Tableau pastel sec, œuvre personnelle Béatrice Lukomski-Joly
Réflexion à propos des idées et des pensées : Si nous sommes dans l'idée, nous demeurons dans le constat et la critique. Si nous commençons à penser, nous sortons de la critique négative pour embrasser une ébauche du monde qui pense en Soi, car sommes-nous vraiment l'acteur de nos idées si nous n'embrassons pas la pensée ?
L'idée émane du "on". La pensée naît du "je". Le "on" est tout le monde et les idées courent sans que nous les ayons pensées en notre for intérieur. Que quelqu'un pense à notre place est confortable, mais n'est pas Soi. Nous pouvons en cela parvenir effectivement à l'idée unique, mais l'idée unique est-elle Pensée ? N'est-elle pas uniquement idée immobile, laissant se perpétrer justement tout ce que nous ne voulons pas ?
Si nous appelons à la paix et la sécurité — thèmes clamés par tous et à très juste titre — ne devons-nous pas penser le monde dans nos actions qui commencent par nos actions simples au quotidien, pour apporter la réelle connaissance de la paix ?
Si un État, une société, une association, un homme, pensent pour nous ce qui est juste et bon, sommes-nous acteurs volontaires de ce que nous voulons dans la liberté de pensée et la liberté tout court ?
Est-ce que nous épousons la pensée de l'autre parce que nous avons pensé la pensée de l'autre ou y adhérons-nous parce qu'elle nous convient sans y avoir réfléchi au préalable ? Ne devons-nous pas penser l'autre en nous, avant d'épouser une idée qui tracerait son chemin en une pensée déviante ou une pensée juste : la haine est une pensée déviante alors que l'amour est une pensée juste pour ne prendre que cet exemple. Aussi devons-nous penser aux pourquoi de la survenue de cette déviance.
Qu'y a-t-il de pensée préexistante pour que l'idée ou la pensée se soient mues en actions de haine ou d'amour ? Sommes-nous vraiment les acteurs pleins de ce qui se passe dans le monde ou sommes-nous les passagers témoins d'idées qui voudraient devenir le contraire de la pensée réfléchie en soi, nous faisant chacun pleinement acteurs de volonté au départ de la pensée qui pense en nous ?
Si nous pensons la pensée comme pré-existante en nous, nous devons reconnaître que nous prenons " au vol " ce qui n'a pas été pensé par nous, mais par d'autres. Mais, qui sont ces autres ? Pouvons-nous leur donner un nom ? Pouvons-nous leur donner un visage ? Savons-nous qui ils sont ? À défaut d'un nom, nous pourrions les nommer ombre ou lumière, mal ou bien, destruction ou élévation, guerre ou paix, stupidité ou sagesse, déshumanisation ou humanisation, haine ou amour, Dieu ou Diable. Tous ces mots sont de vrais êtres agissants, vivants, actifs. Nous devons choisir dans un acte volontaire conscient de leur présence. Idée ou pensée, car l'idée est idéologique au lieu d'être esprit dans la pensée.
Si nous pensons le mot guerre, par exemple, largement prononcé aujourd'hui, c'est que le mot guerre engendre la guerre. Un mot n'a-t-il pas une vie propre menant sa vie à notre insu ? Si nous utilisons le mot combat, n'entrons-nous pas dans la contre-guerre ? Un combat peut lutter contre un autre combat ou guerre, et est pacifiste, alors que la guerre est pure dévastation. La peur engendre la haine, la haine engendre la guerre qui engendre la haine.
La dimension de l'idée, devenant pensée, engendre alors une tout autre attitude qui deviendrait plus juste en regard de ce que les hommes attendent. Il faut penser cela si nous voulons atteindre ce que chacun espère et réclame : paix, fraternité, amour. Si nous pensons que chacun attend paix, fraternité, liberté, pourquoi dire que l'homme fait de l'angélisme dès lors qu'il défend ces trois aspects de sa vie alors qu'il n’attend au plus profond de lui que la réalisation de ces trois concepts vivants ? N'y a-t-il pas là un paradoxe terrible entre idée et idée, bien loin des pensées intimement attendues : paix, fraternité, liberté.
