Aimez
Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentairePhoto personnelle non libre de droits.
Ne désespérez pas quand l'amour semble déserter,
L'amour est plus fort que toutes les vertus en majesté,
De l'Alpha et de l'Oméga, il est le tout dans l'infini aimer.
En son sein, son cœur radieux, âmes cessent de blasphémer.
Si de son immense don vous saviez son embaumement
Vous seriez à l'amour le bel atour des consentements
Qui, toujours apaise et encense au clair de sa lumière !
Aimez comme la fleur se réjouit de voir le ciel en prière.
Aimez comme le vent repousse l'aura des ombres livides,
Quand le ciel, enfin, verse ses larmes sur terre aride.
Aimez les eaux qui ruissellent le long des regards
Quand du temps vous demandez le sens du blizzard.
Des avenirs, cueillez la beauté des pluies qui se versent.
Aimez, pareille à la lumière qui rassure les traverses,
Lorsque à la clarté des chemins franchis, les forêts sombres
Dévoilent la brume aux éclaircies des branches d'ombre.
Quand de sa grâce, il nous anoblit de tout son être,
Transperçant de sa force puissante l'écorce des hêtres,
Arrive le printemps et avec l'hiver le recueillement.
Aimez l'amour, la vie, les douleurs, l'amour et le temps.
Quand il nous prend par la main comme un enfant béni
Qui attend de sa beauté l'immense danse des pas réunis,
Aimez le jour, la nuit, la peur, le doute, la tristesse et la joie
Car de tout ce qui nous tisse, il crée l'éclat de son émoi.
De son infini don, il se mire en nos yeux et nous appelle
Nous éclaboussant de sa vérité quand il nous fait archipel,
Le prenant tout contre nous, comme le sein d'une mère,
Nous abreuvant d'un lait qui n'a son égal que son aiguière.
Aimez la destinée des arbres centenaires qui nous regardent,
Recevant chacune de nos défaites aux blessures des échardes,
Car griffées par les averses des millénaires, ils rient et s'avancent,
Nous offrant la création au souvenir de nos naissances.
De nos balbutiements d'enfants en Éden fleuri dans l'amour,
Aimez la plénitude de la soif quand l'été s'abreuve de jours.
Allons creuser le puits des sources vives pour sa survie
Et quand vous croisez dans la terre, l'eau cristal, aimez la vie.
Les temps ont conservé pour nos demandes sans essor
Les écuelles aux fissures réparées d'antimoine et d'or
Afin que l'amour se façonne pour étancher notre joie
De le reconnaître sève sans fin, dans l'Oméga de sa foi.
Aimez chaque pas, qu'il soit lourd ou léger, petit ou grand,
Car il nous enseigne tout l'amour des poètes tisserands
Qui, à la peine des encres meurtries, nous fleurissent,
Quand d'amour, il nous révèle la grandeur de sa bâtisse.
L'amour plein, au cœur qui s'envole, jamais ne se ternit.
Aux ailes d'oiseaux dépoussiérant la ride de leurs nids
S'étend de la lune aux myriades des astres, leur envol
Parce qu'aimer est un vase qu'aime le chant du rossignol.
Et si vous croisez un regard qui jamais ne couronne l'amour
Ni la parole, ni le mouvement, ni la grâce, sans retour,
Passez le chemin des fausses rivières qui vous accablent
Car il n'est d'amour que celui qui ensoleille nos retables.
Michel Pépé - Adagio - Album Floraisons Sacrées