Béatrice Lukomski-Joly


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De deux univers reflétés

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Tristesse et son chagrin vont pesant la mesure,

Quand l'aurore éclaire de son aura flamboyante

Les matins n’ayant plus son nom, et que l'azur

Clame le soir pour vivre sa tombe vacante.

 

Elle chemine dans mon ciel, moi dans le sien,

Je fleuris sa tombe, adorant son blanc rosaire.

Pendant qu’elle orne mes cils, de perles et de grains

Que nacre envie au sable, je vole en prières.

 

Et je l’entends, et je la vois, et je la vis,

Elle, témoignant son rayon d’outre-tombe,

Me berçant, me veillant, des peines l’âme bleuie,

Que du temps d’épreuves nous partageons la tombe.

 

Je vois ses yeux rougis du deuil terrestre sans duel,

Pourtant heureuse de voir son Ange, et Michaël :

Je ne croyais plus jamais te revoir, dit-elle,

Tu es là, je te vois ; porte mon souffle d’ailes !

 

Mais le monde est le monde, chacune le sien !

Vivre est une érosion sur le pont posé

Quand le pont spirituel élargit ce bien

Dans nos absences de deux univers reflétés.

 

 

Le merle

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Photo issue du site https://www.nature-isere.fr/tout-connaitre-sur/les-especes-et-les-milieux-naturels/merle-noir

Depuis que tu es partie, le chant du merle se tait, pourtant se posant sur ta gouttière d’argent, et le pigeonnier pointe sa flèche de lys vers l’azur, enrobée de son toit de zinc hurlant son firmament.

Montrant dans la profondeur de ses ailes moirées la mémoire des joies de mai qu’avec soin il donnait chaque matin, tel un joyeux office, il vient me voir, là, dans le jardin, de moi si loin.

Lui, venant d‘un nuage, brille dans le soleil lorsqu’il se pose sur ma branche brisée, et que de sa mélodie, jusqu’au crépuscule, il me dit d’écouter le cri de ses plumes, ravissant le fruit des fleurs ensemble semées. Jamais merle n’avait déposé en ma demeure la signature de ses griffes avant ce jour, et haut, il vole jusqu’à ma veille endormie.

J’écoute le chant froissé du secret qui vit, lorsque dans le sensible manifesté tu me vois. Le merle vient te raconter et mon chat te perçoit. Moi, je ne vois qu’une aile blanche.

 

( Comme le stipule la catégorie choisie" Mère", ce modeste écrit est en mémoire de ma mère morte du covid-19 avec laquelle j'écoutais tous les jours le merle chanter posé sur son toit. Il n'a pas d'autres significations.) 

 

Morte de la covid

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Esquisse première de mon nouvel écrit....

 

12 avril 2020


- Bonjour ! Qui es-tu ? Que viens-tu déranger ma tranquillité d'hêtre ?

- Je ne suis personne. Je venais juste voir si, ici, quelqu’un pouvait me consoler.

- Te consoler ! Mais, ici, en ce lieu, personne ne console personne ! Nous sommes des arbres. As-tu déjà vu un arbre consoler un humain ? répond le hêtre.

- Oh ! Je me disais juste que c’était possible ! Que vous aviez, comme moi l’humanité en vos écorces ! On dit que vous gommez la peine lorsqu’on vous caresse. Aussi, suis-je venue te sentir et voir si ta sève était semblable à mes larmes.

- Nous l’avons ! Mais pas pour tout de suite ! Que veux tu ?

- Je cherche ma mère ! Je la vois de nuit, mais elle semble si loin que je ne peux la toucher.

- Arrête de pleurer comme ça ! Tu vas fendre le cœur de mon bois et je ne veux pas mourir, pas encore ! Où est-elle ?

- Je ne sais pas. Je la vois mais sans savoir où elle est. Elle me parle, mais sa voix s’efface dans la nuit. Elle m’a dit que tu avais une lettre pour moi de sa part. As-tu une lettre pour moi d’elle ?

- D’abord, dis-moi comment s’appelle-t-elle ?

- Jeanne. Jeanne était son prénom.

- Comme Jeanne d’Arc de Domrémy ?

- Comme Jeanne d’Arc qu’elle aimait. Tu connais Jeanne ? Ma Jeanne !

- Il me faut chercher en ma mémoire et ma mémoire est si vaste, se prolongeant jusqu’aux confins de la création, qu’il va me falloir du temps pour la trouver ta Jeanne et sa lettre, si lettre il y a, et des morts, il y en eut beaucoup ces derniers temps. Tu es bien le premier humain à me demander de chercher un mort t’ayant contactée et écrit une lettre pour que je te la donne ! Vous, humains, m’étonnerez toujours.

