Béatrice Lukomski-Joly


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Le poème est une voix vers l'absolu.

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Pensée de la nuit : Chaque poème écrit est comme un enfant porté au monde. Il emplit l'âme de sa rondeur. Nous caressons ses mots. Nous l'élevons dans la responsabilité des mots passants, avec l'interdiction absolue donnée de nous tromper de geste qui ne serait pas porteur d'humanité, même quand il secoue un peu les âmes avec autorité bienveillante. Il est le souffle s'élevant, poussant sa voix vers l'absolu en soi. il est la mise au monde d'une idée passante attrapée dans son vol léger, sans douleur, telle une élévation d'âme qui a son infini à redescendre sur terre quand l'inspiration s'achève. J'ai souvent comparé la création d'un poème à la création musicale car l'élévation est semblable. Je n'ai jamais ressenti cette émotion lorsque peignant un tableau dont le sentiment d'élévation reste ancré à la matière des matériaux utilisés.

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Les cathédrales de pierres

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

photo issue du blog : http://teambugey.over-blog.com/article-16068003.html

Autres photos personnelles

 

La forêt est un temple, façonnée de chemins argentés,

Dans laquelle s'élève abondance de cathédrales.

Ciselées de lumières et de dentelle ombragées,

Elles bruissent des musiques d'orgues ancestrales.

Au sein des rayons que le soleil chatoie d'ondes d'or,

De trois harpes, vingt-quatre vieillards resplendissent.

Des chants par mille s'élèvent, et le temps les adore.

Pas un bruit, sinon un silence d'arbres caressant sa pelisse !


Ô ! Montagnes ! Tous ces monts d'ascension à l'envol tendu !

Ces châteaux abrités de sagesse aux sapins, pensent.

Ces conifères aiguillés aux cascades entendues

Ruissellent de source vive, et dans la pureté de mon cœur danse.

Dans ses jardins serpentent torrents creusés de main divine

Que sa chandelle encore allume de mémoire alpestre.

L'arc d'étoiles brille de leurs cimes et les racines

Ont mille flambeaux de cent roses célestes.

 

Elle sarcle le feu créateur, sans amertume.

Nature Mystica flambe à mon front perlé d'éclat

Que pluies sur nos branches symphonisent* de brume ;

Et c'est la feuille qui s'envole jusqu'à trépas, sans trépas !

Le plissé des falaises enseigne les avenirs qu'il dépose,

Qu'aucun livre n'enseigne, car il est, et seul, se signe.

De tous temps, vertus vraies enseignent ses roses,

Aimant ses flancs de pierres et ses coteaux de vignes !


 

Champs, bois, prairies, habits des cathédrales de pierres

Que vos narcisses follement odoriférants m'honorent,

Comme un ballet de pétales se déployant d'un sourire lierre.

Sur la couverture verdoyante, je me couche et m’endors,

Me taisant, car il n'y a de mots qui ne glissent en bouche,

Sans que le temple ne se construise davantage !

Ô ! églises de pierres, mes douces souches !

Forêt des sagesses, je vous ramène en mon âge.


N'ai-je rien vu de plus beau que sa cathédrale,

Sur ses falaises stratifiées qui, tout, donne, tout, apprend,

Tout aime, tout chante, et garde secrets ses vœux fatals,

Qu'au plus intime de l'esprit, prirent forme lentement ?


Sous nos regards lavés et de chaleur ondoyante à la vie,

Dans la clameur du cri du bien-naître au corps de l'esprit,

Que plus personne ne voit ni ne réclame d'heures embellies,

Qu'ai-je entendu des cors et des trompettes qui me prit ?

Je veux asseoir la falaise au faîte de sa hauteur, sur mon flanc,

Dans le coeur des pensées oubliées pour qu’elles renaissent.

Je veux glisser sur l'aile du vent, et approcher le nuage blanc

Ayant forme d'ailes, pour laver l'imposture des folie qui paissent.

