Le verre vide
Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire
Un après-midi, sans que je ne m’y attende, vint un homme, mort depuis plusieurs années. Il ne vit pas que j’étais là, l’observant, car il ne m'avait pas aimé de son vivant. Un autre vint au-devant de lui. C’était un de ses fils demeuré sur terre. Celui décédé parlait à son fils et le fils n’entendait pas sa parole. Il savait juste qu’il était en face de son père. Faisait-il la sieste, le fils, pour qu'il apparut dans son sommeil à son père ? Assurément. C'est ainsi que je les vis.
Le père tendit un verre à son fils sur lequel était gravé la pyramide du Louvre. Le verre était vide et le père souhaitait que son fils le lui remplisse, non pas d’un breuvage mais d’un sentiment qui lui aurait dit qu’il pensait à lui et qui le savait vivant dans la mort. Mais le fils ne sut pas remplir le verre. Le verre resta vide. Les deux ignoraient que je les regardais car je les regardais en esprit, de ce monde que l’on dit ne pas exister et qui pourtant est bien réel. C’était si triste à voir.
Le père partit triste, emportant avec lui le verre vide que le fils n’avait pas compris qu’il lui fallait le remplir d’une eau vive. Ainsi découvrit-il, le père, d'en-haut, la valeur de son fils ne pouvant établir aucun lien avec lui.
Ainsi pleurent les défunts essayant d'établir un lien d 'amour sans y parvenir. C'est alourdir leur Kamaloka d'une force épuisante.
Cela se passa dans la maison dans laquelle les deux avaient vécu et dont j'étais l'invitée.
Je relatai cette vue de l'Esprit et demandais à la maîtresse de maison la raison possible de la gravure sur le verre que je ne comprenais pas et qui était la seule énigme de ce que j'avais vu. La femme répondit : " Comment, vous ne le savez pas ! Ne vous l'ai-je pas dit ? Le fils travaille dans ce bâtiment."
Voir de tels évènements est d’une grande tristesse.
BL