- J’ai marché des jours, des nuits, pour trouver une clairière, claire comme la vie, claire comme la joie, qui pourrait estomper mes larmes. Je t’ai trouvé dans cette clairière. Je cherche Jeanne dans mes pas, ma course, et je ne la trouve pas. Je la vois seulement la nuit quand je dors à demi. Elle est d’ailleurs. Elle n’est plus de ma terre, elle est du ciel. Elle habite les nuages. Toi, tu as des branches qui caressent le ciel, pas moi ! Moi, je n’ai qu’un cœur et des pensées qui essaient de la saisir. Quand je me réveille pleinement, elle n’est plus là. Enfin ! Je ne la vois plus. Je ne la ressens plus. Elle est partie. Elle m’a abandonnée. Est-ce qu’une maman abandonne son enfant ? Une fois ! Non ! deux !

- Mais ! Tu es une vieille dame ! dit mon hêtre.

- Cela se dit. Je ne sais pas. J’ai juste l’âge de la création stellaire et ma mère est dedans ; Il me faut la trouver. Je cherche Jeanne. Il faut qu'elle me dise pourquoi elle m'a abandonnée deux fois. Je veux savoir. Je veux lui redire que je l'aime malgré son abandon.

- Si tu me disais de quoi elle est morte ta Jeanne, je pourrais peut-être la chercher dans une étoile bien précise avec d’autres âmes mortes de la même chose qu’elle. Cela m’aiderait, tu sais.

- Elle est morte de la Covid-19. Enfin ! C’est ce qu’il se dit. Elle s’est laissée d’abord glisser, ne voulant plus vivre, désespérée de ne plus me voir, puis elle fut la seule et unique âme à mourir d’un virus meurtrier, là où elle résidait, comme si c’était possible que l’on fut seule, mordue par cette créature sans vie.

Privée de vie, on lui a attribué un virus pour qu’elle meurt accompagnée, et non pas seule, sans moi. Sans moi !

- Je vois ! Pour t’expliquer ce virus, il te faudra aller à l’étang au bout de la clairière à droite qui te l’expliquera, mais en attendant, allons nous reposer sous mes branches, car je te vois si lasse que tu es prête à tomber d’épuisement, car c’est bien de cela qu’il s’agit à ce que je constate. Depuis combien de jours n’as-tu pas mangé ?

- Je ne sais pas. Ça n’a plus d’importance. Un morceau de pain, souvent, me suffit.

- Pleurer un mort, j’ai souvent vu cela, mais pas aussi longtemps que toi tu le pleures, alors que croyant en l’après-vie, en l’éternité, en l’immortalité, en l’inatalité. Il faudra que tu m’expliques cet immense chagrin qui semble n’avoir pas de fond ni de logique vu ton mouvement. Cela je le vois mais je ne comprends pas. C’est quoi un mort ? Pourquoi pleures-tu ce mort ? Et pas d’autres ? Tu n'as pleuré que deux morts dans ta vie ! Tu n'as pas pleuré à l'enterrement !

- Non ! J'étais prêtre ce jour là, car il n'y avait pas de cérémonie ; elles étaient interdites. La dictature pleine d'un virus qui ne parle pas, qui ne crie pas, qui ne bouge pas, qui ne saute pas ! Alors, je devais me faire prêtre pour qu'elle soit là haut et moi en bas, reliées. J'ai pleuré dès que ma mission fut achevée.

- Pourquoi te manque-t-elle ?

- Je ne l’ai pas vue mourir. Je ne l’ai pas vue morte.Je n'ai pas eu le droit de la voir pour un dernier baiser, une dernière parole. Les derniers mots qu'elle m'a dit au téléphone sont : "Tu m'abandonnes !" Je porte ses mots comme un fardeau malgré que je n'y pouvais rien. Je me cachais sur le parking près de l'ehpad pour la voir sur le balcon si elle y allait, mais non, elle ne s'y rendait plus. Elle n'avait pas compris les impératifs de la Covid ; les lois qui interdisaient de se voir.

