Le printemps est la saison idéale pour observer les sauts dans la nature. Chaque observation en celle-ci témoigne de la religiosité de la vie, car la naissance de la religion du coeur est précisément dans cet éclat magnifique à voir.
Oui, c'est un sentiment religieux que de reconnaître que chacun de ses sauts est un émerveillement, une communion en son oeuvre.
BL
Il y a pour certaines âmes autant d'expériences de vie qu'il y a de minutes dans celle-ci.
C'est un privilège de l'esprit ayant mûri que cette vie en croissance dans l'expérience permanente qui ne s'octroie pas de rémission dans le repos.
Cela n'est donné, accordé, que par l'âme elle-même pour elle-même avec ses guides spirituels pour entrer dans le coeur de l'Humanité.
Celui qui est accablé en ses minutes est en réalité un témoin et un créateur de l'avenir.
Je n'envie plus celui qui a une vie paisible car malheureux est-il sans le savoir dans son inconfort spirituel.
Le corps physique est le réel messager de l'expérience, car sans lui, l'esprit ne se manifesterait pas. Aussi est-il bien et juste d'être le témoin et le créateur de l'avenir en le nombre d'expériences vécues sans répit de ses minutes.
Il faut avoir beaucoup souffert pour affirmer que la souffrance est le réel fruit de l'expérience en l'esprit. Tout le reste n'est que verbiage quand bien même il relève de l'esprit car l'esprit n'a pas été fécondé par sa propre douleur. Celui qui l'affirme sans avoir souffert ne fait que rêver de souffrir pour le comprendre mieux ou se ment à lui-même.
Peut-on enseigner que la souffrance est un bienfait quand le confort est le quotidien ? J'y ai toujours vu, là, une indécence. Que celui qui souffre propose sa place une seule journée, et vous verrez le bien-portant, l'aisé, refuser avec violence cette seule journée. Je l'ai vu, entendu, constaté.
BL
Dessin au pastel sec, exercice sur l'oeil et son expression.
L'art est un travail acharné qui ne demande aucun repos, qui n'est pas une action dilettante, mais bien une action pérenne pareille à une vivace semée, dans le mouvement de chaque heure que créent le jour et la nuit. Il en est ainsi de tous les arts.
BL
Que m'importunent tous ces faiseurs d'art qui se pensent au-dessus de ce qu'ils font, engendrant la médiocrité visible de leur petit moi. L'art n'est que l'expression du plus haut et l'homme créateur doit montrer son humilité face à ce qu'il crée. Non pas moi, mais l'art en moi. Non pas moi, mais l'autre en moi. Non pas moi, mais l'expression du divin dans ses archétypes en moi. L'art est un chemin et le but réalisés, non un "moi-je" qui éteindrait le "Je suis" s'il restait positionné dans son " moi, je".
Alors que tous se proclament artistes, peut-être le sont-ils car créant, émergeant du néant leur pensée exclusive sans rien connaître du monde, et que l'art est le chemin du beau si nous sortons de nous-même pour être l'autre, je ne me situe en ce que je fais que comme créateur d'une pensée manquant de consistance parce que tout juste née. Je ne suis en conséquence rien et ne veux toujours rien être, sinon être, car je suis en chemin et qu'être est la finalité de soi.
BL
L'art pur de la beauté est une obsession pensée. Il habite les trois âmes. Il est le témoignage trinitaire en l'esprit.
Dans sa forme secondaire, il est l'expression du chemin de croix agissant dans la douleur pour la pierre rédimée si il est sculpteur, pour l'écriture sacrée si il est poème ou peinture, pour le chant si il est voix, pour le pied dansant foulant la terre, pour la corde également rédimée engendrant le son de la musique des sphères.
Dans sa forme primaire, il est le créateur, Dieu visible.
BL