Nature du Matin
Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaireLe Graal peint par Dante Gabriel Rossetti (1860).
Nature du Matin lorsque tout s’éveille,
aube après la nuit, tu m’émerveilles,
enchantant la vie quand ton soleil se lève,
nous embrassant de ses lèvres.
Lorsque la rosée baigne nos pieds meurtris,
ta beauté de lumière nous éblouit,
et tu lèves l’arc-en-ciel afin d’éclairer
nos pauvres egos manquant de clarté.
Chaque éveil ayant en soi pris la nuit
racontent les temps anciens évanouis
qu’à nos entendements sans conscience
nous oublions, pourtant de confiance.
Et, voir tant d’âmes endormies le jour
relève de la blessure qui me laboure.
À la joie d’être en toi, élevée me berce la vie,
le chant et l’harmonie, le souffle et l’infini.
Heureux, suis-je de souffrir avec dévotion
quant à ta mémoire, je suis une respiration
que tu joues à mes oreilles entendues,
quand je te lève d’adoration t’ayant vu.
Es-tu arbre que je grandis tes branches.
Es-tu pétale que je deviens pervenche.
Voyant en chaque nervure éteint l’obscur
qu’en ta Nature se rêve la verdure.
Es-tu fleur montrant le lever de son calice,
qu’avec toi, fidèle, je crée, fermant les abysses,
et tu relèves de tes rayons l’innocence
la pureté venant vers nous en ta puissance.
Es-tu beauté d’un chat divin ou papillon,
gloire d’un cygne immaculé, d’un oisillon,
dans l’air, sur l’eau, appelant ton nom,
que je te touche, toi, l’incréé du tout créé, le don.
Que je te pense sublime de toutes les beautés,
et tu viens briller en mes jours par toi nés.
Que je te rêve, tu me montres les destins,
berçant ma pauvre âme aimant tes desseins.
Te voir, seul ou non-seul, Amour ou secours,
tisse l’habit que tu files de belles-de-jour,
de roses bleue, rouge, or, au firmament solaire
que tu écris le Graal d’un Verbe stellaire.
Tel tout Roi aimant et partageant le geai,
la quintessence de l’homme que tu revêts,
et luit en nos âmes magistrales ta tunique
que chacun voit messianique.
Sublime mystère qu’est ta poésie
quand chaque année elle renaît d’elle-même,
verdoyante et d’excellence au jour
que tu surélèves dans le fruit du labour.
Je vais adombré par tes rayons qui sont un baiser,
montrant le calice éternel à mes yeux avisés,
vierge de toute souillure en sa sève,
qu’abeilles portent ta parole sur ton glaive.