Paix, fraternité, liberté, qui, en tant que pensées pures, amènent la justice juste, celle qui n'a plus besoin de justice faite par les hommes, mais qui se régule par la morale innée. Il y a là une volonté agissante vers le bien qui ne considère plus l'autre comme un ennemi, mais bien comme un semblable à soi : porte d'entrée superbe vers l'amour circulant des uns aux autres. Si nous voulons sortir de ce que chacun pense comme injuste, il nous faut donc commencer par penser l'injuste pour arriver au juste.
Dur labeur, la pensée le sait.
N'est-ce pas pour cela que nous nous figeons dans les idées sans avancer vraiment vers la pensée, perpétuant depuis des siècles les mêmes retours d'idées contraires, avec toujours les mêmes faits historiques, inverses à ce que nous espérons vraiment ?
Voilà une ébauche de pensée entre idée et pensée, entre le subir et la volonté, car pour sortir de l'idée, il faut un acte de volonté donnant naissance à la pensée.
Je suis et nul n'est " Je suis" à ma place, mais nous sommes tous les autres parce que nous le voulons. Tant que cette pensée n'habitera pas notre pensée, nous ne verrons qu'idées se propager, car l'idée se propage plus vite que la pensée si nous ne prenons pas garde à cette différence entre l'idée et la pensée.
Regardons de près !
De l'idée est né le mot idéologie.
De la pensée est né le mot philosophie.
Louis Janmot, peintre lyonnais " Les erreurs idéelles jalonnant une vie"
Tout ce qui est suffixe "logie" est discutable et à vérifier et ne comporte pas de vérité pleine, ils sont des centaines dans le langage , ils relèvent de la science qui se pense encore et est à la fois vérité et mensonge.
Tout ce qui est suffixe "sophie" est… Sagesse et sagesse est Pensée ; ils ne sont que trois dans le langage. Toute idée en « logie » doit devenir un jour "Sophie".
Puisse cette réflexion devenir réflection !
Bien cordialement
Béatrice
Tableau : " Un crépuscule comme une aurore" pastel de Béatrice Lukomski-Joly
Gabriel Faure's Requiem Op. 48 Complete
Œuvre personnelle BLJ
« Être libre signifie : pouvoir déterminer par soi-même, grâce à la fantaisie morale, les représentations, bases de l'action. La liberté est impossible si quelque chose qui m'est totalement extérieur — soit un processus mécanique, soit un dieu extraterrestre exclusif — détermine mes représentations morales. Je ne deviens libre que si je produis moi-même ces représentations, et non si j'accomplis les mouvements, si je saisis les représentations qu'un autre a introduites en mon être. Un être libre doit pouvoir vouloir ce que lui-même tient pour juste. » Rudolf Steiner dans « la Philosophie de la Liberté »
Ce soir, je voudrais vous parler de la liberté, de celle embrassée chaque jour, qui fait la différence d'un être à un autre parce que j'ai été et suis un être libre, assujettie à rien si ce n'est à la morale la plus pure, choisie et épousée par choix et volonté.
Mais, qu'est-ce être libre lorsque chacun s'approprie ce mot-idée sans en comprendre la profonde signification dans son mouvement qui choisit le vivre-appesanti plutôt que le vivre-libre ?
Sommes-nous libres lorsque nous sommes confrontés à la pensée et les mouvements des autres et du monde ?
Sommes-nous libres lorsque nous attendons, du monde et de ses représentations, une direction-guide qui semblerait être de sagesse, ou sommes-nous libres lorsque ces représentations prises en soi jusqu'à l'usure des pensées, pensées par l'autre, nous étreint au point de pouvoir nous apparenter à l'un ou à un autre parce que la pensée se rejoint semblable, mais est-ce soi que de penser comme l'autre et de ne pas penser comme une autre ?
Où se situe notre liberté lorsque nous attendons de l'autre le consentement ou la désapprobation d'une idée, d'un acte, d'une émotion, d'un sentiment, et encore le compliment, voire la critique ?
