Douze nuits
Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentairePastel sec de David Newbatt "Gold"
À genoux je marche dans la prairie
Et son sable brûlant sous l'herbe fleurie,
Que rosée du matin apaise, cristallise la nuit,
Tel un diamant taillé, éclatant de soleil à midi.
C'est demain, cinquième nuit entre douze,
Que la nuit devient jour, lors la noce douce,
Et je marie sur ma traîne mariale étoilée,
Tous les règnes, toutes les hiérarchies levées.
Si c'est midi sur terre dans la ténèbre achevée,
Que célestes mains tracent sur nos fronts apaisés,
C'est l'heure royale de ma terre offrant son baiser
Pour nos heures cultivées de liberté élevée.
Si demain, en mémoire, nous lavons nos yeux,
Que la boue a ternis des ères durant,
C'est pour rendre la vue à nos aveuglements,
En y trouvant la source jaillissante d'un vœu.
Je regarde d'un Amour sans fin, éternel, plein,
Saisissant mon âme en mon Esprit affiné de vies,
La fleur parée d'Amour qui croît, recueillie,
Pour le sublime de la vie à jamais établie par l'Un.
Si avec le poète Novalis, je vous adore d'éclairs,
Donnant sa clarté pour l'immobilité d'une nuit,
Car le monde contemple, en son Esprit devenu fruit,
Les deux naissances venues en cette nuit polaire.
Et Salomon orne la voûte céleste d'une rose,
Par David, par Nathan ; deux enfants, Ô nos consolateurs !
Tenant éclatante l'étoile allant douze heures,
Éclairant à jamais nos routes pour sept roses.
Déjà se voit au cœur de l'horizon lumineux,
Deux branches croisées, un vase serti de fleurs,
Habitant l'espace, et la terre dans sa chaleur,
Que boue s'extasie, offre son or généreux.
Si rendre grâce à de si belles nuits offertes,
M'est devoir et volonté en mon âme éblouie,
Pourtant lavée de sa cécité, c'est pour les Archaïes,
Toutes les hiérarchies à genoux en cette porte ouverte.
Et la joie habite ma maison en l'ange me servant,
Joyeux d'être mon ami, regardant ses ailes me frôler,
Devenant en chemin archange, sa main en Michaël,
Pour ces nuits en Nous, d'un Amour transcendant.
Dans le ciel, deux enfants se donnent la main,
Jouant sur leurs lyres, les douze nuits saintes,
Portant le cierge allumé d'une seule étreinte,
De la connaissance et de l'Amour, d'un seul lien.
Alors, à peine endormie, à peine éveillée,
Je vis l'étoile remarquable scintiller en ciel,
Donnant à mon regard le chemin Ministériel,
Dans sa nuit émeraude, de lumières orangées.
Alors, à peine revenue de ma cécité,
Je vis trois êtres, d'or, de rouge et de bleu vêtus,
Se pencher sur mon Esprit, mandant ma dignité,
Si de mon chemin l'Amour est mon sentier.
Alors, à peine née en la céleste voie,
Je reconnus la Lumière me consacrant,
Dans mes extrêmes faiblesses, me pliant,
D'une aura trinitaire scellée par leur choix.