Photo de Greg Rakozy
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Où vas-tu pèlerin,
sans ton bâton et sans écrin,
nu de nature à toi scellée d’ardeur ?
Dans l’abîme, perdu d’heures,
vas-tu vers l’azur qui nous éclaire ?
Dans la lueur, accompagnes-tu les éclairs,
qui, chaque matin, te sont offerts,
toi, accomplissant leur destin.
Vois-tu l’éclat de l’obscurité
riche de sa lumière,
lorsque tu t’éveilles en prière,
te baignant de vie constellée
dans l’immensité étoilée
des nuits aimant la clarté ?
Prends-tu en ton cœur le baume
des rivières chantant leurs psaumes ?
La beauté des fleurs riant de joie
quand leur foi t’anime et te conçoit ?
Prends-tu de la beauté des cimes
l’élan de l’aigle en ses rimes ?
Et des océans le rythme des vagues
à la lune jouant leurs sonates ?
As-tu subi l’audace du soupir
que tu vas tête baissée au nadir
ne voyant plus le but du zénith ?
Que reste-t-il de la marguerite
quand de ton souffle, tu vas
sans fraîcheur, épouser Gaïa ?
Dis-moi, pèlerin,
toi, sans sceptre ni écrin,
où vas-tu de ce pas lourd
que je ne te vois pas chaussé d’Amour ?
Toi, agitant l’âme tel on secoue un fanion,
toi, regardant les larmes de l’ânon
ayant porté la Lumière aux Nues d’Apollon,
pour toi, dans la grâce de la guérison.
Photo de
http://Chemin de Jérusalem / Chemin de Jérusalem: Marcher jusqu'à Jérusalem - Pèlerins de Jérusalem - Route de pèlerinage: Espagne
Quatrième de couverture :
La table dressée est un conte symbolique relevant du merveilleux. Il met en scène la rencontre avec les êtres élémentaires de la nature incitant le personnage principal, le conteur, à chercher la vérité au sein de celle-ci. Il fait connaissance avec les fruits, les arbres, la rivière, les prés, et leurs êtres, pour que s'établisse le lien magnifique qui existe entre eux. Un long ruban vert, symbole du serpent, et l'enclume manipulée par un être maléfique, symbole des ténèbres, agissent pour que le conteur se perde et n'arrive pas à la vérité de sa quête. Cependant, sa pureté et son innocence le préservent et viennent le secourir, l'enseigner, l'élever. Un Roi dresse une table, ressemblant à un autel recouvert de mets, et dit que ces mets lui appartiendront lorsqu'il aura relevé le défi de la lance qui danse dans l'air et se multiplie, qu'il doit saisir pour être un avec le Roi à la table du mariage attendu entre l'être et le monde.
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Il était une fois…
il était une fois une enfant,
triste comme l’automne finissant,
une petite fille sombre,
affligée comme peut l’être la pénombre
en décembre.
Il était une fois…
une petite fille au sang pourpre
que la Toussaint fête de sa foudre
en Lorraine, en novembre,
car de sa douleur sans jamais d’ambre,
ne sait se défendre.
Brune et triste et sombre,
le regard qui sombre,
ses draps teintés d’amertume
sous la couverture usée en plumes,
elle était en silence le cri du cœur :
« Non, je ne fais pas exprès ! ma soeur ! »
La nuit rendant à la peur l’épine,
épine que la douleur butine,
elle allait la tête baissée, amère,
quand entendant l’offense de la mère :
« Quelle affreuse, tu es ! »
buvant son lait le matin, dans le bol son nez.
Le gel dessinait sur les carreaux
mille fleurs de givre qu’emporte le caveau,
transie dans ce froid redoutable
que chaque enfant craint effroyable,
elle dormait, le lit au centre de la chambrée
sans chaufage, sans cheminée,
cernée de noirs barreaux malheureux
sentant l’air glacial caresser ses cheveux.
Alors, elle se recroquevillait sur elle.
Pourquoi descendre, un peu rebelle,
quand la chaleur fœtale protège,
douée même en été de réconfort sans neige ?
Elle, la petite brunette, aux courts cheveux,
que l’alambic appelait, heureux.
"Béatrice ! J'ai si froid, j'ai peur,
la nuit me glace de cauchemars. L'horreur !"
Si ma voix d’enfant put lui dire :
« Pourquoi te laisses-tu insulter ?
Cette harpie qui ne voit pas l’amour,
laissant la peau épaisse sur le lait fumant
que le poêle en hiver de joie réanime,
ne peut pas t’injurier, maligne! »
J’entends encore les cris de la dame,
le père soumis ne répondant pas à l’infâme,
doux tel un agneau lassé et doux,
parfois haussant le ton en bon époux,
et ma disgrâce dans l’intense misère
était plus belle que celle de cette pauvre hère.
Le matin aux journaux livrés
pour quelques sous gagnés,
avant la classe avec ses sœurs,
encaissait son pain mérité de l’absent cœur.
Point de vacances, se lever chaque jour,
pour nul ne saura quoi, sans vrai amour.
La petite fille au regard sombre et dur,
baissant souvent la tête car endure,
rendit l’âme, la floraison des vœux passée,
retrouvant l’Amour de son étoile fatiguée
qui l’accueillit, la destinée achevée,
ses draps propres et enfin de soie tissés.
C’est un bouton d’aubépine,
blanc et délicat, à peine rosé,
flottant sur une tige d’épines
blessant le doigt qui l’a peinée.
C’est une fleur d’aubépine
jouant dans l’air du matin
quand le soleil la dessine
parce qu’il s’élève cristallin.
La regardant dans son arbre
jouer et batifoler avec le papillon,
elle dit sa joie et bavarde
avec l’abeille et l’oisillon.
C’est une aubépine, blanche,
blanche et pure, fluide et fine,
qui se défripe sur sa branche,
quand une fée va sur une capucine.
Entend-elle un bruit, une rumeur,
une note, qu’elle lève ses pétales
pour dire aux enfants le bonheur
d’être une fleur de paix mariale.
C’est Gaspard qui l’a aimée,
quand au printemps il est venu,
humble et céleste, sage et brimé,
montrer le chemin de l’aubépine élue.
Photo personnelle
de https://www.infoclimat.fr/photolive-photos-meteo-133489-fleur-qui-pleure.html
Brûler, consumée de compassion pour la terre
la vivre ; être elle en tout ; avec elle, je pleure.
Sentir le parfum de sa peau garnie de fleurs
et soupirer avec ses pétales encore verts.
Rougir de honte face à la malveillance,
vivre en soi le lourd chagrin des arbres
voyant arriver le tranchant aiguisé du sabre
et leur murmurer ma bienveillance.
Avoir si mal à l’âme pour le désordre
qu’hommes engrangent avec délice,
clamant leur vœu de guerre, complices
des armes lourdes qui crient leurs ordres.
Vivre fortement l’intériorité du monde
qui espère la liberté fécondée d’amour
que chacun plaide sans trouver son contour
et des combats préfère l’immonde.
Sangloter sur les peuples, tous confondus,
avides d’audace et de puissance
qu’aucun ne répand sa graine d’enfance,
oubliée parmi l’ivraie entre les individus.
Ressentir les larmes des fleurs à peine nées
ne voyant pas de gens réjouis par leurs couleurs,
ni de sentiments fleuris avec elles d’heures
qu’elles prennent pour se voir profanées.
Aller avec la terre et le monde, l’âme contrite,
parce que la cécité et la surdité sont légions,
et supplier tous les libres-arbitres inféconds
de s’éveiller avant que ne pleuvent les météorites.
dans http://ayala.centerblog.net/8.html
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