Quelle est notre liberté de penser et d'action dans le tout commun qui voudrait nous assujettir aux autres en nous laissant oubliés de nous-même, sans décence, juste parce qu'il paraîtrait bien et bon de faire comme l'un, comme l'autre ? Est-ce penser la liberté individuelle que d'attendre toujours de l'autre, la juste conduite qui est celle de l'autre et n'est pas la nôtre ? Quelle est notre liberté, lorsque conseils bienveillants — selon l'un — n'est pas le conseil que l'on se donne à soi ?
Je lâche le « nous » pour arriver au « je » qui exprime notre — mon – moi intérieur, ce moi le plus intime qui ne peut dire « je » qu'à soi-même et pas à un autre, alors que tous les autres sont des « tu » pour soi ; ce « je » si particulier qui nous (me) rend libres dès lors que j'ai conscience que « je » acte libre lorsqu'il s'affranchit du « nous » pour arriver au « nous » qui est autre que le « nous » commun, mais le « nous » fait d'une multitude de « je » rencontrés, totalement absous de ce que « je » peux être et vouloir pour l'autre.
Si « je » suis libre, c'est que quelque chose en moi pense et se pense en moi, libre de tout, affranchit des conventions acquises dans le respect total des conventions quand bien-même, elles ne sont pas nôtre, pas les miennes et pourtant acceptées parce qu'elles existent et sont autant de pas pour aller vers l'autre qui fait de mon « je »une volonté secourable pour soi, et tout à la fois une volonté secourable pour l'autre, tous les autres.
Lorsque nous regardons briller le soleil, que voyons-nous ? Est-ce la liberté du soleil à briller pour lui ou briller pour un autre, briller pour les hommes et la nature que nous voyons ? Ou est-ce la liberté du soleil à vouloir briller seul sans direction pensée ? Est-ce que notre liberté sait différencier le soleil extérieur du soleil intérieur ? Si nous n'en voyons que sa surface à défaut de ne jamais pouvoir atteindre son cœur, saurons-nous pour autant ce qui le compose et le rend si brillant à nos regards ? Sommes-nous libres face à sa volonté de briller ou ne prenons-nous de lui que ce que nous en comprenons, sans rien comprendre de lui finalement. Si « je » suis libre, n'est-ce pas parce que « j »'ai pensé le soleil astre, comme « j »'ai pensé le soleil entité qui à nos regards se révèle dans la pensée libre, comme une étoile avec un cœur d'espace vide, un corps de lumière réchauffant la terre et une surface si brillante qu'elle en cache les deux autres soleils en son être.
Pourquoi parler de liberté individuelle à partir de l'exemple du soleil ? J'aurais pu penser la liberté individuelle à partir d'un autre objet, n'importe lequel, mais « je » choisis le soleil, comme « je » choisirais un tout autre objet, parce que nous n'en voyons que la surface, et que sa surface nous cache l'essentiel ; et que dans l'absence de l'essentiel, nous ne sommes pas libres puisque nous ignorons tout de la pensée qui, seule, nous fait libres et nous affranchit de soi-même comme des autres , en devenant les autres et soi-même.
Bien ! « Je » suis libre. « Je » pense. « Je » suis, donc « je » pense, et non son contraire, n'en déplaise à Descartes qui n'a pas observé le minéral qui ne pense pas et qui pourtant est pour ne citer que l'élément minéral de la vie qui forge la terre-être. R.Steiner nous le décrit avec une telle profondeur de conscience indéniable que j'en ai fait ma pensée, librement pensée et expérimentée.
Je pense. Je suis et je suis libre.
Pour revenir à une pensée moins élaborée et plus facile à saisir, comment alors « ma » liberté peut-elle alors se traduire si « je » suis vraiment libre d'agir et de penser.