Rien ne disait qu’elle allait mourir. Rien ! Mon deuil est impossible à faire. Je l’avais confiée à des gens biens, je croyais qu'ils étaient bien, et ces gens biens l’ont laissée mourir sans s’occuper d’elle, sans lui dire que j’étais vivante, ailleurs, pas loin d’elle, ne voulant pas que je vienne tous les jours la voir derrière sa vitre, par peur que je la contamine derrière cette vitre, mais je n’avais rien et la vitre, non plus ! Je te raconterai. Elle est morte de chagrin, c’est tout ! De chagrin ! Et ils ont inscrit "Covid-19" pour ne pas écrire le mot chagrin ou glissement, parce que cela ne se faisait pas en maison de retraite. Les lois étatiques ont tué ma mère dans l'isolement strict. C’est terrible un être humain appliquant une loi qui nuit à l’homme sans réfléchir ! Elle est morte de chagrin. Et moi, aujourd’hui, je meurs de chagrin pour mieux comprendre, mieux la comprendre. Ils m'assassinent. Cette chaîne en métal dur dont les toits et les murs ne sont que des billets de banque dépose ses boulets noirs aux pieds de ses personnes âgées et de ses personnels acceptant d'être leurs prisonniers, sans humanité, sans verdure, sans nature, sans pétales. Pas de fées ! Pas de korrigans ! Rien, là ! Je déteste les billets de banque qui tuent l'humain. Je déteste tout ce qui relève de l'inhumain.

Je ne suis pas là pour juger sa vie ni ses actes mais pour comprendre cette mort qui n’a pas de sens, car ils lui ont injecté un médicament qui "calme" les vieilles dames, m'ont-ils dit au téléphone trois jours avant qu'elle meure. Du valium ! Deux ampoules notées dans le dossier. C’était mieux pour eux. Ils n’ont pas pensé à elle, ils n’ont pas pensé à moi. Ils ont juste voulu écrire « Covid-19 » parce que c’était la mode et qu’il ne fallait pas qu’il soit dit que chez eux, on meurt de chagrin d’avoir été inoccupée, d’avoir été laissée seule dans une chambre, sans rien, un regard cinq minutes par jour, un mot, peut-être deux ! je ne sais pas, je sais qu’elle est morte de chagrin avec une injection qui calme les souffrances, m'ont-ils dit encore. L'infirmière me l'a dit. Ils m’ont dit : « Oh ! c’est juste une dose homéopathique, un comprimé fondu sous la langue, a ajouté l’infirmière, une dame ronde à la voix implacable, riant lapidaire à mon oreille collée à mon téléphone. Un comprimé homéopathique ? C'est écrit valium. J'ai dit : " Non ne faite pas ça, ça va la tuer ! Ce n'est pas son heure ! " L'infirmière a encore ri au téléphone ; ça m'a fait mal, si mal ! Aucune empathie.

Méfiez-vous toujours des infirmières qui montrent leur arrogance à tous, qui écrasent chacun qui ne servirait pas leurs intérêts, les familles comprises. Encore une fois ! Toujours les rencontrer ! Dedans ! Dehors ! Elle m'a rit au nez comme si j'ignorais ce qu'était l'homéopathie, ou sachant que je la connaissais si bien qu'il serait presque inconvenant pour une soignante d'y adhérer ! Je suis infirmière. Beaucoup d'infirmière adhèrent à l'homéopathie.

Pensez ! Presque quinze ans de réanimation cette dame ronde ! ça fait une somme d'années à ne plus essayer de comprendre la mort et de se débarrasser vite de cette intruse si utile dans la vie ! Je n'ai pas été comme elles. J'ai pris la mort dans mes bras, je lui ai murmuré des paroles dignes de ciel que seule la lumière entend et elle était contente, et elle était ravie, à moi ravie pour nos éternités, le temps qu'elle a de se faire une beauté pour s'apprêter à ses épousailles avec son heure écrite dans la destinée, sans précipitation. C'est cela que voulait Jeanne : être à l'heure de sa mort sans précipitation. Tu sais, elle m'en avait fait le garant, ma promesse faite à sa mémoire. Mais eux, eux ! ils ont bafoué ma promesse et sa volonté. Ils ont assassiné ma promesse dans sa volonté de mourir avec dignité. Ils sont semblables à des pierres qui dilapident la vie parce qu'elle ne les enseigne pas, qu'ils ne la comprennent pas, et qu'elle leur semble inutile lorsqu'elle a encore un souffle, un rythme, une impulsion du cœur. La mort a toujours une heure parce qu'elle appartient à la destinée. Elle est écrite avant de naître.

