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Quel est ce son mystérieux venant d’au-delà des frontières ? Quel est ce vol au lointain venu d’un ciel lumineux ? Et ce pas lourd des ours scrutant l’œil du faucon ? Et encore la lumière rayonnante caressant le blé ? La douceur de l’air au sein des saisons quand l’hiver fredonne son printemps au sacre de son rituel ?
De la cloche, des oiseaux, de l’énergie embrasant la volonté, de la joie solaire batifolant dans les champs, répond le silence qui parle.
D’où vient le son du cri hurlant sa colère et aussi sa haine ? Quel est le dieu aimant la nature au sein de la sienne foisonnant sa paix en son amour ? Quel est cet autre dieu diffamant la création d’où jaillit l’hostilité ? De quelle alchimie surgit l’immaculé amour sur les ailes des anges ? De quelle magie, aussi sombre que le nuage cachant le bleu du ciel et ses étoiles, s’esbroufe la colère noire ?

De la bouche de l’homme, du bien et du mal, de la sagesse ou de la discordance, assure la voix éclatante du cercle angélique, entouré du cercle archangélique et de toutes leurs gracieuses élévations pour l’unité et l’alliance des hommes. Le grain de sable collé à la semelle des chaussures est semblable à celui que picore l’oiseau pour créer la coquille de son petit à naître et de l’ennemi rentrant chez lui après avoir foulé le sol des frontières.
Qui tue un oiseau venu de loin manger le blé d’une terre étrangère ? Personne ! Car l’oiseau n’a pas de frontières, dit le cercle des anges. Il n’est ni le représentant d’un homme ou d’un autre, affirme-t-il encore. L’homme admire l’oiseau pour son vol et son chant, sa liberté d’aller sans prendre des querelles le son des voix tuant l’homme. Et l’oiseau va des uns aux autres, parce que là où pousse le grain est le sens de la vie. Si la semence est tombée sur le trait imaginaire d’une frontière, quel oiseau ira lutter contre son semblable pour l’empêcher de se nourrir ? Aucun. Sage est l’oiseau. Et l’oiseau dit qu’une seule goutte d’eau de l’océan, des rivières, des étangs et de la pluie, appartient au monde, car elle secourt l’homme, la terre, l’animal et le grain.

Et au chant mélodieux des oiseaux répond l’hymne de paix des cloches qui n’a pas davantage de terre ou de frontières. Elles jouent le matin, le midi, le soir, les heures et les événements de la vie lors des baptêmes, des mariages, des deuils. Elles clament le son de l’entente fraternelle réunissant les hommes en un chœur joyeux malgré, parfois, leur tristesse, parce qu’elles ne sont pas nées des hommes, mais du cercle des archanges pour leur faire entendre la raison de la différence utile entre tous.
Aussi, viennent l’ours et le faucon, unis dans l’âme de la nature que l’esprit épouse, parce qu’ils ne sont que l’image de nos qualités et aussi de nos défauts, que leur forme magistrale enseigne au regard clairvoyant dans sa bonté venue des années de conscience. Point de frontière à leurs pas ou leurs vols entre les terres, car la terre est une et le ciel est un. Sève arrosant la nature tel le sang honorant toute la création, montrant la pureté en elle pour que l’homme comprenne qu’il est un, ami de l’ours et du faucon.
Parlent le blé et l’orge, l’avoine et le seigle, le maïs et le riz, d’une seule voix pour apaiser la faim de l’homme abreuvé du même nectar céleste. Témoignent le rouge-gorge se nourrissant près du chardonneret et du merle, de la mésange et de la colombe, d’un battement d’ailes qui ignore ce qu’est la couleur de leur plumage.

Même le serpent terrestre franchit la frontière sans la connaître, parce qu’il est animal voué à l’entretien du sol et de la terre, et qu’il ignore que l’homme est plus vil que lui ; qu’il méconnaît l’image terrible d’un autre à l’œuvre ayant certes son apparence sans être lui. Il y a des rosiers qui donnent sept fois une rose, car nous les avons aimés. Il y en d'autres ne fleurissant qu'aux jours beaux, car l'homme ignore ce qu'il est.