Si « je » suis réellement libre, l'autre est tout pour moi et jamais ne me contrarie parce que cet tout autre est mon reflet en permanence, il est le miroir de ma liberté pensée en lui. Il pense le monde et je suis en lui – le monde et l'autre -. Là où je deviens libre, l'autre se détache. Son impact n'a plus d'importance. « Je » n'agis plus au travers de sa propre pensée qui n'est plus le miroir de la mienne car « je » me suis forgée ma propre pensée qui, elle, m'affranchit. La critique ne nous touche plus et nous n'attendons plus rien de l'autre, ni en compliments, ni en critiques. Nous ne rampons plus. Nous quittons le cerveau reptilien et le cerveau émotionnel pour aller vers le cerveau cortical comme organe de pensée libre , voulu et travaillé, façonné, taillé tel un diamant, comme instrument de perception façonné par les forces du cœur. Il n'y a pas de pensée libre sans l'activité morale pure qui s'est appropriée les forces de la connaissance par les forces du cœur en mouvement constant. Les forces libres du cœur libèrent l'activité ancestrale d'un organe pensant vers sa soif de la liberté qui ne dépend plus que d'elle-même. Plus rien alors n'a d'importance dans la liberté que la morale ou éthique choisit par soi-même et qui a la valeur du monde reconnu comme valeur essentielle des bases de la vie et de la connaissance dépassant la surface des choses : le soleil n'est pas que la brillance aveuglante perceptible par notre regard, mais possède ses soleils cachés que seule la connaissance peut nous faire toucher du doigt. À cet instant, nous devenons productifs ; nous créons la pensée, et par là, créons la liberté. Nous sommes co-créateurs de ce que nous voulons de juste et de sagesse, de bon et de beau, et voyons en toute chose et en tout être, le beau et le bon, là où l'absence de liberté individuelle vraie montre d'abord le laid, l'iniquité, le défaut, la parade, l'orgueil, car l'absence du penser vrai est l'antithèse de la liberté, de la bonté, de la beauté et de l'amour.
Si « je » suis libre, cela signifie alors que dans « ma » liberté » chacun à une égale valeur à la mienne et que « je » vois en chacun, même le plus laid, le plus perverti, la beauté de l'âme qui nous — me — fait acteur de sa liberté avec la mienne, toutes deux adombrées. « Je » n'attends alors plus rien du monde que sa beauté et sa bonté parce que « je » les a pensées pour être libre.
Et si la douleur du monde devient mienne, c'est que « je » a pensé la douleur du monde comme élément de liberté, en devenant acteur de sa rédemption, car n'est pas libre celui qui pense le monde sans acter le monde. Acter le monde, c'est agir pour lui sans contrainte par la seule force de la volonté mise en mouvement.
Ce qui nous amène à penser la liberté comme un ferment libre de volonté, sans contrainte aucune, d'où que ces contraintes viennent. Ce qui nous amène à penser aussi que sans liberté individuelle pure, sans morale pure, sans volonté pure, le monde ne peut pas penser en nous, car il s'agit bien de volonté du monde de se penser lui-même en nous, êtres libres.
Je ne suis alors pleinement individu libre que dans la mesure où « j »'ai réuni toutes les conditions pour le devenir : la morale, celle qu'il ne faut pas confondre avec la morale castratrice, conductrice, assujettissant l'autre aux désirs égoïstes, mais bien de cette morale libre, librement consentie, qui laisse tous les autres libres de leurs choix et actes en pensées et en actions dans la connaissance que l'autre a du monde et des autres.
Tableau Béatrice Lukomski Joly "l'homme imparfait"
tableau Ferdinand Holder " ascension"
http://www.musee-orsay.fr/fr/evenements/expositions/archives/presentation-detaillee/browse/6/page/0/article/ferdinand-hodler-7814.html?cHash=cf34f15277
Elle et moi sommes deux amies nous promenant,
Bord de mer, hauteurs des monts ciselés dormant,
Que vie a battues d'infinies douleurs, nos cieux jolis,
Qu'offre la joie quand hiver déserte enfin, poli.
Prenons-nous autre chemin, lasses des froideurs,
Que nos cœurs ne supportent plus, de nos candeurs,
Ces âmes qui n'ont de grand que leur aridité.
Ce désert humain recroquevillé dans son inanité !