Elle est morte, et je meurs. Elle est morte peu de temps après, dans la nuit, au petit matin, je ne sais pas, car personne ne passait dans la chambre "Covid-19" de peur d'être contaminé. À quelle heure est-elle décédée, Jeanne ? Ils ont dit neuf heures du matin parce qu'ils ne savaient pas, et que c'était l'heure de leur unique passage de la matinée pour les soins. J'ai su qu'elle était partie pour l'autre monde à deux heures trente du matin, car elle est venue me le dire. Ils ont joué le jeu jusqu'au bout, mais moi, je sais que ce n'était pas le covid. Ils l'ont inventé "son" covid car elle a été seule dans cet ehpad à avoir la méchante bête. La preuve est que les soignants ont refusé pour la plupart le prélèvement nasal obligatoire. La directrice a dit : " Je n'impose rien, je vous laisse choisir." La directrice avait proposé pour savoir qui avait pu contaminer Jeanne, mais elle n'a pas obligé le prélèvement. Ils savaient qu'il n'y avait pas eu covid. M'auraient-ils invitée à venir la voir en état végétatif sur sa chaise le jour même du second prélèvement si ils étaient persuadés que c'était le virus ? Non ! Bien sûr ! Ils m'ont invitée en plein confinement strict, aux visites interdites, suspectant un covid, disaient-ils, mais m'invitant malgré tout à venir voir Jeanne dans sa chambre car elle ne parlait plus, car elle avait le regard absent. Ils avaient refusé que je la vois derrière une vitre, mais ils m’ont invitée une fois qu’elle fut éteinte, assise sur sa chaise. Jeanne sait la vérité. C'est pour cela qu'elle m'écrit. Elle veut que je sache ; Il me faut trouver sa lettre !

Je sais qu'elle est morte de chagrin. Je l'ai entendue au téléphone abandonner la vie. J'ai encore ses messages que j'écoute quand je ne pleure pas. Je l'appelais tous les jours, les matins, les après-midis, les soirs, plusieurs fois par jour. J'ai sa voix sur mon téléphone. J'ai aussi la voix de l'infirmière ronde qui dit : " Mais il va falloir qu'elle vous téléphone de temps en temps, votre fille !" ne réalisant pas que son portable avait décroché en automatique, l'entendant parler, et que Jeanne était encore capable d'écouter son téléphone. Jeanne a été malmenée. Je l'ai entendue sur mon répondeur. J'ai mis mon téléphone à l'abri pour ne pas le perdre, pour qu'on ne me le vole pas. Il faudra aller trouver l'arbre avec lequel je suis pour y chercher mon téléphone. C'est aussi pour cela que je marche tant, changeant souvent de trajet, pour aller écouter sa voix.

Elle est morte de rien, juste de chagrin.

- J’ai trouvé un bout de la lettre que tu cherches ! me dit l'arbre. L’écriture est partiellement lisible car les morts n’écrivent pas comme nous avec des lettres mais avec des images. Avant de te la donner, prends ceci sur ma branche ! Je te donne quelques feuilles pour que tu te mouches et essuies tes yeux. Vois à quoi tu ressembles ! Personne ne reconnaîtrait ces yeux là !

- Des images ? répondis-je.

- Oui, des images.

- Que dessine-t-elle alors ?

- Elle veut te montrer deux écrits qu’elle a rédigés lorsqu’elle était sur terre incarnée. Je vois, mais je ne saurais te les lire. Toi seule sauras puisque c’est sa lettre pour toi que tu as vue de nuit en ton sommeil éveillé, conscient comme tu aimes dire, souvent. Je t’ai entendue, sais-tu ? L’un est un écrit consigné en présence d'un de ses chers inconnus dont les noms sont restés voilés et de toi-même ; l’autre en présence d'un seul d'entre eux, un jour où tu ignorais qu’il allait venir. Vois-tu de quoi il s’agit ?

- L’une, seule avec cet anonyme, non ! Comment le pourrais-je ? Seul, le temps me dira de quoi il relève. Quant à l’autre, je ne vois que ses directives anticipées en cas de maladie grave. Elle ne voulait pas d’acharnement thérapeutique. Elle voulait qu’on la laisse mourir à son heure échue sans acharnement à la vie, et sans euthanasie. Je me répète !

- Ne m’as-tu pas dit qu’elle avait eu une injection avant de mourir ?

- Oui ! L’infirmière, celle qui est ronde à la voix caverneuse comme la mort qu’elle a décidée, m’a dit que c’était pour la calmer, je me répète encore tellement choquée, mais elle n’était pas agitée ni angoissée car elle était depuis trois semaines en léthargie, sans réaction, ayant abandonné la vie. D’ailleurs son dossier médical en atteste : Pas agressive. Apathique. Ils n’ont pas voulu me donner l’intégralité de son dossier. J’ai compris qu’ils avaient des éléments à cacher pour me refuser les transmissions écrites des soignants et des intervenants extérieurs. Je connais ces dossiers. Je suis infirmière !

