Béatrice Lukomski-Joly


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Provins, ville Unesco, Patrimoine mondial de l'Humanité

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

 

PROVINS Ville classée UNESCO

 

Après avoir vécu dans de nombreuses villes et régions de France, d'Angleterre et d'Allemagne, c'est à Provins en Seine et Marne, que mon  coeur va et demeure, aussi ai-je eu le souhait de vous présenter cette ville historique prodigieuse près de laquelle je suis revenue, après y avoir vécu  en son sein de 1969 à 1977 et de 1979 à 1982.

 

Histoire

 

« Construite sur un promontoire du plateau briard en Seine et Marne, à une enjambée de Paris, la Ville-Haute de Provins forme une colline entre les vallées du Durteint et de la Voulzie, rivières qui la traversent.

Selon la légende, vers 271, le général Probus y séjourna et permit la culture de la vigne interdite par Domitien. Cette autorisation est-elle à l'origine du nom de Provins?  "Vignes de Probus" ? (Probi Vinum).

Les premiers textes authentiques (vers 802) nous apprennent que Provins était déjà une cité importante, puisque Charlemagne y envoie ses "Missi Dominici". Les missi dominici (littéralement, « envoyés du seigneur », au singulier missus dominici, plus rarement employé, Sendgraf en allemand) sont un organe et une charge institués en 789 par le pouvoir carolingien. Les missi sont des envoyés spéciaux des souverains carolingiens qui contrôlent les représentants du pouvoir royal au niveau local. Ils permettent au souverain de hiérarchiser son administration, de centraliser le pouvoir et sont l'expression d'une idéologie proprement impériale.

Peu de temps après la ville bat sa propre monnaie.

Les Templiers y étalaient leur richesse et les Juifs s’y réfugiaient. L'ordre du Temple fut fondé vers 1119 par deux chevaliers dont un, Hugues de Payns était Champenois. Ils avaient deux objectifs: combattre l'infidèle et protéger les pèlerins de Palestine sur les chemins qui menaient au Saint Sépulcre. La Champagne favorisa largement l'établissement des pauvres Chevaliers du Temple, en Occident.

Les premières propriétés de l'Ordre furent fondées par les évêques champenois, soutenus financièrement par les nobles de la province, en la Chatellenie de Sézanne et en la Baillie de Provins.
La rédaction du texte de la règle de l'Ordre du Temple fut confiée à Saint Bernard, abbé de Clairvaux. Le sceau du Temple représente deux cavaliers sur un cheval : l'interprétation courante est le symbole de la pauvreté de l'Ordre (un cheval pour deux) et de l'union spirituelle de ses deux premiers membres ( Hugues de Payns et Godefroi de Saint Omer). 

Provins, ville opulente et populeuse, résidence favorite des Comtes de Champagne attira les Templiers : à la fin du XII° siècle, l'Ordre du Temple avait deux maisons à Provins, le Val de Provins appelé plus tard l'Hôpital à Fontaine-Riante et la Madeleine, située en Ville-haute prés de la Porte de Jouy.

La commanderie du Val était située dans un parc de verdure agrémenté de sources vives, au pied du coteau de Fontaine-Riante. Une habitation principale construite en pierre côtoyait des bâtiments qui servaient de halles ou entrepôts. On y bâtit une chapelle, contigüe au cimetière, placée sous l'invocation de Saint Jean. Se succédaient des cours intérieures, des jardins, des sources qui alimentaient une fontaine aujourd'hui appelée Fontaine des Templiers et une terre labourable.
On ignore à quelle date la Madeleine fut fondée. C'était à l'origine une maison fortifiée. Deux belles salles voûtées ogivales y subsistent, ainsi que la tourelle d'angle construite vraisemblablement à la même époque que les fortifications proches (XII° - XIII° siècles). Les bestiaux ainsi que les laines se vendant à proximité, dans le Cours aux bêtes, on avait établi dans cette maison située dans le bourg neuf, le poids des laines pour la Ville-haute. 
Moins ancienne que les précédentes, la Maison du Temple devant l' église Sainte Croix a une histoire encore plus obscure. Sa donation à l'Ordre date de 1193, en 1300, on l'appelle " le Temple " sans précision. On y avait installé un bureau de pesage des laines en Ville-basse. Ces trois Maisons établissaient solidement l'Ordre à Provins. Jusqu'en 1225, les donations affluèrent puis se ralentirent.

 

Aucun document ne renseigne sur le sort subit par les derniers Templiers provinois.

 

Au douzième siècle, la ville fut ceinte de fortes murailles protégeant aussi une cour brillante recevant des poètes et des intellectuels parfois persécutés. »

 

D'après: Histoire de Provins / Félix Bourquelot. - Provins: Lebeau; Paris: Précieux (etc.) 1839.

 

 

Monuments

 

le Palais des comtes de champagne devenu le lycée était le château de Thibaud II de Champagne situé à proximité de la collégiale Saint-Quiriace est associé de très près à la vie du Palais.. 
C'est sans doute dans ce château comtal qu'en 1121 Abélard trouve d'abord refuge. Il est ensuite l'hôte du prieur de Saint-Ayoul en ville basse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Collégiale Saint Quiriace  est une église du 12 ième siècle. Elle est consacrée à saint Quiriace ou Cyriaque de Jérusalem, construite par Henri Le Libéral. Elle possède la singularité de n'avoir jamais été achevée.

 

 

 

La tour César est l'unique donjon octogonal à base carrée.
Elle fut construite au tout début du XIIe siècle et s'intègre dans les forteresses de la ville haute, sur l'éperon rocheux. Elle ne doit pas son nom à César mais à un étrange hasard inconnu.

 

L’Église saint Ayoul .Avant l’an 1000, au pied de la Ville-haute de Provins, les vallées de la Voulzie et du Durteint formaient un large marécage où s’élevait une chapelle destinée à Saint Médard. En 996, on découvrit les reliques de Saint Ayoul que des moines fuyant les Normands au siècle précédent avaient cachées là. Le premier texte officiel est une charte de 1048 signée de Thibault 1er : La chapelle Saint Médard est devenue Saint Ayoul et Thibault demande au roi que des moines bénédictins en garantissent le culte. Des religieux arrivèrent de Montier-la-Celle, sous la conduite du prieur Robert qui fondera plus tard le monastère de Cîteaux.

 

 

 

 

 

Les remparts, Rappelons que la Ville-haute, quartier le plus ancien de Provins, est assise sur un éperon rocheux naturellement protégé au Nord, à l’Est, au Sud par les vallées des rivières Durteint et Voulzie , qu’il domine.

Seul l’accès Ouest, coté Plaine de Brie a nécessité un système de protection artificiel contre l’ennemi éventuel.
Les remparts de la Ville-haute de Provins forment un ensemble d’architecture militaire médiévale des XII° et XIII° siècles.

 

 

 

La porte saint Jean et la porte de Jouy , Les deux portes de Saint-Jean et de Jouy permettent l’accès à la ville. Elles disposent de systèmes de protection en sas. Un ensemble de rainures et de gonds subsistants indiquent que des herses et de lourdes portes se succédaient après l’abaissement du pont basculant, protégeant une porte charretière et une porte piétonne. Chacune de ces deux portes était coiffée d’une partie supérieure permettant le guet.
Elles sont liées par un mur d’enceinte composé de courtines et de nombreuses tours de défense de formes différentes : hémicylindriques, carrées, polygonales, en éperons… en alternance. Pratiquement chacune de ces tours a son nom propre et nombreuses sont celles qui cachent de belles salles voûtées d’arêtes ou d’ogives.

 

 

 

Hostellerie de la Croix d'Or : La plus vieille hostellerie de France. La façade est restée inchangée depuis sa construction (de 1264 à 1270).

 

La Maison romane est la plus ancienne maison de Provins (X ou XI ième siècle), elle abrite actuellement le musée du Provinois.

 

La grange aux dîmes est une maison de marchand du XII ième siècle. Elle servait de lieu de stockage à la période des foires. Elle est aujourd'hui un musée. Différentes scènes recréent la vie quotidienne au Moyen Âge.

 

 

 

 

Le caveau du saint Esprit est un ancien hôpital créé par le comte Henri-le-libéral à la fin du XII ième siècle. Il jouxte la Porte de Jouy.

 

Le Monastère des Dames cordelières  était un couvent fondé en 1248 par Thibaut IV de Champagne. En 1749, il devient un hôpital. Le cœur de Thibault IV de Champagne a longtemps été une relique du saint lieu. Thibault de Champagne eu la vison du monastère, lorsque regardant la colline de sa fenêtre du palais, il lui apparut éclatant de lumière, construit par une Dame Thibault e laissa pas de trace de l'identité; il se dit qu'elle était sainte Catherine. La charte de fondation du monastère porte la date de 1248, cependant les religieuses envoyées par Sainte Claire d’Assise elle-même (la sœur de Saint François) s’installèrent à Provins avant cette date et reçurent l’hospitalité au Palais,

L'édifice a abrité longuement les archives de la Direction du patrimoine et des monuments nationaux.

 

 

La maison natale de Thibault de Champagne dite aussi maison des orphelines 

 

 

 

MAISON PATERNELLE DE SAINT THIBAUT. Seule maison de Provins comportant une cave dont le pilier central est sculpté de roses en relief et non en creux comme ce l'est dans toutes les autres caves médiévales de Provins.

