Béatrice Lukomski-Joly


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Pensées sur la nature

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

La poésie est l'oraison de la Nature, et chaque arbre, chaque fleur, chaque brin d'herbe est sa louange ; c'est pour cela que l'oiseau chante plus puissamment le matin qu'au crépuscule car il salue, de battements d'ailes dans le courant des forces de vie, la naissance de la terre qu'il vivait, épuisée, dans la nuit car la nuit est la fatigue du jour communiquée à l'homme.

La Nature est l'adoration du principe créateur dont le poète se charge pour la restituer à sa Nature ; elle prend l'Homme à témoin pour que le vent, chantant son mouvement, soit l'éloge de l'adoration.

Nul ne peut préférer la ville à la nature si sa nature n'est déjà pas pervertie par le néant de la ville. La ville n'a qu'un but, c'est celui de faire comprendre combien la Nature est primordiale pour que l'Homme renoue avec elle car elle est une avec Lui.

Un arbre est une prière. Voyez comment ses branches et son feuillage s'inclinent et se redressent et vous entendrez un psaume chanté pour la grâce de la lumière. Il en est ainsi de tous les sons de nature. Dans la force calme de l'eau, nous percevons des Laudes. Dans son tumulte, nous discernons les Nones. Dans l'amplitude du vent, ce sont les Tierces qui parlent à nos oreilles. Lors d'un orage, ces Sextes nous racontent le martyr de la nature balayée par sa souffrance. Le cri du hibou nous appelle à célébrer les vêpres. Même la lune a son chant qui sont les Complies. Rien n'est muet, et tout raconte au poète la force de la musicalité que donne à entendre la nature au lever, à ses heures, à son coucher.

Ne croyez jamais que ce sont les hommes qui ont créé les chants des heures divines que Nature offre à notre entendement et à notre conscience, c'est la Nature qui les a soufflés aux consciences, emphores d'Hommes, acteurs du monde, ayant entendu le Verbe.

La poésie est donc, par essence, le témoin de la parole de la Nature morcelée soiut du principe Créateur,  qui se veut rédemptée en un tout.

BLJ

Toutes photos personnelles

La Nature et le Hiérophante

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Toutes illustrations sont du peintre Arild Rosenkrantz

https://en.wikipedia.org/wiki/Arild_Rosenkrantz

 

Lorsqu’un arbre devient exubérant avant l’Avent,

laissant ses branches croître au vent,

donnant sa merveille fleurie, sa signature,

que ne voyez-vous l’amour en sa Nature ?

 

Quand grand devenu, il épouse l’iris idéal

assis au bord de sa stature magistrale,

croissant de beauté en sa couleur complice,

que ne les voyons-nous pas en leurs calices ?

 

L’un offre l’ombre pour ne pas périr et être ;

l’autre embrasse la lumière pour naître,

effleurant la terre que Demeter aime paisible,

l’un dans l’autre sont épousés, ardents et sensibles.

 

Aucun ne jalouse l’autre, ni ne l’évite car de l’Est,

car d’une seule fidélité, ils vivent célestes,

l’iris bleu la main dans l’arbre lapis-lazuli,

différents et s’aimant de doux rayons accomplis.

 

Si l’un venait à oublier l’autre en Notre-Dame

de la proximité que divins anges clament

l’un périrait d’avoir été accusé envahissant

quand les regards nient leur rayonnement.

 

Si encore l’un venait à crier sur l’autre

plus rien de la terre ne serait utile,

rien des regards, rien de la vie, rien de l’art,

car aimer sans le dire est leur promesse.

 

Ô Nature, confiante et franche, beau suaire,

en tout se donnant la main grâce à la lumière,

que n’es-tu vue tel le témoin des vies ardentes

traduisant à tout jamais ce qu’est le Hiérophante.

 

 

Merci ! Poème sur deux voix

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Odilon Redon

 https://fr.wikipedia.org/wiki/Odilon_Redon

 

Elle

- Viens ! La nuit tombe ! Viens dans mes bras !