À la pointe de la lance des élans téméraires, je veille,

Pour l'éclat ruisselé des sapins que l’œil voit au grand jour,

Sous l'écorce fleurant la sève des pins anoblie par l'abeille,

Je clame l'invisibilité des êtres de nature au grand jour.

 

 

Je veux, des ruisseaux, des rivières et des cathédrales de pierres,

Marier les cailloux sous l'usure de leurs flancs renversés, si las,

Qu'aux alluvions, l'Albarine a embrassé de son lit de terre,

Mouillés à la vague du lac de Bertâne que l'aile du cygne bat.

Je veux, sans aigreur, témoigner de son roulis de clocher,

Baptisant de pureté et de grâce sa verte pâleur cachée,

Que truites et flots frayent d'amour à l'ombre des rochers,

Sous l’œil amoureux des myriades de sylphes amusés.


Quelle fut ma plus grande révolte, si ce n'est l'éloignement,

Bien que me voyant en plaines, monts et combes, recouverte !

Aux heures des blessures réclamant l'Amour des pas lents,

Me posant de repos en grandes enjambées vertes !

Que Bugey manque à ma verdure, ma grande messe !

J'ai, de tous temps, dessiné le retour aux cathédrales de marbre

Qui de leurs sentes vaporeuses appellent les grandes liesses,

Pour l'affinité des parfums, qu’envoûtée, je suis l'arbre.

 

 

Nature, cathédrale et temple ! Mazières et ses marches !

Aux promontoires des villages que Lacoux adore d'un regard,

Que La Raggiaz pleure aux pieds meurtris des longues marches,

Ô, cathédrales de pierres sous la voûte des sapins verts, je pars.

Des ciels encilés*, que n'ai-je vécu pour vous d'heures longues,

Toute une vie, partie des cimes que pleure encore le cygne.

Me créant retour de poète prolixe, je vole d'ailes oblongues

À la Vierge esseulée de Longecombe, je deviens le signe.


Je reviens, les pas désenlisés des neiges ourlées de rose,

Que le bel enfant à sa victoire suspendue, aux lèvres fissurées,

Dessine depuis des décennies. Oui ! je l'ai ma victoire, si j'ose !

Cathédrales du Bugey ! Cathédrales d'arbres sculptées,

Rose est ta verdure. Blanche est ton nom à ton corps veillant.

Au temple de mes entrailles que vies saluent et bâtis de pierres.

Blanche est ta forêt. Voile est la traîne de tes nuages souffrants.

Et me voilà à jouer sur ton orgue, les chants soufflés d'hier.

 

* Licence poétique


 

 

 

http://beatrice-lukomski-joly.copyright01.com/

Le silence

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

"Le pélican nourrissant ses petits"

mosaïque de la cathédrale d'Aachen - Allemagne- Der Dom- ( Aix la Chapelle)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_d%27Aix-la-Chapelle

 

Me promenant loin du bruit pour adorer le silence,

Fuyant le tumulte des gens forts d'excellence,

Regardant les arrogances comme des épines,

Je scrute les âmes au bord des gouffres de rapines

Et vais pensive, le front lacéré des pensées amères

Pour leurs fallacieuses  chimères.

 

Sans que les rides du vieillir ne témoignent des cris,

Ces cris me burinant le cœur, mordue par le mépris,

Je marche dans l'intimité de mon silence manifeste,

Nos cœurs n'épousant pas le délié de nos gestes.

Irez-vous demain sereins, laissant la puissance mourir

Pour être le chemin que rien ne tarit, sans haïr ?

 

Un jour viendra l'heure où les visages seront apostasie,

Ne masquant plus l'intériorité de l'âme cramoisie.

Comme des arbres déracinés, elles pleureront leurs vilenies,

Brûlées au vif de leur écorce en larmes que ciels nient,

Regrettant, peut-être, l'orgueil arrimé à nos regards.