 

On voit encore à Provins, dans la rue du Murot, une

grande maison que l'on dit être la maison paternelle

de saint Thibaut. Mais les ouvertures ogivales dont on

aperçoit les traces nous donnent lieu de penser que

cette construction est du douzième siècle, et par con-

séquent postérieure à la naissance de notre saint. Au-

dessous est une très-belle cave dont la voûte est

supportée par une colonne centrale surmontée d'un

chapiteau, qui a quelque analogie avec ceux de la

grange des Dîmes. Le pieux abbé de Saint-Jacques,

François d'Aligre, y avait fondé, en 1691, un hospice

pour vingt-quatre orphelines, et il célébrait souvent la

sainte messe dans l'oratoire de cette maison, qu'il

regardait comme le berceau du patron de Provins.

 

Extrait de «  Vie de saint Thibault, Prêtre et ermite »par Monseigneur Auguste Allou, Évêque de Meaux.

 

 

Maison natale de Thibault de Champagne dite maison des Orphelines

 

Les souterrains

 

 

Le sous-sol de la vieille ville est saturé de souterrains que l'on peut visiter, et qui constituent la trame du roman d'Umberto Eco, Le Pendule de Foucault.

À l'origine, il s’agissait de carrières dont les matériaux servaient dans la confection de la laine. La cité était une importante cité drapière. De ces carrières, on extrayait une terre glaise, nommée « terre à foulon », qui permettait de dégraisser la laine : la terre à foulon était utilisée comme du savon. Il fallait le fouler au pied d’où le nom donné à cette glaise. La terre a ensuite été utilisée pour combler les marais qui se trouvaient à l'emplacement de la ville basse actuelle. Les souterrains ont ensuite servi d'entrepôts pour les marchands, durant les foires du Moyen Âge. Aux 18 et 19 e siècles, certaines parties des souterrains ont servi de lieux clandestins de réunion pour la loge Franc-Maçonne de Provins, ou pour des groupes divers, hérétiques ou contre la royauté, pendant la période répressive du Second Empire. Des dessins gravés de cette utilisation se voient sur les murs des souterrains, sous forme de graffitis datés ou de dessins ésotériques qui serviront à l'écrivain Gabrielle Carmi, «  Le temps hors du temps », comme témoignage d'une vie active dans les visions qu'elle aura des événements de l'époque du Moyen âge.

 

Les salles souterraines appelées caves ou caveaux

 

 

 

 

Ces salles, dont l’architecture rappelle celle des édifices religieux, sont souvent construites sur deux niveaux. Elles se situent sous d’humbles maisons paysannes ou de simples bâtiments de ferme bâtis à l’emplacement d’édifices disparus. La décoration de leurs chapiteaux indique le XIIIe siècle.


Il fallait bien toutes ces salles pour stocker et mettre à l’abri les récoltes, les ravitaillements et marchandises, abriter les tisserands, drapiers et potiers dont le rassemblement dépassait 3000 artisans et marchands, ainsi qu’offrir un refuge aux habitants et aux populations d’alentours lors d'assauts ennemis.

Les galeries plein-cintre, relient les différents édifices civils, religieux et militaires, ainsi que les souterrains dits " de fuite ", débouchant à quelques centaines de mètres hors des enceintes, orifices dissimulés permettant de communiquer avec l’extérieur en cas de siège. Ces souterrains dits de fuite avaient quelques kilomètres et pouvaient aller d'une ville à une autre.

Ces souterrains médiévaux appartiennent presque tous à des particuliers et ne sont pas visitables.

 

 

D'après: Provins: les monuments religieux / Marquise de Maillé; Chartres: Jacques Laget: Librairie des arts et métiers, 1975.

 

Personnages historiques et contemporains, Poètes, écrivains, philosophes et artistes ayant vécu et contribué à la renommé de Provins

 

Henri le Libéral premier comte de Champagne ; Fils aîné de Thibaud II et de Mathilde de Carinthie, Henri de Champagne naît au château de Vitry en décembre 1127. A son retour de Terre Sainte, il reçoit une part de l'héritage de son père qui lui confie les seigneuries de Vitry et de Bar-sur-Aube puis, à la mort de Thibaud II, en 1152, il reçoit le comté de Champagne, tandis que son frère Thibaud hérite du comté de Blois. Fruit de ses bonnes relations avec le roi de France Louis VII, il épouse la fille de celui-ci et d'Aliénor d'Aquitaine, Marie, sans doute en 1159.

Il aime lire les poètes latins, Virgile, Horace, et aussi les Pères de l’Église. Il est le premier comte de Champagne à constituer une bibliothèque, et il en fait orner les manuscrits par un atelier d’artistes. Il protège les arts. Marie, sa femme, agit de même. Marie de France, fille aînée de Louis VII et d’Aliénor d’Aquitaine, a 8 ans quand elle est fiancée à Henri 1er, en 1153.  e jeune Comte de Champagne est à son avènement le plus fidèle vassal du roi Louis VII, avec qui il était parti pour la IIème croisade en 1147. Il épouse sa fille Marie en 1164, et se bat à ses côtés contre le Roi d'Angleterre Henri Plantagenêt en 1152 et en 1173. Lorsqu'il ne livre pas bataille pour son Roi, Henri construit et agrandit ses villes de Champagne. Il y favorise comme ses prédécesseurs les foires, et construit de nouveaux édifices témoins de sa gloire, comme à Troyes avec l'Hôtel Dieu Le Comte, et bien sûr le nouveau palais des Comtes et sa collégiale Saint Étienne, ou encore à Provins avec Saint Quiriace ou la Tour César, et St Ayoul que les largesses du Comte permettent de reconstruire après un incendie en 1157

 

 

Les Comtes de Champagne dont :

 

Saint Thibaut de Provins (ou Thiébaut, ou Thibault, en latin Theobaldus) (1039 -n1066) appartient à la puissante famille des comtes de Champagne. Il naît à Provins en 1039 selon la Vita Sancti Tetbaldi (xie s) de Pietro della Vangadizza. Il meurt le 30 juin 1066 à Sossano près de Vicence (Italie) où il est enterré à la cathédrale, puis transféré en 1074 à l'abbaye N-D de la Vangadizza de Badia Polesine(Italie), où il est vénéré aujourd'hui et proclamé patron de la cité. Son tombeau en marbre de Carrare garde ses reliques dans l'église principale de la ville.

 

Thibault de Champagne dit le chansonnier Le 24 Mai 1201, Thibault V Comte de Champagne et de Brie succombe un mois avant son départ pour la quatrième croisade prévu à la Saint Jean. Il était le second fils du Comte Henri le Libéral et de la Comtesse Marie, et l’époux de Blanche de Navarre qui mit au monde un fils le 30 Mai 1201 : Thibault le Posthume qui deviendra Thibault le Chansonnier. Baptisé à l'église Saint Quiriace de Provins, son parrain fut Philippe Auguste, roi de France qui l’éduqua à la cour. Il y fut confié aux bons soins de la reine Blanche de Castille, cousine de sa mère. 

 

Sa passion amoureuse pour Blanche de Castille lui inspira chansons et poésies qu’il faisait peindre sur les murs de ses palais de Troyes et de Provins. Ceci lui valut le qualificatif de Chansonnier

 

Le jeune Comte était beau . Il était d'un caractère faible et ambigu, s’abandonnant à l’impression actuelle sans retourner sur le passé, ni songer à l’avenir. Il n’était pas belliciste à venger une insulte avec une épée. Il était de nature mélancolique, plutôt faite pour chanter l’amour que pour gouverner un royaume.

 

Thibault rassembla autour de lui quelques « Barons » formant une cabale contre le royaume, mais les trahissant, il se rendit rapidement auprès du roi et se soumit.

En 1230, la cabale formée par Thibault se retourna contre lui, soutenue par l’Angleterre. La Champagne fut assaillie de toutes parts ; plusieurs villes furent incendiées. Le Comte se réfugia à Provins. L’intervention du roi de France, Louis IX, dit saint Louis, préserva le reste du Comté des dévastations. Le Comte se décida alors à entourer la Ville Basse de Provins de fortes murailles pour compléter celles qui existaient déjà. 
En 1234, Thibault reçut la couronne de Navarre.
Thibault, riche et puissant Comte de Champagne, était haï de toute la noblesse à cause de ses trahisons, ainsi que de toute la cour de Louis IX.

De retour de la sixième croisade en 1240, il rapporta la rose de Damas, qui deviendra Rose de Provins, ainsi qu’un morceau de la Vraie Croix. ( ! ) Nous sommes à l'ère des saintes reliques qui servent à consolider la politique entre les États mais dont les Grands sont persuadés qu'elles sont authentiques . Le sont-elles ? Rien ne nous l'a jamais confirmé.


En 1248, après la vision d’une clarté divine et lumineuse sur la colline face à son palais de Provins, ( devenu le lycée ) il fonda le Monastère des Dames Cordelières, comme nous l'avons évoqué plus haut.

 

Il mourut en Navarre, à Pampelune, en 1253.

 

 

 

Poème de Thibault IV le Chansonnier à Blanche de Castille-mère de Louis IX dit saint Louis-

 

Tant chante le rossignol

Qu'il tombe du haut de l'arbre?

Nul ne vit si belle mort,

Si douce ni si agréable.

De même je meurs en chantant, à grands cris,

Puisque je ne puis être entendu de ma dame

Et qu'elle ne daigne pas avoir pitié de moi.

Chacun dit qu'il aime

Que jamais personne n'aima si fort ;

Ce qui cause la perte des amants

Sont les mensonges éhontés des truands.

Ma dame doit connaître à leurs propos trompeurs

Que leur cœur insincère a renoncé à tout idéal

Et il n'est pas juste qu'on ait pitié d'eux.

Jamais Julius Pompée

Ne se montra aussi cruel

Que ma dame envers moi

Qui meurs de désir.

