Tableau de Monet " la cathédrale de Rouen"
https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Monet
https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9rie_des_Cath%C3%A9drales_de_Rouen
Je suis venue vous voir, les mains pleines et nues,
Le cœur riche, la pensée campée, revenue !
Je suis venue rencontrer vos âmes d'abîmes,
Les mains pleines de fleurs, pour ôter vos épines.
Qu'aurez-vous retenu d'un arbre dressé au vent,
Quand de mes branches levées, j'ai été votre temps ?
Je suis passée et vous ne m'avez pas entendue,
Vous, croyant que le bien est un mal, légers à ma vue.
Parfois, quand vous vous méprenez sur le sens,
L'amour, la sagesse, la parole et leur danse,
Je scrute vos âmes, et vous ne le devinez !
Passant aussi rapide qu'un éclair ; vous étiez.
Quand du verbe je crée l'avenir de la forme,
Pour que le larynx engendre l'enfant de l'Homme,
J'écris le chemin qui vient, dansant dans la voie
De l'Amour, qui est le coeur formé d'un Roi.
Si des chantres, je suis le dernier poème écrit,
À la lumière du désordre rampant qui crie,
Et que j'allume de rayons ors, mouvants à l'aube,
Verrez-vous la forme qui naît ce soir sur ma tombe ?
Je suis venue vous voir le cœur riche d'Esprit,
Accompagnée par les poètes qui sont mes amis,
Et qui, dans la sphère des Archétypes, m'honorent
De lauriers sous leur encre, désormais sonore.
Avez-vous ouï leur innocence aux cieux si clairs,
Que j'apporte leurs vérités en perles de verre ;
Qu'au travers de leur éclat, je prends leur cœur air,
Que Chérubins fredonnent en éclat de tonnerre.
Vouliez-vous de la clarté aux rimes de mes nuits,
Qu'incompris est le sens de la parole avertie,
Quand clamée, elle crée le revers de la vouivre,
Que soleil manifeste écrit et me délivre.
Quand viendra mon chant du cygne car il viendra,
Coiffé de la couronne d'éternelle Aura,
Lirez-vous la lettre qui va vers le sein parfait ?
Vous ne m'aurez pas reconnue d'hier, ni de bienfaits.
Ainsi va le cœur platonicien, inconnu,
Disparaissant, quand les Sept Roses dansent nues
Pour que jamais l'ombre ne ternisse leur joie,
Quand joie repose sous le chêne et se déploie.
M'avez-vous vue, peut-être ! de moi vous, moquant,
Laissant sur la berge de la vie votre rire fol'ardent,
Que colombe cueille le vert roseau, encore,
Ornant ma main pleine et nue sur le roc en or.

photo issue de : http://www.faire-part-discount.com/information/l-histoire-du-faire-part/123.html
Aux océans de verdure, que la langueur me pardonne,
J'ai vu dans les ramures la longueur de l'Yonne.
Fut-elle troublée dans ses moindres volutes
Qu'aux rives les roseaux se balancent au son des luths.
Aux océans des flots, que la lenteur me sermonne,
J'ai entendu les chants que les fonds marin siphonnent,
Furent-ils troublés dans leurs vocalises
Qu'aux voix sans échos les vies dévalisent.
Qu'aux rives du temps s'épousent les différences,
J'ai entendu le siècle gémir ses nouvelles indigences,
Des dénuements aux nouveaux affamés, hélas attendus,
J'ai vu les loups nouveaux aux outres suspendus.
Qu'ont-ils dansé, au vent des démons secrets !
Avez-vous seulement vu le siècle frémir de ses décrets ?
Aux océans et aux verdures les trahisons franches
Et aux indiscrétions les rebellions au siècle en avalanche ?
Verdure, flots, vagues, au ciel engrangeant les éclipses
Qui furent les témoins à l’œuvre des ellipses,
Avez-vous reconnu l’œuvre des poètes inconnus,
Aux affres des volontés secrètes et secrétées nues ?
La nonchalance secoue à peine nos indolences.
Serait-ce incongru que de pointer la violence,
Payer un tribu à nos consciences sans conscience ,
Et aux océans Méphistophélique, voir cette folle béance !
Qu'avons-nous fait pour que des poètes,
Nous n'entendions plus les voix, ni du Japon voir ses corètes,
Sous les glaises des fracas aux ensevelissements des joies !
Avons-nous pensé le mouvement des flots sans joie ?
Du poète qu'avez vous gardé en mémoire ?
Des rimes embellies qui ne vous parlent plus que de grimoire,
Mes pages tombent en pluie, et je meurs,
Laissant l'Amour écrit -comme autrefois- de mémoire d'heures.
"Vieille dame lisant" M Knoop 1880-1900 de Rembrandt
http://artmic.eklablog.com/10-les-vieilles-dames-lisant-peintures-a112488838
À la longueur de mes saisons, le jour se lève.
Aux adieux faits sans rien avoir demandé,
Aux baisers donnés, oubliés dans la nuit,
Que ma terre a pourtant façonnés,
De mémoire, désespérée, je suis passée,
Sans que vous ne m'ayez vue de désirs !
