Michaël
Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire
"Michaël" de Liane Collot d'Herbois
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liane_Collot_d%E2%80%99Herbois
Aux temps des sourires que l'homme esquisse,
À l'automne étant, et à ses feuilles qui se plissent,
Je combats avec Michaël dans la lumière, l'ombre,
Et à sa grâce suis son allié, la volonté qui adombre.
Le mal terrassé, à la terre jeté en pâture,
Que liberté naisse à nos coeurs dans les actes de nature,
Et au Dieu morcelé dans chaque fleur, chaque rose,
Que l'amour nous grandisse avec anges et primeroses.
Dans le visage de la création, je suis de toutes vos roses,
Celle de l'amour qui n'est qu'un laurier-rose,
Qu'au Père j'ai cueilli, chant de louanges à mon coeur,
Que de ma lance j'adore, terrassant le mal en vainqueur.
Il est venu le temps que les âmes belles chérissent,
Quand pour l'amant solaire, pour l'hirondelle qui trisse,
Je dis oui au plus lourd des combats, aux cieux libérés de sa nature,
Mon Roi de l'univers pour la liberté d' hommes pliés d'usure.
Aimez ! aimons l'homme en souffrance, qui pour la liberté pleure,
Le regard scrutant la lumière, pour être au Roi le disciple majeur,
Et du disciple être un dieu qui dans le soleil aime son minuit,
Sans faillir, la main dans la main du Roi qui a souffert notre nuit.
Que notre coeur soit la Rose épanouïe, tel l'Amour s'épanche,
Aux voeux des lumières que peur affranchit des clous sur les planches,
Du bois que Michaël sert, faisons reculer le géant des ombres !
Aux douze étoiles, il aime le nombre que veut la pénombre.
Au bel automne que les hommes chantent, vaillants,
Au bel astre que l'esprit adore, triomphant,
J'ai vu tomber la face des volontés taciturnes
Que le monde a pris sur soi après la création de l'urne,
Depuis le premier couple pour l'écriture de Luc couronné,
Pour l'écriture de Jean des mondes célestes environné,
Michaël a écrit en lettres de feu
La belle allégeance des partitions écrites pour l'humanité, ses voeux.
Je vois la terre engranger l'été en sa profondeur
Que les gardiens saluent de leur grandeur,
Et les fleurs s'aimer de tant de bonté, qu'aux rayons éclatants,
Elles sont de joie, confiant leur coeur à Michaël flamboyant.
Au temps achevé des cerises, des fruits et des fleurs,
Au temps en repos des silences frileux, j'ai vu le soleil des heures,
Et aux heures s'accoupler l'espérance des choix d'hommes heureux,
Aimer est leur loi ; souffrir dans l'aimer est leur temps valeureux.
Me courbant, le dos ceinturé de douleur, j'ai ramassé la lance
Que Michaël aime, la lance, qui a de tous temps forgé l'allégeance,
Pour le Graal de la Rose tissant les maillons de l'alliance,
Que le Roi confia à Michaël après son flanc percé pour nos délivrances.