Les âmes endormies
Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire
Cierge est allumé, cire anime, flamme vibre,
Nappant les feuilles que la colère agite, libre,
Et, les dieux s'effraient de si peu d'amour,
Que terre dans son soleil réclame de labour.
L'ange
Ne croit jamais qu'avant le grand jour écrit,
Avec la clarté du monde, muets sommes-nous d'un cri,
Car avant ce jour noir comme cendre,
Bien des douleurs seront envoyées en Flandre,
En France, qu'Europa regardera sans comprendre ;
Allemagne pleurera ses enfants sans entendre,
Et la mer chaude verra la mort agonir de vanité
Pour ses hommes ne luttant pas pour leur liberté,
Quand le feu et le fer s’abattra sur leurs têtes
Que l'Amour veut de combat pour son Être.
Ils préféreront aller, là, où terre est sale,
Corrompue par l'argent, l'or et le cuivre bestial,
Persuadés que le bien est affairisme,
Ne trouvant que désolation dans ces séismes ;
Et sur la terre trempée qu'hiver désole,
Verront leur lit mangé par leur camisole,
Que toiles agripperont sur leurs têtes vides,
Le front instruit de cette misérabilité livide.
Bateaux vogueront, chaloupes tangueront,
Pour ce dieu de cendres qui n'est pas le sermon,
Que les temps ont inscrit en lettres d'or au Temple,
Qui fut, est, sur la montagne de leur père, sagesse ample,
Que la vue occulte, que la pensée renie.
Ce sera le début de la fin quand cela sera,
Car des dieux Grecs, plus rien ne sera.
Entends-moi à l'aube avant qu'aurore s'anime,
Pour que ton genou plie face aux Elohims
Qui regardent la nature du vent quand jour s'achève,
Quand plaies envoyées seront sans trêve.
Cent cœurs affolés diront le Pater Noster,
Qui grandira sans aide, car ils n'auront pas aimé la terre,
Leur effroi n'ayant pas fleuri la branche de vie
Qui croît et se flétrie, quand cœur est vide sur le parvis.
Entends ! L'heure sera terrible aux âmes endormies.
Sages verront ces douleurs, sans y échapper, trahis
Par les voix venues de pays sans liturgie.
Ainsi es-tu prévenu ; dis-le aux hommes d'élégie !