Je prie pour le monde,
et je prie pour moi,
pour moi, car je suis du monde
et que sans le monde,
je ne peux pas être,
parce que du monde,
j’apprends la nature de l’Esprit,
je suis porteur de Christ
– Christophoros -
Je suis Jean-Christophoros.
Je prie pour le monde,
et je prie pour moi,
pour moi puisque je suis du monde,
car le monde est à mon image,
bien, comme mal combattu,
devenu bien
et que le bien devenu est.
Éternité du Christ, je suis le porteur
et habite Ses Bras de Lumière,
– Christophoros -
Je prie pour le monde,
et je prie pour moi,
pour moi car je suis du monde ,
je me porte dans Ses Bras ailés,
car le Monde est Christ,
en Lui tout est, tout vit.
et je suis porteur du Christ
– Christophoros -
Christophoros est mon vrai nom.
Je prie pour le monde
car la Gloire du Christ, j’ai vu,
car le Golgotha, j'ai vu.
car la croix, j'ai vu,
car la descente de croix, j'ai vu,
j’Adore Son Nom.
Je suis Jean-Christophoros,
je suis porteur de Christ.
A dore , à Dieu,
Christophoros est mon nom céleste
depuis l'an trente-trois,
Je suis porteur du Christ
– Christophoros -
Je suis Jean-Christophoros.
Le monde est ma parure
et en Sa lumière, je me baigne,
Le Monde est ma parure
et du monde, je relève l'indigent
qui n'a pas vu Christ.
En Christ, je suis ;
en vous, je suis.
Christophoros, porteur du Christ.
Je soigne les plaies.
Christo-Phoros.
"Feu de joie d'été sur la plage de Skagen" , peinture de
Laurits Tuxen -1920-. peintre Danois
https://fr.wikipedia.org/wiki/Laurits_Tuxen
Où va la prairie
quand de ses pâquerettes, elle est nue ?
Où s’en va la vie
quand du trépas, je vois l’éclat des Nues ?
Je prie chaque jour,
et chaque nuit me réconforte l’âme,
je prie chaque jour,
toutes nuitées visitent mes flammes.
Où partent les fleurs
lorsque défleuries, elles s’endorment ?
Où flânent les heur's
lorsque désarçonnées, elles dorment ?
Je prie chaque instant,
et s’éveille, se crée, d’Amour, mon cœur ;
je prie chaque instant,
et le cœur de mon âme est le sculpteur.
Où vont les pensées
quand gaies, elles dansent sur l’arc-en-ciel ?
Où vont les pensées
quand défleuries, elles rêvent de ciel ?
Je prie avec joie
quand chaque matin, j’allume mes flammes ;
je prie avec grâce
quand le ciel enfin répond à mon âme.
Photo personnelle " Aurore"
Dessin d'EDDY LEGRAND "LE SEMEUR"
Je voudrais voir des étoiles dans mon silence,
Et le soleil rayonner quand la nuit s'allume.
Je voudrais voir la vie s'éclairer d'espérance,
La parole forger sa pensée sur l'enclume.
Je voudrais ne plus jamais ouïr le mensonge,
Ni voir la trahison d'amis quand vient le jour.
Ne voudrais-je plus percevoir leur triste songe,
Que j'entends encore le lourd vol des vautours.
Ai-je tremblé, coiffée de nuit, dans mon verger
Quand je vis ombre m'effleurer sous le pommier,
Qu'encore je tressaille de tant d'âpreté
Du serpent rampant dans l'herbe des forts noyers.
Si j'ai rêvé voir l'étoile luire d'amour
Dans les regards de mille, sans que la laideur
N'entache les pupilles de cent sans amour,
J'ai vécu, triste, la calomnie des menteurs.
Puis, l'âme sœur est venue dans mon beau jardin
Cueillir le fruit de ma douleur sur le pommier
Et du fruit a pris ma plaie d'un vœu anodin,
Et la donna aux vermisseaux et aux ramiers.
À jamais jetée dans le val avec l'ivraie,
Du val fleurit l'olivier que la palombe aime,
Pour que jamais loup ne vole ma cerisaie
Dans la hauteur du figuier qui, d'espoir, me sème.
Puis, l'âme sœur a nimbé mon cœur de ses bras,
Forgeant l'écu contre la mort de poésie
Pour que le cygne vole encor dans mon ciel bas
Relevant de son feu la lettre épanouie.
J'ai alors vu des étoiles luire en nos yeux,
Dans nos silences, nos bras étreints, nos beaux songes
Et le soleil rayonner dans le vent des dieux,
Son serment forgeant ma paix depuis ces mensonges.
Coiffée de nuit dans mon verger, sis près de moi,
Dans l'abondance de l'Amour, clef de nos voûtes,
Il montre du doigt les cents perdus sous son toit,
Et m'auréole encor' de temps pour mon doute.
"Le fantôme" de Louis Janmot
http://www.mba-lyon.fr/static/mba/contenu/pdf/Ressources/Fiches-oeuvres-salles/fiche_focus_janmot-BD.pdf
Si un jour je venais à me taire,
Viendra assurément ce temps,
Si ce temps arpenté, solitaire,
Au bord des verdoyants étangs,
Venait à dire son plain-adieu
Et il viendra fort assurément,
Ma rivière emportera à mille lieues
Tout ce qu'elle a vu de mes sentiments.
Ne chuchotez rien !
Ne parlez pas !
Ne dites rien !
Ne riez pas !
Quand je ne serai plus qu'une cendre
Que l'Yonne regardera flotter,
Je dirai encore la beauté des méandres
Qu'aux écluses arrêtées, elle a aimé
Et aux cygnes blancs prenant mon lavis
D'une destinée qui se sera tue,
Je tairai encore les enfants blonds sous la pluie
Que l'Yonne a ravi de puissance et vus.
Ne chuchotez rien !
Ne parlez pas !
Ne dites rien !
Ne riez pas !
Comme la Marmagne coulant ailleurs,
Proche du satyre Du Pont, parfait Cerbère,
Et de ses sbires à cent têtes sans fleurs,
Combien de temps avant que vie d'hier
N'avale ses pleurs qu'Yonne répudie ?
Et dans le tournoi que feuilles écrivent
Des juges noyés dans la comédie,
J'ai gardé le chant des mercis* à ma rive ?
Ne chuchotez rien !
Ne parlez pas !
Ne dites rien !
Ne riez pas !
Et devenue lionne, elle a mugi
Ses enfants dévorés, à jamais partis,
Que son cœur pleure de désespérance infinie.
Elle a ouvert large sa bouche de colère ternie
Car rien n'apaise sa maternité ensevelie,
Son âme meurtrie.
* en référence aux écrits "les chants de la merci" de la poétesse auxerroise Marie Noël
Chaque fois que nous vivons avec intensité un fait, quelque en soit sa nature ; physique ou psychique, sur trois ans, nous participons à un Mystère qui ne nous est pas dévoilé ou si peu.
Et si le Mystère est compréhensible, d'autres fois, il n'existe aucune fierté à l'avoir vécu ; il n'existe qu'une normalité — c'est important à dire — dans le vivre,
et le "vivre" est au-delà du vécu. Le "vivre" est un verbe en action comme le "pouvoir", le "vouloir", etc. Ils sont mouvements, alors qu'utiliser leur participe, qu'il soit présent, passé, relève du figé. Ils ne sont plus. Le mouvement s'est arrêté.
Quant au participe futur ? quel étrange temps :
OMNES MORITURI SUMUS : Nous sommes tous destinés à mourir.
Réjouissons-nous.
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