art Waldorf
J'aime écouter la lente chute du soir,
Et naître avec lui sous de légères ombelles,
Parfumer son lit vert du bois de ses branches,
Danser une valse, avant de rêver la nuit blanche.
Quand étoiles scintillantes vivent éternelles,
J'épouse les anges dans le levant du soir.
Les anges ont chaud dans les ailes des oiseaux,
Et leurs plumes or, et leurs longs voiles, sont doux,
Quand anges blancs fêtent les fleurs, et les roseaux.
À l'heure vespérale des mots endormis,
Encore à l'heure claire des vêpres sans mot,
La création du monde, et ses claires beautés,
Aux heures sans secondes, avec Galatée,
J'aime fleurer le fol parfum qui ne dit mot,
Aux épousées des anges du ciel bleu, leurs amies.
Les anges ont chaud dans les ailes des oiseaux,
Et leurs plumes d'or, et leurs longs voiles, sont doux,
Quand anges bleus fêtent les fleurs, et les roseaux.
J'aime guetter le doux envol des cygnes nocturnes,
Vivre la caresse du vent, taquiner leurs plumes,
Penser que je pourrais être leur yeux qui passent,
Près de mes rivières bleues que le long soir embrasse.
J'aime les anges blancs que la lumière allume.
Les anges aiment les nuages taciturnes.
Les anges passent, car ils éclairent les étoiles.
Les anges ont chaud dans le rameau de l'oiseau blanc,
Quand ils écoutent le chant liturgique du voile.
"Christ"
Acrylique Béatrice Lukomski-Joly
Offrons-lui de Mère nature,
le Père des éléments matures.
De la plante primordiale depuis la création,
il épousera chaque aurore, chaque mousson,
et à chaque crépuscule, chaque froidure,
regardera-t-il s'épanouir les êtres de verdure
qu'il les aimera au feu sacré qui toujours perdure.
Déjà les arbres et les fleurs se toilettent
à sa venue si proche que chante le poète.
Au Dieu morcelé en toutes choses,
il verra la Robe qui enseigne la gnose ;
au Graal, il dira enfin la joie du Père,
au Fils uni de rédemption, il dira la Mère.
Ce sera aux temps pascal accomplis
la retrouvaille du Verbe dans le Cœur uni.
Il entendra la terre psalmodier sa joie,
car de la Pâques, il verra la Vérité en Soi.

Tableau :
Aquarelle, pastel sec et crayon de couleurs
dans un travail personnel sur l'oeil et la représentation du ciel dans celui-ci
Freydoon Rassouli
http://www.rassouli.com/home.htm
La bouche sonore témoigne.
L’œil est pure lumière.
L'aurore est une perfection
Que le crépuscule envie.
La lumière crée l'ombre ;
L'ombre révèle la lumière.
La bouche témoigne
Vérités et mensonges,
Mensonges alertes,
Vérités en l'homme rares,
L'orgueil toujours œuvre.
Race de vipères
Qui toujours mord la poussière,
Où as-tu appris à dire la beauté
Alors que la laideur sort de tes actes ?
Que ton âme est sombre
Comme la forêt sans lune
Et que ton esprit est fantôme
Comme le cimetière des pensées vides !
À la bouche caverneuse,
Aux hommes sans esprit,
Aux éducations vidées de sens,
Aux sens dénués de vie,
Je ferme la porte.
Au travers des mots, Je lis.
Les pensées, Je vois et leur son, J'entends.
S'il n'existait pas l’œil de lumière
Qui du verbe témoigne,
Je fuirai loin des sombres desseins
Que la bouche accomplit.
Mais l’œil grave raconte le monde,
Car il est pure lumière.
Le crépuscule est l'ami de l'aurore,
Et l'aurore lui dit : lève-toi !
Deviens-Moi, car tu n'es le crépuscule
Que parce que Je suis l'aurore.

