Hommes !
Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire
"Le Logos" de Léonard de Vinci
Homme ! Dis-moi !
Quand as-tu vu pour la dernière fois les astres
Briller en tes yeux se levant vers Zoroastre ?
Dis-moi ! Dis-moi quand M'as-tu vu en l’Éternel
Luire de douces heures aux senteurs si belles
Que les Cieux resplendissent d'avril en mon cœur ?
As-tu ouï, sous l'arbre, se lever les chœurs ?
As-tu vu Ma joie franchir le lointain d'ardeur,
Et au parfum des fleurs, M'habiller de candeur,
Quand ton rivage se vit de matins épris ?
Dis-moi ! As-tu entendu le chant de l'Esprit
Quand la colombe étend son aile sur la plaine ?
As-tu vu la rose bleue aimer mon haleine
Sur la grande étendue des prés blancs éclatants ?
M'as-tu dit l'essence du lys au soir couchant,
Le verbe qui plaît à Ma pensée musicale,
Et la douceur des plumes gravant nos pétales ?
Homme ! Dis-moi !
Des sentiments sur le parvis des cathédrales,
Qu'as-tu pensé des nobles statues magistrales
Témoignant d'une histoire vivante où que j'aille,
Quand Je forge le vitrail, la pierre, Je taille,
Les ciseaux francs dans Ma besace de cuir brune ?
As-tu pensé que Je rêvais quand d'infortune,
Et l'outil à la main, Je traçais l'avenir,
Les yeux flamboyants d'amour à nos devenirs ?
Au clair de nos destins, as-tu couvert ta vue
Afin qu'aveugle, tu ne deviennes aux Nues ?
M'as-tu dit la bonté de l'instant pour la gloire
Des éternelles valeurs créant Mon ciboire ?
Quand as-tu plié genou, refusant tout honneur,
Qu'en Ma blanche colombe Je refuse d'heures ?
Quand de ce fol orgueil naît le monstre masqué,
M'as-tu entendu gémir, loin des arabesques ?
Honneur ! Vain mot !
Et Je demeure, et Je loue le bel univers
Qu'homme pense aimer, ne foulant que Mon hiver,
Quand de ses saisons arrimées à Mon berceau,
Je marche le pas tranquille boire à Mon ruisseau,
La vigne des vagues enlaçant Mes épaules.
As-tu levé ton cœur vers le ciel du grand Saul
Qui, à chaque pas, chancelle, aveuglé de joie,
Et Me prend dans ses bras, et Me berce de foi,
Quand devenu Paul, il Me soulève dans l'air ?
Dis-Moi si la vaste plaine foulée, hier,
A été le sépulcre des honneurs fatueux,
Quand la pluie épousait Mon visage d'adieu ?
Enfin ! Homme ! Dis-Moi ! quand as-tu vu la rose
S'épanouir de bleu dans un azur virtuose ?
Homme ! Dis-Moi !