Ma pensée est tous les jours devant elle

Et nuit et jour je lui crie merci,

En baisant ses pieds, pour qu'elle se souvienne de moi.

J'en prendrai Dieu à témoin

Et tous les saints du ciel

Si j'aime plus que personne,

J'ai droit à être mieux traité

Et à être désormais écouté de vous,

Mais vous me privez de vos bienveillants entretiens

Et me chassez comme une bête sauvage.

 

Je ne crois pas qu'un serpent

Ni une autre bête fasse plus de mal

Que n'en fait Amour en triomphant,

Si lourds sont ses coups.

Il lance ses flèches plus souvent que Turcs ou Arabes ;

Salomon pas plus que David

N'y résistèrent, ou qu'un fou d'Allemagne.

Il n'est pas étonnant que je sois désemparé,

Un réconfort me parvient à si grand peine

Que je crains de manquer de tous biens.

Dame, je ne puis être séparé de vous ;

Je vous en conjure, j'attends de vous

Que me viennent bienveillances et faveurs.

Amour m'aura livré maints durs assauts.

Chanson, va vite et le cœur léger

Et salue mes gens de Champagne.

 

 

C'est Jean Renard, né à Provins en 1933 compositeur et producteur des chanteurs des années 60/70/80 qui rachète la maison de Thibault de Champagne dont la filiation amène à Thibault de Champagne dit le Chansonnier, juste retour ? « Qui saura ? » ! chanson de Mike Brandt bien que n'étant pas composée par Jean Renard, ( il aurait aimé !) je reprends le titre pour le clin d’œil à Jean et son fils Pascal. Qui le saura, effectivement ? compositeur de Johnny Hallyday «  Que je t'aime » , Sylvie Vartan «  la Maritza » , Jeane Manson, Mike Brandt etc

 

 

Abélard (1079 – 1142) Philosophe et théologien

 

 

Ce provincial du Pallet - qui est en Bretagne - a conquis Paris, capitale du royaume de France. Le philosophe Abélard, intellectuel surdoué, dialecticien redoutable pour ses adversaires est un maître admiré de ses élèves. Il va marquer son siècle dans le domaine de la logique et de l'analyse du langage. Comme théologien et croyant il osera aborder la science sacrée, mais avec la méthode et la rigueur du philosophe pour confronter, à ses risques et périls, foi et raison. Ensuite on le verra moine à l'abbaye royale de Saint-Denis puis ermite au Paraclet en Champagne enfin abbé réformateur à Saint-Gildas de Rhuys en Bretagne, avant de revenir enseigner à Paris.

 

PREMIÈRE LETTRE D'ABÉLARD À HELOÏSE
Abbaye de Saint Gildas

 

 « A Héloïse, sa sœur bien aimée dans le Christ, Abélard son frère en Lui

 

 Depuis que nous avons abandonné le siècle pour nous réfugier en Dieu, il est vrai que je ne t'ai encore écrit ni pour consoler ta douleur ni pour t'exhorter au bien. Pourtant, ce mutisme n'est pas dû à la négligence, mais à la très grande confiance que j'ai en ta sagesse. Je n'ai pas cru que de tels secours te fussent nécessaires : la grâce divine te comble en effet avec tant d'abondance de ses dons que tes paroles et tes exemples sont capables d'éclairer les esprits dans l'erreur, de fortifier les pusillanimes, de réconforter les tièdes, comme naguère ils le firent déjà lorsque, sous le haut gouvernement d'une abbesse, tu dirigeais un simple prieuré. Sachant que tu te prodigues aujourd'hui à tes filles avec autant de zèle que jadis à tes sœurs, je jugeais ces vertus suffisantes, et croyais tout à fait superflus mes conseils et mes exhortations. Mais puisqu'il en semble autrement à ton humilité, puisque tu éprouves le besoin de mon aide doctrinale et d'instructions écrites, adresse moi par lettre des questions précises et j'y répondrai dans la mesure où le Seigneur m'en donnera le pouvoir.

 Grâces soient rendues à Dieu d'inspirer à vos cœurs tant de sollicitude pour les dangers terribles et incessants où je vis ! Puisqu'il vous fait participer à mon affliction, puissent les suffrages de vos prières m'attirer sa protection miséricordieuse, et celle ci écraser bientôt Satan sous nos pieds !

 Je vais donc au plus tôt t'envoyer le Psautier que tu me réclames, ma sœur, chère autrefois dans le siècle, très chère maintenant dans le Christ. Il te servira à offrir au Seigneur un sacrifice perpétuel de prières pour tous mes péchés, de prières aussi pour les périls qui journellement me menacent. J'ai la mémoire pleine des témoignages et des exemples qui nous montrent de quel poids sont, auprès de Dieu et de ses saints, les prières des fidèles, des femmes surtout, pour ceux qui leur sont chers, et des épouses pour leurs époux. C'est dans cet esprit que l'apôtre nous recommande de prier sans cesse. Nous lisons que le Seigneur dit à Moïse : "Laisse-moi, que ma colère puisse éclater!" Et à Jérémie : "Ne prie plus pour ce peuple, et ne t'oppose point à moi." Dieu lui même laisse clairement entendre par ces mots que les prières des saints mettent pour ainsi dire un frein à sa colère, la retiennent, et l'empêchent de sévir contre les pécheurs dans toute la mesure de leurs fautes. La justice le conduirait naturellement à sévir, mais les supplications de ses amis le fléchissent, lui font violence et l'arrêtent malgré lui. Il est dit, à celui qui prie ou se dispose à le faire : "Laisse moi, et ne t'oppose point à moi." Le Seigneur ordonne de ne pas prier pour les impies. Mais le juste prie malgré cette interdiction, obtient ce qu'il demande, et change la sentence du juge irrité. Le texte saint ajoute en effet, à propos de Moïse : "Le Seigneur s'apaisa, et suspendit la punition qu'il voulait infliger à son peuple." Il est écrit ailleurs, au sujet de la création du monde : "Il dit, et le monde fut." Ici, on rapporte que Dieu avait dit le châtiment mérité par son peuple ; mais prévenu par la vertu d'une prière, il n'accomplit pas sa parole. Considère la force qu'aura notre oraison, si nous prions de la manière qui nous est prescrite, puisque ce que Dieu avait interdit au prophète de lui demander, celui ci l'obtint en priant, et détourna le Tout-puissant de son dessein ! Un autre prophète lui dit encore : "Lorsque vous serez irrité, souvenez vous de votre miséricorde !"

 Qu'ils écoutent ces paroles et les méditent, les princes de la terre qui, poursuivant avec plus d'obstination que de justice les infractions commises contre leurs édits, croiraient témoigner d'une honteuse faiblesse s'ils montraient quelque miséricorde ! Ils se tiendraient pour menteurs, s'ils revenaient sur leurs résolutions, s'ils n'exécutaient pas leurs mesures les plus imprévoyantes ou si, dans l'application, ils en corrigeaient la lettre ! A bon droit, je les comparerais à Jephté accomplissant stupidement un vœu stupide, et sacrifiant sa fille unique.

 Je chanterai ta miséricorde et ta justice, Sei­gneur et « 'La miséricorde exalte la justice." C'est en s'unissant à ces paroles du Psalmiste que l'on pénètre dans l'intimité de Dieu. Mais c'est aussi en prêtant l'oreille à cette menace de l’Écriture : "Justice sans miséricorde contre celui qui ne fait pas miséricorde !" C'est dans ce sentiment que le Psalmiste, cédant aux supplications de l'épouse de Nabal du Carmel, cassa par miséricorde le serment, qu'il avait fait par justice, de détruire Nabal et sa maison. Il fit passer la prière avant la justice ; la supplication de l'épouse effaça le crime du mari.

Tels sont, ma sœur, l'exemple qui t'est proposé et la sécurité qui t'est donnée. Si la prière de cette femme eut tant d'efficacité auprès d'un homme, que n'obtiendrait en ma faveur la tienne auprès de Dieu ? Dieu, qui est notre père, aime ses enfants plus que David n'aimait la suppliante. Certes, il passait pour miséricordieux et bon, mais Dieu est la bonté et la miséricorde elles mêmes. La suppliante était une laïque, une femme du siècle ; aucune profession sacrée ne l'attachait au Seigneur. Si ce n'était pas assez de ta seule prière pour être exaucée, la sainte assemblée de vierges et de veuves qui t'entoure obtiendrait ce que tu ne pourrais toi-même. La Vérité déclare en effet aux apôtres : "Quand deux ou trois s'assemblent en mon nom, je suis au milieu d'eux." Il est impossible de méconnaître le pouvoir dont jouit auprès de Dieu la prière constante d'une sainte congrégation. Si, comme dit l'apôtre, "la prière assidue d'un juste peut beaucoup", que ne doit-on pas espérer de tant de prières réunies ?

 Tu sais, ma sœur très chère, par la trente huitième homélie de saint Grégoire, quel secours apporta la prière de tout un monastère à l'un des frères qui, pourtant, se refusait à en bénéficier, ou ne s'y prêtait qu'à contrecœur. Il se voyait à l’extrémité, son âme malheureuse luttait avec l'angoisse, son désespoir et son dégoût de la vie le poussaient à détourner ses frères de prier pour lui. Les détails de ce récit n'ont pas échappé à ta sagesse. Plaise à Dieu que cet exemple t'engage, ainsi que la communauté de tes saintes sœurs, à prier pour qu'il me conserve vivant à vous ! Par lui, nous atteste saint Paul, il arriva que des femmes obtinssent la résurrection de leurs morts. Feuillette l’Ancien et le Nouveau Testament : tu constateras que les plus merveilleuses résurrections ont eu pour princi­paux, sinon seuls témoins, des femmes, ont été accomplies pour elles ou en leur faveur. L'Ancien Testament mentionne deux morts ressuscités à la demande d'une mère : par Élie, et par son disciple Élisée. Quant à l’Évangile, il rapporte trois résurrections, opérées par le Seigneur, et où des femmes jouent un rôle. Il confirme ainsi la parole apostolique à laquelle j'ai fait allusion : "Les femmes obtinrent la résurrection de leurs morts." Jésus, touché de compassion, rendit à une mère, veuve, l'enfant qu'il ressuscita devant la porte de Naïm.