Qui entend le son de sa pensée malveillante sait qu’il œuvre pour le peuple des âmes noires et engendre la guerre. Qui entend sa bienveillance dans la pupille témoin de la lumière connaît la grâce de la paix, disent les chœurs célestes servant la clarté et sa transparence.
Brille, entre et pour tous, le soleil dont la lumière éclaire la vie, offrant son amour au grand verbe croître quand la nature se marie enfin à l’homme, homme de toutes les couleurs, de toutes les religions, de tous les pays, quand ils ont su reconnaître que les hommes sont tous d’une même création fraternelle dans laquelle l’agressivité n’a pas d’accord. Ni en musique ni en pensée.
Et, la cloche se met à chanter à l’heure de midi, et aussi de minuit, rappelant qu’à ces heures, l’homme doit manger le grain comme l’oiseau ; doit dormir pour se ressourcer d’esprit et aimer le jour et la nuit parce qu’ils sont communs à tous dans le don fait à l’homme devant leur ressembler : aimer l’un et l’autre, aimer ce qu’ils sont de Nature semblable, parce qu’une cloche aime qu’un oiseau se pose sur le faite de son clocher.
Grande volée des 8 cloches de l'église Notre-Dame de BAR-LE-DUC
Lorraine France
La fleur du matin s’est tournée vers l’aurore, le soleil resplendissant, avant que la brume n’ait nappé la nature, avant que la brume ne s’esquive.
Elle a laissé tout l’espace aux oiseaux revenus de la nuit, et leurs chants montent vers la rose blottie dans l’amour du soleil, éveillant toute vie.
Tout dans l’aube et la nuit achevée adore le lever du soleil. Le matin est une adoration pure.
BL
Aube ou point du jour
Le jour est né de la nuit
En hommage au poète Novalis que j'ai profondément médité depuis des années, en évitant de lire ce qui pouvait s'écrire de parts et d'autres sur le pourquoi pour comprendre par moi-même, tout en lisant foule d'articles autres sur le poète.
Pourquoi ai-je tant écrit à propos de la nuit et moins sur le jour ? Il suffit de lire Novalis pour comprendre et pourtant, quelle est la réponse du pourquoi la nuit plutôt que le jour puisque Novalis poète mystique autant que hautement spirituel -hors du mysticisme- nous parle bien de l'allégorie de la nuit, et non du jour qui est l'éclatante lumière témoignant de ses écrits en Christ. L'énigme est à défricher et si il y a énigme c'est que réponse est sous nos yeux, facile à comprendre et en cela mérite que l'on s'y arrête.
Poète, je me suis dit que le poète intérieur pouvait comprendre la pensée d'un poète, comprendre ce qui n'est pas dit, car c'est tellement évident que le dire serait reformuler une évidence. Il ne tait donc pas un fait, n'en fait guère davantage une énigme.
La nuit précède le jour : lumière, connaissance, amour, élévation, spiritualité haute et non le jour précède la nuit, nous ne pouvons alors qu'adorer la nuit et lui vouer un culte de reconnaissance pour son don en le jour et sa lumière.
C'est ce que j'écris dans mes poèmes lorsque je parle d'elle.
A noter qu'une connaissance s'est perdue ; c'est celle qu'aube et aurore sont deux temps différents, bien marqués, qui apportent le jour, partition en trois temps, témoin de la lumière qui se nomme, et non jumelles. Le matin ne peut donc qu'être trinitaire en ses aube, aurore et jour. Si nous voulions marier l'aube et l'aurore, nous aurions à dire " crépuscule du matin" en opposition au "crépuscule du soir", plus connu.

Aurore
Le crépuscule du soir n'est que le rappel du crépuscule du matin avant la nuit ; ils ne sont donc pas opposés ni en opposition. Ils sont UN dans cet aspect trinitaire de la nuit et du jour. Si l'un est joie et l'autre semblerait être angoisse, c'est en leur pouvoir de vérité qu'il faut s'atteler à déceler ce qu'ils nous disent intérieurement.
