Béatrice Lukomski-Joly


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Ma mère, ma Dame,

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Oeuvre personnelle, non libre de droits , pastel sec 

 

J'ai pleuré, ma Dame, quand sourire s'esquive,

Et que je vous ai vue triste comme un nuage gris ;

Quand déversant sa pluie sur mon épaule naïve,

Vous me prîtes à témoin de votre amour aigri.

 

Vous m'avez attendrie, ma Dame, près de l'ogive,

Quand de vos espoirs plus aucun ne vit,

Et que votre logis a été visité, façon hâtive,

Découvrant à votre insu vos traits vieillis.

 

Je vous ai montré la vérité proche du viaduc,

Ma Dame, terrifiée qu'une venue soit impromptue ;

Et qu'à votre insu a piqué votre petit duc

Laissant l'anse fracassée d'un bol inattendu.

 

J'ai souffert pour vous, ma Dame, quand vos yeux,

Si lourds, se sont assombris, effondrés,

Portant dans la mémoire des jours vieux

L'enfant aimant vous faire croire déjà cendrée.

 

Si votre froid surprend l'indécence folle,

Je répète à l'infini que je suis là, avec vous,

Et si ce n'est pas moi l'attendue auréole,

Je suis la gomme de vos peines, pour vous.

 

Quand je vois votre peur hanter votre gîte foulé,

Pour une clef blessant votre porte transie,

« Qui a osé ? », je vois les pas dans l'allée,

Pour quelques miettes de terre sur le pavé moisi.

 

Vous, ma Dame, tant blessée, l'attente trahie,

Que même dés-aimée, je suis importante,

Les années mortes ne sont plus qu'un abri,

Et je suis là, toujours là, pour vous, grelottante.

 

Ne supportant pas vos larmes, malgré le passé,

Mon amour pour vous, ma Dame, habite votre ciel,

Et le mien illumine le vôtre, peut-être, mamé !

Votre main dans la mienne pour votre arc-en-ciel !

 

Rient-ils de votre désarroi que j'en suis déchirée,

Eux vous espérant ailleurs avant l'heure, avant l'été,

Que je ne suis pas de ces trahisons, désespérée,

De vous voir, ma Dame, traîner la tombe espérée.

 

 

Le retour du cygne

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Photo personnelle " Cygne sur l'Yonne"  de juillet 2015.

Photo en couleurs réelles

 

Saignée livide, larmes d'un fleuve sévère,

Cygnes clopinent à mon retour imploré,

Et à mon arrivée, revenue de l'hiver,

Dansent sur l'onde froide figée de février.

 

Blancs, tel le nuage qui me ceint l'âme glacée,

Ils caressent d'un ballet ondulé le cerfeuil,

M'invitant à nos retrouvailles oubliées

Que le gel a mis en berne l'instant d'un deuil.

 

Tendant leurs becs orangés vers mes paumes blêmes,

Que les longs pleurs ont crevassées d'un gel gisant,

Ils vont sur le talus, de leurs plumes requiem,

Pour soutirer un sourire à mes yeux déchirants.

 

Ai-je eu plus belle amitié que celle des cygnes,

Offrant à mon attention que le malheur donne,

Leurs palmes sans nobles lauriers verts, d'appels dignes,

Dans les méandres d'une rive ternie de l'Yonne.

 

À peine née d'un frisson au port du désarroi,

Madame montre son giron léger sur les flots,

Et d'une valse improvisée m’accueille avec l'oie,

Invitée à leur joie d'épancher mes lourds sanglots.

 

De la voussure de leur cou à ma vie pâle,

Me glorifiant d'un claquement bref de leurs becs,

Ils content leur joie de me revoir en leur Graal,

Saisie par leur sympathie à ces obsèques.

 

Monsieur tend son long col roide vers mes pieds froids,

Pointant ses prunelles en les miennes assombries,

Semblant dire : « Nous sommes venus, là, pour toi ! 

Tu nous as tant manqués, ô amour de notre nid ! »

 

D'un doigt, je montre la trace d'un enfant ravi,

N'étant plus, sondant leur sol de paille sur l'ivraie,

Et ma pensée livre, d'une perle trahie,

Le doux zéphyr d'un printemps décrépi en mai.

 

C'est l'heure d'aller ! Leur dis-je, mélancolique.

Si vous portiez mon chant sur la lyre du temps,

Glissez jusqu'à Epineau aux rives pudiques,

Pour que mon visage gonfle son souffle, longtemps !