Le jour se lève sur mes matins sans réconfort,
Mon chant sur les mortes saisons de la modernité
Est un souffle perdu au vent.
Désormais absente, je ne ris plus, ne souris plus.
Mes cheveux ne balayent plus mon visage.
La terre s'est figée autour de ma mémoire,
L'a faite solitude, sans la caresse d'un enfant,
Qui a balayé de ses doigts frêles, ce qui reste,
De douceur à mon souvenir, ses rires !
Ai-je été d'Amour que je me demande
Les promesses fatiguées, mortes avant de naître.
Y eut-il eu un arbre qui abrita mes émois
Que désespérée sans plus l'être,
Forcée de solitude, habillée d'oubli,
Je vous attends, presque sereine,
Assise sur un banc, dans ma cour,
À vous attendre, endormie près d'une rose,
Bientôt alitée à force de vous attendre !
M'ont-ils tous laissée que, parfois, je reçois
Beau message, un : « Comment vas-tu maman ? »
Que j'en oublie le tendre geste et le rictus de complicité
Que l'enfant engendrait avant de vœux : « Ma maman à moi ! »
Oh ! mes enfants, portés jusqu'à l'a rondeur de mon corps,
Flanqué de lourdeurs du vieillir, me voyez-vous ?
Quand de vos « i quelque chose »
Vous pensez me faire plaisir :
« Vois comme tu es importante à nos vies ! ».
Par pitié, âmes aimées de tant de labeur,
Aujourd'hui le dos fracassé par la douleur,
Les jambes ayant peine à me porter,
Quelle béquille pour porter ma mémoire
Si bellement offerte, riche d'ombres ?
Serait-ce votre "i" si léger en vos poches,
Que je porte si lourdement
De solitude assassine ?
M'avez-vous aimée un peu pour que je vive
Vos absences par ces « i » interposés ?
Merci pour vos jolie fleurs qu'un « i Flora » m'a apportées.
Mais sais-je si c'est geste de bienséance
Ou geste d'amour ?
J'ai bien la photo du petit dernier,
de la tendre épouse aussi,
Mais je suis si seule que je ne pleure plus.
À nos amours tombés dans l'oubli,
Moi, qui croyais que l'amour était un beau lever,
Que faites-vous mes amis, mes enfants,
Si loin de ma tombe que je vous annonce
Qu'un "i" prendra peut-être en photo ?
Pleurerez-vous sur ma table tombale
Quand du coin de mon ciel bleu,
Je vous enverrai un grand salut ultime
Que vous ne verrez pas et qui me laissera encore seule,
Car vous ne me croirez pas davantage vivante !
Que je vive là haut , bercée par les anges,
Dans la lumière des vies passées,
Vous laissera indifférents par ignorance
Et un rideau noir tombera sur nos souvenirs
Cachant vos vies à la mienne si haut dans les étoiles !
Ô Solitude !
Texte écrit pour les personnes âgées ne recevant plus la visite de leurs êtres chers,
mais recevant foultitude de sms : " les "i" messages , puisqu'elles ont des téléphones portables !
Lorsque ce texte fut publié pour la première fois, il me fut crié que ce genre d'évènement ne pouvait pas exister et que j'écrivais n'importe quoi. Je n'écris que sur des faits vus, expérimentés, constatés, éprouvés.
Tchaikovsky - Hymn of the Cherubim
ODILON REDON
http://www.musba-bordeaux.fr/sites/musba-bordeaux.fr/files/odilon_redon-dossier_pedagogique.pdf
Jamais ne croyez que haine se combat avec la haine,
Ni que les armes sont à la haine la réponse espérée.
Ne croyez pas que la mort soit fin de tout en soirée
Cueillant son fruit quand lumière reste souveraine.
Donnez du pain aux bouches amères nous méprisant
Car il nourrit l'âme sacrifiée sur son autel ressuscité.
Dispensez pitié et douceur aux âmes trépassées,
Concédez compassion aux âmes noires L'offensant.
Ne pourchassez pas l'Âme noircie dans la terreur,
Elle attend notre consentement dans sa profession,
Qui n'a de foi que dans l'anéantissement de la passion,
Perfide, tente l'appel pour ruiner du cœur sa chaleur.
Vous qui étiez fils du Christ avant qu'incrédulité
Ne s'empare de Sa noble parole, soyez la lumière.
Demeurez le bras levé avec Sa pensée sanctuaire
Car il n'est plus grand Roi au monde que Sa majesté.
Pleurez si cœur vous veille. Larmes lavent l'impur.
Veillez si membres vous portent. Gestes accueillent.
Agissez si volonté est seuil. Pensée, la vie cueille.
Soyez attitudes si vous aimez. Héritage épure.
Point ne charger le monde d'inutiles lamentations,
Sans que lamentations ne deviennent votre courage,
Le monde en est si chargées, devenu son otage.
Soyez le mouvement en accueillant sa fondation.
Soyez la rose blanche ou rouge qui meut le monde
Sans consentir à l'infernal, ni à son cruel dessein,
Cet accord de sa partition qui, tout,ruine en son sein.
Regardez le en conscience, il prend habit immonde.