Pourquoi l'un serait peur alors que l'autre serait un chant dans cette absence d'opposition ? Pouvons-nous penser que le chant devenu hymne ne s'adresse qu'au matin ? Non ! car le chant de la nuit n'est que la conscience de ce que la nuit apporte le jour dans le Soi-esprit. Ce n'est pas le jour qui offre la nuit mais bien la nuit qui offre le jour. Le jour ne peut pas offrir la nuit, ce serait contraire à la volonté de la lumière que de nous porter si haut dans le chemin de connaissance ; le contraire correspondrait à une chute tel un ange déchu. La nuit porte donc bien le disciple vers son jour. Image d'une connaissance, image d'une réalité, la nuit est ce silence dans un espace vide que nous devons remplir de lumière en soi.
Si nous considérons que la création a procédé de la nuit, de l'immobilité par un don pur d'amour pour offrir le jour, il va alors de soi que nous devons louer la nuit d'avoir créer le jour car sans elle nous n'aimerions pas, nous n'irions pas vers le Soi-esprit, et c'est dans ce mariage aube/aurore que la nuit nous apporte chaque matin ce que la nuit est, en demeurant unique, pendant que jours se succèdent pour acquérir la lumière unique,UNE.
Explications pour les personnes de langue anglaise sur les mots "aube" et "aurore" lors de la traduction automatique.
Pour revenir sur l'explication donnée sur la différence entre l'aube et l'aurore qui sont deux moments distincts du lever du jour ; l'aube apparait avant l'aurore pour donner le jour, l'aube est le POINT du jour et "l'aurore est la lueur qui suit l'aube précédant le lever du soleil" ( définition du dictionnaire français ). Je me suis questionnée pour savoir si cette différence dans ces deux états physique existait en d'autres langues que le français.
Puisque mes poèmes, sur le blog, sont lus par beaucoup de pays dans différentes langues, j'ai voulu vérifier. Et je découvre qu'en langue anglaise "aube et aurore" ne sont qu'un seul mot " dawn" , il n'y a pas de différence ! Dès lors, pour une personne de langue anglaise, mes écrits parlant de l'aube et de l'aurore, deviennent incompréhensibles, toutes subtilités absentes. En langue anglaise, le vide s'installe, ici.
En allemand la différence existe ; nous avons "Klinge" pour l'aube et "Morgendämmerung" pour l'aurore. Les textes sont alors traduisibles dans leur subtilité. Idem en espagnol et en italien et autres langues.
Il est intéressant de voir qu'en langue anglaise, les subtilités dans la réalité du monde disparaissent, n'existent pas. À ce que j'ai pu constater également dans les traductions, il n'y a jamais d'autres choix possibles dans la langue anglaise et que le sens des mots est souvent falsifié comme en français pour ce que j'en connais.
L'inverse est vrai aussi, là où relier en anglais se traduit par "to connect" et que connecter est " to log on" , le français traduit toujours "to connect" par connecter "to log on" (!) alors qu'il serait juste de traduire par " relier" qui est le sens réel, juste. Pourquoi ? "to log on" est un mot informatique et "to connect" est un mot humain en langue anglaise, alors qu'en langue française connecter n'est plus le verbe relier , il devient une forme négative en opposition à l'humain. Il faut avoir conscience de cela dans le choix des mots lorsque nous traduisons.
Je pourrais ainsi donner d'autres mots qui dans la traduction où leur prise de position contraire à l'humain vivent dans nos expressions, comme le mot anti-Christ ( qui est un nom attribué à un être ) est depuis des siècles en langue française traduit par anté-Christ. Mais "anté" signifie "avant" ; il ne peut donc pas être avant ! imaginez ce que cela donne au sens de l'Humanité lorsqu'en langue française nous écrivons et disons "anté" à la place" d' "anti" ! La signification n'est plus la même et détruit jusqu'à l'essence même de la Vie ! Ensuite, nous nous étonnons du destin français et des pays de langues francophones ! Rien d'étonnant dans le maintien d'un mot faux. Oui, le mot est un être vivant qui doit élever et non le contraire. Je comprends alors ce qu'affirmait Rudolf Steiner lorsqu'il parlait du destin de la langue française avec cet "anté" au lieu d'"anti" ; là est la clef de son affirmation ! puis de la langue anglaise appauvrie mais ayant gardé le sens d'"anti".
