Le chant sur la lyre
Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire«Une âme emportée par un ange», 1853»
Jean-Léon Gérôme (1824-1904). Huile sur toile.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-L%C3%A9on_G%C3%A9r%C3%B4me
https://www.patrimoine-histoire.fr/P_FrancheComte/Vesoul/Vesoul-Musee-Georges-Garret.htm
Ne meurt pas l’âme établie aux Cieux
quand de sa vue dans la clarté de ses vœux
voit ses défunts en vie sur terre
l’aimer dans la parole du Verbe.
Dit-on que l’un est le disparu de l’autre
que les deux se plaisent à se voir en apôtres
de la vérité sur terre, en ciel,
car ils sont connus d’eux-mêmes en leur miel.
Fécondés par la vie et la foi dans la nature
que leurs destinées a charpenté pure,
ils s’aiment de vie comme de nuit
parce que la mort n’est qu’un secret réjoui.
Cernés d’Amour qu’ils prennent en eux,
cernés de lumière qu’ils en sont heureux,
ils se regardent dans leurs peines,
l’un en haut, l’autre en bas,tels des fontaines.
L’Amour ruisselle, les regards s’extasient,
la lumière est là, vient éclairant la vie,
venant de derrière l’âme pour être et se dire,
belle et claire, jouant des deux leur chant sur la lyre.
L’alliance de deux destinées brille,
l’une dans l’autre, ici et chez elle pétille,
car entre deux âmes unies point de voile ;
rien n’assombrit la vue entre terre et ciel.
Quand l’œil est ouvert à la vie de l’esprit
les âmes se trouvent et communient,
clamant que la mort n’est pas un deuil,
mais la transparence de l’Amour au seuil.
Grâce et volupté, euphorie et gratitude,
quoi qu’il fut sur terre de lassitude,
nous sommes embrasées de béatitudes
car voir atténue la brume et la solitude.
Et, la multitude ailée ravie de cette vue
chante le jour et la joie dans ce salut
qui, sans l’amour du Graal, serait mystère,
aux aethers clairs dévoilant leur suaire.