 

Écrivez sur l'or des maux, le lai endormi

Qui n'a jamais achevé sa forme au levant,

Et que nos vols à nos droitures qu'amour blêmit,

S'élèvent au ciel qui me voit de spleen pesant.

 

Photo personnelle " entretien avec une oie libre"

La plume vermillon

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Illustration issue du blog http://lalitoutsimplement.com/la-plume-bleue/

 

Lorsque tout l'amer aura été consommé,

Et que l'hiver aura dit sa dernière lettre,

Verrons-nous, enfin, notre aurore se former,

Et pour son attente, diaprer d'ondes l'être ?

 

Quand ténèbres et jours transporteront nos noms

Que nous aurons écrits de folies affligées,

Que la plume bleue aura levé de vermillon,

Les saurons-nous riches de peines désolées ?

 

Les mots sans tendresse, seront-ils chagrinés

Quand nos vies auront bien battu leur destinée,

Et que devant l'ardeur à croire l'amour né,

Que verrons-nous d'inscrit en tristes fleurs fanées ?

 

Quand tout ce qui a été fait n'avait qu'un mot,

Et que l'énergie sera l'ombre d'une vie,

Que dira l’œuvre à la brillance des émaux

Pour que les maux disent leur détresse infinie ?

 

Lorsque les manquements seront restés intacts,

Que la disgrâce écrira sa noirceur nocturne,

Pourquoi la penserons-nous sans réels impacts,

Nos âmes délaissées sur le pont taciturne ?

 

Car qui n'a pas pleuré ignore la douleur,

Laissant dans l'empreinte des cloisons l'écho morne

Des dommages et des naufrages de malheur,

Quand rien n'a été fécondé par la licorne.

 

 

"Ma révérence"

 

La Lettre.

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Illustration d'après le  roman " L'ombre des lucioles " d'Isao Takahata

 

Le temps est tombé sur le souffle d'une feuille,

Qu'automne recouvre de couleurs veloutées ;

Et lorsque l'éclair frappe l'arbre, et l'écureuil,

C'est le cri du deuil que pousse l'infortuné.

 

L'épousée giboulée se tient au logis feutré,

Et la lumière gémit de l'insulte subie,

Car il n'y a de plaie que face à l'inimitié

Jetant sa froideur aux traits de celui qui bénit.

 

Feuille tournoyait dans le vent, scrutant sa couleur,

L'âme triste, endeuillée une seconde fois,

Que nul n'a voulu avouer, pourtant de valeur ;

Qu'onde au-dessus des nuages donnait d'autrefois.

 

Le soleil s'est couché, serrant l'ouest de tristesse.

Le défunt espérant la beauté d'un simple salut,

Que la mort voilait dans le ciel sombre d'ivresse,

Repartait vers son ciel déversant ses pleurs d'exclu.

 

Ô ! toi, disparu ! mandant à l'âme qui perçoit,

Voulais un baiser par la feuille tournoyant vierge ;

Tu n'eus que le décès d'un sentiment aux abois,

Qui te frappait. Tu n'espères plus rien de ce cierge.

 

La brise a levé la bise et le baiser trahi

Qu'espérait la jeunesse revenue de l'être

Est reparti tel il vint, sans un propos dit.

J'ai vu ses yeux, la nuit  et le jour jeta sa lettre.

 

Devant sa tristesse, il partit, disant : «  Merci !

Vois ces lucioles brillants sur terre et dans ciel !

Ne brillent-elles pas pour ceux qui les voient, ici ?

Que feuille vole dans l'air du temps ; Ô voyelles ! »

 

23 octobre 2017

 

Agnus Dei - Samuel Barber

Ô douleur !

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

C'est un orage.

Il étend son bruit

Comme un linceul.

 

C'est une douleur !

Si vive qu'elle crie

Au cœur de la vie.

 

C'est une averse

Qui rien ne lave.

Rosier pleure.

 

Raide, figée,

C'est un arbre

À l'agonie.

 

C'est une tempête.

Elle passe.

Non ! elle est là.

 

Le soleil s'éteint.

C'est soir.

Le vent hurle.

 

Douleur s'allume.

L'âme brûle,

Le corps aussi.

 

C'est un champ désert.

Douleur veut partir.

Elle s'incruste.

 

Une déferlante arrive.

Douleur m'aime.

Que faire ?

 

C'est le vide,

Un moment.

Elle remplit le puits.

 

C'est un sacrifice.

Ô douleur !

Ô mon épaule !

 

Où est la rose ?

L'onguent !

Vous le connaissez ?

 

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