L’éclair de la nuit devenue jour
Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire
"L'épanchement du Saint-Esprit" -peinture de Hermann Wenng
Tant de mélancolie a accompagné mes jours,
voyant mes nuits dans la lumière,
à regretter chaque seconde mes étoiles,
pourtant cousues à mon voile,
et, moi sur terre, singulière de morale dessinée
que rien ne put expliquer sinon Elle, montrée.
Tant de tristesse face à l’immoralité,
la lascivité, la débauche et les obscénités
que mes nuits ont incliné mon âme
quand l’insouciance habitait les hommes,
quand l’inconscience du monde me flagellait,
et, mes astres berçaient de leur chant mon retour.
Tant de beauté aussi quand de nuit éblouie,
Anges, Initiés et leurs Servants, vinrent en amis,
chérir mes jours accablés, la candélabre à la main,
les saintes paroles chantées pour chaque lendemain,
si nombreux que genou plié, visage à terre,
grâce et amour j’offris d’or pour leur aether.
Elle, dans sa couleur bleue-nuit qu’étoiles brodent
jusqu’au firmament à son apogée qu’est sa robe,
La voir nimbée du Triple-Fils-Roi l’éclairant
dans la nitescence de l’aube bleutée l’ensoleillant,
partageant la peine immense de mon âme
et la prenant me la laissant habiter ma flamme.
Que de mélancolie dans la tristesse des joies,
sacrifiant l’intime Être œuvrant en Soi,
a vécu, aubes après crépuscules, nuits après jours,
offrant tout l’amer que nous devons d’amour,
chaque instant éphémère cueillir de leurs dons
quand l’œil différent voit la lumière en son pardon.
Lui, dans sa robe solaire qui nous éclaire,
scrute de ses yeux célestes et éclatants notre ère,
et moi et chacun et tous en tous actes à Lui donnés,
rendant à la vie la peine des heures transcendées,
et Le voir dans l’éclair de la nuit devenue jour,
apparaissant sur nos sacrifices vifs d’amour.
Tout cela, oui, valait bien tant de souffrances
depuis l’A Dieu à l’Ange jusqu’à la naissance,
Lui me révélant sur le grand escalier blanc :
«Vois la Nouvelle Jérusalem, là tu iras vers l’Adam
quand la mélancolie aura son fruit attendu. »
Tout cela valait bien une vie pour Eux, Elle et Lui, venus.
de Robert Fowler Born 1853 - Died 1926