Servitude et déraison
Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire"Dante et Virgile en enfer" par Eugène Delacroix
Nulle part ou aller, s’exiler ;
Fuir ou faire face ? Partir ? Rester ?
Faire face avec sagesse au Misérable
qui attend son heure lamentable
pour achever les égos ruinés,
en actes, en paroles et en pensées.
Regarder le monde en lambeaux,
tant d’années de guerre contre l’agneau!
Détruire, raser, périr, sont leurs sceaux
que leur futur touche de soupirs abyssaux.
Rire quand l’un meurt est leur monde,
et l’ univers pleure la terre moribonde.
Heureux sont-ils de ne pas penser,
préférant la nonchalance au Fiancé,
quand tant d’hommes et de peuples
vivent dans la boue des pays aveugles,
lançant des bombes au nom du trésor
que la richesse plaide et dévore.
Pendant que Philippe le Bel gère
et que le pape Clément à l’ouest en sa chaire
professe l’utile mal à raison,
leur servitude ignore leur déraison,
fiers de servir l’infamie en leurs noms
que le Fiancé condamne en son Nom
jusqu’à la fin des Temps, leur rédemption.
Rester et regarder, subir ou choisir,
sont les verbes pour gravir et réagir
quand la main se lève pour asservir.
L’homme sans foi ni loi, avide de plaisirs,
se vautre dans la soumission et le désir,
heureux de boire l’amer élixir.
Faire face avec courage et audace
en ces temps provocants et pugnaces
est l’ardeur dévouée contre l’Ouest
afin que s’éveille la pureté de l’Est,
qui n’a pas encore montré sa parure,
pourtant éveillée dans l’azur.
Dante par Jean Leon Gerome
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-L%C3%A9on_G%C3%A9r%C3%B4me
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