Béatrice Lukomski-Joly


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L'enfant aimant la couleur bleue

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

tableau de nizovtsev victor

 

Et voilà qu'un enfant vient et dîne

Dans un manteau bleu marine

 À l'heure des marées bleues sur la mer !

Et un enfant vient saluer sa mère.

 

À table, il dit, puis se tait et dit :

La beauté des fleurs bleues au paradis,

Et parle tout le temps de la brume bleue,

De la source de l'écume bleue.

 

Et voilà que le vent sous la table,

Et encore dans les rideaux sur le sable,

Joue avec ses mains, ses doigts heureux,

File le vent dans le bois de ses jeux !

 

Puis il dit, dit, se tait et encore dit,

L'amour sur son rouet du fier lundi,

L'amour qu'il file sur son métier,

À qui l'entend jouer, le cœur amitié.

 

Il n'a rien demandé, il rit et aspire,

Prend tout, tout du doux sourire

Que les mains accordent et fredonnent,

Au clair-temps des lents automnes.

 

Et voilà qu'il tourne et tourne,

Et le voilà gai qu'il se retourne !

Et voici qu'il chante son enfance,

Et à la clarté jolie, gaiement danse.

 

Gaiement danse dans sa tête

Quand la brise le soulève de fête,

Alors il cueille sa rose épanouîe bleue,

Et reprend son caban pour la terre bleue.

 

Car de la vie avant de renaître

Il a adoré le ciel bleu et la lettre,

Encore s'en souvient joliment,

Encore jeune prie le firmament.

 

Poème écrit pour ma petite fille Aliénor qui, jusqu'à l'âge de trois ans, ne voyait la vie qu'à travers la couleur bleue.

 

Portrait oeuvre personnellle BLJ - pastel sec -

Ultime souffle

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

Peinture André janmot

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Po%C3%A8me_de_l%27%C3%A2me

 

Quand la mère dira son dernier mot, sans adieu,

Et que son ultime souffle ne sera qu'un expir,

Sans retour pour moult rêves inaccomplis,

Et encore cent veilles au chevet de sa vie,

Que dira le fils proche de sa lanterne éteinte ?

 

Rien !

 

Quand elle partira, le corps vide et lassé,

Et que l'habit, laissé sur l'autel des tristesses,

Laissant désert le champ des blés brûlés,

Et encore aride le puits des détresses,

Que dira l'aimé loin de sa tombe ?

 

Rien !

 

Quand elle volera parmi les oiseaux,

Nourrissant les anges de leurs pensées,

Et que les siennes tomberont en lambeaux

Pour avoir trop espéré en son retour, écorchée,

Que dira le tendre dans le lit de son coeur ?

 

Rien !

 

Quand elle laissera sur terre ce qui fut tourbe,

Pour ne prendre que quelques fleurs bleues,

Et que de pureté devenue filament or,

Hissant haut la chimère déchue en deuil,

Que dira l'enfant adoré devant la tombe ?

 

Rien !

 

Quand le fils, puis l'autre, regarderont le ciel,

N'y voyant qu'un bleu orné d'élégance,

Dans leurs beaux voyages loin de ses bras,

Que verront-ils, si ce n'est désolation d'avoir haï

La vie dans la mort qui dit sa dernière parole ?

 

Vide !

 

Quand de Vienne, de Venise et du Triomphe,

Enfin las, peut-être, d'avoir vécu pour rien,

Sans claires étoiles sur les marches des opéras,

Qu'entendront-ils du dernier chant avant le départ ?

S'il est un chant, sera-t-il d'un cygne glorieux ?

 

Cygne noir !

 

Quand l’ascension terrestre achèvera ses galons

D'un bleu marine livide, et qu'elle tiendra ma main,

Les larmes perlant des pertes d'aimer trop,

Et que la nuit se costumera sans pures étincelles,

Que diront l'un et l'autre devant la tombe ensevelie ?

 

Aucuns regrets !

 

Quand d'en haut, elle tentera de lever le voile

Pour leur dire que, d'eux seuls, elle a vécu

Et que sans eux, elle est morte d'absence,

Obligée d'aimer enfin qui elle n'aimait pas,

Que dira l'ange devant leurs portes fermées ?

 

Je vous attends !

 

Racontars de villageois

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

"Vous et moi" de Pierre Jean Llado  http://www.llado-pierrejean.com/

 

Le vent souffle au clair des forêts de la lie,

L'amère déconvenue termine son deuil .

Le souvenir s'estompe, le vent apaisé, feue la feuille.

Il n'a laissé aucune détrempe sur le bois de la vie.

 

On disait dans le village qu'un homme,

Étrange à souhait, laid comme le diable,

Ressemblait à un crapaud enseveli dans le sable

Que la belle ne pouvait aimer s'il n'était homme !