Lever regards et priez Père, Fils et Saint Esprit,
Mendiez connaissance sur les ailes de la colombe,
Étudiez à la bougie la Trinité, loin des tombes.
Osez dire « Christ en moi » quand son contraire lui nuit.
Soyez de tous les courages aux heures glauques
Qui adviennent et n'avons pas encore vues des ténèbres ;
Souvenez-vous de votre baptême qui fut votre vertèbre.
Osez l'Oint que l'abîme veut troubler de sa voix rauque.
Ne vous laissez pas leurrer à l'heure des faux miracles
Quand orages se soumettront aux vœux du noir Titan.
Souvenez-vous de la Lumière tous ces jours cécitants
Car pas un de nous n'oublie de prier quand mort racle.
Demeurez bons. Jamais ne pliez face à la barbarie.
Protégez votre Liberté en actions et en paroles.
Soyez le fruit duquel on reconnaît l'arbre à sa corolle.
Prenez robe blanche que le ciel bleu aime en Marie.
S'il me faut du courage pour ces quelques vers francs,
Ce n'est pas tant au courage que je le dois mais à l'Aurore
Qui m'a faite mouvement lors des nuits endeuillées,
Dans mes membres douloureux à l'extrême, souffrants.

Dessin de jacques Lévy, astrosophe.
FEMME DE REMBRANDT
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_tableaux_de_Rembrandt
Elle tremblait comme feuille fragile en automne,
Là, immobile, le mouvement triste et saccadé,
Ramassant du temps ce qu'il reste d'heures à créer,
L'air contrit, larmes figées, le regard triste dans le sien.
Elle ne disait plus un seul mot, la bouche éteinte.
Elle ne lui disait plus rien, plus rien de leurs émois.
Lui, n'avait plus rien à dire ayant tout dit, d'elle,
Tout dit des mouvements sans vie que la vie prend.
Elle était assise dans sa chaise de rotin au salon
Que rotin craquait à chacune de ses crispations ;
Elle passait du fauteuil au grand lit, du lit au fauteuil,
N'osant plus le regarder, n'espérant plus rire, ni sourire.
Elle lui avait demandé d'être son bras, ses jambes,
Avait abandonné sa promenade contre la montre,
Le visage figé, les doigts épris de sa douleur vive
Qu'il attrapait comme on peut à l'automne venant.
La vie était tissée de petits riens, de lourds chagrins
Qu'il ne montrait pas. Pas ! qu'il pleurait silencieux
Tout le jour, toute la nuit, surtout la nuit. Oui, la nuit.
Il veillait. Il la veillait, tellement amoureux d'elle.
Quand l'automne lent n'en finissait pas de rougir,
Quand l'hiver refusait de venir vraiment, elle tremblait,
Comme feuille veut rester accrochée à sa branche,
Comme branche reste accrochée à son bel arbre.
Il lui apportait des fleurs tous les jours, des roses,
Parfois des lys, d'autre fois des pensées colorées
Qu'elle fleurissait de beaux mouvements éteints,
Qu'il adorait de ses sourires encore émerveillés.
Elle ne lui disait plus rien, elle ne parlait plus.
Il lui lisait les poètes, le cœur cadencé par le rêve,
Le souvenir riche des amours abrités en plein été
Qu'ils avaient oubliés, qu'ils avaient rangés loin.
Lui, il veillait son amour, riant des fadaises,
Lui racontant les merveilles des palais fleuris
Qu'en sa mémoire à elle, il savait bleues fleurs.
Lui offrit-il un myosotis qu'il ravala une larme.
Elle était belle comme l'est une fleur d'amour,
Malgré les cheveux rares, malgré la lèvre pâle.
Lui, tremblait pour elle, d'un autre tremblement
Que feuille sur leur arbre à tous deux vacillait.
Personne ne voyait le début de l'hiver traverser
De petits pas en crampes douloureuses leur salon.
Il ramassait le verre qu'une tornade avait balayé.
Il essuyait encore parfois une larme qui coulait
Quand conscience de vie s'allume soudainement
Quand mémoire fléchit dans le geste qui ne peut plus.
Le cœur somnolent, elle ne se souvenait que de peu,
Et lui offrant ses bras pour la porter, lui son bras,
Lui ses pas, il avait souvent l'envie de dire sa détresse
Tout en se plaisant à lui offrir les fleurs qu'elle aime.
Et dans cet immense amour, dans l'immense désarroi,
Il regardait le monde et ses gens et leurs petitesses
Comme autant de ronces les griffant d'inutile.
À sa rose des matins lumineux, il dit le doux baiser.
Elle tremblait comme feuille vers l'hiver sur son arbre.
Personne ne savait. Une roue dehors semblait dentée
Grinçait sur le carrelage. Lui, il a peur, peur, peur,
Ne sachant plus, parfois, si l'amour est plus fort que vie.
Il la porte dans ses bras, maintenant ne le pouvant plus,
Et dehors dans le jardin, près du grand arbre vert
Qui dans le jardin admire les belles pierres posées,
Il rêve encore de l'épouser dans sa belle robe blanche.

Fil RSS des articles