Béatrice Lukomski-Joly


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Le rêve antérieur

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Tous tableaux d'Arthur Rackam

https://fr.wikipedia.org/wiki/Arthur_Rackham

http://londrescalling.canalblog.com/archives/2012/12/11/25743140.html

 

C'était la nuit,

Une étrange nuit

Où le sommeil n'est pas, 

Où l'on tire les draps

Pour les draper autour

D'un corps nu et lourd.

 

Ce Geste !

Dame du geste !

 

 Quelle vie meut mes mains  !

Quel est ce satin ? 

Où vont mes pas ?

Pourquoi se tendent mes bras ?

Et pourquoi cette attirance livide 

Soudaine dans un vide 

Lumineux

Qui semble heureux ? 

 

Quelle étrange brillance !

Pourquoi ce diamant ?

 

Où sont mes ailes ?

Ma chambre, où est-elle ?

 

Cet endroit !

Ces parois !

Que fais-je dans ce château

Et ces douves emplies d'eau ?

 

Mes yeux  brûlent.

Une larme !

 

Je glisse.

Je tombe.

An 1974

Je tombe.

An 1200

Je tombe

 

Je renais de ma tombe

A l'envers,

Je suis à l'envers .

1200...

Je m'arrête.

 Ne bouge plus !

 

" Ah, Dame Adélaîne!

Vous voilà revenue parmi nous !

Qu'aviez-vous à vouloir si loin 

Déjà vous projeter ?

ici, pleure le temps

Vous nous manquiez .

 

Ce geste !

Oui, ce geste, le vouliez-vous vraiment ?

Pourquoi nous avoir laissés à nos envies,

Et dans la mort nous abandonner ?

Regardez-vous Dame Adélaîne !

Votre robe est  noyée de sueur.

 

 L'avez-vous des combats mérité ?

L'avez-vous du Saint Graal deviné ?

 

Le glaive encore vous affole, 

Qu'il ne vous a pas même frôlé !

 

Déjà vous nous quittez.

Vers quelle vie allez ? 

 

 

Adélaïne,

Belle héroïne !

 

 Rivée  au portes  des mémoires,

La vérité dans les grimoires,

Pétrifiée, l'oeil rivé à la lumière

De ma chaumière

Elle me brûle,

Me brûle!

Une prière !

Suis-je altière ? 

 

Tourmentée, je cherche mon chemin

En hâte d'être au matin.

 

J'ai vu la coupe.

J'ai bu à la coupe. 

 

Elle déploie ses ailes. 

Elle danse et se pose sur une airelle.

 

 Naissent d'elle des voiles

Sur une toile,

Un corps gracieux 

Silencieux.

 

La pluie  baigne ses hanches.

C'est dimanche.

 

 

Un jardin pousse,

 L'entoure, puis la repousse,

Finalement l'épouse

Avec pour seul anneau, la pelouse.

 

Des lys blancs,

                                   Blancs

Des roses rouges,

                                     Rouges

Des   blés dorés,

                                    Dorés.

Un oiseau blanc

                                    Blanc.

 

 

Des lianes,

Ma soeur Elie-Anne...

Des ronces,

Coup de semonce !

Des épines,

Que je devine.

 

Un soleil,

Une abeille,

Une lumière,

Une rose trémière,

Une étoile

Un voile

Se déchire, 

La terre tremble,

Il me semble,

 S'ouvre,

Me couvre,

M'avale.

Pétale 

Se morfond,

Au puits se fond,

Se libère,

Me libère.

 

Mais, elle prie !

À la bergerie.

Les yeux fermés,

Elle adore l'opprimé.

 

Un raisin, elle voit,

Elle boit, 

Un pain, elle mange

De la main de l'ange.

 

Un lys l'entoure,

Pour son retour,

Revêt sa robe de soie

L'assoie sur une oie.

 

Elle boit.

S'assoit,

Regarde, 

Et prend garde.

 

Le sentier est  de pétales,

Pierres d'opale.

La route est de cailloux,

Pierres à genoux.

 

Elle marche,

Monte des marches,

La tête levée, folle brindille,

Attendant que le soleil brille.

 

" Pourquoi Dame Adélaïne, mal-aimée,

Aux épines vous êtes-vous blessée ?" 

 

Ah ! cet écho !

Point de repos  !

 

 Je ?

Elle ? 

 

Pourquoi nos voix s'assemblent,

Se ressemblent ?

 

Qui es-tu ? 

Mais qui es-tu ?

 

 Pourquoi se taire

Sans vouloir me plaire ?

 

" Laisse la tourmente,

Laisse la haine sur la pente,

Laisse l'horreur

Laisse la peur ; 

Tu souffriras,

Tu périras,

 Tu vivras.

Et reviendras.

 

Nul ne peut rien contre toi

Nul n'a rien pu contre moi.

 

Ecoute toujours ce que nature murmure.

N'oublie jamais son armure !

Vois en les pierres ses visages

Et en l'océan, mon herbage.

 

N'oublie jamais que tu es la Béatrice 

Parce que je fus l'Adélaïne.

 

Partons !

Nous nous reverrons

Mais partons à présent .

Tu comprends ! le temps... "

 

Adélaïne ! attends !

À la coupe qui m'entend

Serai-je un jour celui qui vient ?

Je l'attends mon doux lien

Et l'entends dans le son du vent.

 

Vis avec ton souvenir

Garde tes sourires!

Ne montre jamais tes peurs

Ne montre jamais tes pleurs!

Ceci est mon enseignement, 

Tu es mon sang . "

 

Adélaïne tombe, 

Dans les douves, tombe dans la tombe.

 

Qui suis-je ? 

Où suis-je ? 

Mon antichambre ?

Ou ma chambre ?

Pourquoi ?

Pourquoi ?

 

J'ai peur

À cette heure !

 

De l'écho d'une voix,

Trépassée, je vois !

Retentit dans la nuit

La vie née de la vie,

Dans la sombre couleur

Métamorphosée des douleurs.

 

Est morte la couleuvre

Des ténèbres qui oeuvrent !

Ne montre jamais tes peurs

Ne montre jamais tes pleurs !

 

Adélaïne s'en est allée,

Me laissant éveillée,

Seule dans la nuit

Debout devant la porte de buis.

 

Je tendais les bras vers demain,

Une coupe dans les mains.

 

Ecrit à PROVINS -1983-

Classé dans : Poésies Mots clés : Métaphysique, PROVINS

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Aucun de mes écrits n'est modifiable (plagia) sur la volonté d'un tiers pour des besoins personnels. 

Béatrice Lukomski

 

Livres publiés :

1 / Âmes amères - chez GABRIEL LARDANT Hauteville-Lompnes Ain 1984  - épuisé - 

https://booknode.com/ames_ameres_0991345

2 / Le Génie - Théâtre-  chez GABRIEL LARDANT Hauteville-Lompnes Ain  1990 - épuisé -  Aujourd'hui Livre d'art, de collection.

https://booknode.com/le_genie_02246894

3 / Poèmes solaires, poèmes lunaires - Aux éditions du Bord du Lot 2017

http://www.bordulot.fr/detail-poemes-lunaires-poemes-solaires-256.html 

4 / Le sentier - Roman - 2019

5 / Lumière et ténèbres - Poèmes, Conte,  Nouvelles -2020

6 / La table dressée et le Roi - Conte - 2021

7 / En l'an trente-trois de mon âge - poèmes et prose - 2022

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