Déjà la laideur s'inscrit dans les corps, sans crier gare !

 

Irai-je sans vous, pourtant riche de vous, la mémoire ouvrière

Qu'ombres ne terniront pas de n'avoir pas su être votre lumière ?

 

Et moi, j'irai sans regrets, arpentant sans bruit le silence,

La bouche taquinant le verbe flamboyant, sans arrogance,

Les yeux lucides de voir tant d'éclairs d'auras si ternes,

Les bras riches de mes pas sur un sol ferme, sans cernes,

Je regarderai les enlisements sans que je ne sombre

Et des vœux, j'aiderai les destinées d'ombres en nombre.

 

Faudra-t-il des fleurs et des heures pour que le labeur règne,

Effaçant les douleurs et les blessures que le bien enseigne,

Masquant les odeurs infâmes des esprits tristement mal nés,

Qui, affamés de vils destins, et de misérables destinées,

Ignorent tout de la gloire du sacre de l'Humanité.

Saisons aux quatre coins du monde les voient à perpétuité.

 

Natures des matins que j'aime quand se lève le soleil,

Auréolant nos chevelures de millénaires vermeils,

Penserez-vous avoir été de sagesse que la terre s'ouvrira,

Engouffrant jusqu'à nos vaines pensées, qu'astres n'aiment pas.

Serai-je de lumière, cernée de mauve au faîte des soleils,

De rose au vert émeraude pour me marier au blanc de l'éveil ?

 

Irai-je sans vous, pourtant riche de vous, la mémoire ouvrière

Qu'ombres ne terniront pas de n'avoir pas su être votre lumière ?

 

Prendrai-je sur moi la beauté des mille nuits du monde

Pour n'être qu'aux aurores le tisserand des ondes,

Qu'aux éclats de verre, je colorerai et cernerai d'étain ?

Chaque fois que j'entendrai parler d'amour au lointain,

Sans rien voir de sa vertu, l'intériorité abîmée, je créerai ;

Les mains, qui tout donnent, défricheront l'ivraie.

 

Je vois toute la volonté éteinte sous le fléau des illusions

Que la beauté du firmament n'a pas voulu de ces effusions,

Sans que l'illusion ne soit reine pour grandir le roi,

Que personne ne rêve d'heures bien nées, ni ne voit.

Et je vais dans le silence de mes pas qui dansent,

Là, tout contre le ruissellement de mes alliances.

 

Faudra-t-il des sentiments d'abandon tout contre ma terre,

Pour que le blé se sème sous les ailes d'oiseaux dans l'air,

Et de vertus pour dire les lauriers des Vertus aux Séraphins

Qu'hommes auront voulu épouser de célestes voies, sans fin ?

Et du silence volontaire, je garderai le sceau des créations

Volant d'ailes déployées, alliancée* au sol des fécondations.

 

Exercice sur l'oeil 

* licence poétique

Mélancolie

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Edouard Burnes-Jones

 https://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Burne-Jones

 

Le ciel est gris comme cendre ;

Point de blancheur ne perce l'horizon.

Est-ce cela un ciel tendre ?

 

Pourquoi cette mélancolie pérenne

Reprenant sans cesse son chemin

Dès que je meurs d'abandon ?

 

Neige ne tombe et semble attendre

Qu'innocence lève sa raison

Pour étendre son linceul d'amour.

 

Pourquoi vas-tu dans la brume,

Si loin perdu que je ne te vois,

Toi, si proche du fleuve de l'oubli ?

 

Vase se vide et rêves languissent.

C'est toujours ainsi quand je fléchis!

Ô mélancolie bouleversée !

 

Pourquoi m'avoir laissée ?

Je t'attends dans autre enfant

Qui dirait «  je suis revenu. »

 

Ciel n'a pas laissé ses cendres,

Poussière n'a rien révélé de mon spleen.

Est-ce cela une destinée faite de tristesse ?

