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Autres photos personnelles
La forêt est un temple, façonnée de chemins argentés,
Dans laquelle s'élève abondance de cathédrales.
Ciselées de lumières et de dentelle ombragées,
Elles bruissent des musiques d'orgues ancestrales.
Au sein des rayons que le soleil chatoie d'ondes d'or,
De trois harpes, vingt-quatre vieillards resplendissent.
Des chants par mille s'élèvent, et le temps les adore.
Pas un bruit, sinon un silence d'arbres caressant sa pelisse !
Ô ! Montagnes ! Tous ces monts d'ascension à l'envol tendu !
Ces châteaux abrités de sagesse aux sapins, pensent.
Ces conifères aiguillés aux cascades entendues
Ruissellent de source vive, et dans la pureté de mon cœur danse.
Dans ses jardins serpentent torrents creusés de main divine
Que sa chandelle encore allume de mémoire alpestre.
L'arc d'étoiles brille de leurs cimes et les racines
Ont mille flambeaux de cent roses célestes.
Elle sarcle le feu créateur, sans amertume.
Nature Mystica flambe à mon front perlé d'éclat
Que pluies sur nos branches symphonisent* de brume ;
Et c'est la feuille qui s'envole jusqu'à trépas, sans trépas !
Le plissé des falaises enseigne les avenirs qu'il dépose,
Qu'aucun livre n'enseigne, car il est, et seul, se signe.
De tous temps, vertus vraies enseignent ses roses,
Aimant ses flancs de pierres et ses coteaux de vignes !

Champs, bois, prairies, habits des cathédrales de pierres
Que vos narcisses follement odoriférants m'honorent,
Comme un ballet de pétales se déployant d'un sourire lierre.
Sur la couverture verdoyante, je me couche et m’endors,
Me taisant, car il n'y a de mots qui ne glissent en bouche,
Sans que le temple ne se construise davantage !
Ô ! églises de pierres, mes douces souches !
Forêt des sagesses, je vous ramène en mon âge.
N'ai-je rien vu de plus beau que sa cathédrale,
Sur ses falaises stratifiées qui, tout, donne, tout, apprend,
Tout aime, tout chante, et garde secrets ses vœux fatals,
Qu'au plus intime de l'esprit, prirent forme lentement ?
Sous nos regards lavés et de chaleur ondoyante à la vie,
Dans la clameur du cri du bien-naître au corps de l'esprit,
Que plus personne ne voit ni ne réclame d'heures embellies,
Qu'ai-je entendu des cors et des trompettes qui me prit ?
Je veux asseoir la falaise au faîte de sa hauteur, sur mon flanc,
Dans le coeur des pensées oubliées pour qu’elles renaissent.
Je veux glisser sur l'aile du vent, et approcher le nuage blanc
Ayant forme d'ailes, pour laver l'imposture des folie qui paissent.
À la pointe de la lance des élans téméraires, je veille,
Pour l'éclat ruisselé des sapins que l’œil voit au grand jour,
Sous l'écorce fleurant la sève des pins anoblie par l'abeille,
Je clame l'invisibilité des êtres de nature au grand jour.

Je veux, des ruisseaux, des rivières et des cathédrales de pierres,
Marier les cailloux sous l'usure de leurs flancs renversés, si las,
Qu'aux alluvions, l'Albarine a embrassé de son lit de terre,
Mouillés à la vague du lac de Bertâne que l'aile du cygne bat.
Je veux, sans aigreur, témoigner de son roulis de clocher,
Baptisant de pureté et de grâce sa verte pâleur cachée,
Que truites et flots frayent d'amour à l'ombre des rochers,
Sous l’œil amoureux des myriades de sylphes amusés.
Quelle fut ma plus grande révolte, si ce n'est l'éloignement,
Bien que me voyant en plaines, monts et combes, recouverte !
Aux heures des blessures réclamant l'Amour des pas lents,
Me posant de repos en grandes enjambées vertes !
Que Bugey manque à ma verdure, ma grande messe !
J'ai, de tous temps, dessiné le retour aux cathédrales de marbre
Qui de leurs sentes vaporeuses appellent les grandes liesses,
Pour l'affinité des parfums, qu’envoûtée, je suis l'arbre.

Nature, cathédrale et temple ! Mazières et ses marches !
Aux promontoires des villages que Lacoux adore d'un regard,
Que La Raggiaz pleure aux pieds meurtris des longues marches,
Ô, cathédrales de pierres sous la voûte des sapins verts, je pars.
Des ciels encilés*, que n'ai-je vécu pour vous d'heures longues,
Toute une vie, partie des cimes que pleure encore le cygne.
Me créant retour de poète prolixe, je vole d'ailes oblongues
À la Vierge esseulée de Longecombe, je deviens le signe.
Je reviens, les pas désenlisés des neiges ourlées de rose,
Que le bel enfant à sa victoire suspendue, aux lèvres fissurées,
Dessine depuis des décennies. Oui ! je l'ai ma victoire, si j'ose !
Cathédrales du Bugey ! Cathédrales d'arbres sculptées,
Rose est ta verdure. Blanche est ton nom à ton corps veillant.
Au temple de mes entrailles que vies saluent et bâtis de pierres.
Blanche est ta forêt. Voile est la traîne de tes nuages souffrants.
Et me voilà à jouer sur ton orgue, les chants soufflés d'hier.
* Licence poétique