Cela relève bien sûr de ce que j'ai personnellement pensé en qualité de poète lorsque méditant R. Steiner sur le sens de la langue, du mot vivant, de l'écrit.
La langue française fait la même chose avec le mot homme que je suis obligée d'écrire avec un H majuscule si je veux faire la différence, ce que la langue allemande fait : Mann ou Mensch. La subtilité en français n'existe pas.
À partir de ce constat, nous pouvons nous demander ou nous conduisent les langues dans la volonté d'offrir une pensée juste, ce qui est un souci pour moi, car à l'heure de l'instantané par la communication informatique, je m'aperçois qu'un texte peut prendre une toute autre signification que celle écrite en ma langue maternelle.
Le mot est un être vivant, je le reformule, nous n'avons pas le droit de le tuer en le transformant à notre guise. Lui donner un sens contraire relève de la chute de l'être spirituel qui l'a mis au monde, car Rudolf Steiner nous dit bien qu'un mot à des ailes en tant qu'être vivant. Le savoir ne peut laisser un poète ou un philosophe dans l'inconscience de l'outil et l'offrir à son contraire. C'est en cela que R Steiner disait également que l'écrit était la proie de Méphistophées - Ahriman.
Pour revenir aux mots aube et aurore, il en est ainsi; nous ne pouvons pas les confondre. L'aube première précédant l'aurore est le premier moment ou le jour est né lors de la création. Il fallut une aube, il fallut une aurore pour donner le jour : forme visible de la Trinité.
Peut-être sera-ce le derrnier état de Conscience après que l'homme ait pris conscience de la vie intime du règne animal par ses émotions vécues, et en ce moment de la vie du végetal par ses sensations découvertes !
En qualité de poète, cela me tient à coeur, et depuis plusieurs mois, je m'entretiens avec vous du pouvoir du mot, car je me sens avoir une responsabilité à son égard. Les mots ont une vie que la conscience humaine à cette heure ne perçoit pas.
Amitié
Béatrice
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763 pages reprenant toutes les catégories citées.

Amitiés Béatrice
http://www.auxerretv.com/content/index.php?post/2012/04/12/Hommage-%C3%A0-Marie-No%C3%ABl%2C-la-grande-et-humble-dame-d-Auxerre
Je viens timidement vous parler de Marie-Noël, elle, qui ose nous rappeler sa disgrâce dans l'oubli de sa poésie qui nous ferait pleurer, tant elle fut grande Marie-Noël , tant elle interpella les consciences, tant elle mit en avant la chrétienté et mieux encore le Christ vécu à chaque pas de sa mémoire actée de son quotidien ! Il parait que peu de gens passent à côté de toi dans ta ville sachant qui tu es.
Je viens timidement vous parler de Marie-Noël, elle que je connais depuis mes 20 ans, il y a si longtemps ! Elle que je croisais au détour d'une rue Auxerroise au travers du regard de sa statue qui m'interpella de sa stature, me demandant alors " Mais qui est-elle pour ainsi nous regarder du haut de sa mort , pourtant si vivante, qu'elle me demanda d'aller au-devant d'elle , lire ses écrits ? "
Je regardais cette statue vêtue d'un long manteau noir en la ville d'Auxerre, porteuse d'un parapluie, accompagnée de son petit chien assis à ses pieds . J'ignorais encore que je la rencontrerai vraiment, poussée jusqu'à l'émoi le plus profond, elle l'Auxerroise de mes rues fréquentées jusqu'à l'usure, de tous mes détours qui ont fait de mes auteurs des compagnons plus que des écrivains, plus que des philosophes, plus que des hommes, seulement des amis en partage à la lumière de mes nuits partagées avec le livre, traversant la pensée qui s'est attachée tel un lierre à mon âme dévastée à laquelle chacun d'eux me voulait de ressurection ; la lumière dans la nuit, la nuit ensoleillée;la lumière apportée pareille à une aura couronnant ma tête. Elle fut d'eux.