 

Pourquoi suis-je née triste,

Sensibilité aiguisée que je ne mens

Et jamais ne fais de place à cette harpie ?

 

 

Hymne à la fleur

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Toutes les illustrations de ce poème sont issues des aquarelles du peintre Belge Adyne Gohy,

Avec mes  chaleureux remerciements pour l'accord donné à l'utilisation de ses aquarelles.

https://www.artmajeur.com/adyne-gohy

Allez vous promener dans son jardin aquarellé, c'est splendeur.

 

Voir une fleur s'épanouir l'été, à midi,

Sourire quand elle se donne d'organdi,

Écouter sa voix, ce murmure sourd,

Lors de son envol joyeux alentour,

De l'avoir reconnue en sa présence.

 

 

Libérez son être éclos au petit matin,

Inouïe clarté du soleil tissant son satin.

Rendre à ses yeux sa vue, et clamer sa noce,

Caresser son âme vive offerte au Logos

Tel on aime un enfant de transparence.

 

Lui dire des mots veloutés, tout le jour,

Avec elle, les offrir aux belles de jours.

Dans sa lumière, humer son parfum.

L'aimer avant qu'elle n'épouse un Séraphin,

Regardant son être danser de révérences.

 

 

La prendre contre son cœur d'amertume,

Lui rendre son sacrifice dans l'écume,

Dessiner son astre en ciel bienveillant,

Percevoir sa lyre et son pipeau au vent

Et cueillir sa musique de déférences.

 

Reconnaître son destin pour un ciel bleu,

Sa flammes ardente pour un seul vœu,

Et lui parler d'elle pour voir son ciel

D'une simple abeille sur un arc-en-ciel,

Éperdument légère de résilience.

 

Aquarelle faite d'après une de mes photos de fleurs

dont voici la photo

La voir étendre ses pétales de soie

Telles nos mains ouvertes pour un Roi,

Vers nous se tendre la chance de l'espoir.

Libérer une fleur au jardin, un soir,

Sur le chemin, avec vigoureuse patience.

 

L'aimer au-delà de la mesure, l'aimer

De cet amour secret parlant de son bien-aimé

Que les oiseaux honorent par tous les temps,

Les ailes entre deux mondes, en sept instants.

La voir s'unir au monde d'opalescence.

 

 

Croire en elle, voir sa joie frémissante

Quand libre, elle vole et vole caressante,

Reliant ses pétales en offrande à sa coupe,

Pour les hommes sensibles dans sa chaloupe,

Créant l'avenir du monde de sa confiance.

 

Devenir son esprit, célébrer son courage,

Agenouillés devant sa grâce en partage,

Et partir légers de son héritage en fleurs

Qu'elle dépose en son vase de couleurs,

Pour ne cueillir que son miel d'alliance.

 

 

Lui dire tout l'amour d'avril après la pluie,

En l'an nouveau qui la coiffe de fruits,

Et suivre son vol de pétales ailés

Au firmament des étoiles renouvelées.

Elle était fleur, elle est esprit de vaillance.

 

Libérez les roses, le muguet, les mimosas,

Les myosotis, les giroflées et les lilas,

Libérez, enfin ! l'arbre en fleurs au printemps

Pour éclore l'humanité sans pleurs ardents

Et prendre en son verger sa pensée d'assistance.

 

 

Cueillez l'infini trésor du tournesol,

Ajourez ses perles d'eau posées sur sa corolle,

Avec sa parole, saisir son nombre d'or,

L'offrir à la bonté de son horizon d'effort,

Et s'allonger sur sa liberté, notre naissance.

 

Ô êtres élémentaires, je vous chéris tant ;

Que grâce offerte vous soit du printemps

L'éclosion de la nature qui est Temple plein

Quand des Pâques, je prends le chemin.

Rendre au parfum sa volonté de confiance.

 

 

http://beatrice-lukomski-joly.copyright01.com/

 

Michel Pépé - Fleur d'amour

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