 A la prière des sœurs Marthe et Marie, il rappela son ami Lazare à la vie. "Les femmes obtinrent la résurrection de leurs morts" : cette phrase s'applique même à la fille du chef de la synagogue, ressuscitée par Notre Seigneur à la demande du père, puisque cette jeune fille recouvra ainsi son propre corps, comme d'autres avaient recouvré celui de leurs proches. Il n'y eut pas besoin de beaucoup de prières pour provoquer ces miracles. Celles de votre pieuse communauté obtiendront facilement que me soit conservée la vie ! Le vœu d'abstinence et de chasteté, par lequel des femmes se consacrent à Dieu, le leur rend plus attentif et plus propice. Peut-être la plupart de ceux que le Seigneur ressuscita n'avaient-ils pas même la foi l'Évangile ne nous présente pas comme l'une de ses fidèles la veuve dont, sans qu'elle le lui demandât, il ressuscita le fils. Nous, au contraire, sommes non seulement unis par l'intégrité de la foi, mais associés par la profession religieuse.

 Mais laissons votre sainte communauté, où la piété de tant de vierges et de veuves s'offre en sacrifice au Seigneur. J'en viens à toi, dont je ne doute pas que la sainteté ne soit très puissante auprès de Dieu, et qui me dois une aide toute particulière dans l'épreuve d'une si grande adversité. Souviens toi toujours dans tes prières de celui qui t'appartient en propre. Poursuis-les avec d'autant plus de confiance que, tu le reconnais, elles sont plus légitimes et par là plus agréables à celui qui les reçoit. Écoute encore une fois, je t'en prie, avec l'oreille du cœur ce que souvent tu as entendu avec celle du corps. Il est écrit dans les Proverbes : "La femme diligente est une couronne pour son mari." Et ailleurs : "Celui qui a trouvé une femme vertueuse a trouvé le bien véritable et reçu du Seigneur une source où puiser la joie." Ailleurs encore: "On tient de ses parents sa maison, sa fortune, mais de Dieu seul une femme sage." Dans l'Ecclésiaste : "Heureux le mari d'une femme de bien." Quelques lignes plus loin : "Une femme vertueuse est un bon partage." Enfin, l'autorité de l'apôtre nous atteste que "l'époux infidèle est sanctifié par l'épouse fidèle". La grâce divine l'a prouvé de façon particulière dans l'histoire du royaume de France, le jour où le roi Clovis, converti à la foi du Christ par les prières de son épouse plus que par la prédication des saints, soumit le royaume entier aux lois divines. L'exemple des grands engage ainsi les petits à persévérer dans la prière. La parabole du Seigneur, de son côté, nous y invite avec véhémence : "S'il continue à frapper, je vous assure que son ami finira par se lever et lui donnera, pour se débarrasser de lui, sinon par amitié, tout ce dont il a besoin." C'est par cette sorte d'importunité dans la prière que Moïse comme je l'ai dit plus haut, réussit à fléchir la rigueur du justicier divin et à modifier sa sentence.

 Tu sais, ma très chère, de quel zèle charitable votre communauté témoignait jadis quand elle priait en ma présence. On y avait en effet l'habitude de terminer chaque jour la récitation des heures canoniales par une supplication spéciale en ma faveur : on chantait un répons et un verset, que suivaient une prière et une collecte. Le texte en était celui ci :

 Répons : Ne m'abandonne pas, Seigneur, ne t'éloigne pas de moi.

 Verset : Sois toujours attentif à me secourir, Seigneur.

 Prière : Sauve, mon Dieu, ton serviteur qui espère en toi. Seigneur, exauce ma prière et que mon cri s'élève jusqu'à toi.

 Collecte :: Dieu, qui as daigné, par la main de ton humble serviteur, rassembler en ton nom tes petites servantes, nous te prions de lui accorder, ainsi qu'à nous mêmes, de persévérer dans ta volonté. Par Notre Seigneur, etc.

 Maintenant que me voici loin de vous, le secours de vos prières m'est d'autant plus nécessaire que la menace du danger m'angoisse davantage. Je vous demande donc avec instance, je vous supplie, de prouver à un absent la sincérité de votre amour, en ajoutant à chaque heure de l'office :

 Répons : Ne m'abandonne pas, Seigneur, père et maître de ma vie, de peur que je ne tombe devant mes adversaires et que mon ennemi ne se réjouisse à mon sujet.

 Verset : Saisis tes armes et ton bouclier et lève toi pour ma défense, de peur qu'il ne se réjouisse.

 Prière : Sauve, mon Dieu, ton serviteur qui espère en toi. Du sanctuaire, envoie-lui, Seigneur, ton secours; de Sion, protège-le. Sois pour lui, Seigneur, une forteresse face à son ennemi. Seigneur, exauce ma prière, et que mon cri s'élève jusqu'à toi.

Collecte : Dieu, qui as daigné, par la main de ton humble serviteur, rassembler en ton nom tes petites servantes, nous te prions de le protéger contre toute adversité et de le rendre sain et sauf à tes servantes. Par Notre Seigneur, etc.

 Si Dieu me livre aux mains de mes ennemis et que ceux ci, l'emportant, me mettent à mort ; ou si, pendant que je suis retenu loin de vous, un acci­dent quelconque me conduit à la mort où toute chair s'achemine, je vous supplie, quel que soit le lieu où mon cadavre ait été enseveli ou exposé, de le faire transférer dans votre cimetière. Ainsi la vue perpétuelle de mon tombeau engagera mes filles, ou plutôt mes sœurs dans le Christ, à ré­pandre pour moi des prières devant Dieu. Aucun autre asile, j'en suis certain, ne serait plus sûr ni plus salutaire, pour une âme douloureuse et affli­gée de ses péchés, que celui ci, consacré au véri­table Paraclet, c'est à dire au Consolateur que son nom désigne ainsi de façon toute spéciale. Au reste, on ne saurait mieux placer une sépulture chrétienne que, de préférence à toute autre communauté de fidèles, parmi des femmes consacrées au Christ. Ce sont des femmes en effet qui prirent soin du tombeau de Notre Seigneur Jésus-Christ, y appor­tèrent des aromates, avant et après l'ensevelissement, et s'y lamentèrent, ainsi qu'il est écrit: "Les femmes, assises auprès du tombeau, se lamentaient et pleuraient le Seigneur." Elles furent, à cet endroit, consolées les premières par l'apparition et les paroles de l'ange qui leur annonçait la résurrection. Elles méritèrent ensuite de goûter la joie de cette résurrection même, car le Christ leur apparut deux fois, et elles le touchèrent de leurs mains.

Enfin, plus que tout, je vous demande de reporter sur mon âme le souci trop grand que vous donnent actuellement les périls de mon corps. Prouvez au mort combien vous avez aimé le vivant, en lui apportant le secours tout spécial de vos prières.

Vivez, portez-vous bien, toi et tes sœurs.
Vivez, mais, je t'en prie, souvenez-vous de moi dans le Christ. »

Abélard


Les circonstances de la fuite d'Abélard à Provins sont bien connues par le récit qu'il en fait lui-même :

"Enflammés de fureur, ils commencèrent à crier que je venais de prouver manifestement que j'avais toujours été le fléau du monastère, et que j'étais traître au royaume tout entier auquel je voulais enlever une gloire qui lui était particulièrement chère, en niant que l'Aréopagite fût leur patron. Je répondis que je n'avais rien nié, et qu'au surplus il importait peu que leur patron fût Aréopagite ou d'un autre pays, puisqu'il avait obtenu de Dieu une si belle couronne. Mais ils coururent aussitôt trouver l'abbé et lui répétèrent ce qu'ils m'avaient fait dire. Celui ci s'en réjouit, heureux de trouver une occasion de me perdre ; car il me craignait d'autant plus qu'il était encore plus débauché que ses moines. Il réunit donc son conseil, et devant tous les frères assemblés il me fit de sévères menaces, déclarant qu'il allait immédiatement m'envoyer au roi pour qu'il me punit comme un homme qui avait attenté à la gloire du royaume et porté la main sur sa couronne. Et il recommanda de me surveiller de près, jusqu'à ce qu'il m'eût remis entre les mains du roi. Pour moi, j'offris de me soumettre à la règle disciplinaire de l'ordre, si j'avais été coupable : ce fut en vain."Historia calamitatum »

 

 

Aidé par quelques moines de ses amis qui ont pitié de son sort, Abélard s'enfuit, de nuit, du monastère de Saint-Denis et gagne les terres hospitalières de Thibaud II de Champagne. Il a déjà bénéficié de cette hospitalité lors de sa première querelle avec l'abbé, trois années auparavant, quant il s'est retiré à Maisoncelles-en-Brie.