Déjà ses livres se raréfiaient à la trouvaille des libraires, rarement réédités par le manque de lecteurs dans notre société galopante vers le matérialisme dont la conscience, très tôt, me creusait la ride pour ne pas vouloir l'épouser ; Marie-Noêl ne se lisait plus ! Marie-Noël restait ancrée au port d'Auxerre alors qu'elle avait interpellé tant de gens, tant d'écrivains célèbres de son siècle jusqu'au Général de Gaulle qui inclina sa tête par respect envers cette grande dame de la poésie, de l'écriture, venant la rencontrer en son humble maison, car Marie-Noël restait humble.
N'avait elle pas écrit pour les autres, tous les autres, sans vouloir se mettre en avant ? jamais ! Marie-Noêl n'avait que des pensées au travers du mot versifié à répandre dans le monde pour dire qu'elle n'était que la passante d'un monde qui va vers nous, et que la regarder, elle, n'avait pas de sens, puisque c'était son idée qui prévalait sur son humilité galopante !
Je l'ai aimée de suite, plus fort que mon humilité encore fausse . Elle avait de ses façons de vous regarder que la mémoire encore porte ces stigmates ! Non pas que je l'ai rencontrée vivante en son corps de chair mais dans sa mort éloquente : j'avais 10 ans à sa mort !
Dix ans à sa mort ! Vingt ans, quand elle m'interpella en sa ville, que j'ignorais encore avoir à arpenter un jour lointain en ma propre destinée au presque quotidien, en tous les cas toutes les fins de semaine !
Auxerre, ville superbe, sa ville, sa ville de souffrance qu'elle vous offre comme une crucifixion qui vous saisit et vous épouse. Epouser Auxerre, c'est dire oui à la souffrance qu'elle vous apporte sur un plateau doré tel un Graal qui transforme le plateau de la Sainte Table en une Coupe précieuse.
Jamais Auxerre ne me fit tant comprendre sa souffrance au travers de sa vie à la mienne reliée.
J'attendis encore quelques années avant de la lire pleinement. Je savais intérieurement qu'elle serait un choc puissant qui remue l'âme et incorpore les larmes dans la joie du rosaire.
Vivre avant de la lire pour s'avouer qu'elle a puisé dans notre destinée à venir à la sienne feue, ce qu'elle voulait partager ! Elle m'a emportée. Elle savait déjà que du haut de son ciel, je lui reviendrai, à me conduire sans cesse sur ses pas, épousant les rives de l'Yonne comme autant de miroirs à mes lectures les jours d'ensoleillement .
Fallait-il être stupide pour ne pas reconnaître que mes pas ressemblaient à ses empreintes, allant jusqu'à sa maison que j'admirais sans savoir que c'était la sienne et que nul n'admirait plus parce qu'elle est devenue décatie de misère au temps qui l'attaque et que nul ne restaure, pas même la ville d'Auxerre qui en parle si peu et l'oublie .
Combien de fois me suis-je posée devant sa façade, admirant - je ne sais quoi - ? le temps m'a appris qu'elle me parlait en secret , ignorante de sa voix intérieure quand bien même je l'aimais.
Marie- Noël marche avec nous dans ces rues qui ont gardé leur empreinte de ses pas, de sa maison à la cathédrale. Ces rues qui pour la plupart n'ont pas changé de visage, les façades noires tellement vieillies, quasi cramoisies, que nous nous pourrions croire encore incarnées du début du siècle et mieux encore, des siècles précédents jusqu'au moyen âge, comme si Auxerre refusait de s'ancrer dans une époque précise, les épousant toutes.