Les étoiles se lèvent ! Le ciel s'éclaire !

Viens ! Vois les nuages dans l'éclair !

 

Moi

- Vois ! Il n'y a plus de nuages dans le ciel si bas.

De nos deux cœurs, nous avons épuré l'avenir.

Viens ! Ce soir, ne me regarde pas partir !

 

Elle

- Entends le frisson du rideau en dentelle !

Lorsque je le soulève, devine mon soupir !

Vois ma main tenir cet au-revoir, sans plus te trahir !

 

Dis-moi encore ton amour ! Je suis si vieille !

Merci ! Merci d'être là ! J'ai si froid !

Touche mon dos ! il perle de tant de pluie.

 

Moi

- Viens ! Il n'y a plus d'orages. Le vent est sage.

Aimer chante le monde, ce soir.

Viens ! Ton fils porte déjà l'ostensoir.

 

Elle

- Dis ! Dis le verbe qui est l'écho du passage,

Et vole avec moi jusqu'à l'empyrée !

Sans toi, mes ailes sont fragiles et givrées.

 

Moi

- Viens ! Je ne te quitte jamais, même la nuit !

Laisse le passé gagner son levain, il est mûr.

Jetons l'ivraie dans le clair-obscur !

 

Elle

- Merci ! Merci ! Toi ici ! Toi seule de nuit !

Vois l'oiseau blanc près de ma couche parfumée,

Il me parle de toi quand tu es manifestée.

 

Moi

- Viens ! C'est le temps venu de la grâce juste !

Chaque étoile te bénit d'aimer, enfin !

Il n'y a plus de dette ! Karma est achevé, enfin !

 

Elle

- T'ai-je dit que je t'aimais, toi si auguste !

Toute cette lumière sur ton visage ! Qui es-tu ?

Pourquoi tout cet amour ? D'un voile, tu es née vêtue.

 

Moi

- Tu te souviens ? Grande est ma joie en cette nuit !

T'ai-je dit que je t'aimais, toi si magistrale !

Parce que mon amour est ! D'un voile, je suis née.

 

Paru dans : 

 

Encore ce pas de géant allant du pinceau.

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

" La pie" de Claude Monet

http://www.musee-orsay.fr/fr/collections/oeuvres-commentees/recherche/commentaire_id/la-pie-347.html?no_cache=1

 

Il est presque minuit pâle, et mon âme tangue,

Entre le temps et l'espace, je vogue, exsangue,

Sans bonheur, sans tristesse, moins d'aise et sans rêve,

Rien qu'une couleur azurée pour toute trêve !


Les oiseaux se taisent. L'automne s'alanguit.

Les arbres s'abandonnent lentement au gui.

Le soleil aime. La lune bleue crée sa plaine,

Et les étoiles tissent un manteau de laine.


Ni froid, ni chaleur, ni gel, rien ! un feu ! un vent !

Tout trépasse ; tout s'en va, vous et moi ! le temps !

Les fleurs n'ont pas fini de peindre leurs pétales,

Ni leur douceur veloutée au végétal pâle.


Rien ne dit plus le lys d'un enfant, le portrait !

Rien ne dit plus la saison qui s'endort ! un trait !

Une esquisse ! peut être un mot aventuré !

Encor' ce spleen que terre prend à la durée !


Encor' ce pas de géant allant du pinceau !

Ce cri d'enfant ébloui devant le ruisseau !

Une pie sur une clôture! le froid ! tout !

L'âme amère, l'esprit heureux, tout va debout.


Le champ part, ses blés fatigués ; le pré s'absente.

Le cygne coule son col, la plume dansante.

Tout s'endort. Les fleurs fanent. Les rires s'éclipsent.

Il est minuit et terre accomplit son ellipse.


Voyez le tableau que je viens de colorer,

De teintes or, de bleus étoilés mordorés,

Quand d'un verbe, je choisis le pigment fleuri.

Rien que nature éclose, en automne, meurtrie.  

 

 

Oeuvre personnelle au pastel sec : L'arbre

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