" Le comte lui même m'était un peu connu ; il n'ignorait pas mes malheurs et il y compatissait pleinement. Je séjournai d'abord au château de Provins, dans la dépendance d'un monastère de Troyes ; j'avais été autrefois en relation avec le prieur, et il m'aimait beaucoup : il me reçut avec joie et m'entoura de toutes sortes d'attentions." Historia calamitatum
Cette fois-ci c'est en moine fugitif qu'il vient se mettre sous la protection du comte de Champagne

 

Guiot de Provins, né à Provins vers 1150, visita en récitant ses vers les principales villes de l'Europe, alla en pèlerinage à Jérusalem, et finit par se faire religieux à Cluny.

Il composa dans sa retraite, vers 1204, sous le titre de Bible, un poème satirique où il critique les vices des hommes de tous états, depuis les princes jusqu'aux plus petits.

Ce poème, qui se compose de 2700 vers est un des plus anciens livres où il est parlé de la boussole : elle y est désignée sous le nom de Marinette.

 

Wolfram von Eschenbach dans son Parcival ( Perceval) dit avoir emprunté le

sujet de son récit à un certain Kiot, qui était provençal, mais qui, pourtant,

écrivait en français, et qui avait donné de la légende de Parcival une

version plus exacte que celle de Chrétien de Troyes. San Marte, avec

d'autres, a voulu voir dans ce " Kiot le provençal," notre poète Guiot de

Provins : Wolfram, telle était la supposition, aurait confondu Provins

(qu'il nomme Provîs ou Pruvîs) et Provence. Je n'essaye pas de résoudre

le difficile problème des sources de Wolfram. Mais, les rapports de notre

poète avec la Provence étant assurés, ne faudrait-il pas en tenir compte si,

un jour, on s'avise à revenir sur cette identification? On pourra consulter

pour un résumé de la question des sources de Wolfram : Alfred Nutt »

 

The Legend of the Holy Grail (Londres, 1888), Appendix A, p. 261, et,

pour une étude approfondie, Hagen, Untersuchungen uber Kiot, Zeitschrift

fur Deutsches Altertum, 1904, et Wolfram und Kiot, Zeitschr. f. Deutsche

Philologie, 1906. V. aussi Panzer, Bibliographie zu Wolf. von Esch.

(Munich, 1897), p. 32 : Wolframs Quellen.

 

Mès il [les chevaliers hospitaliers] devroient estre tel Com hospitalitez demande, Et comme charitez commande ; Tout ont lor afere changié, Q'ospitalitez n'i voi gié


Extrait des Archives sur Guiot de Provins.

 

 

 

Sire Jean de Joinville, (v. 1224 - 24 décembre 1317), également connu sous le nom de Sire Jehan de Joinville, ou de Jean Boutefeux, est un noble champenois et biographe de Saint Louis.

 

Sénéchal de Champagne et historien du règne, il suit Louis IX à Aigues-Mortes lors de la septième croisade. C'est en partie grâce à ses témoignages que Saint-Louis est canonisé en 1297.

Fils de Simon de Joinville et de Béatrice d'Auxonne, fille d'Étienne II d'Auxonne, il appartenait à une famille de la haute noblesse champenoise. Il reçut une éducation de jeune noble à la cour de Thibaut IV, à Provins. À la mort de son père, il devint sénéchal de Champagne, titre désormais héréditaire, il fut donc attaché à la personne de Thibaut IV dit le Chansonnier.

 

En 1241, il accompagne son seigneur, Thibaud IV de Champagne, à la cour du roi de France, Louis IX (futur Saint Louis) dont il deviendra l'ami, la personne de confiance, au-dessus des barons et des comtes pour ses avis riches de bon sens

C'était un homme très pieux et soucieux de bien administrer sa région.

 

Il laisse, de toute l'histoire de la littérature, le premier écrit biographique fait à la première personne du singulier : Vie de saint Louis.

 

 

Hégésippe Moreau est un écrivain, poète et journaliste français, 1810 - 1838 ).

 

La Voulzie

Élégie

S'il est un nom bien doux fait pour la poésie, 
Oh ! dites, n'est-ce pas le nom de la Voulzie ? 
La Voulzie, est-ce un fleuve aux grandes îles ? Non ; 
Mais, avec un murmure aussi doux que son nom, 
Un tout petit ruisseau coulant visible à peine ; 
Un géant altéré le boirait d'une haleine ; 
Le nain vert Obéron, jouant au bord des flots, 
Sauterait par-dessus sans mouiller ses grelots. 
Mais j'aime la Voulzie et ses bois noirs de mûres,
Et dans son lit de fleurs ses bonds et ses murmures. 
Enfant, j'ai bien souvent, à l'ombre des buissons, 
Dans le langage humain traduit ces vagues sons ; 
Pauvre écolier rêveur, et qu'on disait sauvage, 
Quand j'émiettais mon pain à l'oiseau du rivage, 
L'onde semblait me dire : " Espère ! aux mauvais jours 
Dieu te rendra ton pain. " - Dieu me le doit toujours ! 
C'était mon Égérie, et l'oracle prospère 
À toutes mes douleurs jetait ce mot : " Espère ! 
Espère et chante, enfant dont le berceau trembla ; 
Plus de frayeur : Camille et ta mère sont là. 
Moi, j'aurai pour tes chants de longs échos... " - Chimère ! 
Le fossoyeur m'a pris et Camille et ma mère. 
J'avais bien des amis ici-bas quand j'y vins, 
Bluet éclos parmi les roses de Provins :
Du sommeil de la mort, du sommeil que j'envie, 
Presque tous maintenant dorment, et, dans la vie, 
Le chemin dont l'épine insulte à mes lambeaux, 
Comme une voie antique est bordé de tombeaux. 
Dans le pays des sourds j'ai promené ma lyre ; 
J'ai chanté sans échos, et, pris d'un noir délire, 
J'ai brisé mon luth, puis de l'ivoire sacré 
J'ai jeté les débris au vent... et j'ai pleuré ! 
Pourtant, je te pardonne, ô ma Voulzie ! et même, 
Triste, tant j'ai besoin d'un confident qui m'aime, 
Me parle avec douceur et me trompe, qu'avant 
De clore au jour mes yeux battus d'un si long vent, 
Je veux faire à tes bords un saint pèlerinage, 
Revoir tous les buissons si chers à mon jeune âge, 
Dormir encore au bruit de tes roseaux chanteurs, 
Et causer d'avenir avec tes flots menteurs.

 

 

Toussaint Rosemarquis de Coye né à Provins le 3 septembre 1611 et mort à Paris le6 janvier 1701, est un magistrat français. Il fut président de la Chambre des comptes de Paris, secrétaire de Mazarin puis de Louis XIV avant d'être élu à l'Académie française en 1675.

 

Gabrielle Carmi, née en 1904en Nouvelle-Calédonie, où son père,  officier  d'artillerie coloniale, était en service. Mariée très jeune à un officier de marine, elle a eu quatre enfants. Cela ne l'a pas empêchée de faire des études de droit pour se spécialiser dans les problèmes de l'enfance malheureuse ou délinquante. Elle a appartenu à divers tribunaux de mineurs.

Elle a créé, dans le Midi de la France, un foyer pour enfants abandonnés, réalisant ainsi un rêve qui lui tenait à cœur.

Menacée par la Gestapo pendant la dernière guerre, elle a rejoint la Résistance dans la région lyonnaise.

La musique fut de tout temps son mode d'expression préféré et le support de ses méditations. Elle portait un vif intérêt pour l'étude comparée des religions et pour la kabbale. Elle s'occupe activement d’œuvres sociales.

En 1952, Gabrielle Carmi, qui était juge dans un tribunal pour enfants et ancienne résistante, acheta avec son mari une maison en ruine dans le village d’Hermé près de Provins.Après l’avoir restaurée petit à petit, ils finirent par s’y installer.

Même si très jeune déjà, elle manifesta des dons de télépathie, de psychométrie et de clairvoyance, rien apparemment ne prédisposait cette femme à l’aventure intérieure qu’elle vivra des années durant.

 

 

 

Jules Verne dont le père était natif de Provins

 

Balzac dont le roman «  Pierrette » se tient entièrement à provins

 

Gaston-Louis Roux (1904, Provins - 1988 ) est un dessinateur et peintre français.

 

 

 

Jean Renard Provins 1933 compositeur, Premier prix Sacem. Provins voit alors dans ses rues défiler des artistes célèbres, des chanteurs, en passant par les acteurs en vogue de l'époque. La progéniture de ces artistes fera ses études au lycée de Provins ancien palais des Comtes de Champagne , dont Cécile fille de Claude Nougaro, les enfants de Pierre Perret, et les enfants d'Ambassadeurs, de personnalités politiques, de journalistes et d'avocats internationaux.

 

 

Jean et Pascal Renard avec jeane Manson

 

Pascal Renard1959, fils de Jean Renard, compositeur de Jeane Manson, chanteuse américaine, «  Vis ta vie » et de Serge Lama «  Encore un jour, encore une heure » entr'autre et de musiques new-âge, de génériques d'émissions télévisées «  Le jardin des écrivains » pour les émissions littéraires de d'Ormesson, avant de se retirer de la composition médiatisée pour vivre un tout autre parcours. Pascal Renard entretient une relation avec la poétesse Béatrice Lukomski qu'Alain Peyrefitte accepte de rencontrer. Alain Peyrefitte entretiendra avec la poétesse une courte correspondance et la gratifiera de sa venue lors de journées signatures. Elle lui parle des « Roseaux froissés », il lui parle d' »Âmes amères ».

 

Alain Peyrefitte 1925-1999, Écrivain poète, homme politique, Député Maire et Ministre,membre de l'Académie française,Commandeur des Arts et des Lettres et Commandeur des Palmes académiques.