- Reviens me voir bientôt, dès que tu le peux. Je vais chercher de mon côté. Mais, bon sang ! Essuie ces larmes ou tu vas contrarier la pluie ! La pluie n’a pas de rivale. N’as-tu pas envie d’un peu de soleil, d’un peu de chaleur ?

- Moi aussi, je continue de chercher. À bientôt ! Quant à mes yeux, tu comprendras un jour. Je l’aimais. Je l’aime, ma mère.

- À bientôt fillette ! Aie confiance, tu la reverras ta Jeanne. C’est elle qui séchera tes larmes pour réserver la pluie à ses roses que tu as rapporté de son jardin pour fleurir le tien. Tu verras, tu la verras. Ta joie sera grande. Un arbre sait cela. Toute la nature le sait. Demande aux gnomes, aux elfes, aux sylphes et aux salamandres ! Ils te le diront.

 

à suivre... 

 

 

 

Souvenir étoilé

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Photo issue du site

https://www.lematin.ch/sante/sciences/grande-etoile-jaune-jamais-observee/story/14441456

 

Venue dans ma nuit éclairée, je la vois triste,

Telle une âme en peine signifiant un aveu,

Me demandant d’agir, ayant vu son vœu,

Pour que vérité soit dite des égoïstes.

 

Privée de sa mort telle elle devait être,

Son âme traîne cette incurie blessante

Dans le chagrin immense de l’heure offensante,

Réclamant sa guérison par mes prières.

 

Et je l’entends au-delà des Nues de lumière,

Dire son tourment, son âme ayant été reniée,

Pour cette euthanasie cruelle, fort désolée

De n’avoir pu dire au-revoir à mon aiguière.

 

Je l’arrose de flammes sacrées et d’eau claire,

D’Amour en mon Graal manifeste et affirmé,

Pour que sa fleur née de ma rose soit révélée,

En le rayon qu’elle a vu luire sur moi, stellaire.

 

Lors clamant « Quelle est cette lumière sur toi

Se posant, te nommant à mon regard ce jour ? »,

Lui répondant : « je suis le Je suis, par Lui aimée,

Pour te porter, aussi lourde qu’est ta destinée. »

 

Et elle se souvient, d’en-haut, de mon Amour,

Voyant Son éclat à jamais établi pour son ciel,

Rayonnant tel son étoile accomplie en Michaël,

Me le redonnant d’abondance dans son retour.

 

Et je lui dis ma paix, de s’établir recueillie,

Pour nos noces alchimiques futures

Assurée du saut agissant en sa nature

Qu’elle prend pour le prochain sceau promis.

 

Ne croyez jamais que les défunts sont morts ; ils ne font que vivre sans corps physique, et si vous étiez à leur écoute, vous les percevriez comme au temps de leur vie sur terre. Ils ont tant de choses à nous dire. Les renier dans la mort, comme ils l'ont pu être de leur vivant sur terre par certains, aggrave leur douleur dont vous êtes le seul responsable. Cela vous est compté pareil qu'une action terrestre. Ne me croyez pas si vous doutez, car pourtant cela est.

Inatel et immortel.

BL


 

 

 

 

Vivifiée dans la lumière

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Louis Janmot  

 

Accompagnant son âme, vivifiée dans la lumière,

Elle va de l’ici-bas à l’en-haut, tel le papillon

Que la chrysalide libère, entendant son carillon,

Tel un baiser, à mon front, redonné hier.

 

Un nuage se teinte de rose, lumineux,

Aussi d’un bleu azur éclatant dans le ciel,

Que soleil illumine dans le sein vermeil

De Pâques, chantant sa joie d’être glorieux.

 

Et après son immense peur dans le chagrin

Que ses jours derniers ont manifesté,

Elle va des uns aux autres, espérant la beauté

Des mains levées que d’autres livrent au matin.

 

Après trois nuits, éclairée par sa mémoire,

Elle a laissé au clair-jour, découvrant son étoile,

La pierre polie des actes qui se dévoilent,

Ramassant la fleur des lotus éclos des au-revoirs.

 

Et je la sens, si proche, si près, si épanouie,

Dans le cœur des derniers souvenirs en offrande,

Qu’elle emporte du vif éther, la revêtant d’amande,

Ayant donné de la baie le subtil parfum ravi.

 

Louis Janmot : le Poème de l'âme

Musée des Beaux Arts - Lyon -

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