Béatrice Lukomski-Joly


Ma page Facebook Ma page Facebook

Celui qui connait la poésie, depuis qu'elle nourrit le monde, sait qu'elle est la plus subtile des pensées. C'est en elle qu'habite la vérité. C'est pour cela qu'elle paraît souvent hermétique aux commun des mortels.

Le roman est fait pour le loisir quand bien-même il est philosophique, alors que la poésie habite deux mondes et elle construit un pont entre les deux pour les relier.

Elle passe donc du profane vers le sacré et du sacré vers le profane sans cesse pour que le pont soit.

Le poète qui ne ferait pas ce chemin du profane vers le sacré et du sacré vers le profane ne peut pas être authentiquement poète. A ceux qui aimeraient le faire, qu'ils osent tout simplement,  se moquant de ce que l'on pensera d'eux, car je sais combien nous nous créons d'ennemis à parler du sacré en notre époque si glauque ! mais la poésie n'a jamais été autrement, même chez les poètes les plus sombres.

Je n'ai pas lu un seul livre de poésie des siècles passés sans y lire au coeur de ses vers la profondeur du sacré quelque soit son appartenance.

il faut réintroduire le chemin du profane vers le sacré et laisser le sacré descendre vers le profane si nous voulons rester pleinement humains.

Béatrice Lukomski-Joly - © 2021

La flore et la patience

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

de Peter Paul Rubens

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Paul_Rubens

Jan Brueghel the Elder and Frans Francken the Younger (flowers)

- Virgin and Child with Infant St John in a Garland of Flowers

 

Quand revient le printemps en son élégance,

vêtu de légèreté, de beauté et d’abondance,

chemine la terre confiante, sans peine,

majestueuse, pacifique et sereine.

 

Je regarde cette noble Mère nous adorant,

nous, aveugles ; nous, ignorants,

Elle, si féconde de fruits en son giron

que jamais, de rien, nous ne manquons

 

Elle, nous regardant avec patience,

jamais ne désespère, nous bénissant,

quand de ses mains en brins d’herbe,

Elle crée une flore neuve avec le Verbe.

 

Quand de son âge secret, en elle ciselé,

elle raconte aux hommes sachant écouter,

le silence des prairies dansant dans l’air

qu’elle aime de ses éternels aethers.

 

Elle, l’amie de chacun, née pour être,

Être et nous servir, elle nous célèbre,

chaque heure, nous guérissant de nos doutes,

elle est là, nous voyant grandir sous sa voûte.

 

Qu’elle soit de bleu-azur ou de vert-printemps,

elle fleurit sans rien nous demander de l’instant,

car de nos besoins, elle sait tisser nos pèlerines,

et nourrir nos sourires de sa vigne.

 

Car, Elle, Elle, Vierge-mère et Demeter,

garde nos pas qu’elle prend en son mystère,

chaque fois qu’homme tombe sur le chemin,

chaque fois qu’hostilités oublient ses parfums.

 

"DEMETER"  D'EDUARDO CHICHARRO AGÜERA

https://fr.wikipedia.org/wiki/Eduardo_Chicharro_y_Ag%C3%BCera

https://umast.fr/2022/10/18/cuccia-di-cosenza-cuccia-a-la-facon-de-cosenza/

Foi incessible

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Odilon Redon (1840-1916)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Odilon_Redon

 

Depuis que je vis, depuis que le soleil m'habite,

Pris en moi tel un flambeau étincelant,

Qu'ai-je à dire de l'astre, brillance satellite,

De mon cœur vaste comme le Graal rayonnant ?

 

S'il n'est le pain au champ, le vin d'ambre,

Trouvant Sa pierre de fondation en mon âme,

Qu'aurais-je vécu si je tais décembre

Comme fruit du printemps, tel mon sésame ?

 

Si du printemps, je tais la floraison en été,

Et vis étourdie l'année répandue en moi,

Que suis-je de vérité si je ne dis la rosée

Pour la ronde des roses gravée sur le bois ?

 

Si j'aime sans mesure, si amour est mon feu,

Après m'être lavée les pieds dans l'onde,

Et mon front griffé de mûrier douloureux,

Qu'ai-je pris de la perfection du Monde ?

 

Une voix d'Amour, une croix liée à mon corps,

Une voie de douceur, un culte sensible,

Pour Ses paroles sculptées en mon esprit fort,

Et Ses venues renouvelées, foi incessible.

 

Quand la Lumière se montre avant le Seuil,

C'est du monde la parole devenue audible,

Et toute peur expire avec la mort de l'orgueil

Ne voyant plus, enfin ! son paraître utile.

 

Et soleil flamboie, et embrasement brille,

L'Amour revêtu d'une robe si claire affirme,

Changeant en soi la pauvreté des ramilles,

Ce que cœur dans nos couronnes confirme.

 

Il est alors un matin qui n'a pas son semblable.

Destinée accepte le tangage de la chaloupe,

Lors des filets jetés à la mer endiguable,

Qui aime les forts remous pour cette Coupe.

 

Ecrit sur un souvenir (renouvelé) lors mes 33 ans.

