hommes en les supprimant dans ce qui fut leur archétype de pensée.

 

"Je" " ich" de Rudolf Steiner

Le flambeau

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

"Le flambeau" poème de Patrick Carré en hommage à Victor Hugo, chanté par Gérad Berliner.

Vous étiez une poignée, Solidaires, sans décorum, Une Loge vibrant des idées, Au diapason du grand homme. D’autres reprennent le flambeau, L’océan rêvé de lumière Sous la pierre levée du tombeau De Victor Hugo notre Frère. Ses pensées caressent les cimes, Résonnent du son de sa voix ; Le Devoir, exigence ultime, Donne la mesure de ses choix. Harmonie ! Sous la clé de voûte Montent les silences et les chants D’une chaîne humaine à l’écoute, Dans un autre espace, autre temps. C’est dans nos pupilles qu’est le noir De la veuve et de l’orphelin, La source ténue de l’espoir, Les couleurs enfouies du destin. Osons mettre à mal les rictus De la suffisance. Rien n’est vain ! Dans ce monde on souffre toujours plus Des morsures du froid, de la faim. Ôter des visages interdits Le masque de l’indifférence ; La violence en soi se nourrit Des rejets, de l’intolérance. Les tenants de l’ordre moral Inversent le sens des valeurs ; Dans la voie sereine, l’Art Royal, On ne voit clair qu’avec le cœur. Donner sans compter les secondes, Rendre à l’enfant qui attend Le pouvoir de changer le monde Rose d’une Loge de Saint-Jean. Dire à nos aimées, nos égales, A nos Sœurs sur les colonnes, D’un amour sans faille et vital : Tout en vous enflamme et rayonne ! Voir dans la main qui se tend, Celle qui reçoit, celle qui donne, Une offrande au ciel, le présent D’un souverain sans terre ni couronne. S’exposer debout face au monde, Et faire de l’anonymat, Dans l’élan brisé d’une fronde, La pierre angulaire du combat. Dans notre marche vers l’étoile, Rayonnante par toute la terre, Peu à peu se lèvent les voiles Des grandes épopées, des mystères. Soudain nous sauterons le pas, Tournerons la page rebelle ; Ce qui se passe au-delà N’est l’affaire d’aucune chapelle. Nous nous reposerons des heures sombres Sous un cèdre blanc, sa ramure ; Ses racines abritent dans l’ombre La promesse des jours futurs Vous étiez une poignée, Solidaires, sans décorum, Une Loge vibrant des idées, Au diapason du grand homme. D’autres reprennent le flambeau, L’océan rêvé de lumière Sous la pierre levée du tombeau De Victor Hugo notre Frère.

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