Icauna et Séquana
Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentairePhoto personnelle
Rayon de soleil sur L'Yonne - Icauna - scintillant entre mille fleurs.
Icauna* est venue, fière et intransigeante,
précieuse et mystérieuse, belle et élégante,
dire sa colère d’être l’oubliée des nuits bleues,
d’avoir vu son nom rayé du royaume des dieux.
Elle, la grande déesse des sources
que la vie, douce et florifère, ressource ;
elle, dont toutes eaux jaillissent de sa bouche,
là, blottie dans la forêt, assise sur nos souches.
Elle, fleurit nos mousses bleues quand tout pousse,
quand l’alentour, d’un rire, elle éclabousse.
Elle, aère son sentiment de pleurs, bleui,
quand un poète vient effleurer ses lèvres de nuit.
Elle, ayant perdu son rire et sa pudeur,
raconte dans d’éternels tourments sa fureur.
Oh ! voir Séquana*, insouciante, pourtant dolente,
voler son lit, se nommer Seine, d’une soufflante.
Icauna exècre le mensonge, et l’orgueil de ses villes,
offrant sa divine beauté à Séquana stérile ;
et lorsqu’elle éclate sa foudre sans découdre un ru,
elle rougit en ses eaux blêmes, sans être secourue,
Offrant aux Sylphes son fort agacement
que la tunique bleue aime pour ces châtiments,
elle rampe de méandres en méandres tel un serpent
désirant enfin retrouver son nom et sa beauté d’antan
* Icauna : déesse de l’Yonne
* Séquana : ondine sans couronne de la Seine
L'Yonne - Icauna- à Pont-sur-Yonne
Photo personnelle