 

La rose et les barbelés

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Tableau d'Odilon Redon 

http://www.musba-bordeaux.fr/sites/musba-bordeaux.fr/files/odilon_redon-dossier_pedagogique.pdf

 

Lasse de l'obstacle où se maltraitent les mots,

Dans l'éclair que vérité prend de pureté,

Les roses pleurent, griffées par un barbelé.

La ruse écrit la faute, la foudre dit les maux.

 

Si ruse creuse la fosse de l'impureté

Au coin de la rue, au délié des chemins,

Que deviennent les fleurs fanées près du ravin

Si des mains d'homme ne les retenaient l'été ?

 

Si j'étais la mort en chemin, là, de vous, proche,

Venant cueillir vos imperfections amères,

à ma volonté que diriez-vous des chimères

Qui ont ceint vos jours pour votre nuit qui approche ?

 

Puis-je vouloir que l'ombre cesse de tournoyer

Quand vient le désarroi du fol orgueil à ma vue,

Que je cède mon regard à la beauté absolue,

Avant qu'ombre ne ternisse mes yeux ocrés.

 

Photo libre de droit Pixabay de 

https://pixabay.com/fr/users/engin_akyurt-3656355/

https://pixabay.com/fr/photos/rose-rouge-fum%C3%A9e-brouillard-5974372/

L'amandier et le figuier

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

"Route de Jérusalem  à Naïm. Mont Hermon." de  Henri-Andrew Harper

https://www.artnet.com/artists/henry-andrew-harper/mount-tavor-and-mount-hermon-_JetZjXh4ceSW46dn-1fzQ2

 

Il est là, au matin, à midi, à minuit,

nulle-part ailleurs, en moi, en tout,

là, en mes cœur, âme et esprit,

moi, L’adorant, Lui m’aimant,

en mon Sein, Le célébrant,

bellement habitée, O Christ!

rayonnant Son Amour, à genoux,

que seule l’intimité dit en Sa vie.

 

Il est là, au matin, à midi et à minuit,

là, dans le souvenir éternel,

qui jamais n’offre de doute en Son Amour,

parce que c’est Lui, Lui, porté,

Lui accompli, Déité et Verbe, incarné,

que le temps ramène chaque jour,

chaque nuit, chaque aurore, belle,

bercée en Sa Présence de nuit.

 

Là, avec Lui, éternellement,

qu’arbres riches de fruits rappellent,

du raisin à l’olive et la figue,

au temple et au jardin, l’amandier,

sur la colline, près du lac et du grenadier,

Ses rives prêchant la foule prodigue,

Il est là, de l’aube éternelle, près de l’autel,

Père et Fils pour tous les Temps.

 

"La lune sur la mer de Tibériade"

Toutes aquarelles du peintre anglais Henri-Andrew Harper 1835-1900

https://www.mutualart.com/Artist/Henry-Andrew-Harper/2B25F85E30B46049

https://www.meisterdrucke.fr/fine-art-prints/Henry-Andrew-Harper/1014189/Mont-des-Oliviers-et-B%C3%A9thanie-%28chromolitho%29.html

 

 

 

Un petit prince

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Roses de mon jardin ; photo personnelle

 

C'est un Petit Prince...

Qui est reparti

Comme il était venu

Laissant l'endroit

Triste et désert

Sans une rose

Grimpant sur un mur !

 

J'ai cherché le Petit Prince

Au clair de l'aurore;

La porte était ouverte,

Nul n'était besoin de frapper.

L'endroit était beau

L'endroit était bien fleuri

Mais aucune rose sur un mur !

 

Le monde est venu,

Des rubans verts glissaient

Je me suis pensée rose,

Alors j'ai été piquée

Du plus beau venin

Quand le monde a fui

Voyant le bout de mon nez.

 

J'ai cherché le Petit Prince,

Qui ignore que je l'aime bien,

J'ai cherché le Petit Prince,

Qui s'était envolé,

Retourné vers son astéroïde

Un autre jour de venin,

M-a-t-on dit.

 

J'ai vu un renard désespéré.

En ma pensée, il gémissait,

D'avoir perdu de vue l'amitié

À peine apprivoisée

À l'orée des champs de blés

Que l'aurore appelait

Que la couleur des blés pleurait.

 

J'ai cuit le pain

Le pain de la vie

Sous l’œil averti de l'ouvrier

Qui m'a dit :

« Ici , je fais ce que je veux !

On s'arrange entre nous ! »

Le pain a failli brûler

Et la vie a pleuré.

 

« Cette terre est à nous

Pour la comprendre

Il faut l'épouser ! »

 

« Mais moi, je suis d'ici ! »

Répondis-je.

 

« Non, tu n'es pas d'ici,

Tu es d'un pont que nous ignorons ! »

 

Je me suis sentie étrangère en ma terre

Que la lumière arrosait de clarté

Et j'ai cessé de chercher le Petit prince

Qui avait tout emporté

Parce que l'amour avait déserté.

 

L'endroit était beau

Et bien fleuri

Mais aucune rose sur un mur

Sous cette clarté divine !

Je suis repartie

Piquée par les serpents

Rejoindre mon astéroïde,

Un simple petit pont

Sur une rivière qui déroule son ruban.

 

A "Montaphilant"

A Geneviève, et Victor.

 

Fil RSS des articles de cette catégorie