art Waldorf
J'aime écouter la lente chute du soir,
Et naître avec lui sous de légères ombelles,
Parfumer son lit vert du bois de ses branches,
Danser une valse, avant de rêver la nuit blanche.
Quand étoiles scintillantes vivent éternelles,
J'épouse les anges dans le levant du soir.
Les anges ont chaud dans les ailes des oiseaux,
Et leurs plumes or, et leurs longs voiles, sont doux,
Quand anges blancs fêtent les fleurs, et les roseaux.
À l'heure vespérale des mots endormis,
Encore à l'heure claire des vêpres sans mot,
La création du monde, et ses claires beautés,
Aux heures sans secondes, avec Galatée,
J'aime fleurer le fol parfum qui ne dit mot,
Aux épousées des anges du ciel bleu, leurs amies.
Les anges ont chaud dans les ailes des oiseaux,
Et leurs plumes d'or, et leurs longs voiles, sont doux,
Quand anges bleus fêtent les fleurs, et les roseaux.
J'aime guetter le doux envol des cygnes nocturnes,
Vivre la caresse du vent, taquiner leurs plumes,
Penser que je pourrais être leur yeux qui passent,
Près de mes rivières bleues que le long soir embrasse.
J'aime les anges blancs que la lumière allume.
Les anges aiment les nuages taciturnes.
Les anges passent, car ils éclairent les étoiles.
Les anges ont chaud dans le rameau de l'oiseau blanc,
Quand ils écoutent le chant liturgique du voile.
Freydoon Rassouli
http://www.rassouli.com/home.htm
La bouche sonore témoigne.
L’œil est pure lumière.
L'aurore est une perfection
Que le crépuscule envie.
La lumière crée l'ombre ;
L'ombre révèle la lumière.
La bouche témoigne
Vérités et mensonges,
Mensonges alertes,
Vérités en l'homme rares,
L'orgueil toujours œuvre.
Race de vipères
Qui toujours mord la poussière,
Où as-tu appris à dire la beauté
Alors que la laideur sort de tes actes ?
Que ton âme est sombre
Comme la forêt sans lune
Et que ton esprit est fantôme
Comme le cimetière des pensées vides !
À la bouche caverneuse,
Aux hommes sans esprit,
Aux éducations vidées de sens,
Aux sens dénués de vie,
Je ferme la porte.
Au travers des mots, Je lis.
Les pensées, Je vois et leur son, J'entends.
S'il n'existait pas l’œil de lumière
Qui du verbe témoigne,
Je fuirai loin des sombres desseins
Que la bouche accomplit.
Mais l’œil grave raconte le monde,
Car il est pure lumière.
Le crépuscule est l'ami de l'aurore,
Et l'aurore lui dit : lève-toi !
Deviens-Moi, car tu n'es le crépuscule
Que parce que Je suis l'aurore.

Edwin Austin Abbey
-http:// https://americangallery.wordpress.com/category/abbey-edwin-austin/
Je suis l'or du temps dans son voile
Venu d'une pluie d 'étoiles
Allant sur l'étoile filante
De joie et du zénith de Dante.
Je suis de tous les temps vaillants
L'or sur les ardents récifs blancs
Et le grain éclatant au large
Malgré la peine de mes charges.
Je suis le geste de l'offrande
Qu'aime l'enfant dans la lande
Le pauvre accoudé à sa table,
Et l'aura de mon père affable.
Je suis le pauvre de fortune,
L'or du sourire au clair de lune,
Le soleil brillant du matin
Quand soir s'allonge dans ma main.
Je suis du destin une force
Jamais ne faiblit mon écorce
Même quand saccagée par d'autres
Et que larmes point ne se vautrent.
Si d'un pont guet je franchis l'arche,
Si d'une arche je suis la marche
Contre le serpent dans la main
C'est d'un pontil que je le tiens.
Je suis le Je suis rayonnant,
Qui dans mon pré, suis triomphant,
Quand être est bâton de cristal,
Pour la joie, son piédestal.
Je suis l'or dans l'éther brûlant,
La clef de voûte des boutants,
Le lait blanc du verbe éclatant.
Qui suis-je, rassasiés passants ?

Edwin Austin Abbey
tableau BLJ oeuvre personnelle non libre de droits
Me promenant au creux d'une vallée encaissée,
Dans la profondeur de la nuit, juste avant le lever,
Précisément à l'heure où chantent les oiseaux
Quand seuls les chants s'élèvent des roseaux
Et que tout dort sous le voile des ailes dans la brume
Qu'ai-je vu le vent ourdir le battement des plumes !
Qu'as-tu à me dire ? me disent l'onde et le vent.
Qu'as-tu à raconter ? me murmure le temps.
Rien que le silence ! répondis-je, assurée,
Car du silence j'entends tout ce qui est muet.
Et encore perçois-je le vent des émois mutiques,
Murés à jamais par les volontés de ténèbres laïques
Que je perçois la vallée happée par l'égoïsme !