Edwin Austin Abbey
-http:// https://americangallery.wordpress.com/category/abbey-edwin-austin/
Je suis l'or du temps dans son voile
Venu d'une pluie d 'étoiles
Allant sur l'étoile filante
De joie et du zénith de Dante.
Je suis de tous les temps vaillants
L'or sur les ardents récifs blancs
Et le grain éclatant au large
Malgré la peine de mes charges.
Je suis le geste de l'offrande
Qu'aime l'enfant dans la lande
Le pauvre accoudé à sa table,
Et l'aura de mon père affable.
Je suis le pauvre de fortune,
L'or du sourire au clair de lune,
Le soleil brillant du matin
Quand soir s'allonge dans ma main.
Je suis du destin une force
Jamais ne faiblit mon écorce
Même quand saccagée par d'autres
Et que larmes point ne se vautrent.
Si d'un pont guet je franchis l'arche,
Si d'une arche je suis la marche
Contre le serpent dans la main
C'est d'un pontil que je le tiens.
Je suis le Je suis rayonnant,
Qui dans mon pré, suis triomphant,
Quand être est bâton de cristal,
Pour la joie, son piédestal.
Je suis l'or dans l'éther brûlant,
La clef de voûte des boutants,
Le lait blanc du verbe éclatant.
Qui suis-je, rassasiés passants ?

Edwin Austin Abbey
tableau BLJ oeuvre personnelle non libre de droits
Me promenant au creux d'une vallée encaissée,
Dans la profondeur de la nuit, juste avant le lever,
Précisément à l'heure où chantent les oiseaux
Quand seuls les chants s'élèvent des roseaux
Et que tout dort sous le voile des ailes dans la brume
Qu'ai-je vu le vent ourdir le battement des plumes !
Qu'as-tu à me dire ? me disent l'onde et le vent.
Qu'as-tu à raconter ? me murmure le temps.
Rien que le silence ! répondis-je, assurée,
Car du silence j'entends tout ce qui est muet.
Et encore perçois-je le vent des émois mutiques,
Murés à jamais par les volontés de ténèbres laïques
Que je perçois la vallée happée par l'égoïsme !
Un gouffre de feu sans altruisme !
Aurais-je remué un peu les âmes ?
Demandais-je à leurs charmes.
Dites-moi si le silence remue les âmes
Et si l'amour peut se marier à l'infâme
En l'Esprit qui nous réclame avec cri,
De sagesse et d'entendement ?
Dites-moi le cri de l'enfantement du monde
Si les hommes sont sourds à sa pitié féconde ?
Qu'ai-je à vous dire ? me demandez-vous.
Qu'ai-je à vous donner me demanderez-vous.
Si mes dires sont des questions à vos frondes
Me verrez-vous semblable à l'onde
Qui me ceint de mille parures
Quand l'amour qui point n'est vu
Ressemble à une rose et à un jardin !
Aux grands matins renouvelés
Que chantent les vies sans mensonge,
S'il en est, s'il en est !
Diriez-vous que la nuit est,
Si les étoiles n'avaient aimé ma lumière !
Qu'importe que la ténèbre batifole constante
Si des étoiles je prends la clarté éclatante
Car la ténèbre ne peut épouser le jour
Ni le jour n'épouse la noirceur sans contour
Car il n'est d'orée palpitante qu'aux beaux labours.
Chaque fois que la vallée travaille ses roches
Et les montagnes libèrent leurs strates en ébauches,
Que n'y vois-je le labeur forcené des âmes belles
Aux tempêtes voulues par les Dieux ? Vous reverrez Babel !
Si de la conscience vous ne prenez point son être
Ni ne voyez son envergure au travail, paître,
Que me direz-vous des fautes endurées
Quand trépassée je serai, loin de vous, ailleurs née,
Me promenant au creux de la vallée désencaissée ,
Baignée par le chant des oiseaux aux heures délaissées
Qui n'ont de nom que l'amour des roses aux envols,
Adorée par le soleil, sa chaleur en mon plein vol ?
Au pied de mon arbre, regardant les flots des vies,
Bercée par l'onde et le vent, je ne connaîtrai plus l'envie,
Ni la faim, ni la soif car du terrestre affranchie, je suis,
Je suis l'onde et le vent des vérités, qui jamais, ne se nient.