Louis et Jean
Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire
Quel est ce sombre nuage perlant ton silence
Quand, mélancolique, tu te terres discret,
Ne croyant plus que mon cœur est assistance
Lors de la pluie flagellant tous nos secrets ?
Provins, devenu muet, pleurait sur sa vigne,
Pendant que les remparts signaient nos serments,
Et ses étangs désormais sans visage de cygne
Rappellent nos vœux à cheval pour nos sarments.
Es-tu parti, sans fléchir, me laissant solitaire,
Que mon pur-sang argent a foulé, sans toi, le sol
Désiré, en terre sainte, pour mille prières,
Et j’ai pensé à toi, revenu, sans ton licol.
Trépassé sans toi, sans combat, Ô mon doux roi !
Des siècles que je t’attends en mon âme meurtrie,
Et nous avons signé, à dos de fort palefroi,
Nos réunions au temps futur, notre fratrie.
Avais-je vu plus sublime, plus belle amitié,
Qu’accord tenait en son saint Credo, l’alliance
Cernant nos faces, moi aux nues, toi magnifié,
Et nous avons dit : plus jamais cette absence !
Et nous avons calligraphié notre musique,
D’un siècle à un autre, toujours, ensemble, liés,
Du tombeau à la vie de l’esprit pacifique
Qui nous ont scellés depuis tant d’éternité.