Il y eut ...
Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire
Jean-Léon GÉROME (1824-1904) "La fuite en Egypte ( la nuit)" ( détail )
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-L%C3%A9on_G%C3%A9r%C3%B4me
Dans le large sillon, creusé par maints typhons,
Glanant dans la fosse de subtiles terreurs,
Pendant que fièvre s'essouffle sur ses erreurs
Vont d'amères voies, d'étranges vœux sans raison.
Jaugeant la force du vent que veut l'insolence,
Lors d'ingrates humeurs, d'affreuses impiétés,
Les nuits graciles se hissent dans l'immensité,
Ne regardant pas le dard qui mordrait d'arrogance.
Dehors, si c'est nuits, si c'est témoignage,
Orages chassent les fausses lueurs pour la vie,
Afin qu’œuvrent en silence les Hiérarchies
N'aimant que le fruit de l'Amour né en cet âge.
Calme et douceur, béatitudes et vertus,
Signent d'adoration l'avènement prodigue,
L'annonce aux brebis gardant sur la digue
Leurs doux bergers, car seul est sage le Salut.
Voient-elles passer un loup effroyable,
Reconnaissant en son écume son geyser,
Jusqu'à la fuite de l'enfant dans le désert,
Qu'elles guident l'Amour à dos d'âne sur le sable.
Et scrutant la trace laissée dans le sol aride,
Affirmant que connaître le soleil à minuit
Fait fuir vils chacals et noirs vautours dans la nuit,
Elles tissent de leurs toisons, le soleil torride.
Et pendant ce temps, diable s'agite, insoumis,
Ne sachant pas combien de saisons, il lui reste,
Avant que son abîme à sa forge funeste
Ne se comble de lauriers d'Amour pour l'Eurythmie.
Et mère, Ô ! céleste ! serre son enfant dans ses bras,
Pour que l'Humanité vers l'accomplissement
Règne sous une seule couronne d'achèvement,
Malgré les cris de celles n'allaitant plus sous le cédrat.
( en mémoire du massacre des Innocents et de la fuite en Egypte )