Quand l'enfance remue nos mémoires vives
Et que nos souvenances meurent et dérivent,
C'est elle et moi au pays des tristesses se déclinant
Pour des rires chavirant nos barques sur l'océan.
Regarde-t-elle l'horizon suspendu au levant
Que son couchant embellit nos soleils blancs.
Assises sur la barrière face à la mer des poèmes,
Elle et moi pensons le monde et son diadème.
La tiare du soleil coiffe nos pensées en rimes,
Et tirons-nous un trait de vague sur l'abîme
Que s'affole la mer à nos cruelles résurgences
Qui font de nous des autistes à l'existence.
Mais brillent les eaux dormantes et ses salantes,
Et d'un coup de pied, naissons-nous d'une calanque
Que nos mères rapportent de beauté à leurs visages,
Abordant le lointain éteint qui n'a, déjà, plus d'âge.
Pendant que mes yeux louent les cimes blanches,
Je la sais contemplant l'écume bleue sur Avranches,
Pendant que l'écume roule sur les bancs de sable,
C'est l'étoile floconnée *qui ensevelit le cygne vénérable.
Et toujours des tristesses et des rires, elle et moi,
Pleurons sur les insuffisances qui disent, aux bois,
Leur ombrage sur les hommes d'ombres parfaites*
Qui oublient que mer et cimes sont deux prophètes.
*Ombres parfaites : les gens qui n'ont pas réussi à s'améliorer en une vie
*Floconnée : licence poétique
Schubert - Serenade
tableau :
Un cygne mort et un paon
Jan Weenix (1642-1719)
https://artuk.org/discover/artworks/a-dead-swan-and-peacock-176442
Il a froid, allongé, aux rives des eaux frileuses ;
Si froid ! dans le brouillard qu'arpentent les grèves.
Replié dans son manteau de neige, encore, il rêve,
Aux berges délaissées des pluies houleuses.
Le gifle le vent, le plumage transi sous la brume !
A-t-il choisi son vol avec ses frères,
Quand l'eau ruisselante vint à ocrer ses plumes,
Que l'amertume a raconté sa plaie de verre.
Il est, là, à souffrir, dans le souvenir, si las !
À sa loyale envergure, il meurt de froid,
Tellement triste que le gel sonne son glas,
Et à ses flancs, terrifie l'engelure de ses plumes.
Où sont partis les blancs cygnes, qui, hier, volaient,
Aux cieux tremblants des orages qu'il aime,
Courbés à l'ampleur des tremblements seulets
Que ses envols n'ont point vu d'ailes en requiem.
Sombre et taciturne, triste et solitaire, il se couche,
Titubant, les palmes endolories au nid creusé,
Que d'aisance perdue, que de sa grâce, il touche.
Ô ! sa blessure est si vaste, sa tristesse si empesée !
Il tente de se relever, toujours croît au chemin,
Le corps endolori, les verges des roseaux l'ont frappé.
Encore tente-t-il de se relever qu'il tombe en Galiléen,
Comme d'une blessure d'abondance aux ailes fripées.
A-t-il vu ses beaux cygneaux, devenir cygnes
Que, déjà, il pleure sa progéniture laissée aux turquoises.
Des malignes douleurs offertes aux étoiles, il se signe.
Les ailes larges bées comme deux arbres se croisent.
Il pleure à la chute des nuits qui chancellent,
Dans la forge du tombeau de terre qui l'attend.
Eut-il plus grande douleur que celle de l'oiselle
Pleurant, les ailes déployées, à son cercueil blanc ?
Je l'ai vu, le beau cygne, transpercé de la lance
Qui, aux fleuves, donna le pouvoir des eaux,
Submergeant la rive ténébreuse à l'éclipse d'alliance
Que son martyr, pourtant, chante sous le rameau.
C'est dans le froid blizzard qu'il rend l'âme à Cybèle,
Dans la majesté de l'amour qu'il revêt de brûlures
Que nul n'a vu à la clarté de sa parure en ombelles,
Pourtant adorée d'ailes de cygne à sa robe de bure.
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