Tableau pastel sec "Le destin" BLJ oeuvre personnelle
Comme une barque, voguant seule sur la mer,
La voile érigée sur le mât, la coque lourde,
C'est une marine assurée, ramant amère,
Jusqu'au venant de la houle, l'âme sans secours.
Le cœur ne jure rien quand contenant ses rames,
Pourtant s'affole quand vague grandit sur l'eau,
Et dans la nuit des désespoirs, pleure la lame
Qui palpite, emportant son tout sur son pale îlot.
Le visage lassé, le cheveu noir, l’œil sombre,
Elle trace d'un doigt l'aisance du zéphyr,
Que son vaisseau n'est certain de tenir le nombre,
Bravant ses foulées pendant que barque chavire.
Ai-je marché avec elle, gardant son bras,
Sorties avec Marion, l'ombelle tenue,
Le nectar léger, les fossettes opéras,
Qu'elle riait, alliées d'un temps ténu.
Il pleuvait sur l'océan, l'océan riait,
La pluie racontait ses phrases et sa grandeur,
Lustrant ses perles de cristal, son imparfait,
Sur les flots des prouesses qui sauvent l'ardeur.
Comme un bateau se dirigeant de main de maître,
Le mât toujours droit et tendu, malgré la houle,
La petite marine voguait sans mal-être,
Ne craignant jamais la colère de la foule.
Nous étions avec elle, voguant dans la barque,
Delphine, Cécile, épousant cette galère,
Tel un temps heureux qui ne dit plus ses énarques,
Qu'aux soins chéris nous sommes de peu de thalers.
Le mot étant le mot, le verbe un mouvement,
Bâtissant toujours l'ampleur de la qualité,
Malgré crachins, malgré solides ouragans,
Le goût du soin s'en va avec nous, alitées.
A-t-elle bravé forces ombreuses sur l'eau,
Qu'elle n'a pas deviné le fond qui siphonne,
Prenant le bac et ses hôtes sous les rouleaux
Que rien ne remettra sur les berges aphones.
Oh ! belles blouses de marin sur le navire,
Blanches ou jaunes, tel le soleil rayonnant,
Pour marine triste quand rayons veulent luire,
Je commande la paix sur les flots ondulants.
Parce qu'il n'y a pas de confiance impure,
Ni de désolation d'avoir bien œuvré,
Que petite marine brune estime, épure,
La surface des océans désaltérés.
http://beatrice-lukomski-joly.copyright01.com/
https://www.facebook.com/beatricelukomskijoly/
Erik Satie - Once Upon A Time In Paris
je n'ai pas connu plus grande joie que celle de recevoir, chaque matin, manne de poèmes édifiés avec leurs archétypes dans le sommeil conscient.
BLJ
Dessin de Victor Hugo au musée "Hauteville House" à Guernesey *1
http://hautevillehouse.com/
Ô temps ! de tes nuages noirs, flânant,
De ceux que le soir allume des manants,
Que brille enfin le jour coiffé de Sa cime, Le servir,
La nuit suspendue aux étoiles de Son navire !
Plus guère il n'y eut d'ardents combats
En cette glèbe qui me connut plume-soldat,
Quand de mes poèmes livrés et écrits,
Dans la feuillure des murs, je les crie :
Je suis page ! du Crédo, Je suis le livret !
Sire Jean de Joinville éduqué à la cour de Thibault de Champagne au palais des Comtes de Champagne à Provins.
A écrit "les mémoires de saint Louis" et "le Credo" * 2
Vies dirigent de ses ailes envolées
La ramure de ses branches
Aux Cieux de leurs plumes blanches !
N'y eut-il que nuages éclairés et épars,
Pierres mauves sur le ventre des remparts
Qu'il n'y eut que silence sur la muraille.
Élevant ses douves à ses baies sur le vitrail,
Rien qu'un soleil en plein soir vermeil !
Brille la lune, telle l'endormie abeille
Parce qu'il est bien que lune s'efface
Quand Soleil veut son éclat de grâces.
Provins, La tour César. Photo personnelle.
Vies dirigent de ses ailes envolées
La ramure de ses branches
Aux Cieux de leurs plumes blanches !
Lueurs du temps sont passées diaprées,
Pareilles à des lucioles moirées dans le pré.
Et.... les ruines ont relevé leur mémoire,
Hors du temps, qu'aime l'or du ciboire.
C'est Provins au minuit des mondes
Que tours flanquées de créneaux sondent !
C'est Provins à midi, absoute sa nuit,
Qui berce de son chant l'enfant Louis.