Un gouffre de feu sans altruisme !
Aurais-je remué un peu les âmes ?
Demandais-je à leurs charmes.
Dites-moi si le silence remue les âmes
Et si l'amour peut se marier à l'infâme
En l'Esprit qui nous réclame avec cri,
De sagesse et d'entendement ?
Dites-moi le cri de l'enfantement du monde
Si les hommes sont sourds à sa pitié féconde ?
Qu'ai-je à vous dire ? me demandez-vous.
Qu'ai-je à vous donner me demanderez-vous.
Si mes dires sont des questions à vos frondes
Me verrez-vous semblable à l'onde
Qui me ceint de mille parures
Quand l'amour qui point n'est vu
Ressemble à une rose et à un jardin !
Aux grands matins renouvelés
Que chantent les vies sans mensonge,
S'il en est, s'il en est !
Diriez-vous que la nuit est,
Si les étoiles n'avaient aimé ma lumière !
Qu'importe que la ténèbre batifole constante
Si des étoiles je prends la clarté éclatante
Car la ténèbre ne peut épouser le jour
Ni le jour n'épouse la noirceur sans contour
Car il n'est d'orée palpitante qu'aux beaux labours.
Chaque fois que la vallée travaille ses roches
Et les montagnes libèrent leurs strates en ébauches,
Que n'y vois-je le labeur forcené des âmes belles
Aux tempêtes voulues par les Dieux ? Vous reverrez Babel !
Si de la conscience vous ne prenez point son être
Ni ne voyez son envergure au travail, paître,
Que me direz-vous des fautes endurées
Quand trépassée je serai, loin de vous, ailleurs née,
Me promenant au creux de la vallée désencaissée ,
Baignée par le chant des oiseaux aux heures délaissées
Qui n'ont de nom que l'amour des roses aux envols,
Adorée par le soleil, sa chaleur en mon plein vol ?
Au pied de mon arbre, regardant les flots des vies,
Bercée par l'onde et le vent, je ne connaîtrai plus l'envie,
Ni la faim, ni la soif car du terrestre affranchie, je suis,
Je suis l'onde et le vent des vérités, qui jamais, ne se nient.
Un fait est un évènement (ou parole car la parole est un évènement qui surgit ) qui a eu lieu et qui s'est inscrit dans le temps et dans une vie. Il est irrévocable. C'est un fait (évènement ) réel, une réalité devenue incontournable.
Souvent, nous voyons, les gens confondre les faits avec des sentiments ou des jugements.
Lorsque nous relatons un fait, nous n'y mettons pas de sentiment ni de jugement, car le fait est à sa place. Si le fait raconté engendre un jugement ou un sentiment, cela n'engage que celui qui n'entend pas le fait comme un fait, mais qui a des sentiments ou jugements personnels à l'égard du fait relaté. Si le fait est déplacé en un sentiment ou jugement, il n'en reste pas moins un fait qui a eu lieu.
Il faut avoir beaucoup d'écoute et de compréhension pour entendre un fait sans y mettre son Soi, c'est à dire transformer le fait en un sentiment ou un jugement, car le fait ne peut pas être déplacé ni supprimé.
Quand il devient sentiment ou jugement, c'est l'âme d'autrui agissant en son nom propre selon ses qualités ou défauts.
Exemples :
si nous donnons le fait qu'une guerre a été déclarée tel jour à telle heure, c'est un fait.
Autre exemple plus simple / Si nous marchons dans la rue, c'est un fait : je marche, et nul n'a de sentiment ou de jugement à nous voir marcher dans la rue. Nous marchons.
Encore un exemple d'un autre acabit : quelqu'un nous blesse physiquement par une arme ou en nous ayant poussé, ou moralement, c'est un fait qui a eu lieu. Même si le fait engage une action, cela reste un autre fait.
Et : Le vent s'est soulevé et a plié l'arbre au point que l'arbre a été déraciné ; c'est une succession de deux faits en relation. Que nous ayons ou non un sentiment de tristesse ou de colère sur ces deux faits ne relèvent que de l'émotion ou non vécue de voir le vent se lever et abattre l'arbre, mais ne suppriment pas les deux fait : le vent s'est levé et l'arbre a été arraché.
Dans le fait, seul le fait est contenu. Le fait n'est alors pas confondable avec le sentiment ou le jugement si nous restons dans le fait lorsque nous le décrivons.
Ce que nous pensons ensuite du fait de déclaration de guerre ou d'avoir marché ou d'avoir été blessé, fait entrer le jeu de la réflexion / reflection sur l'évènement mais cela n'est plus le fait en tant que tel.
Pourquoi tel ou tel fait a eu lieu est un autre sujet qui entre dans deux champs de compréhension : 1/ il était inscrit dans la destinée de par un fait antérieur revenant à nous et 2/ s'il n'est pas la destinée, il est alors l'objet du libre-arbitre voulu ou non de l'autre engendrant le karma dans d'autres faits qui entreront en résonnance.
BLJ