Alors ! Alors ! Je pris mes jambes avec moi pour une longue promenade, seule, un bouquet de roses anciennes à la main et tant d'autres dans le coeur, celles que ne vendent plus les fleuristes, sinon le mien pour moi, pour regarder l'Yonne d'un autre regard ; L'Yonne que j'ai si peu aimée pour ses souffrances que les flots n'emportent pas, jalouse de les garder en ses entrailles de rivière qui coule sans remous, sous un sol de boue à laquelle on s'enlise ! L'Yonne, qui n'a rien d 'autre à offrir que ses misères, son histoire de grands mystères qui a vu tant de drames que nul n'ose regarder tant l'horreur la visite ; il a fallu une Marie-Noël pour espérer la réhabiliter dans sa poésie, dans ses méandres au détour de chaque ville !
L'Yonne, rivière sans flots, aux cents écluses, qui voit encore les péniches engranger le grain, et ses bateaux de tourisme ; l'Yonne bordée de noyers aux fruits d'automne qui , peut être, veulent nous rassasier d'espoir jusqu'au printemps, engrangeant les joies de l'été jusqu'à l'hiver pour mieux nous aider à la traverser !
Sur tes hanches, je me suis allongée souvent, lisant d'autre que toi; aimant Lamartine chèr à mon défunt père et Hugo mon plus fidèle compagnon depuis que j'ai su lire à mes cinq ans .
Oh ! Marie- Noël ! Les as tu vu ces lumières miroitant sur la surface de l'eau lorsque le soleil se couche ou dans le soleil de midi qui nous aveugle ? L'homme au prénom de la Pâques, avec moi, s'infiltrait au raies de sa brillance et les enfants aux destinées menaçantes griffaient sa rive de leurs rayons de leur bicyclette. Ils étaient blonds comme les champs de blés des champs auxerrois qui ont aujourd'hui préféré le colza au blé .
Marie- Noêl, je n'ai pas eu de petit frère à perdre dans son berceau, quoi que ! me voyant verser tes larmes sur les petits draps fins de lin blanc brodé de l'enfant que tant tu chérissais, ni de fiancé qui m'abandonna, tout cela les veilles d'une fête de Noël ; J'ai eu d'autres drames que tu as vus et sur lesquels tu as souri comme une alliée qui me souhaita la bienvenue à ton chapelet dont les perles ne s'usent même pas à les harceler entre nos doigts !
Marie-Noël ! Puis je te dire que je déteste Auxerre autant que je l'aime ta ville ? La ville de toutes les dualités ! La ville des sourires authentiques comme des larmes qui deviennent sanglots ! Tant de drames se perpétuent dans ta ville, plus discrets, plus sournois au nom d'une société bien pensante ! Est ce pour cela que ta maison s'épuise sous ses colombages grisés et sa chaux ternie ?
Marie-Noêl ! T'es plus que ma famille , tu es plus que mon amie ! Tu es mon coeur qui chavire à la lecture de tes versifications qui nous font souvent chercher l'inspiration du souffle qui se respire avec difficulté, lorsque tu absentes la césure pour mieux s'y pencher et chercher à rétablir l'équilibre de la respiration s'équilibrant à nos mots !
Je me suis assise sur la terre battue de ta demeure devenue tristement parking, et là , j'épie ton regard posé derrière une vitre de ce numéro 1 de la rue Marie Noël et tu me dis : Allons ! Point ici ne restons assises ! Allons nous essouffler à la montée de nos rues si étroites, si galopantes dans leur montée !
Un souffle a enrobé mon bras comme si elle venait d'y poser le sien pour que je l'aide à monter encore vieille qu'elle est ! C'est tout mon bras droit qui s'est vécu enrobé de sa présence . " Il te faut t'arrêter dans cette librairie antiquaire, viens, je vais te présenter ma famille, t'y faire découvrir mon écriture, celle qui écrivait de mon encre noire à la plume sergent major ! Allez entre, toi la timide, la plus que réservée ! Qu'as tu à craindre ? "
Et Ô merveille, j'y rencontre quelques dames qui t'ont connue de ton vivant , toi, Marie Noël !
Article écrit en 2012, paru initialement sur arts et lettres belgique, repris par TV Auxerre, revu ce jour.
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