 

 

 

 

«  Le mythe de Pénélope »

«  Les roseaux froissés » premier écrit romanesque «  poème en prose, écrit par un jeune homme à peine sorti de l'adolescence, sur un adolescent à peine sorti de l'enfance. L'auteur de Quand la Chine s'éveillera et du Mal français se révèle ici un peintre du «vert paradis des amours enfantines». Secret comme les âmes de quinze ans, traversé de ténèbres et de soudaines illuminations, fasciné par le vertige de la «Grande Pensée», déchiré entre l'amour, la mort et la ferveur, c'est le livre d'un rêve éveillé - un rêve qui hésite, comme les roseaux froissés par la tornade, à se briser ou à se redresser. Du cœur de Thierry à celui de Florence, les jeux, les eaux, l'herbe, la futaie, le rocher, les nuages se chargent de mystère, de drame et finalement de confiance dans la vie. »

 

 

 

«  Quand la chine s'éveillera »

«  la Chine s'éveille »

«  la Chine s'est éveillée »

«  C'était De Gaulle »

«  Le mal français »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Claude Orcival épouse d'Alain Peyrefitte, écrivaine : « Ton pays sera mon pays »

 

 

 

 

André Dhôtel1900-1991, est un écrivain du merveilleux quotidien, comme le démontre son roman intimiste "Bonne nuit, Barbara" (1979). Il montre, au-delà des fantaisies propres à chaque personnage, un goût pour la vie des choses, la terre et sa végétation, notamment les milieux ouverts comme la prairie, les champs, les clairières forestières, les vallées observées d'un promontoire ou plus prosaïquement les fleurs, les graminées, les espèces prairiales et leurs hôtes. Du coup, il s'inscrit dans la grande tradition ou lignée européenne des romantiques allemands.  Il est inhumé à Provins, au cimétière de la Ville Haute.

 

Christian Jacob,

 

Député Maire Ministre, Christian Jacob, né le 4 décembre 1959 à Rozay-en-Brie (Seine-et-Marne), est un exploitant agricole et homme politique français.

Agriculteur-éleveur de profession, il exerce de nombreuses responsabilités dans le syndicalisme agricole, avant de devenir ministre des PME, du Commerce, de l'Artisanat, des Professions libérales et de la Consommation dans le gouvernement Raffarin III (2004-2005) et ministre de la Fonction publique dans celui de Dominique de Villepin (2005-2007). Depuis le 23 novembre 2010, il est président du groupe UMP à l'Assemblée nationale.

Maire de Provins (2001-2002), il démissionne de son poste à la suite de son entrée dans le premier gouvernement Raffarin, pour y revenir en mars 2006. Il a été réélu en mars 2008 au 1er tour et en 2014 également au 1er tour.

La ville lui doit un essor conomique considérable avec principalement l'activité touristique déployée et son action de reconnaissance en ville Unesco. Très apprécié des Provinois, il est, au même titre qu'Alain Peyrefitte, figure indétronable de la ville pour son activité et sa très grande proximité avec les habitants.

 

 

La rose et la roseraie

 

 

Prenant part à une croisade, Thibaut dit le Chansonnier, rapporta une rose rouge, la " Rosa Gallica " dite aujourd’hui rose de Provins, aussi nommée rose de Damas, ayant été utilisée dans la pharmacopée de nombreux produits curatifs et aujourd'hui dans la cosmétique.

Provins est la capitale de la confiserie à la rose, dont les principales spécialités sont la confiture de pétales de rose, le miel à la rose de Provins, les bonbons à la rose ou encore le sirop de rose. La rose de Provins a été rapportée des croisades par Thibaut de Champagne.

Les roseraies sont toujours en activité ; le rosier de Provins, petit buisson rustique et beaucoup plus proche des variétés sauvages que les productions plus récentes, ne se trouve quasiment plus qu'à Provins.

 

 

Rosa Gallica

 

 

Les foires au moyen âge et aujourd'hui

 

Ces foires étaient au nombre de trois par an et duraient plusieurs semaines : la foire de Saint Martin en Novembre, la foire de Saint Ayoul en Septembre, la foire de Mai vers l’Ascension.

On compte alors, à Provins plus de 3000 artisans regroupés par rues ou par quartier. Provins est donc célèbre pour son industrie drapière: un drap de laine noir appelé "ners ou nerf de Provins. 

La cité a sa monnaie: le denier Provinois, mais aussi son aune, son poids et sa mesure pour le grain.

Les banquiers et les changeurs ont une place privilégiée lors des transactions.

C'est lors de ces foires que vont se développer les moyens de paiement modernes. 

Ces foires s'étendaient sur la moitié de l’année. Provins était un grand centre économique et bancaire qui attirait d’innombrables marchands de l’Europe entière et même d’Orient.

 

Provins aujourd'hui

 

 

Fabrication de carreaux médiévaux de la ville de Provins

 

La ville est inscrite au patrimoine mondial de l'Humanité depuis 2001.

 

https://youtu.be/WtTD01T1keY

Réflexions sur deux arts : Peinture et écriture

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Photo personnelle " Rose lisant "la divine comédie" de Dante 

Mimétisme de mon chat : "Que fait donc ma maîtresse sur un livre ?"

 

Depuis longtemps, aussi longtemps que je me souvienne, l'art est à ma vie nourriture.

Ma première approche de l'art fut par la lecture : ouvrir un livre ! tourner les pages ! sentir le papier sous les doigts ! sentir le parfum du papier ! le papier avait un parfum dans les années soixante, lequel parfum a disparu avec la modernité. Puis c'était rencontrer des lignes dessinant à l'encre noire des lettres, des mots, des phrases, des paragraphes, une histoire romanesque, une pensée philosophique, une poésie, un message.

Ma seconde approche, plus tardive, fut la rencontre avec la peinture, dans le sens premier d'une rencontre visuelle, d'un regard, d'une pensée essayant de comprendre la couleur, la lumière et l'ombre, la forme, son message.

Mon sujet de réflexion se portera sur l'approche individuelle que nous avons à regarder un tableau ou à lire un livre. Réflexion qui me taquine la pensée depuis des années, et si ce n'est pas réflexion, je dirais plus exactement interpellation profonde face à ce que j'appellerais une différence profonde d'approche entre voir et penser : regarder un tableau et lire un livre.

Évidemment, il ne s'agira pas de disséquer le travail de l'artiste élaborant son œuvre sur des heures de travail réfléchi, mais bien d'appréhender l'impact qu'ont la peinture et l'écriture sur le commun des mortels, sur des non-artistes, sur le peintre qui n'écrit pas ou sur l'écrivain qui ne peint pas.

Regarder un tableau, c'est s'offrir à première vue une image, image qui n'interpelle premièrement que par l'émotion qu'elle dégage en vertu de notre ressenti tant dans la forme que dans ses couleurs et lumières. Nous aimons ou nous n'aimons pas ce qui s'offre à notre regard, sans aucun effort de concentration. La peinture s'offre à nous à notre insu ; sa seule obligation première est de mettre en mouvement le regard, c'est à dire ouvrir les yeux. Nous voyons tout ce qui est autour de nous, nous voyons parce que l’œil est ouvert et s'approprie son champ de vision. Dans ce champ de vision, l'image habite notre quotidien. Image de toutes natures, le tableau fait parti de l'image, je veux dire d'un environnement faits d'images multiples car regarder un tableau n'empêche pas un passant de transgresser notre vision face à nous. Il nous suffit juste d'avoir les yeux ouverts pour voir, sans effort, sans concentration. Là se fait la rencontre par la vision claire de l'instantané. cependant nul ne peut entrer dans une image, un tableau alors que nous entrons dans un livre. 

Lire un livre, c'est s'offrir à première lecture une image qui n'en est pas une pleinement mais une image faite de signes appelés lettres formant des mots nécessitant une connaissance acquise de la lecture qui va nous demander un effort sur un temps concentré dans la longueur du temps. La lecture serait un tableau fait de multiples tableaux regardés à la force du long effort de lecture. Regard, entendement, mise en mouvement de la réflexion ne comporte pas un effort identique à celui de la rencontre avec un tableau qui reste un instantané « photographique » en notre mémoire.

L'un est donc à l'absence au préalable de connaissance pour la seule jouissance du regard et de l'émotion immédiate alors que l'autre ne peut absolument pas être la seule vision puisqu'elle fait entrer la marche de la pensée pour parvenir à dessiner soi-même les tableaux scéniques mis en place par l'écrivain, sans couleur, sans forme plastique. Au lecteur de créer ses tableaux à la rencontre de chaque ligne. Ses tableaux ne sont jamais les mêmes quelque soit le lecteur alors que le premier regard d'un tableau en peinture est le même pour tous : Si une femme sur une balancelle est le motif du tableau peint, tous verront une femme sur une balancelle au premier coup d’œil. Dans l'écriture, nous ne saurons, peut être, qu'à la fin du livre que la femme était sur une balancelle pour telle ou telle raison et que la cause de la balancelle n'était que l'effet voulu d'un fait romantique ou tragique que l'écriture n'aura su mener à terme qu'au fil des pages tournées et lues.

Car s'il faut faire un effort intellectuel dans la lecture, la peinture peut se contenter du seul regard. L'un passe, l'autre reste.