Vies dirigent de ses ailes envolées
La ramure de ses branches
Aux Cieux de leurs plumes blanches !
Et vous lirez sur ma pierre de marbre blanc
Les deux noms souvenirs de mon voeu troublant,
Aimer ! Aimer jusqu'à l'infini l'autre et Lui
Que mes rimes adorent depuis, du temps, ma première vie
*1- "Victor Hugo visite Provins le 27 juillet 1835 en compagnie de sa maîtresse Juliette Drouet, mais c'est à son épouse Adèle qu'il décrit les lieux dans une lettre : « quatre églises, une porte de ville fort belle, un donjon avec quatre tourelles en contreforts, et une enceinte de murailles et de tours ruinées, le tout répandu de la façon la plus charmante sur deux collines baignées jusqu'à mi-côte dans les arbres. » Il se montre surtout intéressé par « le donjon », et la dessine. Il compte la mettre au centre d'un roman comme la cathédrale était au centre de Notre-Dame de Paris. Cette œuvre, qui devait s'appeler La Quiguengrogne ne sera malheureusement pas menée à son terme"
*2- http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63708063/f18.image
EThttp:// http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3156549/f7.image
Le Credo
http:// http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k102413f/f456.image
"Le fantôme" de Louis Janmot
http://www.mba-lyon.fr/static/mba/contenu/pdf/Ressources/Fiches-oeuvres-salles/fiche_focus_janmot-BD.pdf
Si un jour je venais à me taire,
Viendra assurément ce temps,
Si ce temps arpenté, solitaire,
Au bord des verdoyants étangs,
Venait à dire son plain-adieu
Et il viendra fort assurément,
Ma rivière emportera à mille lieues
Tout ce qu'elle a vu de mes sentiments.
Ne chuchotez rien !
Ne parlez pas !
Ne dites rien !
Ne riez pas !
Quand je ne serai plus qu'une cendre
Que l'Yonne regardera flotter,
Je dirai encore la beauté des méandres
Qu'aux écluses arrêtées, elle a aimé
Et aux cygnes blancs prenant mon lavis
D'une destinée qui se sera tue,
Je tairai encore les enfants blonds sous la pluie
Que l'Yonne a ravi de puissance et vus.
Ne chuchotez rien !
Ne parlez pas !
Ne dites rien !
Ne riez pas !
Comme la Marmagne coulant ailleurs,
Proche du satyre Du Pont, parfait Cerbère,
Et de ses sbires à cent têtes sans fleurs,
Combien de temps avant que vie d'hier
N'avale ses pleurs qu'Yonne répudie ?
Et dans le tournoi que feuilles écrivent
Des juges noyés dans la comédie,
J'ai gardé le chant des mercis* à ma rive ?
Ne chuchotez rien !
Ne parlez pas !
Ne dites rien !
Ne riez pas !
Et devenue lionne, elle a mugi
Ses enfants dévorés, à jamais partis,
Que son cœur pleure de désespérance infinie.
Elle a ouvert large sa bouche de colère ternie
Car rien n'apaise sa maternité ensevelie,
Son âme meurtrie.
* en référence aux écrits "les chants de la merci" de la poétesse auxerroise Marie Noël
Odilon Redon " saint Georges terrassant le dragon"
https://www.eternels-eclairs.fr/tableaux-redon.php
Qu'est donc cette ombre rampante, vile erreur,
Allant tranquille, et cependant avec fureur ?
Quel tapage, sans cesse mutant son vacarme,
Que monologue crie son désespoir sans larmes !
Entendez-vous le silence arpentant la nuit,
Monologuant son repos, faisant tant de bruit ?
Que de bruits muets qui, aujourd'hui, ont crié
Tout le désamour dans le désaveu d'une vie pillée !
Qu'ont-ils à plisser leur bouche et leurs yeux,
Quand vent ne passe pas près des adieux ?
Que de déraison en ce sombre après-midi
Qui a piétiné la rose, ses pétales cramoisis !
Mais qu'ont-ils tous à hurler, les yeux injectés,
La joue gonflée des gifles verbales infectées ?
Que de douleurs au verbe, que doubles saisissent,
Quand la haine se joue de l'amour, pour un toit sans oasis !
De qui parlez-vous quand les mots s'amusent
À blesser le jardin des fleurs avant l'hiver qui accuse ?
Il faut quelques valeurs pour tant de haine vécue,
Sans la haine d'autres, saurai-je qui je suis d'invaincu ?
https://www.facebook.com/beatricelukomskijoly/
Fil RSS des articles