 

"C'est un conte ou un cauchemar ?" disaient les villageois.

Il marche comme une fille, comme un pervers,

Qui épie les jeunes filles, disait-on, le nez dans le verre,

"Sort-il d'une prison cet homme là ?" disaient les rabats-joies.

 

"Ou a-t-elle déniché ce vilain ? " disaient les piétons."

Il faut la fuir avant que le diable ne montre son nez !"

Disaient d'autres du village, assis au bord de la rive du Ney !

C'est Peau d'Âne qui reprend le flambeau du sermon !

 

Le corbeau sous le pont piaffait de tant d'insolence,

Et les mouettes de la rivière ricanaient fort en hiver !

Les chats ne le supportaient pas dans leur univers,

Décidèrent de griffer l'insupportable révérence.

 

Assis tout le long des jours , tel un commandeur,

Les amis n'osaient plus venir chercher l'amitié,

Laissant l'étrange ombre se profiler d'inimitié

Que nul ne supportât, voyant là une belle erreur .

 

Esseulé, isolé, sous sa présence dans le froid,

Il tourna en rond, affolé, quand elle réclama l'amour,

Qu'incapable il ne donna point, le sarcasme sans glamour,

Le fantasme riche de perversion, sans toit ni loi.

 

Les villageois eurent peur, sauf l'épicier qui l'aimait ;

Pour tant de canettes de cola achetées,

Pour tant d'heureux passages lestant sa bourse tachetée.

La maquilleuse de l'angle de la rue ferma ses volets.

 

Elle ? elle n'entendit rien de ce qui se disait ;

C'est longtemps après, qu'elle sut tout ce qui s'était dit,

Quand elle se releva de la mort que le veule n'avait pas dit.

L'homme buvant du vinaigre avait voulu tuer le geai.

 

Ligne d'horizon

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

Peinture  des écoles Waldorf issue de 

https://www.pinterest.fr/pin/528047125051703322/?lp=true

 

Bientôt, nous verrons l'horizon se lever, au loin,

Lors de l'arrivée de la clarté printanière.

Nous verrons l'amour paraître pour nos besoins,

Et nos bras épouseront l'Æther, notre aiguière.

 

Je vois déjà l'aurore, s'élevant tel un feu,

Réclamant notre ascension, notre conscience ;

Et depuis la ligne sans fin, se lèvent les yeux,

Priant l'infini serment d'aimer d'alliance.

 

Chaque matin, mon cœur s'allège de sa nuit,

Et les heures rendent, au bonheur d'être née,

Le fruit du miel, en germination à son nid,

Qu'alvéoles aiment emplir de sève dorée.

 

Après l'éveil, sur la ligne de l'horizon bleu,

Un ramier vole, de blanc et d'aube claire,

Et dans l'azur écrit la vie du destin de feu

Que lettres éclatantes de soleil éclairent.

 

Petit !

Rédigé par béatrice Lukomski-Joly Aucun commentaire

 

tableau de Christina West

https://innerlightarts.com/pages/the-dream-song-of-olaf-asteson-a-nordic-initiation-through-the-12-holy-nights

 

Qui es-tu âme venant en ce monde,

Qui à la lune gravide et ronde,

Juste avant qu'elle ne soit achevée,

Éclaire le ciel dans ma nuit, alitée,

Et à la terre guérie, tu lèves le soleil ?

 

Qui es-tu pour m'avoir portée au réveil,

Avant que le ventre rond et lourd te berçant,

De sa main caressant ton levant,

Tu as dit ton arrivée pour l'aurore

Des belles enjambées, l'Ange à ton port ?

 

Qui es-tu âme te hâtant du ciel, la nuit,

T’asseoir à ma hanche gauche, assoupie,

Pour que ta voix transperce l'épiderme,

Céleste, grave, téméraire et ferme

Qu'encore je t'entends fendre l'empyrée ?

 

Des cieux s'offrant pour la gravité

Que naissance raconte avant de naître,

Tu racontes des vies, le beau reparaître

Et chaque fois que je vois source couler,

Déchirant le passage des vies, je crée.

 

Oh ! qui es-tu âme décidant de renaître

Pour que tu me choisisses témoin du naître

Que la nuit m'offre d'offrandes et d'encens,

Quand assoupie je vois le soleil puissant

Et que se lève ma paupière sur ton voile ?

 

Toi qui m'as bercée jusqu'aux confins des étoiles,

C'est du silence que j'accueille le coup de tonnerre

Te portant jusqu'à la rive des coupes de verre

Advenant et dont tu me dis la solennité à minuit.

Qui es-tu, Gabriel, pour avoir fendu ma nuit ?

 

 

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