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"Le pélican nourrissant ses petits"
mosaïque de la cathédrale d'Aachen - Allemagne- Der Dom- ( Aix la Chapelle)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_d%27Aix-la-Chapelle
Me promenant loin du bruit pour adorer le silence,
Fuyant le tumulte des gens forts d'excellence,
Regardant les arrogances comme des épines,
Je scrute les âmes au bord des gouffres de rapines
Et vais pensive, le front lacéré des pensées amères
Pour leurs fallacieuses chimères.
Sans que les rides du vieillir ne témoignent des cris,
Ces cris me burinant le cœur, mordue par le mépris,
Je marche dans l'intimité de mon silence manifeste,
Nos cœurs n'épousant pas le délié de nos gestes.
Irez-vous demain sereins, laissant la puissance mourir
Pour être le chemin que rien ne tarit, sans haïr ?
Un jour viendra l'heure où les visages seront apostasie,
Ne masquant plus l'intériorité de l'âme cramoisie.
Comme des arbres déracinés, elles pleureront leurs vilenies,
Brûlées au vif de leur écorce en larmes que ciels nient,
Regrettant, peut-être, l'orgueil arrimé à nos regards.
Déjà la laideur s'inscrit dans les corps, sans crier gare !
Irai-je sans vous, pourtant riche de vous, la mémoire ouvrière
Qu'ombres ne terniront pas de n'avoir pas su être votre lumière ?
Et moi, j'irai sans regrets, arpentant sans bruit le silence,
La bouche taquinant le verbe flamboyant, sans arrogance,
Les yeux lucides de voir tant d'éclairs d'auras si ternes,
Les bras riches de mes pas sur un sol ferme, sans cernes,
Je regarderai les enlisements sans que je ne sombre
Et des vœux, j'aiderai les destinées d'ombres en nombre.
Faudra-t-il des fleurs et des heures pour que le labeur règne,
Effaçant les douleurs et les blessures que le bien enseigne,
Masquant les odeurs infâmes des esprits tristement mal nés,
Qui, affamés de vils destins, et de misérables destinées,
Ignorent tout de la gloire du sacre de l'Humanité.
Saisons aux quatre coins du monde les voient à perpétuité.
Natures des matins que j'aime quand se lève le soleil,
Auréolant nos chevelures de millénaires vermeils,
Penserez-vous avoir été de sagesse que la terre s'ouvrira,
Engouffrant jusqu'à nos vaines pensées, qu'astres n'aiment pas.
Serai-je de lumière, cernée de mauve au faîte des soleils,
De rose au vert émeraude pour me marier au blanc de l'éveil ?
Irai-je sans vous, pourtant riche de vous, la mémoire ouvrière
Qu'ombres ne terniront pas de n'avoir pas su être votre lumière ?
Prendrai-je sur moi la beauté des mille nuits du monde
Pour n'être qu'aux aurores le tisserand des ondes,
Qu'aux éclats de verre, je colorerai et cernerai d'étain ?
Chaque fois que j'entendrai parler d'amour au lointain,
Sans rien voir de sa vertu, l'intériorité abîmée, je créerai ;
Les mains, qui tout donnent, défricheront l'ivraie.
Je vois toute la volonté éteinte sous le fléau des illusions
Que la beauté du firmament n'a pas voulu de ces effusions,
Sans que l'illusion ne soit reine pour grandir le roi,
Que personne ne rêve d'heures bien nées, ni ne voit.
Et je vais dans le silence de mes pas qui dansent,
Là, tout contre le ruissellement de mes alliances.
Faudra-t-il des sentiments d'abandon tout contre ma terre,
Pour que le blé se sème sous les ailes d'oiseaux dans l'air,
Et de vertus pour dire les lauriers des Vertus aux Séraphins
Qu'hommes auront voulu épouser de célestes voies, sans fin ?
Et du silence volontaire, je garderai le sceau des créations
Volant d'ailes déployées, alliancée* au sol des fécondations.

Exercice sur l'oeil
* licence poétique
Tableau d'Odilon Redon
http://www.musba-bordeaux.fr/sites/musba-bordeaux.fr/files/odilon_redon-dossier_pedagogique.pdf
Lasse de l'obstacle où se maltraitent les mots,
Dans l'éclair que vérité prend de pureté,
Les roses pleurent, griffées par un barbelé.
La ruse écrit la faute, la foudre dit les maux.
Si ruse creuse la fosse de l'impureté
Au coin de la rue, au délié des chemins,
Que deviennent les fleurs fanées près du ravin
Si des mains d'homme ne les retenaient l'été ?
Si j'étais la mort en chemin, là, de vous, proche,
Venant cueillir vos imperfections amères,
à ma volonté que diriez-vous des chimères
Qui ont ceint vos jours pour votre nuit qui approche ?
Puis-je vouloir que l'ombre cesse de tournoyer
Quand vient le désarroi du fol orgueil à ma vue,
Que je cède mon regard à la beauté absolue,
Avant qu'ombre ne ternisse mes yeux ocrés.
Edouard Burnes-Jones
https://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Burne-Jones
Le ciel est gris comme cendre ;
Point de blancheur ne perce l'horizon.
Est-ce cela un ciel tendre ?
Pourquoi cette mélancolie pérenne
Reprenant sans cesse son chemin
Dès que je meurs d'abandon ?
Neige ne tombe et semble attendre
Qu'innocence lève sa raison
Pour étendre son linceul d'amour.
Pourquoi vas-tu dans la brume,
Si loin perdu que je ne te vois,
Toi, si proche du fleuve de l'oubli ?
Vase se vide et rêves languissent.
C'est toujours ainsi quand je fléchis!
Ô mélancolie bouleversée !
Pourquoi m'avoir laissée ?
Je t'attends dans autre enfant
Qui dirait « je suis revenu. »
Ciel n'a pas laissé ses cendres,
Poussière n'a rien révélé de mon spleen.
Est-ce cela une destinée faite de tristesse ?
Pourquoi suis-je née triste,
Sensibilité aiguisée que je ne mens
Et jamais ne fais de place à cette harpie ?