Ma rencontre alors avec le tableau ou le livre n'a plus du tout la même signification. Peu importe le moyen d'aller au-devant de l'image peinte, que ce soir dans un musée où les toiles sont amassées, et passants passent de toile en toile, comme nous pourrions lire un livre sauf que là, le livre de toiles n'est pas écrit par le même auteur. Dans un musée je peux être agressé(e) par des thèmes différents qui n'ont rien en commun mais qui s'en rend compte ? Passants passent et lecteurs perdent le fil de l'histoire sans s'en rendre compte. Images fixes, images mobiles, le regard passe car tout est mouvement même quand la toile s'accroche à un mur. À quel moment restons-nous les yeux rivés sur une toile sans être rapidement interpellés ailleurs par nos yeux en perpétuel mouvement ? Il n'y en a pas.  Certes, les yeux bougent également de mot en mot sur une page lue mais ne se laisse pas divertir par autre chose que la ligne, le contenu de l'histoire, de la parole ou du poème.

Il en faut du temps pour lire ! Il faut beaucoup moins de temps pour regarder une toile. La toile évanouie, elle est passée comme un passant passe alors que la ligne écrite nous empêche de partir pour découvrir ce que la ligne suivante a à nous raconter.. Nul ne lâche un livre avant de l'avoir achevé quand bien même il doit passer plusieurs heures à le lire alors que la toile vue n'a plus ce même regard dans nos yeux quand passant chaque jour devant elle, si nous l'avons achetée ! Elle devient  même invisible,  devenue élément de nos décors familiers. 

Tout ce rapport entre la toile et le livre m'ont très souvent interpellée dans leur dimension de la mise en œuvre du regard et du regard réfléchi par la pensée active car la pensée dans la lecture est active alors que regarder une toile appelle un regard passif intériorisé. L'un s'extériorise avant de s'intérioriser pendant que l'autre s'intériorise au premier regard pour s'extérioriser ensuite. L'image de la toile imprègne l’œil et vit en la mémoire dès lors que j'y pense,  alors que le livre continue son chemin de pensée en nous. Même si l'artiste a pensé son œuvre, l’œil extérieur ne sera jamais l’œil du peintre alors que la pensée d'un auteur peut devenir notre pensée. Pourquoi un peintre a vu un rocher violet alors que le profane voir un gris banal, là reste entière la question de la réalisation que tous passants ne peuvent comprendre comme nous ne comprenons pas tout de ce que nous lisons si nous entrons dans la philosophie ou la poésie. Ce sera leur seul point commun : la connaissance d'un art. 

De là, un autre questionnement a émergé. Pourquoi est-il plus aisé de s'extasier spontanément devant un tableau ce qu'un texte ne peut offrir au premier regard ? Serions-nous plus aptes à recevoir l'image qu'à recevoir la pensée ? Il semblerait que oui dans la mesure où l'effort n'est pas le même. L'image dans la toile se suffit à elle-seule ce que la pensée d'un texte ne peut pas fournir au lecteur.. Faut-il alors penser que la pensée comporte une mobilité – disons cérébrale bien que l'évidence avoue que le cérébral n'est que l'instrument de l'âme-esprit  car l'organe cerveau seul ne peut rien ! - (en aparté d'ailleurs avez-vous déjà vu des pensées s'envoler d'un cerveau ou des sentiments d'un coeur comme nous voyons le sang couler d'une veine ? non !  mais là n'est pas notre sujet et sera un autre développement ) que le regard fixe sur une toile figerait ? Ou faut-il penser que la pensée figée d'une toile ne deviendrait mobile qu'après avoir imprégné la mémoire ?

Chacun conviendra que vivre dans un monde d'images agréables à l’œil ne met pas en mouvement en soi la même impulsion de cœur que si nous vivions en permanence dans un monde d'images désagréables. L'image agirait-t-elle donc à notre insu ? Que devenons-nous après avoir vécu des années dans une somme d'images sombres par exemple à l'instar d'une vie dans une somme d'images aux couleurs douces et solaires ? Quelle influence à long terme dans le regard embrassant son environnement ? Pendant que livres refermés rejoignent leur rayon-étagère de nos bibliothèques, nous n'avons plus devant nous leur contenu sinon en notre pensée active, réflechissant leur vie intérieure et ce, parfois pendant une vie.

L'instantané du plaisir à voir une peinture est bien un instantané vécu que la littérature ne connaît pas . Aucune image instantanée ne se crée en voyant un objet livre sans l'avoir lu.

Alors ! Entre peinture -image- et littérature -écrit- , quel chemin en soi se crée, comment et avec quel effort ? si je ne tiens compte que de l'image-tableau-peinture, il va de soi, sans parler des autres images qui nous assaillent par la télévison ou internet mais là, encore c'est un autre thème.

Un tableau ne se clame pas, il n'y a rien pour le dire, le passant est obligé d'ouvrir l'oeil pour le voir  de prendre la décision de se rendre dans un musée pour comprendre ce que l'autre a vu,  alors qu'un poème se met en bouche dès lors qu'il nous a séduit ; nous le lisons ; nous le mimons ; nous le vivons à cœur ouvert. Le temps est autre que je regarde une toile ou que je lise un texte. La pensée diffère que nous ayons œuvré dans le regard subi  car voir une image c'est la subire, ignorants qu'elle transforme ses couleurs en leurs complémentaires, ne nous en rendons pas compte, ou dans l'acte volontaire de lire un volume de cinq cent pages. Il est donc plus aisé d'aller vers la peinture ignorant de ce qu'elle laisse comme traces, que vers la lecture ardue d'un livre qui continue de penser en soi. Et cependant je pense foncièrement que la couleur pense en nous sans que nous en ayons sa cosncience active.

Je commençais cet article par "Évidemment, il ne s'agira pas de disséquer le travail de l'artiste élaborant son œuvre sur des heures de travail réfléchi, mais bien d'appréhender l'impact qu'ont la peinture et l'écriture sur le commun des mortels, sur des non-artistes, sur le peintre qui n'écrit pas ou sur l'écrivain qui ne peint pas." Qu'en ressort-il de tout cela lorsque nous écrivons et peignons tout à la fois, sommes l'oeil du peintre et la pensée d'un auteur ? Il en ressort que pour pouvoir écrire cet article, il me fallait  connaître l'impact de ces deux arts sur l'âme et peux en conséquence affirmer que la pensée d'un auteur se voit dans la couleur exprimée sur la toile ce qui signifie en soi que la couleur est le prolongement du bras mû par la pensée de son auteur. Il ne peut en être autrement. Regarder un tableau est alors voir l'invisibilité de l'âme devenue visible. Il faut donc nous y arrêter au-delà du passage  sans nous laisser heurter par la foultitude de toiles accrochées  les unes à côté des autres sur des peintres différents pour ne pas laisser échapper l'essence  de l'esprit  ; c'est en harmonie avec soi que nous resterons à regarder une image aux couleurs chaudes, aux couleurs froides, aux dominantes sombres ou dominantes lumineuses. Aimer telle ou telle toile n'est pas acte anodin, et dit  de celui qui aime telle forme et telle couleur  ce qu'il est en réalité... je sais donc en entrant chez quelqu'un qui il est en regardant ce qui le reflète en l'ayant accroché à ses murs.

 

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Relations entre la composition musicale et l'écriture poétique. (Début d'un article analytique.)

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Illustration d'un fragment de Jean Sébastien Bach

https://palomavaleva.com/les-sonates-et-partitas-pour-violon-de-bach/

 

Si nous voulons appréhender une relation juste entre la composition musicale et l'écriture poétique, qui est aussi une composition, comment nous faut-il les relier pour les comprendre et saisir en soi leurs liens intimes ?

La mélodie en musique est le poème lui-même.

La note a son équivalent qui est le mot : une note est égale à un mot et le mota son équivalence dans la note ; une série de notes forme une mélodie ; de même, en poésie, une série de mots forme le poème. Bien sûr, une mélodie musicale est influencée par le contexte musical (jazz, tango, variété, classique, etc.) et dont le contexte musicale trouve son équivalent poétique dans le thème du poème qui influencera le choix des mots (notes) et conséquemment sa mélodie poétique.

Le dièse a son équivalence en écriture poétique dans l'expression d'un seul mot, par exemple ponctuant un vers à la fin du vers ( dit dièse accidentel ) avant d'entreprendre la lecture du vers suivant qui est l'instant où le dièse s'exprime.

Dièses, bémols, sont autant d'indications dans la ponctuation d'un poème, de la virgule au point-virgule, du point au point d'exclamation et d'interrogation.

L'harmonie (les accords en musique) est reflétée par la structure du poème (ainsi que le choix de la forme (quatrain ou non etc..))

Le rythme trouve son équivalent dans la manière dont le poème est lu (là, nous sortons du poème écrit pour nous transporter dans l'éther du son puisqu'aucune indication n'est fournie par le poète sur la manière dont il désire que son œuvre soit lue, excepté par la ponctuation qui indique où poser le souffle.). De toute façon, même si le poète l'indiquait plus amplement, cela serait à l'encontre du Moi d'autrui qui cherche à s'approprier la poésie qu'il lit en lui imposant son empreinte (ce qui est sain). De même, il serait assez difficile de respecter ces indications en "lisant dans la tête" et donc non pas à haute voix.

 

Pascal Renard et Béatrice Lukomski-Joly

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Photo non libre de droits - juillet 2002-

Une destinée est un temple

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Lorsqu'un homme (inconnu ou Guide ou Initié ) tait son identité et ne fait que laisser des suggestions sans rien confirmer ni infirmer, qu'allez-vous chercher qui il est, qui il fut ? Si il n'a pas voulu le dire, la raison en est que cela en aurait profané son être car au lieu de regarder ce qu'il fait, ce sont ses vies passées qui seraient scrutées, et un homme d'aujourd'hui n'est pas ni plus celui d'hier. Cela n'a aucune importance sauf si il le confirme lui-même pour que nul doute ne s'infiltre. S'il a voulu le silence, nous devons le respecter. Mais nous voyons à la place un acharnement à vouloir savoir sans respecter la volonté d'un tel homme qui est le seul, spirituellement, à pouvoir nous autoriser à chercher dans ses vies passées.

