Béatrice Lukomski-Joly


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Confinement.

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"Le silence"

d'Antoine Augustin dit Auguste PREAULT (Paris, 1809 - Paris, 1879)

Musée du Louvre Paris

 

Voilà que le bruit du silence revient,

Pesant et poignant, fendant le repos,

Et de sa lésion enkystée d’ecchymoses,

Se plaint de ses ombres, zombies du néant.

 

C’est le chaos des murs, encore, suintant

Leur violence, qui n’a de cesse d’enchaîner

Cette mémoire confinée, n’ayant jamais cessé

De pousser son cri dans la nuit n’aimant pas.

 

Où es-tu mon enfant intérieur que je te pleure,

Si tu permets une renaissance ! Tu me berces.

M’as-tu laissée habillée de déchirements,

Qu’encore je te rêve de rires qui n’ont pas été.

 

Cousue de fils noirs dans les plaies suffocantes,

Tu me rappelles à ta mémoire. Ne t’ai-je vécu

Suffisamment que tu reviennes, insolent,

Narguer cette paix inachevée, jouant de mes rêves.

 

Parlais-je de toi comme d‘un ami acquis

Que tu me dis « Rien n’est fini, regarde-moi !

Allons danser une seconde fois ce tango,

Ne trébuche pas ! Un pied devant l’autre. »

 

Et le silence apporte son double, ô souvenir !

Malgré les années éteintes ayant tant suppuré,

Voguant sur l’océan d’une vie désherbée

Que vagues n’ont pas lavée, le feu sur l’eau.

 

Un enfant m'a dit...

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Un enfant de quatre ans m'a dit : " Quand je suis malade, je dors avec ma nounou ; moi j'ai le droit !"

J'ai répondu à l'enfant " Non ! tu n'as pas le droit de dormir avec ta nounou, même quand tu es malade."

L'enfant a insisté et répété qu'il avait le droit. La nounou n'a pas même tremblé devant les mots dévoilés de l'enfant. 

Le gardien alerté n'a pas cru la parole de l'adulte témoin et a laissé l'enfant dormir dans les draps de la nounou.

Alors, l'adulte s'est retiré, voyant que Mensonge trônait à la place de Vérité et que Maître Mensonge attaquait Noble Vérité, laissant l'enfant au gardien qui préférait ainsi son bien-être.

L'enfant avait choisi " Moi, j'ai le droit ! " inconscient des actes qui n'ont pas le droit d'être.

L'enfant a encore révélé beaucoup d'autres choses dans un instant de souffrance, et désolé, s'est rabattu sur son " Moi, j'ai le droit !" pour éteindre sa peine et retourner se glisser dans les draps de la nounou.

A suivre...

 

Toi, petit !

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Petit ! Toujours toi ! Ma joue se fane.

La nuit redit son bonheur d’être nue,

Et au collier de ses heures de dune,

La nacre s’éteint, en nos bras détenue.

 

Les gens disent que le mal est ta valeur,

Comme si apprendre du mensonge

Était ton unique parure d’ardeur,

Quand, si petit, tu pleures sur un songe !

 

C’était un beau château, peuplé de fées,

Quand un gnome étrange vint te voler,

Pour une triste prison, sans beauté,

La grandeur de ton nom pour t’affoler.

 

Ils ont dit que tu n’étais pas bête.

j’ignorais que tu aurais pu être animal

Lors leur décision te laissant une miette,

Que l’amour n’aime pas du mal.

 

Ils ont dit, au Pis con, que le lait cru

Est une invention d’homme,

Et qu’il vaut mieux une vérité crue

Qu’une douce fable avec un cléome.

 

Ils t’ont détruit, contents d’être malveillants,

La loi en bandoulière, et je t’ai perdu.

Elle, au fort qui rit, a applaudi, te voulant

Comme un fils que tu n’es pas, d’elle éperdu.

 

Tu as déposé une branche d’arbre

Chez papa qui n’est pas là, heureux,

Disant : quand papa verra mon arbre,

Il pensera à moi qui l’aime joyeux. »

 

Ils t’ont tué, et papa et mamie avec toi,

Pour un pipi au lit, pour une dent cassée,

Pour une mouche en vol, pour un bois,

Et je t’ai dessiné une croix pour notre fée.

 

Je les ai déchus de t’avoir fait du mal,

Toi, petit au rire si clair que vent aime,

Toi que je ne verrai plus au clair chrismal,

Pour cette infamie contre le chrême.

 

Je laisserai mon nom pour ta vérité,

Malgré le mal qu’ils te font, petit !

L’Yonne rugira encore pour ses bébés,

Et la lionne s’unira à la louve, petit !

 

L’histoire se répète, petit ! Ils le savent,

Forts d’être malhonnêtes. Ô toi !

Au nom de l’enfance, ils t’enclavent

Dans le feu qui aime la prison. Oh ! sans toit !

 

La proie

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Par Cassius Marcellus Coolidge — Cette image provient de la bibliothèque numérique de la New York Public Library, sous l’identifiant 822816: digitalgallery.nypl.org → digitalcollections.nypl.org, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9929886

 

Je suis Julien Tenace ;

Ne vous méprenez pas ! mort-bois !

Je suis un chien qui aboie,

Dès que je vois une nasse.

 

Je suis un grand chien féroce

Marchant vite à quatre pattes

Et mordant en bon psychopathe

Depuis que j’ai changé de noces.

 

Je suis julien ; je suis un chien

Jouant au chat et à la souris,

Quand mes canines de barbarie

Mordent la mort, oh combien !

 

Ainsi va-t-il, oreilles tendues,

Queue agitée, griffes dehors,

Quand il épie sa proie en condor

Que les mœurs espèrent ambiguë.

 

Im mémoriam de mai

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

 

Je suis allée au parc cueillir un brin de muguet,

Rond tel le giron d'une mère, blanc comme la neige,

Sonnant l'Emmanuel d'une note de solfège,

Et à sa blancheur, j'ai dit l'immaculé rocher.

 

Le nez intimidé de génie que parfums donnent,

Je me suis mouillée de l'effluve de ses cloches,

Jouant l'ode des félicités d'une croche,

Et je me suis diluée dans la rivière d'Yonne.

 

Muguet a flotté, clochettes ont frémi sur l'eau,

Car d'Yonne, implorent les enfants sans familles,

Qui ont pleuré sans un brin blanc sous les charmilles,

Que du bonheur, ils ont tu la beauté d'un bouleau.

 

Le vent flottait dans leurs chevelures blondes,

Offrant ce que muguet espère en mois de mai,

Pour la durée d'une vie, la joie d'aimer une haie,

Qu'ils n'ont pas eu le temps de voir grandir sur l'onde.

 

Les mères ont cueilli ce doux poison, et enfin,

Buvant cet étrange nectar que muguet décide,

Ont crié l'effroi des enfants laissés dans l'abside,

Que leur ordre a omis de sonner ses grelots défunts.

 

Revenue du parc de l'arbre sec, le cœur transi,

Assise sur la passerelle de pierres occises,

J'ai jeté au loin la fleur des jeunesses sans valises

Qu'éveilleurs au Conseil ont égrenée d'ecstasy.

 

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