Ô, mystère !
Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire
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C’est l’hiver, presque,
louant son mois,
fort de frimas jouant du pipeau,
et de gelées dorées,
de brouillards blancs, aussi ;
il fait froid. J’ai froid.
Enfin, pas vraiment !
Siégeant dans le ventre,
le ventre du monde,
l’hiver attend sagement
qu’automne glisse
vers sa lumière,
l’aube en hiver.
Enfin, vous le savez !
Car l’aube venant son chemin,
si vous la voyez,
c’est toujours en cette saison,
jamais dans le sein des autres,
n’appelant que son aurore
cette source comme une rose de nuit.
Enfin, si vous la voyez !
Bleutée comme une rosace,
rose comme une fleur pourpre,
parce que l’aube est bleue
quand elle vient rougeoyante,
dire sa naissance
à tous les matins du monde.
Enfin ! Si vous êtes nés !
Et le monde engendre l’aube
déjà teintée de crépuscule,
et le crépuscule dit
son adoration de la nuit qui enfante,
car la lumière habite la nuit,
transparente tel un cristal.
Enfin ! C’est ce que je vis.
Je vois et c’est beau,
la nuit est belle,
l’aurore et son éclat, aussi,
sa rose bleue, ses sept roses rouges,
pour sa rose tissée d’or.
C’est l’automne qui l’annonce.
Si ! si ! Enfin ! Voyez !
Voyez la lumière du monde,
elle, si enveloppante,
douce et maternelle,
forte et Père,
nous aimant comme Lui-même.
Ô lumière du monde !
Enfin là ! Enfin né !
Ô Lumière du monde,
là où s’achève la nuit
commence l’aube en nos âmes chéries,
s’achève le crépuscule sans fin,
se morcelant pour mille veillées
qui nous font Un en le "Verbe éblouissant de clarté".*
Enfin né ! Enfin recréés !
C’est l’hiver, presque,
louant son décembre,
fort de frimas jouant de la lyre,
et de gelées dorées,
de brouillards blancs, aussi ;
il fait chaud. J'ai chaud.
Ô Mystère !
* Paroles de Nicodème