Exemple : pourquoi chercher physiquement en ses vies C.R.C puisque lui-même fait tout pour que nous ignorions où il est, vit, décide ? Quelles traces suivez-vous ? Là tous les cent ans, ici bas et ici haut simultanément, le seul don réel d'ubiquité de l'homme esprit incarné... 

C'est extraordinaire de chercher à  savoir qui fut qui ou quoi sans avoir trouvé ce que le chercheur lui-même est et fut dans ses vies antérieures. Un peu d'humilité serait convenable. Non ? 

N'est-ce pas là du voyeurisme plutôt qu'un réel acte de connaissance ? Un outrage à l'Entité ?

Si rien ne nous est donné, alors passons avec humilité.

A défaut, nous introduirions dans le monde spirituel des mensonges sur lesquels  le sens du commun tombera et prendra pour acquis, validant ainsi une erreur que beaucoup prendront pour vraie.  Le devoir de Connaissance a ses limites que la raison et la sagesse connaissent dans la décence et l'humilite, la morale et sa soeur l'Amour. 

Une destinée est un temple que nous n'avons pas le droit de profaner par la curiosité ou le seul désir de savoir. Le faire est une atteinte à sa liberté, à son libre-arbitre.

Nous devons  absolument ne pas subir la tentation de vouloir fouiller en une vie qui ne nous appartient pas.

J'ai entendu tant d'aberrations sur des  vies et des noms supposés, validés, au point que plus rien ne peut les défaire :

1/ " Il ne l'a pas dit mais nous savons." Ah ! Il ne leur a pas dit mais ils savent ! Oh ! cher Ahri ..  Quelle perfidie ! 

2/ " Tu n'aurais pas été, par hasard (! ) untel ?" et à l'autre, heureux d'entendre de tels propos, de valider ce qui n'a pas été vérifié. L'autre a seulement vu un crâne rasé qui lui a fait penser que l'autre a forcément été untel. Vives les crânes rasés ! C'est juste M. Orgueil qui a fonctionné  à merveille. Luci et Ahri d'un commun accord. 

3/ " Mais pourquoi ne pas le dire si tu le sais ? Se taire est un manquement à la vie de l'esprit ! " Lucifer vs Ahri à l'oeuvre ! le beau combat !

Stupéfiant d'irréalisme. Un sentiment de vérité n'est pas de la clairvoyance. Coucou Luci ! Encore Toi ! 

Apprenons d'abord à nous connaître ! Et, je jure que c'est un acte très diificile. 

BLJ

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Antonio_del_Pollaiolo_-_Ercole_e_l%27Idra_e_Ercole_e_Anteo_-_Google_Art_Project.jpg?uselang=fr

 

Une promenade avec François Auguste Ravier, peintre Lyonnais

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

François-Auguste RAVIER,

http://www.maisonravier.fr/francois-auguste-ravier-1814-1895/

 

 

 

François-Auguste Ravier

 

Il fut un temps où je demeurais dans l'Ain, dans les montagnes du Bugey, une nature sauvage, pure et abrupte où se ressourcer permettait de toucher les étoiles, où jamais fatigue n'accaparait le corps, ni l'âme, ni l'esprit. Ces montagnes du Bugey si proche des monts du Lyonnais comme une continuité naturelle de ses paysages, monts du Lyonnais et du Jura, arpentant la ligne allant jusqu'aux Alpes Suisse . Je vivais là entre nature, art et faune, entre ciels et terres du silence, entre ses artistes et ses populations à l'accent trempé des montagnards que l'altitude sculpte en maître.

 

 

Non loin du Bugey et du Haut Bugey, s'enfante l'Isère. Nous sommes de la région Rhône-Alpes et quand bien-même nous n'y sommes pas nés, cette nature devient notre corps et nous enfante comme si elle n'avait pas assez d'enfants en son sein.

 

             C'est ainsi, parcourant cette région inlassablement durant huit années, jusqu'à la Dombes et ses oiseaux, et plus loin encore, aimant m’enivrer de ses natures indomptées, encore semblables à celles que connurent les peintres Lyonnais que j'ai un jour rencontré Auguste François Ravier des villages de Morestel et de Crémieu dans l'Isère, peintre des natures du Dauphiné qu'il glorifie sans conteste, soumis à l'étrange lumière de cette région que les montagnes se renvoient comme des perles d'étincelles que le soleil raconte.

 

 

Rencontrer ? Non ! Ne croyez pas que j'ai fait un saut dans le passé, quoi que peut-être, obligée par les émotions qui me prirent à la rencontre de sa peinture, préfigurant l'impressionnisme bien qu'il se dise qu'il est la fin du mouvement expressionniste, mais n'est-ce pas la même chose, à vrai dire ! Mon regard s'est posé sur une de ses toiles et a fait de moi sa captive en son art et mieux que cela, en son visage intérieur uni.

C'est donc d'Auguste Ravier que je voudrais vous parler et vous présenter la belle stature comme vous montrer son art magistral, partager avec vous, celui que je regarde comme un maître, bien que n'étant pas artiste peintre même si aimant griffonner de la craie pastel.

 

 

François-Auguste Ravier naît à Lyon le 4 mai 1814. Il meurt à Morestel le 26 juin 1895. Il fait des études de droit pour devenir notaire, études qu'il abandonne, ne ressentant pas l'impulsion sociale du droit sinon en épousant la peinture qu'il a à donner au monde, le mouvement préfiguré que rencontrera l'impressionnisme, le mouvement de la vie dans le coup de pinceau qui va vite et qui d'un pas de géant grandit l'espace terre pour toucher le ciel, la couleur impliquée à petites touches dans de grands lavis remaniés pour faire briller le monde dans ce qu'il abrite de la création.

                                       Peintre paysagiste, chef de file de l'école Lyonnaise, il ne s'intéresse pas à peindre des portraits ni des scènes de la vie montagnarde. Il est le peintre du regard envahi par les émotions pensées dans la couleur et puisées dans la nature qu'il maîtrise pour les redonner sans concession. Il est le peintre de l'infini.

Élève de Théodore Caruelle d’Aligny ( 1798-1871), Auguste Ravier se prend d’amitié avec Jean-Baptiste Corot (1796-1875) qu'il rencontre en Auvergne et Charles-François Daubigny (1817-1878). Il rencontre Dominique Ingres (1780-1867) et Hippolyte Flandrin (1809-1864). Un grand nombre de peintres bénéficieront de son enseignement sur la couleur dont il privilégie l'essence au détriment de la construction de la ligne qu'il voit comme secondaire. C'est la couleur qui donne la forme et non l'inverse.

 

 

Il est un fervent admirateur de Turner (1775-1851) qu'il ne rencontrera pas. il n'a de cesse de plonger le regard dans la lumière de celui qu'il admire pour autant en apprendre sur le plan pictural que dans ce que lui donne ses visions des levers et des couchers de soleil et ce, à tous moments de la journée.

Une journée, c'est un lever permanent jusqu'au coucher pérenne, indéfiniment reconduit sans pause, dans le mouvement céleste de l'astre.

 

 

Il pose son chevalet et en amitié, peint avec Corot, Daubigny, Noirot (1853-1924), et Ranvier (1835-1922) dans l'Isère. Tous sont issus de l'école lyonnaise de la peinture ,sauf Corot, Ingres et Daubigny

Influencé par l’école de Barbizon, il se voit refuser ses œuvres au salon de Paris en 1839.

Une cécité progressive assombrit ses dernières années. Sombre ironie du destin pour un peintre qui s'est noyé de ciel ! Est-ce pour cela qu'il en perdit la vue à la fin de sa vie comme d'un regard qui a trop essayé de s'approprier ce qu'il n'était pas encore l'heure de donner et que Van Gogh donnera dans un éblouissement total, ce mouvement en perpétuel accélération dans la lumière sans pour autant en être lui aussi indemne car peindre la lumière en la vivant intérieurement est toujours source de brûlure à qui n'est pas prêt de la contempler, l'oeil averti et formé à sa puissance !

 

 

« Tout est dans le ciel. Les nuages et l’atmosphère me grisent. Toujours nouveau. C’est l’inépuisable, c’est l’infini. Il est des jours, je crois, où personne n’a vu ce que je vois et senti ce que je sens.» A Ravier

 

 

« Je continue à suivre ma folie. Tout est dans le ciel. Les nuages et l’atmosphère me grisent, toujours nouveaux. C’est l’inépuisable, l’infini. » A Ravier

 

 

 

Auguste François Ravier que je salue, inclinée, reconnaissant que sa pensée est mienne chaque jour où j'ose écrire sur la lumière. Est-ce pour cela que je me suis mise à l'aimer comme tant d'autres peintres qui ont voulu insuffler la nature puissante de la lumière dans le mouvement ?

Oui, ce fut une rencontre et quelle rencontre ! De celles qui éclairent un chemin !

 

Béatrice Lukomski Joly

 

 "Je suis un soleil rayonnant, une amphore,

Chaque fois que peintres et musiciens m'honorent.

De leurs palettes jaunes, oranges, vagabondes.

Je rayonne de la lumière du monde

Chaque fois que je deviens une toile,

Je rayonne de mille flamboiements des étoiles,

Sans brûlures, ni éclatements de l'âme en éveil."

BLJ

 

Article  non critique, sur la seule émotion du poète.

 

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